J’veux faire une boum !

« Pour mon annif, j’veux faire une boum ! »

« Hein ???!!!! »

J’ai dû mal entendre, il ne veut pas faire une boum à 7 ans. A cet âge tendre, on joue aux Légos, on se demande si le Père Noël existe, on traque la petite souris et, surtout, on est amoureux de sa mère. Non, on ne veut pas faire une boum. Ca, c’est pas possible.

« Mais tu sais ce que c’est, une boum ? »

« Ben ouais, hein »

Son regard me donne un léger aperçu de la manière dont il va me regarder dans même pas 10 ans. Et qui me renverra fissa dans mes goals car j’ai osé le prendre pour un con. Oui, de toute évidence, il sait ce qu’est une boum, il veut en faire une et il ne m’expliquera pas d’où lui vient cette idée. Démerde-toi, ma grosse !

Soirée copines, je vais à la pèche aux infos : « Dites, les vôtres aussi, elles veulent faire des boums pour leur annif ? » (mes copines ont des filles sensiblement du même âge que le petit de l’Homme, allélouïa)

« Oh ouiiiiiii, mais c’est la dernière mode, ça ! Tu savais pas ?  » me répond un coeur de mères très au courant des choses.

Non, je ne savais pas. La dernière fois que j’ai entendu parler de boum, c’était pour les 12 ans de mon frère, quand ses copains ont envahi la maison en gloussant bêtement et que je ne dois la soirée sauve qu’à mon cousin et ma cousine, venus m’embarquer pour aller passer la soirée ailleurs (je leur en serai éternellement reconnaissante, Philou si tu me lis, je te le dis officiellement aujourd’hui : merci). J’avais 16 ans. Faites le calcul, ça date un peu.

Depuis, le mot « boum » était banni de mon vocabulaire. Et c’était très bien comme ça.

« Mais quoi, vous avez organisé une boum pour l’annif de vos filles, vous ? »

Fred se veut rassurante « Oui, et pas de panique, c’est très chouette ! Ca peut bien se passer, prévois juste un autre truc à faire car, après 30 minutes à se dandiner et à sauter dans tous les sens sur Lady Gaga et la Danse des canards, ils en ont marre et veulent faire autre chose ».

Je suis tout-à-fait rassérénée. Non seulement, une bande de vandales va mettre mon salon à feu et à sang sur une musique pour décérébrés, mais en plus, sous prétexte qu’ils en auront marre au bout de 30 minutes, ils vont aller faire pareil avec tout le reste de la maison après.

De quoi vous faire amèrement regretter d’avoir arrêté la pilule il y a 7 ans et 9 mois.

La boum ne passera pas par moi. Ni par mon salon.

Je me suis donc mise en quête de l’organisation d’anniversaire parfaite. Pour finir, j’en ai déjà organisé 6. Et boum ou pas boum, le petit de l’Homme en a été très satisfait. Je vais bien trouver une 7ème saison.

Je sais déjà ce que je veux éviter à tout prix et que le magicien invité une autre fois n’est pas libre. Ca réduit le champ d’action mais je ne me laisse pas abattre.

Et, là, j’ai trouvé. Illumination. Merci Jésus. Marie. Joseph. Père Noël. Et les Rois Mages.

UN ATELIER CHOCOLAT

Cette délicate activité allie plusieurs avantages, selon moi :

1) cela ne se passe pas chez moi, ni avec moi. Mon canapé ne craint rien. Ma voix non plus. Mes oreilles encore moins.

2) moi qui sais à peine cuire un oeuf (et encore, dur, ça va mais mollet, c’est plus sportif), j’offre là au petit de l’Homme la réalisation d’un de ses rêves : cuisiner. CUISINER. Je passe pour la mère idéale. Qui permet à sa descendance de se réaliser malgré les manquements maternels. C’est beau. C’est magnifique. Chuis géniale. Tout le monde va m’admirer.

Adjugé, il va faire du chocolat.

Et, ouf, ça lui plaît, il n’en revient pas, il est aux anges (non, non, il n’y aura pas de boum dans la chocolaterie, mon chéri).

Et la suite n’est qu’une loooongue description du paradis. 12 gamins déchaînés se défoulent sur des truffes (les chocolats, hein) dans l’atelier tandis que mes copines et moi, on sirote un café. Au bar. Au calme.

Je pense que c’est ma définition d’un « anniversaire parfait ». Et, mieux, cette définition fut unanime. Les gamins ont causé de l’atelier à leurs parents pendants 3 semaines (même à leur instit) et les parents ont terminé les chocolats ramenés par les gamins (mais pendant beaucoup moins de temps).

Et le petit de l’Homme a eu la mention « héros avec l’anniversaire le plus génial de l’année ». Même Harry Potter peut pas en dire autant.

Donc, sur base de cette nouvelle et fabuleuse règle, qui est, rappelons-le : » tu veux une boum, tu auras un atelier chocolat », je compte faire évoluer notre vie familiale dans un vrai bon sens.

Du genre « tu veux aller à Disneyland, tu iras chez ta grand-mère ».

Ou encore « tu veux regarder Harry Potter, tu iras au lit ».

Voire même « tu veux manger une pizza, tu vas goûter des légumes vapeur ».

Et il ne pourra plus m’opposer de résistance, car dorénavant, il sait : mes idées, elles sont plus géniales que les siennes.

Bienvenue dans le monde du raisonnement, mon chéri !

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