Alors que nous allions commencer un succulent (et léger, tout léger) petit repas aveyronnais (soupe de pois-saucisses-foie gras-aligot-et quelques feuilles de salade égarées), je me suis penchée vers l’Homme qui semblait très absorbé par les photos qu’il faisait défiler sur l’écran de son Canon. Photos de vacances classiques : châteaux (c’est fou ce qu’il y a comme châteaux dans cette partie de la France), paysages, piscine, copains, alcools en tous genres et j’en passe et des meilleures. Classiques, j’ai dit.
Sauf qu’à un moment, j’entr’aperçois une photo une peu différente : celle d’une fille, en petite robe noire courte, longs cheveux châtains, lunettes de soleil à la main, sac en osier nonchalamment perché sur l’épaule et qui se tend, pour mieux la lire, vers l’inscription de la statue de la Place des Quinconces, à Bordeaux. Car c’est Bordeaux, j’en suis sûre, je connais bien cette ville, mon père y a vécu presque 10 ans.
– C’est qui, cette bombe ????
L’Homme me regarde, ébahi.
– Hein ? Quelle bombe ?
L’espace d’un instant, je me dis qu’il fait preuve d’une sensible mauvaise foi. La veille, effectivement, nous avions fait un « saut » à Bordeaux (oui, oui, ceux qui ont des notions en géographie me diront que l’Aveyronais-Bordeaux, c’est un grand saut, mais tant qu’à sauter, sautons bien, sautons loin !) et qu’il ne se souvienne pas avoir pris une bomba inconnue en photo quand nous déambulions dans la ville commençait à me sembler suspect.
– La nana, là, sur la photo. Reviens en arrière, je vais te montrer !
Il s’exécute.
– Celle-là ?
– Ouais !
– Mais… m’enfin… C’est toi !
– …
Je lui ai pris l’appareil des mains. Pour regarder de plus près. De fait, la robe noire, c’est bien la mienne. Le sac en osier, aussi. Tiens, et les lunettes de soleil, pareil. Pour compléter le tableau, les types à côté, qui jouent les touristes, ce sont même des potes à moi.
– Oh merde ! Heu, elle est sympa, ta photo.
L’Homme se bidonne. Il me reprend l’appareil des mains.
– Alors, ma petite bombe, tu me fais un joli sourire pour cette photo-ci ?
Bon, ok, je me rends, il ne photographie pas TOUJOURS n’importe quoi…
Alzheimer avant 40 ans cà fait peur quand même…ne pas se souvenir de ce qu’on porte…ne pas se souvenir de ce qu’on fait…ne pas se reconnaître en photo…quelle déchéance…
Ah ah ah !
On est vraiment beaucoup à ne pas avoir une image juste de soi-même.
A moins que l’appareil photo de l’homme soit équipé d’un filtre spécial ! :-))
Meuh c’est qui c’te bombe? 😉 hé hé on a parfois un regard décalé sur soi-même. Ne pas se reconnaître, et bien se connaître. Est-ce moi dans le miroir? sur la photo?
Pleins de kisses…. <3
J’aime ta description de cette méprise (qu’on voudrait toutes connaître, en fait)!! Comme quoi, c’est vraiment une question « psychologique ».
Ton billet puis les réactions sur twitter m’ont presque donné envie d’écrire un deuxième billet sur mon blog pour aujourd’hui. Mais non! Je serai forte, me suis promis de laisser mon ami sur le devant de la scène toute la journée…
(vivent les blogs bien écrits par des filles!)
Et bien c’est drôle parce que moi je t’avais reconnue tout de suite, bien que je ne t’aie rencontrée qu’une seule fois!
Comme le dis maitea6, on ne se voit pas toujours comme on est réellement. Et dans ce cas, c’est plutôt une bonne nouvelle non? Bizzzz
Sur le dos de l’appareil photo, vue de dos … (une bombe sur un canon, mouarf), pas facile de se reconnaître.
J’ai bien ri sur twitter … et j’espère que ça restera drôle 🙂
J’aime cet article car c’est tout à fait le genre de chose qui pourrait m’arriver ! Et puis, on ne se voit pas souvent de derrière alors la méprise est facile, non ? #onsejustifiecommeonpeut
C’est dans tous les cas une belle illustration sur la façon dont nous pouvons parfois nous percevoir très mal, nous les filles. C’est vrai quoi, qui d’entre nous ne s’est jamais surprise de se trouver particulièrement belle par rapport à d’habitude ?
Faisons la bombe avant qu’elle nous tombe dessus…!?