Toutes les femmes de ma vie

(Comme nous avons repris cette belle habitude de choisir une bande son pour accompagner mes articles, je vous propose immédiatement de cliquer ici : TOUTES LES FEMMES DE TA VIE pour l’écouter.
Oui, la version de Julien Doré, oui. Parce que cet article est une déclaration d’amour aux femmes de la mienne, de vie. Et que ce soit illustré par la distorsion de cette chanson par J. Doré m’amuse beaucoup. Et puis, parce que la version originale est nettement moins sexe. Ça aussi, ça compte.
Ceci dit, un autre chanson chantée par une femme sera mise en exergue : vous la retrouverez à la fin de cet article, en plus de tout mon amour.)

Ce n’est un secret pour personne, j’ai de nombreux amis.
(et si c’était un secret pour vous, ben voilà, ça l’est plus, paf)
Une personne bien intentionnée s’est un jour demandé si j’en avais plus que de petites culottes.

J’ai pas compté.
Je veux dire, j’ai pas compté mes culottes.
Mais je n’ai pas compté mes amis non plus.
Donc personne n’en saura rien. Et c’est une bonne chose.
Par contre ce que je peux vous assurer, c’est que dans ces nombreux amis, il est une catégorie des plus importantes : mes amiEs. Lire la suite

30 ans de mort, et de vie

(Pour reprendre une vieille habitude, je vais vous coller le bourdon avec la bande son de cet article. Un morceau que j’écoutais en boucle, de manière complètement obsessionnelle même, il y a 30 ans, après la mort de mon père. Zou, cliquez ici : WINTER et maintenant, continuez à lire)

J’ai parlé plusieurs fois de mon père sur ce blog.
Si vous n’êtes pas un(e) lecteur/rice avide et assidû(e) (je ne vous en veux pas, la vie est courte et la planète, vaste) ou si vous n’avez pas l’honneur de faire partie de mes « amis » Facebook ou Instagram (où j’ai eu l’idée fabuleuse de faire une petite rétrospective de certains textes sur ce dernier), vous pouvez vous mettre à jour ici, ici et ici.

Bref, j’ai parlé plusieurs fois de mon père en ces lieux.
Pourtant, des adultes qui m’ont entourée et aidée à grandir, c’est certainement l’un de ceux (si pas celui) qui m’a le moins accompagnée dans la vie.
Osons même avouer qu’il ne m’a en aucun cas vu grandir (même si je fais à tout casser 1m60 les bras levés, j’ai été plus petite, si, si), trop occupé qu’il était avec sa propre vie, ses propres problèmes, et sa passion.

Il a été mon père peu de temps. Par père, j’entends un être humain qui se lève la nuit quand vous faites des cauchemars, qui s’inquiète de votre santé, qui connait le nom de vos amis et vos points à l’école, qui se réjouit de vos succès, s’énerve de vos excès, parcourt la moitié de la ville pour venir vous chercher la nuit, vous offre des cadeaux à Noël et à votre anniversaire ou, au moins, se souvient de la date (oui, mon père est parvenu à totalement oublier ma date de naissance, idem pour celle de mon frère), en gros qui fait mille et une petites choses au quotidien qui disent chacune séparément et toutes ensemble « oui, je suis là, je suis ton père ».
Si je compte bien, il l’a été à temps plein pendant 5 ans, puis de manière de plus en plus sporadique pendant encore 7 ans, puis plus du tout par la suite à quelques moments exceptionnels près.
Pour s’effondrer sans vie, un 23 septembre 1994, quelque part dans le Bordelais.

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Un an post 50

(La photo qui illustre cet article a été prise PILE au moment où je réalisais que, non, la vie n’est pas finie après 50 ans.
Merci d’ailleurs à la personne qui a pris ce cliché sur le vif et à toutes les personnes qui ont contribué à cette prise de conscience, de loin ou de très près. Et, surtout, à toutes les personnes autour de moi à ce moment-là qui ont été pour une très grosse part dans cet événement vital)

A quel moment de ma vie ai-je cessé d’utiliser un gant de toilette dans ma douche ?
(Oui, le jour de mes 51 ans, j’ai le droit de me poser des questions existentielles fondamentales)
Ou plus précisément : à quel moment ai-je décidé de ne plus suivre un des actes élémentaires dans ma vie enseignés par ma mère ?

J’ai beau chercher, je ne m’en souviens plus.
Quoi qu’il en soit, un jour j’ai décidé que, d’un point de vue hygiène, il m’allait mieux de ne plus utiliser de gant de toilette sous ma douche.
C’était anodin comme geste, mais je réalise aujourd’hui – alors que ma maman hier soir, invitée à passer la nuit chez moi (la veille de mon annif, si, si), m’a demandé serviette et gant de toilette – que ça fait un très long bail que ce bout de tissu n’est plus utilisé sous mon toit.
(Heureusement, j’en ai encore dans mes armoires, une réminiscence de mon enfance et adolescence, et j’ai pu lui en filer un (propre, siiii).)

A quel moment exactement nous séparons-nous des habitudes et règles apprises dans l’enfance ? Des atavismes, des peurs, des angoisses, même ?
J’imagine que cela dépend d’un être humain à l’autre, d’une habitude à l’autre, d’une règle à l’autre. Il est peut-être plus facile de se débarrasser d’un gant de toilette sous sa douche que d’une peur inoculée et profondément ancrée, que de gestes de pure survie, que d’une certitude de ne jamais arriver à atteindre ce que l’on attend de vous… Lire la suite

Heureux 20 ans, mon bolide

(Hier encore, j’organisais l’anniversaire des 20 ans de l’Homme.
Aujourd’hui, nous fêtons ceux de notre fils.
Comment cela se fait-il ?
Comment la vie peut-elle filer à ce point ?)

Louni,

Je pense ne pas me tromper en disant que cette année t’aura vraiment vu quitter l’enfance. Non pas rentrer de plein pied dans l’âge adulte (là, il s’agit d’encore autre chose), mais quitter cette innocence et cette sécurité dans laquelle tout enfant devrait évoluer.
Cette année, j’ai compris que je ne pourrais te protéger de tout.
Ni des déceptions,
ni des angoisses,
ni des crises,
ni de l’échec,
ni des erreurs que nous faisons d’ailleurs chacun(e) tout au long de notre vie.

Et encore moins des disputes !

J’ai eu (et j’ai encore, hein) un mal fou à l’admettre, mais tes 20 ans sonnent un peu la fin de notre toute puissance, à ton père et à moi.
Cette certitude que nous avions d’être les garants absolus de ton bonheur et les guides infaillibles de ta route.
Et certes, nous sommes et restons tes plus fidèles piliers, mais ces mêmes piliers vont clairement devoir composer avec tes choix, tes envies, ta vision de la vie.
Et on est d’accord que des piliers, ce n’est pas toujours très flexible, ni très mobile.
Du coup, quand tu changes de direction, quand tu prends un virage serré, ben, on met un peu de temps pour s’adapter. Pour te suivre. Pour devenir les piliers de ta nouvelle vie, de tes nouveaux choix.
Faut comprendre : c’est pas évident, hein, pour des piliers, les changements !
Mais si tu es sorti de l’enfance, tu n’as pas tout laissé derrière toi et certainement pas ton côté fonceur, ton enthousiasme, ta curiosité, ton humour, ton opiniâtreté, ton audace et ta sensibilité.
Et bien plus qu’un plan de vie bien défini (mais qui en a un, hein ? Qui ? Et encore plus à 20 ans ?), ce sont ces qualités qui te guident et qui t’ouvrent la route.
Et de cela, sache-le, nous en sommes très fiers.
Tant que, plus que toute autre chose, ces qualités te servent de guide, tu es dans le bon.

Certes, cela va encore demander de l’adaptation de la part de tes piliers, cela générera encore et toujours des discussions (oui, des piliers, ça parle, bam !), cela demandera du lâcher-prise (pour tout le monde, ce coup-ci), mais ça ira. J’en suis sûre.

Je me disais qu’à tes 20 ans, mon rôle tirerait à sa fin, que je n’aurais plus une grande utilité.
Je comprends aujourd’hui qu’être parent, c’est le rôle d’une vie.
Et que ce rôle ne fait qu’évoluer.
Infiniment.

Alors, vivement toutes les années à venir, mon Lou.
Je suis curieuse de voir quelle(s) route(s) tu vas prendre.
Et suivre ces routes avec toi.

En attendant, je vais m’entraîner au lâcher-prise et, aussi, à savoir prendre des virages serrés.

D’ici-là, heureux 20 ans, mon bolide.

Ton pilier,
Maman

Le 11 décembre 2023

 

 

 

 

50 ans, un bilan

(C’est la première fois que j’écris un texte un peu avant la nuit veille de mon anniversaire, mais je n’ai pas le choix, l’Homme m’ayant dit « prends une brosse à dent, on part », j’ai dû prendre les devants et ça fait bizarre.)
(Bon, ok, il n’a pas vraiment dit « prends une brosse à dent » mais plutôt « prépare ta valise pour vendredi soir et samedi, on part ».)
(Du coup, je pense que je vais aussi prendre un dentifrice, on ne sait jamais.)

Voilà, on y est, la limite fatidique des 50 piges est arrivée.
J’ai longtemps hésité sur le titre de ce texte, et vous trouverez peut-être que le titre élu est un peu trop sobre pour un tel événement.
Laissez-moi alors vous donner quelques exemples auxquels vous avez échappés : « 50 ans, la vie devant » (devant quoi ? On sait pas, mais ça rime), « 50 ans, dans les dents » (no comment), « 50 ans, et maintenant ? » (mon côté optimiste), « 50 ans, et pan ! » (ça rime toujours, nan ?).
J’ai finalement opté pour la sobriété rimée, et on remarquera, au passage, que, même si je travaille dans la com, j’ai bien fait de ne pas travailler dans la pub, les médias ou la communication politique, je connais mes limites. Lire la suite

19 ans, cordon coupé

(Cet article fait partie d’une liste d’articles écrits pour l’anniversaire du petit de l’Homme dont le premier article sur lequel s’ouvre ce blog pour ses 4 ans, ainsi que la suite pour ses 5 ans, 6 ans, 7 ans, 8 ans, 9 ans, 10 ans, 11 ans, 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ans, 16 ans, 17 ans et 18 ans.
Oui, ça commence à faire beaucoup. Et entre temps, le petit de l’Homme n’est plus vraiment petit. Il est même devenu franchement grand, dépassant sa mère d’environ 30 cm. Ce qui est la hauteur de la règle graduée, en Belgique appelée aussi « latte », que nous avions toutes et tous à l’école. Qui ne rentrait dans aucun cartable, ou alors très mal et en diagonale. Bref, voilà, le petit de l’Homme, devenu l’Etudiant, me dépasse d’une règle mal ajustée aux cartables et à la vie scolaire. Tirez-en les conclusions que vous voulez.)

« Non, je n’irai pas en vacances avec vous. Je préfère encore partir avec mes copains en Ardenne plutôt que n’importe où de délirant dans le monde avec vous. »
Comme dirait la meilleure amie de l’oncle de l’étudiant : « Ha oui, quand même ! Ca, c’est du coupage de cordon de compèt ! »

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Avoir 50 moins un an, résistance et réalisme (et photo putaclick)

(Ce texte est écrit devant un reportage sur la propagande en Russie, autant vous dire qu’il ne va pas transpirer l’hilarité)
(Mais en même temps, avons-nous vraiment envie d’hilarité ?)

Ceux qui me connaissent savent que plus jeune (adolescente et jeune adulte), je faisais une réelle fixation : tout savoir, tout connaître sur la seconde guerre mondiale.
On va l’avouer, c’est assez commun, voir banal, comme intérêt.
Mais dans mon cas, ça virait quand même légèrement à l’obsession.
Et je ne sais pas trop d’où cette idée me venait. De mon roman scout préféré de l’époque ? D’un récit raconté par mon grand oncle, qui s’était retrouvé bombardé sur la route de l’exil ? Du journal d’Anne Franck, que j’avais lu deux fois à 11 ans (j’étais responsable de la bibliothèque de la classe, j’avais donc un accès sans limite aux livres que je voulais lire et relire) ?
Un peu tout cela à la fois, j’imagine.
J’ai donc grandi avec l’histoire de cette période dans la tête.
Un brin nostalgique quand j’étais ado (oui, d’une époque que je n’ai pas connue, c’est plutôt con et naïf, mais cette période et la petite histoire me semblait romantiques et héroïques à souhait), puis de plus en plus interpellée par la grande histoire et par la complexité cachée derrière une très apparente simplicité qu’on s’ingéniait à nous faire étudier dans tous les cours d’histoire, quitte à nous faire tous croire qu’on aurait été, dans un bel ensemble, de vrais résistants de la première heure.
Et je pense que bon nombre de gens de ma génération étaient et sont toujours persuadés qu’à la place de leurs grands-parents, ils auraient été résistants.
(et pour preuve, certains, ces derniers temps, ont été jusqu’à se prendre pour tels, d’ailleurs) Lire la suite

18 ans, majeur et vacciné

(C’est marrant comme mon titre, qui fait référence à une expression utilisée depuis des décennies à tout bout de champ pour, je cite, « insister sur l’aspect adulte d’une personne, le côté responsable de ses actes, particulièrement dans une situation qui pourrait être périlleuse et réclame une décision personnelle mûrement réfléchie » résonne étrangement à notre époque)

Louni,

Quand j’ai écrit le premier texte de ce blog pour fêter tes 4 ans, jamais je n’aurais imaginé qu’un jour je serais encore là, 14 ans plus tard, à écrire pour célébrer ton entrée dans la vie « adulte ».
Pas que je n’imaginais pas que tu deviendrais adulte un jour (je le désirais de toutes mes tripes), mais il faut bien avouer que cela me semblait incroyablement lointain, dans quelques centaines d’années au bas mot, voire un ou deux millénaires… bref, dans longtemps, quoi.

Hé bien, nous y sommes : longtemps, c’est maintenant.
(C’est fou comme ça file, les millénaires)

Il y a 18 ans, je n’avais pas écrit de texte.
Bon, j’avais une excuse assez valable : j’étais occupée à te mettre au monde. Tu avoueras que c’est moyennement pratique comme situation pour pondre un truc un peu correct (enfin, quand je parle de « truc », je veux dire un texte, je te pondais toi, et je te rassure, tu es plus que correct).
Mais je me suis rattrapée un an après et j’ai écrit ton premier texte d’anniversaire (premier d’une longue série, vu que je suis toujours occupée 18 ans après, hein). Ledit texte devenu par la suite la dernière scène de ma pièce de théâtre, mise en scène par Fred.
J’ai réalisé avec son départ que je ne t’avais jamais fait lire ce texte.
Alors, avant de continuer plus loin et d’évoquer l’homme de 18 ans que tu es devenu, je tenais à te faire lire ce que j’ai ressenti et vécu à ta naissance et lors de ton premier anniversaire, donc, voici le texte en question :

Il y a un an, à cette heure, j’avais des contractions, mais je ne m’affolais pas, des contractions, j’en avais plein depuis deux mois.
Et puis, en pleine nuit, on s’est quand même décidé à partir.
Le temps de prendre chacun notre douche, de finir la valise (je ne croyais pas en l’imminence d’un tremblement de terre ) et finalement, on fermait la porte de la maison sur notre vie à deux…
Peu de temps après, j’entrai en salle d’accouchement et j’eus cette conversation, surréaliste, avec une sage-femme :
Elle : « c’est encore assez rapide pour un deuxième ! »
Moi : « D’autant que c’est mon premier… »
Elle : « Ha ! Et bien, pour le second, il ne faudra pas traîner où vous accoucherez dans la voiture ! »
Moi : « On va d’abord faire le premier si vous le permettez… »

Et c’est ainsi que toi, mon amour, dans la pénombre et sous les yeux émus de l’Homme, tu as déboulé dans notre vie.

Je n’ai pas arrêté de te regarder ce soir. Petit garçon d’un an, sociable, charmeur, pétillant, quémandant un sourire, un biscuit, une attention…
Et pourtant, il en a fallu du temps pour qu’on s’adapte l’un à l’autre, pour qu’on s’apprivoise !!! Tu as tout chamboulé dans ma vie, te fichant bien de la personne que j’étais avant toi. Tu m’as ouvert une autre voie, une autre vie…

Les débuts furent difficiles. J’avais des certitudes à perdre et toi, tu en avais à gagner. On a grandi ensemble. Et en ce jour, nous avons tous les deux un an.
Je ne suis pas nostalgique de cette année car elle ne fut pas simple…

Mais maintenant, j’ai juste envie d’aller de l’avant et de découvrir encore et toujours le petit être auquel j’ai donné la vie. De le suivre et de le voir s’épanouir, devenir petit garçon, puis homme…
Aller de l’avant… rester femme et être mère.
Louni, mon amour, mon grand, mon tout.
Vas-y, tu peux avancer, foncer vers la vie, je suis là, je ne lâcherai pas ta main.

Louni, 18 ans après, je pourrais écrire exactement le même texte pour te décrire.
Ok, tu quémandes peut-être moins de sourires et d’attentions (enfin si, à ton amoureuse, mais plus à ta mère, ouf !), tu préfères les lasagnes aux biscuits, mais sinon, tu es pareil, tout pareil.
Sociable, charmeur, pétillant.
Et j’ajouterais lumineux, réfléchi, responsable et généreux.

Je pourrais aussi garder le « tu as tout chamboulé dans ma vie, te fichant bien de la personne que j’étais avant toi. ».
Cette personne qui ne voulait pas d’un enfant, qui se demandait bien comment on pouvait s’occuper de ce genre de machin-là et qui se disait qu’elle ne serait jamais capable d’en élever un (je rappelle que je ne parvenais même pas à garder en vie un lapin nain, alors tu penses, un petit humain…).
Mais comme me l’ont déclaré mes collègues hier : »Il a 18 ans et il est en vie ? BRAVO ! Sérieux, on considère que tu peux déjà être très fière de toi ! » (oui, mes collègues sont mères, ça se sent, non ?)
Voilà. On va dire que j’ai maîtrisé cette partie du jeu.
(ou que tu as eu plus de bol que le lapin nain, c’est selon)

Mais quand je te regarde, je me dis que j’ai peut-être aussi maitrisé le niveau supérieur.
Je me demandais quel homme tu deviendrais, je ne me pose plus la question.
L’homme est devant moi.
Et il sait ce qu’il veut, il sait où il va.
Bulldozer d’optimisme, collectionneur d’ondes positives.
Dévoreur de vie, engrangeur de projets.
De l’énergie et de la lumière à revendre.

En juin passé, tu as dû choisir ton orientation universitaire (je vais devoir écrire ce mot encore un paquet de fois pour réaliser… université, université, université… Depuis quand les bébés vont-ils à l’université ?), j’avais une idée bien précise de ce que tu devais faire. Tu en avais une également, tout aussi précise, mais qui n’était en rien identique à la mienne. Elle se tenait, tu t’y es tenu. Sans dévier, sans hésiter.
« Il ne t’a pas écoutée, Marie ? Magnifique ! Il trace sa route, c’est une très bonne chose. »
Faut avouer, tes résultats te donnent mille fois raisons.

« Dis, comment tu vas m’appeler, maintenant, sur ton blog ? J’aimais bien le petit de l’Homme, mais bon… Et je ne suis plus trop ado. »
« Tu voudrais quoi ? »
« Je suis quoi, maintenant ? »
« Un étudiant ? »
« Va pour l’étudiant »

Voilà, ton nouveau surnom est intronisé.
Tu peux vivre le prochain niveau de ta vie.
Je te promets de tout mon coeur, de toute mon âme, d’être là pour l’écrire.

Continue de tracer, mon étudiant.
Heureux 18 ans.

Marie, le 11 décembre 2021

PS : cet article a été écrit avec une bande son, je vous propose de l’écouter ici : Quand je marche
PS du PS : aucun lapin nain n’a été maltraité lors de l’écriture de ce texte.




 

Je te le promets

(Pour les personnes qui suivent ce blog depuis ses débuts, il y a quelque chose à préciser : la personne à laquelle je vais rendre hommage ici est celle à qui vous devez la belle aventure à l’origine de cet espace.
Pour celles qui débarquent, foncez lire cet article : A générale merdique)

Il y a un peu plus de 13 ans, j’écrivais :
« Je voudrais juste remercier ma locomotive, mon chocolat en concentré, mon co-auteur, mon porteur de projet, mon accoucheur, mon metteur en scène, mon réalisateur, mon coach moral et physique… Fred.
Y’a pas des tonnes de choses à dire sinon que tu es quelqu’un de rare. Dur à suivre, parfois. Mais énergisant et grisant, toujours.
On y est. Notre bébé est né. »

Alors, notre « bébé », ne vous y méprenez pas, c’était une pièce de théâtre.
Basée sur une naissance aussi, celle de mon vrai bébé, celle-là.
Un moment fondateur. Un vrai deuxième accouchement.
Et à mes côtés, celui qui, du jour de notre rencontre et pendant plus de 20 ans, n’a jamais arrêté de croire en moi, sans relâche, sans doute, sans jugement…

Frédéric Gibilaro s’est barré de cette Terre (je suis désolée, je ne vous écrirai pas « mourir », d’abord parce que vous comprendrez vite que ce n’est pas complètement vrai, et puis parce que j’y arrive pas, voilà) ce mardi 30 novembre.

Le choc, la douleur, l’hébétement…
J’ai dû relire le message envoyé par ton homme, ton amour, 20 fois, Fred. 20 fois avant de comprendre ces mots alignés qui dansaient devant mes yeux et qui n’avaient aucun sens.
J’ai dû m’entendre redire l’impossible au téléphone.
J’ai dû serrer ton amour à toi dans mes bras, sans pouvoir te serrer toi contre moi… pour enfin réaliser.

Tu t’es blotti, endormi, et tu ne t’es plus réveillé.
Et tous les gens qui te connaissent et qui t’aiment ont de ce moment-là commencé à cauchemarder.

Mais qu’est-ce qui t’a pris ???
Mais d’où t’étais mortel, toi, d’abord ?
Mais d’où t’allais te barrer et nous laisser désemparés ?

Je vais pas te mentir, le choc est énorme.
Il nous a été, à tous, difficile de réaliser.
Que toi, boule de vie et d’énergie, tu puisses, comme ça, sans préavis, nous laisser sans tes câlins, tes conseils, tes regards bourrés d’amour et tes blagues à la con.
Le vide est immense, la douleur aussi.

Mais tu sais quoi ?
De cette situation incompréhensible sont nées de belles choses, des choses à ton image.
D’abord, sache que le premier mot qui nous vient en tête, à l’ado et à moi, quand on pense à toi, c’est « énergie », mais pour un paquet de gens, ce mot, c’est « bienveillance ».
Oui, Frédéric (je dis Frédéric, parce que, bon, tu vas finir par m’engueuler de t’appeler « Fred » tout le long de ce texte, car tu veux pas qu’on t’appelles Fred, tu t’appelles Frédéric et on doit t’appeler Frédéric… D’accord, Fred), le nombre de gens qui retiennent ta bienveillance, tu serais scotché. Si tu pouvais jeter juste un petit coup d’oeil par ici, juste pour voir… la multitude de gens que tu as touchés et dont tu as transformé la vie… c’est à en rester soufflé.
On dit qu’on mesure la grandeur d’une vie aux traces qu’elle laisse sur cette Terre quand elle s’en va.
Tu étais immense, Fred, sache-le.
Et cette immensité est là, elle reste, elle ne se perd pas.
Elle se voit, elle se sent, au delà des larmes, dans nos sourires, dans nos embrassades, dans nos fou-rires…
Elle s’exprime dans nos blagues, nos jeux de mots (on va pas te mentir à nouveau, on t’arrive pas à la cheville, question blague pourrie, tu restes indétrônable)…
Elle s’immisce dans nos câlins, dans nos caresses…
Et elle se love dans les projets qui, déjà, naissent, pour toi, par toi…

Tu as passé ta vie à vouloir devenir la meilleure version de toi…
Ce faisant, tu as entraîné tous ceux autour de toi à faire de même.
Sans forcer, sans obliger, avec patience, foi et tendresse.
Tu n’étais pas parfait (et tant mieux, c’est chiant, les gens parfaits), mais je dois te l’avouer, tu étais un magnifique être humain.
De ces êtres humains qui se préoccupent des autres, qui les tirent vers le haut, qui répandent énergie, chaleur et vraie bienveillance.

J’aurais préféré te dire ça de vive voix, j’aurais dû te dire ça de vive voix…
Mais voilà, je dois accepter que j’ai raté ce coche-là.
Et me promettre, te promettre, que je ne raterai pas le suivant.

Tu te souviens quand tu es parti à Los Angeles ?
Tu nous avais fait promettre de prendre soin de ton homme, ton amour, resté ici, on avait promis et tenu parole.
Un peu trop bien tenu parole, peut-être.
Et tu t’étais énervé… « Et moi, qui s’occupe de moi, en fait, là » ?

Alors, on te le promet encore, on va s’occuper de ton amour, notre ami, et je sais que tu le sais, tu n’en doutes pas.
Mais là, aujourd’hui, on te promet, je te promets…
On va s’occuper de toi.
iPulcini vivra.
Ta chaleur restera.
Et moi, je te jure que je vais m’atteler à devenir une meilleure version de moi-même.

Le choc est passé, ça va aller, on va y arriver.
On est blottis dans ta chaleur et ta tendresse.
On garde précieusement ton énergie et ton regard.
On se sait gavés de ton amour.

Et de belles choses sont nées ou à venir et elles seront aussi magnifiques et immenses que toi.
On te le promet.
Je te le promets.

A toujours, mon Fred.