Je ne suis pas un « Franse rat » (ik ben geen « Franse rat »)

(oui je sais, j’avais promis des articles sur NYC et j’ai pas tenu parole. Mais en fait, je me rends compte que j’ai envie d’écrire sur plein d’autres choses qui me touchent, m’enragent pour le moment et que, du coup, comme j’ai promis des articles sur NYC, je me dis que je DOIS écrire sur NYC et… je n’écris juste sur rien du tout ! Alors on va débloquer tout ça, je vais écrire sur ce qui me touche, vous demander pardon en rampant de ne pas avoir tenu mon engagement précédent, et on mettra les articles sur NYC dans le tas… quand ça me démangera ! On fait comme ça ?)

Traduction de mon titre pour les personnes qui lisent ce blog et qui ne comprendraient pas le néerlandais : « Je ne suis pas un rat français ».

Ca, c’est dit.

Pourquoi je vous balance ça ?

Parce que ce dimanche, journée sans voiture à Bruxelles, pendant que des familles se baladaient gentiment à pied, en vélo ou en patins à roulettes sur les grands boulevards (presque) dégagés, d’autres familles se sont, elles, baladées non loin de là, dans une charmante commune appelée Linkebeek (je peux dire charmant, je connais bien l’endroit et il est, vraiment, charmant) en périphérie bruxelloise. Jusque là, tout roule. Sauf que la balade était organisée par des associations extrémistes séparatistes contre l’accord qui a été trouvé (enfin !) récemment et qui permet de régler le fameux problème BHV belge (à mes amis français : non, il ne s’agit pas d’un grand magasin chez nous, mais d’un réel problème qui est une des causes, depuis 15 mois maintenant, de la non-formation d’un gouvernement en Belgique).

Le problème n’est pas dans le fait qu’on soit pour ou contre cet accord. Chacun aura son avis là-dessus et il me semble LEGITIME et SAIN de l’exprimer.

Mais il y a la manière de le faire.

Et rassembler plus de 3000 personnes, avec enfants, calicots haineux et insultes à la bouche, là, par contre, cela n’a plus rien de légitime, ni de sain.

Déambuler dans les rues en hurlant « buiten Franse ratten » (« dehors, les rats francophones »), en parlant de Zyklon-B (dire que je me flagelle dès que j’approche le point Godwin !) et autres joyeusetés, même si on se dit légitime dans sa demande, ne devrait PAS être permis. Et l’inverse, d’ailleurs, non plus (« dehors, les rats flamands »).

Je ne suis pas un rat.

Personne ne mérite d’être insulté comme cela.

Et ce n’est pas une question de bon ou mauvais accord, ce n’est pas une question de légitimité ou pas, ce n’est pas une question de colère ou autre, c’est une question de RESPECT que doit un être humain à un autre être humain.

Aucune excuse n’est valable à ce niveau.

On peut revendiquer sans insulter, sans dénigrer. Que ce soit une langue, une religion ou une nationalité.

Dans mon pays, on permet ce genre d’insultes.

Dans mon pays, on permet que des gens déambulent dans les rues en hurlant que leurs compatriotes sont des rats.

Cela se passe ici. Ici et aujourd’hui.

En Belgique.

Ik ben geen Franse rat. Ik ben Marie.

Et, quelle que soit la langue que je parle, je mérite votre respect.

14 Commentaires

  • Linkebeek j’adore sauf à vélo parce que ça grimpe dans tous les sens. Sinon les gens y sont vachement sympas et on y mange des durums de pur régal, je te les conseille. Ah il y a aussi de temps en temps des crétins de Gand et d’ailleurs qui viennent hurler, les habitants sont atterrés (j’ai discuté avec eux puisque j’y étais !) et ensuite le village reprend sa vie normale.
    Malheureusement les gueulards sont ceux qu’on écoute le plus.
    Les habitants paisibles ne font pas de bruit !
    🙂

  • Je te crois d’autant plus facilement que je connais Linkebeek. Petite fille, j’y avais de la famille. Plus grande, j’habite pas loin 😉

    Oui, ces crétins n’étaient pas des gens de Linkebeek. Et c’est ça qui est encore plus effarant. Ils se permettent de croire que leur combat est le combat de tous les autres. Alors que c’est faux.
    Ils se permettent de venir déverser leur haine au nom de tous alors que tous ne sont pas haineux.

    Je détesterais qu’on parle ainsi à ma place, en fait… Tout autant que je déteste être insultée !

  • Jean (de Gand)

    Monsieur Poireau, si vous écrivez de « CRETIN DE GAND » je me sent personnelement visé en temp que francophone trilingues de GAND. Ce que vous ne savez certainement pas, c’est que notre ville est certainement la plus bilingue de toute la BELGIQUE alors que cela devrait être notre capitale Bruxelles. Et ceci n’est absolument pas le cas, et je parle de mon expérience personnelles ayant travaillez durant 35 années dans une multinationale américaine dans notre capitale.Lorsque je devais engager des délégués commerciaux AUCUN des candidats bruxellois n’était de bons bilingues commercial mais je les trouvais bien parmi les « CRETIN » gantois ! A bon entendeur,salut et merci pour vos excuses !

  • victor

    C’était déjà ainsi dans les années 60, les années 70. Jacques Brel a vu juste, sur son lit de mort (il ne voulait vraiment pas prendre le risque avant) d’en faire une chanson en 1977, histoire qu’on n’oublie pas d’aussitôt le passé, et force est de voir que cette chanson est peut-être celle qui reste le plus d’actualité 🙂
    Monsieurs les Flamingants, je vous em… http://www.youtube.com/watch?v=v1e0WCWB_mg

  • Jean, je pense que M. Poireau parlait de ceux qui manifestent et ne mettait pas tous les Gantois dans le même sac.
    Pour ma part, il est hors de question d’insulter qui que ce soit, ce serait un comble, d’ailleurs !!!!!

    Victor, oui, les problèmes ne datent pas d’hier… Brel nous le rappelle à travers le temps !!!! (et que ça reste d’actualité, ça fait fichtrement peur !)

  • Eric Defoort, co-fondateur de la N-VA et ex-president du ‘Vlaamse Volksbeweging’ dans le magazine ‘Knack’: « De mannen van het TAK (Taal Aktiekomitee) en Voorpost waren er natuurlijk ook. ‘Franse ratten, rol uw matten’, riepen ze. Wat voor griezels zijn dat toch? Plannen ze grote verhuis-operaties? Wezembeek-Oppem, Linkebeek en Kraainem horen uiteraard bij Vlaanderen. Maar dat betekent ook dat de inwoners van die faciliteitengemeenten onze Franstalige medeburgers zijn. En dus zou ik Voorpost met kracht willen vragen mijn medeburgers met rust te laten. »

    Source:
    * Het flamingantisme voorbij
    http://www.knack.be/nieuws/belgie/het-flamingantisme-voorbij/article-1194678111031.htm#

    * De griezels van TAK
    http://lvb.net/item/6333v

  • chris debruyne

    Bonjour, je vais laisser une commentaire en néerlandais, parce-que je maîtrise pas la langue française.
    De betogers in Linkebeek zijn een schande voor het Vlaams Gewest. Het is een ernstig probleem dat zij pretenderen te spreken in naam van alle ‘vlamingen’, terwijl een absolute minderheid separatistisch is (maar de flaminganten maken wel het meeste lawaai). Mes compatriotes, je vous remerci pour « le vent du sud, écoutez le chanter le plat pays qui est le mien »

  • @ Nicolas de rien !!!! Oui, clairement, on est sur la même longueur d’onde, on partage le même écoeurement !

    @ Chris bedankt Chris ! Er zijn heel veel Vlamingen die niet akkoord met flaminganten zijn. Dat weet ik 😉 En we moeten elkaar helpen want het niet alleen gevaarlijk voor ons, Franstaligen, is, maar het is ook voor u, Vlamingen, voor uw vrijheid van meningsuiting. Merci d’avoir lu, merci pour ton témoignage !

  • Amélie

    Quand ses enfants « s’entretuent », c’est le coeur de notre « patrie » qui verse des larmes de sang… Y’en a marre de ces échanges stériles, mon meilleur ami est Flamand, on se parle en anglais, flamand, français, on rit de nos bizarreries et on est heureux de passer du temps ensemble… Arrêtons avec les nationalismes bêtes et méchants, laissons ça aux imbéciles et offrons un enseignement bilingue à nos enfants… Pour un jour dire enfin « plus jamais ça!!! »

  • Kris

    Trek het je niet zo aan Marie. Als op 6.230.000 Vlamingen een 3.000-tal wat komen schelden in Brussel, dan ga je daar toch niet meteen uit afleiden dat het nazisme voor de deur staat zeker?

    Nee, wat je nu ziet gebeuren, is iets dat al zeer lang ook in omgekeerde richting gebeurt, maar waar je misschien zelf nooit echt eerder mee bent geconfronteerd. Mijn ouders hebben beiden als Vlaming in hun jeugd vaak genoeg « Flaminds d’gatte » naar hun kop geslingerd gekregen hoor, hoewel ze zich altijd aangepast hebben aan de plaats waar ze zich bevonden (mijn vader heeft zijn hogere studies gedaan in Mons). Ik ken geen enkele Vlaming die in Wallonië is gaan wonen en geen Frans praat. Jammer genoeg is het omgekeerd vaak wat minder van dat. Toen ik zelf 15 jaar geleden in Brussel begon te werken als enige Vlaming in een vertaalbedrijf (!) kreeg ik van mijn Franstalige collega’s te horen dat « Vlaams een taal is van barbaren » en dat ze niet inzagen waarom ze moeite zouden doen om die taal te spreken. Natuurlijk mocht ik voor hen de telefoon aannemen wanneer er een Vlaamse klant belde, want dan was het volle paniek …

    Ik geef je dit enkel mee zodat je zou inzien dat wat er momenteel gebeurt in dit apenland het logisch gevolg is van een langdurig gebrek aan wederzijds respect en verdraagzaamheid tussen Walen en Vlamingen. Ondertussen heeft de nationale politiek de boel zo gepolariseerd dat de zaken alleen maar meer bergaf blijven gaan.

    Maar probeer het allemaal wat te relativeren en dan merk je dat de overgrote meerderheid van de Belgen zich niet identificeert met de meer extremistische medemensen langs beide kanten van de taalgrens. We hebben verschillende culturen in dit land. Zolang er genoeg mensen dit een verrijking blijven vinden en respect kunnen opbrengen voor een ander, komt het allemaal wel goed.

  • Kris, ik zal je in het frans beantwoorden omdat, ja, ik nederlands begrijp (dat is mijn werk, ik vertaal het ndls naar het frans 😉 ) maar ik spreek heel beter frans en ik ga je beter beantwoorden.

    Non, je ne mets pas tous les Flamands dans le même « sac », Kris. Je ne confonds pas les 3000 qui criaient leur haine dimanche avec les 6.200.000 qui n’étaient pas là. Pas d’inquiétude à ce niveau.

    Mais n’y en aurait-il eu QU’UN SEUL, j’aurais écrit ce texte. Car, oui, ce qu’il s’est passé (et se passe encore) est GRAVE.

    Je comprends ta remise en perspective. Mais personnellement, je n’ai pas connu d’insultes de francophones envers des flamands, je n’ai connu personne me disant que le flamand était une « langue de barbare ». Dois-je donc accepter, moi, de subir des injures injustes sous prétexte que c’est un « juste retour des choses » ? Non. Tous les francophones ne disent pas des horreurs sur les flamands, au même titre que tous les flamands ne hurlent pas que les francophones sont des « franse ratten ».

    Mon nom est flamand, Kris. La famille de mon père l’est. Si je parle français, c’est parce que mes grands-parents (néerlandophones) ont choisi d’élever leurs fils (et donc, mon père) en français. Parce que cela faisait « plus chic » (je n’invente rien, c’est ce que ma grand-mère m’a répété toute sa vie). Le fait que je sois francophone est donc un « accident ». Ma langue n’est pas une tare ni une identité, je suis belge avant tout.

    J’ai travaillé dans de nombreuses entreprises internationales, comme traductrice, comme office manager, je n’ai jamais vu un problème entre flamands et francophones. Et tous les francophones que j’ai croisé étaient parfaits bilingues Fr-Nlds, tout comme les flamands. Mon mari a longtemps travaillé en flandre (il est francophone à la base, mais bilingue lui aussi), il n’a jamais eu aucun problème non plus en travaillant à Brugge, à Malines, à Hasselt. Il y a des gens de bonne volonté des deux côtés. J’en suis persuadée.

    Et c’est pour cela que je hurle qu’il faut arrêter, punir même, les insultes des uns contre les autres.

    Et si on insultait les flamands en descendant dans la rue et en les traitant de rats, je hurlerais aussi. Et fort. TRES fort. Crois-moi.

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