Femme libérée

J’aurais dû vous pondre des tas d’articles (enfin, au moins deux, quoi) qui parlent de seins, de choses à faire quand il pleut pour occuper le temps mais j’ai pas eu le courage.

Je le ferai plus tard. Ou pas.

Mais en attendant, j’ai juste envie de savourer le soleil qui revient (oui, je sais, tout le monde l’a vu, c’est l’info du siècle). Et avec le soleil, des chansons-à-la-con. Elles sont obligatoires, les chansons à la con, quand il y a du soleil.

Il est quand même assez compliqué de hurler à pleins poumons « il tape sur des bambous et c’est numéro un » sous un fin crachin bien transperçant avec 7° en plein midi en se sentant totalement en accord avec l’ambiance de la chanson. Non ?

Bref, quand le soleil revient, les chansons débiles le suivent. A part Philippe Lavil (qui reste ZE grand classique mais si vous en avez d’autres, balancez), il y a une chanson qui me fiche la pêche et me rappelle ET le soleil ET mon enfance, c’est « Femme libérée » de Cookie Dingler.

Je la chantais à tue-tête avec mes copines à 12 ans.

On n’en pigeait pas un mot.

Ca donnait un peu « ‘dans lnouvel hops…’, c’est quoi lnouvel hops, m’man ? », « ‘dans son lit, un match s’endort’, mais pourquoi il s’endort, le match, dis ? » , « ‘elle roule même à pieds joints de temps en temps’, mais comment on fait pour « rouler à pieds joints », hein ? »

Voilà, quand j’ai ENFIN compris que Cookie Dingler parlait du Nouvel Obs, d’un macho et d’un p’tit joint qu’on goûte, je me suis dit que j’étais devenue une femme, une vraie (insérez ici un réel sourire de satisfaction).

Sauf que je me suis rendue compte aussi que tout le reste de la chanson me parlait à mort. Et non seulement me parlait à moi, mais surtout parlait DE moi.

Et là, c’est devenu plus stressant.

« Elle rentre son ventre à chaque fois qu’elle sort »

(mais non, c’est naturel chez moi, voyons, et puis respirer c’est soooo 90’s)

« Sa première ride lui fait du souci »

(du tout, d’ailleurs j’ai pas de ride, c’est juste que ma peau est un peu sèche à cause du soleil)

« Dans l’Nouvel Obs, elle ne lit que Brétécher »

(ben quoi, elle est drôle, Brétécher, non ? Et puis ils n’ont qu’à mettre l’horoscope dans le Nouvel Obs, je lirai autre chose, hé !)

« Elle aime raconter qu’elle sait changer une roue »

(ouais, et ça fait bien marrer d’ailleurs. Surtout que j’ai pas mon permis)

« Au fond de son lit un macho s’endort
Qui ne l’aimera pas plus loin que l’aurore
Mais elle s’en fout, elle s’éclate quand même »

(de fait. Mais je suis contente de me rendre compte qu’à 12 ans, cette partie de la chanson me parlait moins, voilà, voilà…)

Bref, chaque phrase de cette chanson me déshabille, me scanne et m’expose.

Du coup, quand je hurle en arrivant au refrain :

« Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile
Etre une femme libérée, tu sais c’est pas si facile »

J’y mets toutes mes tripes !!!

Y’a rien de plus vrai, nom de nom !!!

Quand je me demandais à 12 ans, c’était qui, cette nana dont parlait Cookie, je ne me doutais pas un seul instant qu’en fait, c’était moi, 27 ans plus tard.

Quand je mettais tout mon coeur à chanter, même sans comprendre, ces paroles entourée d’amies et sous le soleil, je ne savais pas que c’était à moi que je rendais hommage.

A moi et à elles.

Alors voilà, le soleil est de retour, cette chanson aussi.

Et les femmes libérées chantonnent.

Petit message : si vous avez l’une d’elles à proximité, chouchoutez-là.

Elle en a parfois solidement besoin…

4 Commentaires

  • C’est sur que c’est pas de ma génération mais j’ai découvert cette chanson autour d’un feu de camp aux guides pour ensuite l’entendre en vacances à l’île de Ré… Et même si quand j’étais petite aussi je ne comprenais rien à la chanson (d’ailleurs je ne connaissais que le refrain hin…) mais je l’adorais quand même 🙂 Et maintenant que tu la postes sur ton blog, elle me fait sourire encore plus 🙂

    Profite bien du soleil Marie (et de la vie aussi :p) 😉

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