Les hommes, ces produits de consommation…

Ce midi, alors que je faisais la queue pour mon sandwich au snack du coin, je me suis retrouvée coincée derrière deux ado (l’école a repris, youpiiiiie, ça grouille d’ado partout dans le quartier au bureau, moi je dis que le brossage n’est pas une activité en régression de nos jours, faudrait plus parier sur ça que sur la bourse, hein !)…
Deux filles de 16 ans grand max, maquillées comme des camions volés (je critique pas, hein, j’ai allègrement participé à faire grimper les bénéfices de L’Oréal au même âge…), nombril à l’air (je remarque que les nombrils des ado belges de sexe féminin, à l’instar des caleçons des ado masculins, sont clairement waterproof de nos jours, preuve que l’être humain est en pleine mutation…) et chewing gum mâché telle une vache qui n’aurait plus vu de champ depuis 4 ans au moins, sont en pleine discussion métaphysique.

« Je crois que je vais me taper Louis » déclare la première.

« Ha bon… ? » lui rétorque sa copine en haussant un sourcil pour exprimer son profond étonnement.

Ne voulant absolument pas passer pour une vieille has-been qui écoute les conversations des jeunes-dans-le-coup, je m’abîme dans l’analyse approfondie de la carte des sandwichs du snack.

« Ben ouais, j’ai plutôt envie… » continue la première.

(Là, je retiens un soupir)

« Mais tu le connais ? »

(Je suis suspendue à la réponse)

« Non, pas tellement, non »

(Ha.)

« Ben comment tu vas le joindre, alors ? »

(Question pratico-pratique)

« J’vais demander son numéro de GSM à Mathieu, tiens ! Mais bon, je vais pas lui annoncer ça par téléphone, là, je crois que ce serait mieux qu’on discute avant quand même… »

(C’est là que l’importance de la communication entre deux êtres prend tout son sens)

« Ouais, c’est clair. C’est quand même mieux. »

(Ne serait-ce que pour lui donner voix au chapitre… Ha, on s’en fout ?)

« Bon, et puis, je pense que je vais me taper Mathieu, aussi. Mais ça, ça sera pour après »

(Effectivement, on s’en fout)

« Ben oui, lui, t’as déjà son numéro, c’est plus simple. »

(Faut que je vérifie les numéros de mecs que j’ai en mémoire dans mon iPhone, moi)

Là, elles s’arrêtent et me jettent un regard irrité, persuadées que je les épie, pourtant je le jure, je faisais un max d’efforts pour étudier le contenu du « Condo » (Brie, miel, bacon)…

Et la deuxième de continuer: « Moi, j’ai pas encore décidé, on verra… Mais c’est clair, faut que je me tape un mec, là ! »

Elles ont commandé, ont payé et sont sorties.

« Madame, vous désirez ? »

« Je pense que je vais me taper un sandwich ! »

Purée, il faut absolument que je pense à changer mes habitudes de consommation, moi !!!

15 Commentaires

  • Bon, petit scan rapidos :

    Si les nanas de 16 ans prenaient leur pied aussi facilement avec un mec, ça se saurait : à cet âge, elles en ont encore pour 10 ans (minimum) avant de maîtriser (plus ou moins) le sujet. Et quand je dis « sujet », je ne parle pas des mecs, évidemment (on en a vite fait le tour), mais d’elles-mêmes.

    Bref, y a de grandes chances pour que là, elles se la jouent. D’abord à l’autre, ensuite à elles-mêmes (ou l’inverse, au choix). Si ça se trouve, elles n’ont encore couché avec personne.

    Re-bref, que de la frime. Normal : à cet âge, c’est une activité pratiquée de façon intense.
    … et nettement plus souvent que la baise, quoi qu’elles (ils) en disent.

    Moralité (pour ceux et celles qui font des yeux de cabillaud en découvrant ce « journal ») : nos ados sont beaucoup moins dépravés que ce qu’ils aimeraient nous (se) faire croire. 😉

    PS : pas vu le lien entre « 16 ans » et « L’Oreal ». 😉

  • @ Holocrate : merci pour cette brillante explication 😉 Mais je n’ai jamais dit que les ados maîtrisaient le sexe du haut de leurs 16 ans tout frais, hein. J’ai juste constaté une scène et une évolution linguistique: ainsi quand nous (je parle des gens de mon âge) disions « sortir avec  » pour « embrasser un garçon » (ce qui effarait ma grand-mère pour qui « sortir avec » signifiait juste « marcher côte à côte en devisant gaiement » et non pas « s’échanger goulûment salive et virus »), certains jeunes d’aujourd’hui utilisent l’expression « se taper »… mais ça veut pas dire pour autant qu’elles vont passer des nuits de sexe effréné, hein… Là, on est bien d’accord 😉

  • Ah ! Chaque génération réinvente l’amour et les mœurs. On dira de celle-ci que c’était de l’amour en langage sms, ça va plus vite !
    :-))

    [Mais pourquoi pas, si ça leur va ! :-)) ].

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