Look at all the lonely people…

(oui, mon titre est encore tiré d’une chanson, celui ou celle qui devine laquelle gagne une médaille en chocolat et un podium en carton, et, oui, ça va encore causer situation belge, car dans les soldes, j’ai rien trouvé de bien)

« Rappelle-toi un truc : quoiqu’on fasse, on est toujours seul au monde. Ceux qui disent le contraire disent des foutaises. »

Mes parents avaient l’art des grandes phrases (parfois bien édifiantes mais toutes sorties au bon moment, au bon endroit) et celle-ci était l’une d’elles. Elle a bercé mon adolescence. Bon, comme programme de vie, tout le monde appréciera, c’est moyennement joyeux. Mais pas entièrement faux.

A l’heure où le mouvement s’emballe un peu en Belgique, où les initiatives citoyennes pour manifester son mécontentement surgissent de toutes parts, chacun y va de son avis sur la question. Bouger ou pas ? Choisir un truc à faire ou râler sur tout ce qui se présente ? Chacun donne tellement son avis que j’ai qu’une envie, re-causer des soldes, tiens, pour faire contrepoids.

Donnez pas votre avis pendant 10.000 ans, les gars : faites-le.

Que vous alliez vous balader le 23, que vous signiez une pétition sur le net ou que vous restiez à regarder une série télé dans votre divan. On assume, on respire et on le fait.

Tout le monde sait que, quoiqu’on fasse, cela ne changera pas drastiquement la face de la Belgique. On est dans un tel marasme que, à part une bonne bombe nucléaire ou chimique, y’a pas grand chose qui va changer l’affaire en quelques secondes. Je rigole, wé, à peine. C’est Breton qui disait « Je ne veux pas changer la règle du jeu, je veux changer de jeu ». Et, en fait, y’a un point très positif qui fédère merveilleusement les gens : tout le monde en Belgique veut changer de jeu. Tout le monde.

Et d’un coup, on a un peu l’impression de se sentir moins seul. ‘fin, moi, perso, je me sens moins seule. Pour une fois que je peux faire mentir une des fichues maximes de mon adolescence, j’apprécie…

Dans la chanson dont est tiré mon titre (« Eleanor Rigby, des Beatles, qui qu’avait deviné ???), Paul termine en disant :

Eleanor Rigby died in the church and was buried along with her name
Nobody came
Father McKenzie wiping the dirt from his hands as he walks from the grave
No one was saved

En gros, y’en a une qui meurt de son côté après une vie de rêves et de privations, et l’autre qui s’en fiche et s’en retourne prêcher dans le désert et repriser ses chaussettes.

Aucun des deux ne sera épargné.

Pareil ici, personne ne sera épargné non plus.

Chacun son choix, y’en a pas de meilleur, ni de moins bon vu la situation.

Y’a juste des individus différents qui réagissent avec leurs tripes et ce en quoi ils croient (ou ne croient pas).

Perso, j’ai choisi de rêver, j’aime pas repriser des chaussettes.

Mais chacun son choix. On se retrouvera de toute façon de l’autre côté du miroir, et on y sera nombreux.

Mais à ce moment-là, on sera peut-être encore plus seuls que jamais, notez.

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