Résister.

A ce flux de haine, de fausse ironie, de pseudo-cynisme qui masque mal les peurs, les manques de confiance en soi et en les autres.

A ce flux de méchanceté charrié en masse par ceux qui, à défaut de l’assumer ou d’avoir l’idée, battent la queue et jappent derrière.

A cette envie de dire aux gens de voir la poutre qui les aveugle avant de dénoncer la paille qu’ils imaginent dans l’oeil d’autrui.

Décidément, l’humain se lit à livre ouvert.

Il pourrait être décevant, à la longue.

Mais il est juste très peu inattendu.

On ne peut être déçu par ce à quoi on s’attend, je suppose donc que cela doit sauver de la misanthropie.

« Les gens sont cons » est la phrase préférée de l’Homme. Justement sa misanthropie, assumée, m’énerve souvent. Il le dit sans haine et sans rage, juste en constat. Avec un sourire, l’idée lui semble hautement évidente.

« Mais pourquoi cette méchanceté, cette agressivité, ils peuvent pas foutre la paix aux autres, les gens ? Lâcher un peu prise sur leur jalousie ? »

Le gens sont cons.

« Mais pourquoi ce pseudo-zorro, qui dénonce des grandes vérités, est-il/elle applaudi(e) comme s’il avait inventé la foudre ? »

Les gens sont cons.

« Mais pourquoi ce lynchage public, alors que c’est pas leur histoire ? »

Les gens sont cons.

Wé, il a réponse à tout.

Un peu facile, mais de fait, ça marche, ça explique tout.

Bof, je suis désolée, je vais résister à ça aussi.

Arrêter de leur trouver des excuses, aux gens. Cons ou pas.

On n’avancera pas comme ça.

La méchanceté, le frotte-ballisme, l’agressivité, l’ironie bête ne sont pas de la connerie. C’est surtout l’expression d’un solide mal être. D’une peur crasse. D’une rage mal ravalée. Notez, c’est le problème de la personne qui vit ces états, pas le mien.

Si je suis à la base d’un de ces soucis, qu’on vienne me le dire.

Sinon, qu’on me fiche la paix jusqu’à la fin des temps.

Je me suis entendue dire hier à une amie « entoure-toi de gens positifs, dont émane une énergie qui te donne envie d’aller de l’avant. »

Je devrais m’appliquer ce bon conseil.

Il n’est pas évident à appliquer, de fait.

Mais justement, en y réfléchissant, on peut se dire que l’appliquer…

C’est aussi résister.