S’il est bien une chose dont je rêvais enfant, c’était de ne pas mener une vie qui ne me ferait voyager que de mon lieu d’habitation à mon lieu de travail et retour.
Je ne voulais pas être enfermée dans un bureau 8 heures par jour, à ne voir qu’un bout du ciel à travers la fenêtre.
Je ne voulais pas suivre les mêmes horaires que tout le monde, les mêmes trajets que tout le monde, les mêmes habitudes que tout le monde.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je me suis battue pour y arriver.

Donc voilà, à l’heure des bilans, la veille d’une quarantaine qui sonne comme un glas à mes oreilles, je me retrouve à faire, en 15 jours, New York-Paris (deux fois)-Rotterdam(deux fois) et, forcément, Bruxelles (interlude publicitaire : je remercie le Thalys d’être toujours super à l’heure ces derniers temps, c’est un vrai plaisir !). Pour le plaisir dans certains cas, et pour le boulot dans d’autres.

S’il y a bien une promesse que j’ai pu tenir, c’est celle-là. Mes horaires ne sont pas ceux de tout le monde, mon bureau est partout (où il y a du WiFi, du moins, ahum).

Et du coup, je me penche sur mes autres désirs, mes autres envies et rêves d’adolescente. Les ai-je réalisés ?
Pourrais-je regarder droit dans les yeux la Marie de 15 ans, soutenir son regard à elle avec force et fierté ?
Que lui dirais-je ?
Que penserait-elle de moi ?
Serait-elle déçue, amusée, agacée, fière ?

J’essaye de répondre depuis quelques temps à ces questions…
Ca trotte dans ma tête.
Alors, dans le train, dans l’avion, dans le métro, j’y réfléchis.
Il paraît que l’un des plus grands regrets des gens avant leur mort est de ne pas avoir vécu leur vie, la vie qu’il souhaitaient vraiment.

Est-ce que je vis ma vie ?
Et vous, vivez-vous la vôtre ?

Que diriez-vous à votre « moi » de 15 ans si vous deviez vous retrouver face à lui, là, maintenant ?
Et lui, que pensez-vous qu’il vous dirait ?

J’ai ma petite idée pour moi…
Et vous ?