Parce que je le vaux bien !

Nan, nan, c’est pas une pub pour un shampoing (le mien est bien mieux), ni pour des crèmes (les miennes sont bien mieux aussi) et encore moins pour du maquillage (le peu que je mets n’est pas estampillé de la fameuse marque).

C’est une pub pour moi.

Qui m’a été inspirée par la question de Florence aujourd’hui.

Il y a des non-événements comme ça qui vous font comprendre des choses. Donc voilà, comme c’est un non-événement, on ne va pas s’étendre sur le sujet mais, en même temps, ce non-événement m’a fait comprendre que ça y était, j’avais repris pied dans ma vie, dans ma tête et dans mon coeur.

Ouais, rien que ça !

Et, du coup, j’affiche un sourire aussi scintillant que les flocons de neige dans la lumière de ce matin…

Voilà, c’était mon non-événement de cette semaine mais, en même temps, quelque part, c’est un peu un événement quand même au final donc chais pas si ça va répondre à la question de Flo !

(Mais rhooo oui, je le vaux bien !)

C’est décidé, j’aime pas janvier

J’ai l’énergie d’un escargot sous-vitaminé..
J’ai une libido qui s’est cassée à l’île Maurice et qui a l’air de s’y sentir très bien (mais revieeeeeeeeens !!!)…
Je prends tout mal, surtout ce qui vient de l’Homme/ma mère/mes copines (aucune mention n’est inutile)…
J’ai une envie d’écrire qui, désespérée, a dû aller rejoindre ma libido (elle doit être dans l’avion, là)…
J’ai autant d’humour qu’un bulldog femelle en période de règles…

J’ai froid aux pieds, fait au moins -18° dans mes bottes.

J’ai gagné plein de kg, qui, eux, ne sont pas copains avec ma libido donc ils sont gentiment restés chez moi.

J’ai ma radio qui n’arrête pas de cracher des nouvelles atroces.

Et à la télé, ils viennent de dire que le brouillard givrant va persister sur Bruxelles !!!

Bref, heu, à part tomber amoureuse follement, terriblement, puis partir en vacances surprises sur une ile paradisiaque ou dans un endroit perdu sous la neige (au choix ou les deux tant qu’on y est), avoir des tonnes de sous pour se refaire un tout beau nid d’amour (et des tonnes de gens pour le faire, sans délai), se prélasser dans un bain moussant en sirotant un bon thé et en se disant que, décidément, on a un corps de rêve malgré notre grossesse et en se demandant ce que chéri nous réserve comme surprise ce soir et, au passage, en ayant une folle envie de faire des folies de notre corps toute la nuit avec ledit chéri… ben j’ai pas trop d’idées pour chasser le brouillard…

Donc, je propose qu’on passe tout de suite à février, paf, vendu !!!

5x3x2008 – le bilan 2008

Oui, oui, on est le 25 janvier. Oui, oui, je lis la même date que vous. Oui, oui, ça fait un peu tard pour faire un bilan 2008 peut-être. Mais quoi ? Faut-il se précipiter le 1er janvier, l’esprit encore enfumé des agapes de la veille, et tenter de faire le bilan des 365 (366 dans le cas de 2008) jours précédents qui se sont déroulés dans notre petite vie ?

J’ai pas pu le faire. Pour moi, le 1er janvier 2009 était juste le lendemain du 31 décembre 2008 et la tourmente, qu’elle ait lieu en 2008 ou en 2009, n’allait pas s’arrêter comme ça.

Donc il me fallait un petit peu plus de recul pour mettre les choses au clair… Et encore, en 25 jours, le recul en question est loin d’être atteint même si une certaine sérénité est revenue dans ma vie… et un peu de soleil aussi.

Mais voilà, j’ai été taguée début janvier par JF qui me refilait une nouvelle patate chaude (mais là, j’avoue je l’ai un peu cherché !) comme manière de faire le bilan 2008.

Comme je lui ai juré que je le ferais, hé bien, voilà, tadaaaaam, je le fais !

Il s’agit tout simplement de lister 3×5 choses qui se sont passées en 2008, allons-y !

3 artistes que j’ai appris à connaitre cette année

  • Snow Patrol
  • les comédiens du « Singe Roi » (on était 40, ça fait bien plus que trois, là !)
  • Catherine en photographe (je la connaissais déjà, mais, là, j’ai vu toute l’étendue de son talent !)

3 choses à ne pas oublier

  • « Etats d’âme d’une jeune mère » ou la réalisation de mon rêve
  • que rien n’est jamais acquis
  • la souffrance, la douleur vous font avancer à pas de géants

3 foirages de ma part

  • ne pas avoir réussi à me comprendre et, de ce fait, à me faire comprendre
  • ne pas avoir tenu la cadence sur mon blog
  • ne pas avoir passé mon permis de conduire

3 choses dont je suis fière

  • ETATS D’AME D’UNE JEUNE MERE !!!!!!!
  • avoir tenu le cap malgré les montagnes russes par lesquelles je suis passée cette année
  • m’être fait des amitiés sincères et profondes et avoir gardé celles que j’avais déjà…

3 choses que j’ai achetées

  • une conduite 
  • un rêve 
  • un délire !
  • pour le reste, je ne me suis rien acheté d’importance car on m’a beaucoup offert (un iPhone et un nouveau MacBook, entre autres)

2008 restera définitivement dans les annales comme une année assez stupéfiante qui a vu à la fois mon rêve d’enfance et mon pire cauchemar se réaliser. La lumière aveuglante côtoyant le noir absolu et, avec un petit recul, je me dis que je peux être fière de moi de n’avoir pas tant dévié que cela de ce que je suis vraiment, profondément. Et ça me rassure…

Voilà pour 2008, à nous deux 2009 !

Et… message à JF : si tu veux me refiler encore une chaîne à l’avenir, mets-y une deadline sinon je vais finir par y répondre deux ans après !!!

Nous méritons toutes nos rencontres…

« Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée et ont une signification qu’il appartient à chacun de découvrir »

Quand j’ai découvert cette citation de Mauriac à 14 ans, je l’ai lue et relue et relue encore. Et, ce faisant, je visualisais toutes les rencontres que j’avais déjà pu faire dans ma courte existence. Je les remettais en question, les réfléchissais, les mettais en perspective et découvrais, éberluée, combien Mauriac disait vrai, combien il y a avait à comprendre, à découvrir…

Cette phrase m’a toujours suivie depuis. Jetant un éclairage particulier sur mes rencontres, sur leur sens, sur ma vie…

Je pense que je n’ai jamais lu ni entendu plus juste citation en 35 ans d’existence.

Et justement… justement…

Cette année, elle a pris tout son sens, toute sa mesure.

Et je voudrais la dédier à toutes les personnes rencontrées en 2008. 

Et profondément, honnêtement, du fond du coeur la dédier aux hommes qui ont croisé mon chemin cette année et tout particulièrement à trois d’entre eux.

A vous messieurs qui m’avez connue, je pense, à un moment de mon existence que je qualifierais de plus sombre (voire noir), de plus tourmenté, de plus perturbé, de plus paumé, de plus pathétique aussi (ben oui, soyons franc, hein) mais, je vous le jure, de plus vivant et de plus vrai. A vous.

Même si parfois (souvent) l’incompréhension, la souffrance, la violence, la confusion ont été de mise, sachez que vous avez illuminé ma vie de votre regard, de votre présence, de vos mots, de vos lèvres,… 

« Nous méritons toutes nos rencontres… » et celles que j’ai fait cette année prennent tout leur sens, leur valeur dans ma tête. Et je n’en regrette aucune.

A vous, les amis rencontrés cette année.

Et à vous, messieurs, que 2009 voie enfin la fin de votre quête d’amour, qu’elle vous apporte ce suc donc vous rêvez et qu’elle le fasse bien, en grand, en couleur et dans l’euphorie… C’est ce que je vous souhaite de pire, sincèrement.

Et en attendant, je vous regarde vivre, rayonner, éclater de rire et je me dis que j’ai de la chance que ces rencontres aient été attachées à ma destinée…

Marie, le 31 décembre 2008

Le petit de l’Homme et l’écartement

Le petit de l’Homme est rarement malade. Mais là, 39°C et nuit toute pourrie obligent, je l’ai embarqué chez le toubib.
Bien m’en prit, il est arrivé là-bas en pleine forme.

Tout va bien, juste un virus, le monstre sera sur pieds pour Noël.

En sortant du cabinet du médecin, celui-ci papote deux-trois minutes avec lui
« Alors, tu as fêté tes 5 ans, là ! C’était bien ? »
« J’ai reçu un train électrique !!!! »
(on remarquera que la fête, les potes, les gâteaux et tout et tout sont complètement passés inaperçus à côté de cette merveille sur rails)
« Haaaa, et c’est chouette, tu aimes ? »
« oh oui, j’aime bien !!! »
Et il continue
« Mais bon, j’y joue chez papa, parce que le train est chez papa… »
Et là, prenant un air inspiré, se sentant obligé d’expliciter cette situation que le bon docteur ne doit pas connaître…

« parce que bon, mes parents, ils sont un petit peu écartés, vous voyez… »

Conclusion: ne dites plus « séparés », cela n’est plus du tout à la mode dans les cours de récré… dites « écartés », c’est plus tendance !

Fallait pas demander !

Hélène a eu la bonne, l’excellente idée de faire un petit questionnaire sur les amours-de-nos-vies (messages aux hommes: on parle bien des enfants, là, hein) et ce qu’il va se passer à la Saint-Nicolas (jolie gentille coutume belge en majorité). Les questions étaient fort sympas et les folles se sont empressées de répondre. Moi itou.

Par contre, le dernier point du questionnaire était plus cryptique, ça donnait:

6) divers, tout ce qui vous passe par la tête 😉

Ha.

Tout ?

Tout, tout ?

Tout, vraiment tout ?

Tout, tout, tout, tout, tout, tout (tourloutoutou) ?

Bien. Allons-y. Vous n’allez pas regretter le voyage.

Ai envie d’un café, deux cafés, même trois, mettons. Ai envie d’écrire les 3.487 textes que j’ai en tête. Ai envie de dormir.  Ai envie de sortir en bande de potes et de délirer jusqu’au lever du soleil. Ai envie de décorations de Noël, de vin chaud et d’odeurs de cannelle. Ai envie de la neige au lieu de la pluie. Ai envie de mes Quality Street. Ai envie de tendresse, de câlins, de sexe, de vin et de Boursin. Ai envie de médire entre copines. Ai envie de bisous sucrés. Ai envie d’être en janvier. Ai envie de rire aux larmes. Ai envie de prendre une main. Ai envie de bouffer du guacamole. Ai envie de pleurer à chaudes larmes. Ai envie de me sentir jolie. Ai envie d’un salon propre et rangé. Ai envie d’un nouveau top Esprit. Ai envie d’entendre rire aux éclats. Ai envie d’être dans de l’eau bleue. Ai envie de Grills et de Chipitos. Ai envie d’un feu de bois et d’un thé des Marmottes. Ai envie de ma couette chaude et douce. Ai envie… Ai envie… Ai envie…

De tout à la fois, là, maintenant, tout de suite, immédiatement, viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!

Et vous, si on vous demandait tout ce qui vous passe par la tête, ce serait… ???

Music Hall ici aussi

Taguée par Melissa, et après avoir vu les délires de Cousin Baudouin et de Fred-Chacsam (déjà réputé pour ses minutes kitsch donc ça ne peut être qu’un pur délice) sur le sujet, je me suis dit que j’allais m’y mettre aussi… avec un tant soit peu de sérieux (et c’est là que l’exercice se corse).

A quoi ?

A ça:

– Choisir 5 chansons qui vous ressemblent et dire pourquoi
– Faire une petite playlist avec
– Rajouter en sixième position “The Song”, celle que vous aimez d’amour, plus jamais vous ne pourrez vivre sans

Et taguer 5 personnes de votre choix.

Mon dieu, mon dieu, mon dieu. Comme j’aime pas ça.
Hé ben justement, si j’aimais, ce serait trop facile, je vais donc relever le défi (moi toute seule contre moi toute seule).

La première chanson, ça commence mal, elle est pas sur youtube. C’est une chanson de mon père (auteur-compositeur et pianiste pour rappel) et heureusement qu’elle y est pas sur youtube d’ailleurs, comme c’est mon frère et moi qui héritons des droits d’auteur, ça nous plairait pas trop (arf). Donc je ne vous la ferai pas écouter. Mais elle s’appelle « Elle s’en fout la mer » et elle décrit tout ce pour quoi on peut bien se prendre la tête sur Terre alors que la mer, elle, reste impassible. Chanson d’autant plus chère à mon coeur que c’est ce texte que j’ai lu à l’enterrement de mon père (oui, là, tout le monde remarque que je fais dans le méga fun, ça commence fort).

La deuxième chanson c’est un Goldman. Grand âge oblige, je suis de cette génération qui a grandi avec Goldman. Et, perso, je ne renie pas. Il m’a accompagné toute mon adolescence, dans les fou-rire comme dans les coup de gueules, dans l’euphorie comme dans la rage la plus profonde. L’écouter est ma madeleine de Proust à moi (facile mais si vrai !).
La chanson choisie est « La vie par procuration », parce que s’il y avait bien un truc dont j’avais peur à l’époque c’est un jour de vivre cette vie décrite dans la chanson. Message à Marie de 15 ans de la part de Marie 20 ans après: « t’inquiètes, y’a pas de risque »…

La vie par procuration

La troisième chanson est de Stéphan Eicher, surprise Chacsam a déjà repris celle que je voulais mettre (Déjeûner en paix). Argh. Ceci dit, je vais quand même en mettre une d’Eicher car lui, c’est un incontournable dans ma vie. Pas moyen de passer à côté. Quand j’ai dû rater un de ses concerts car j’étais enceinte de 7 mois, que le petit de l’Homme avait l’air de vouloir se pointer trop tôt et que ma gyné m’avait formellement interdit d’aller hurler et sauter à un concert pendant 1h30, j’ai râlé pendant des jours (« faut pas faire chier une femme enceinte »).
Bref, ici, je vais choisir « Pas d’ami comme toi ». A l’époque où elle est sortie, elle était dédiée à mon meilleur ami (qui se l’était appropriée d’office trouvant que je n’avais pas d’autre ami comme lui et il avait mille fois raison).



La quatrième est plus actuelle, elle est de Souchon (oui, j’aime la chanson française à texte, j’assume). C’est La Vie Théodore. Qu’en dire sinon que paroles et musique me donnent des frissons…

En anglais:



Et voilà, j’ai fait mes devoirs !

Et le plus cool, là, c’est de pouvoir refiler la patate chaude.
Arf.

Hé bien, je la refile à Florence et à JF car de un, deux victimes, ça me semble amplement suffisant et de deux, c’est leur anniversaire aujourd’hui (oui, oui, aux deux, mais pas le même âge, quoique…). C’est une manière de le leur souhaiter. Mais en plus comme ça, ça leur permettra de faire le point sur les années passées avec nostalgie (ou en se disant que, pour finir, le futur ça peut être que génial, c’est selon)… Et puis je remarque que JF a déjà été tagué et qu’il ne l’a pas fait, mais comme il a un tout nouveau, tout beau blog, il va pouvoir s’y mettre, hé, hé !

Florence-Kreatuur
Jean-François qui crée son futur

Yeah.

PS: purée et dire que j’adore les chansons anglaises, plus personne me croira après ça…

Des filles et des toilettes…

« Bon, écoute, j’ai des tas de trucs à te raconter, et j’aimerais bien que tu me fasses un p’tit topo de ta vie ces dernières semaines… donc, samedi, quand on sera au resto, ben on se donne rendez-vous aux toilettes pour en parler, ok ? »

Vendu !

Voilà la phrase que ma copine S. (la blonde dans le métro dont je parle ici) m’a sorti cette semaine alors qu’on se briefait toutes les deux à propos de nos vies un peu mouvementées sur le chat de Facebook.

Rendez-vous aux toilettes. Ben oui. Moi, ça m’a pas paru étrange du tout. Même plutôt complètement normal et banal. Une idée logique, quoi !

Et pourtant. Racontez cette anecdote à un mec et, soit il soupire longuement, soit il vous rit au nez. Ca lui viendrait pas à l’idée une seule seconde de donner rendez-vous à son meilleur pote aux chiottes pour lui raconter les derniers événements de sa vie (certains diront d’ailleurs que c’est raconter les derniers événements de sa vie ne qui ne lui viendrait pas à l’idée du tout… De fait, on est d’accord, mais ça, c’est un autre débat). Non. Que fait un homme aux toilettes ? Il pisse. Ou il défèque (c’est joli comme mot, à répéter 50 fois sans se tromper). Ou il fait les deux. Mais quoiqu’il en soit, il le fait de manière rapide, nette et sans ambages. Et il discute pas le bout de gras ce faisant.

Une fille, ça discute.

On remarque ça très vite, d’ailleurs. Déjà toutes petites, les filles vont en bande à la toilette. A deux minimum. « Pour se tenir la porte » (hé ouais, dans les toilettes des filles, les portes ferment mal, très mal, c’est une véritable malédiction qui ne s’abat que sur les chiottes de notre côté).
Adolescentes, c’est pareil.
D’ailleurs un jour au lycée alors que ma meilleur amie de l’époque me demandait « je vais à la toilette, tu viens ?  » et que je répondais l’habituel « oui, oui, j’arrive ! », deux copains ont surenchéri:

« J’vais pisser, tu viens me la tenir ? »

« Oui, t’inquiètes, je viens ! »

Je compris que notre attitude n’était pas vue comme quelque chose de normal par nos potes.
De fait, aux pissotières, il n’y a pas de porte à tenir, on peut donc en déduire que
1) ils parlaient pas de la porte
2) ils se foutaient de notre tête (constatation qui découle du point 1).

Et j’ai tout d’un coup découvert que hommes et femmes, on fonctionnait pas pareil aux toilettes. Illumination.
Et pour vous dire combien c’est profondément vrai, l’écrivain d’anticipation qu’est Isaac Asimov (‘scusez du peu) en parle dans un de ses bouquins (Les Cavernes d’acier). Là dedans, c’est une véritable institution, les femmes vont aux toilettes pour causer, les hommes y vont dans un profond silence. Alors si même lui le dit !

Autre exemple: une boîte de nuit connue à Bruxelles, le Mirano pour ne pas la citer, a depuis longtemps un vrai petit boudoir du côté des toilettes des filles. Des chaises, des miroirs, une salle où on cause, quoi ! Officiellement, c’est pour pouvoir se remaquiller. Officieusement, c’est pour pouvoir y débriefer la soirée en cours avec les copines (« m’enfin, tu vas quand même pas me dire que truc-muche sort avec machin-brol, c’est diiiiingue, ça ! »). Et c’est pas une question d’âge. C’est un endroit où toutes le filles/femmes se retrouvent. Qu’elles aient 16 ou 50 piges, qu’elles se maquillent ou pas, le combat est le même ! Et, même si je ne me suis jamais aventurée du côté des toilettes mecs de cette boîte, mes nombreux espions m’ont rapporté que non, il n’y avait pas d’endroit pour s’asseoir du côté des mecs (« Mais de quoi tu causes, Marie ? De chaises ? Mais non, y’a pas de chaises aux chiottes chez nous ! Pourquoi tu demandes ça ? Tu sais que t’es hallucinante parfois, avec tes questions ? M’enfin, pourquoi des chaises ? On y va pour pisser, pas pour taper la carte ! »)

Mais la question, intéressante, profonde, interpellante, qui se pose est et reste: mais POURQUOI cause-t-on chez les filles ?

Bonne question.
Tentons une ébauche de réponse.
Déjà, pour aller aux toilettes des filles, il faut faire la queue pendant 4 heures au moins. C’est long. Vachement long. Donc, autant occuper ce temps utilement soit en faisant une petite mise au point à propos de tous les mecs présents dans la salle: les potables, les pas-potables, les canons, les à-éviter-à-tout-prix, les méga bombes à bouffer du regard (parce que plus, c’est pas humain), etc. Soit en commentant ce qu’on a sous les yeux, c’est-à-dire en faisant des remarques sur ses congénères: « purée, y’en a qui sont pas faites pour les jupes, hein », « elle s’est fait refaire les seins, tu crois ? Nan, c’est pas naturel, ça, sérieux ! » ou encore « effectivement, le noir, ça amincit, mais ça fait pas des miracles non plus », etc. Bref, qu’importe ce qu’on dit, du moment qu’on s’occupe…
Et puis, comme on est parties dans nos discussions, ben, on est tentées de les continuer une fois dans les toilettes. Ce qui donne souvent:

Toilette 1: « Et tu penses rentrer avec lui ce soir ou pas ? »
Toilette 2: « Dis, je crois que j’aurais jamais dû mettre cette mini-jupe en taille 34, elle est trop grande ! »
Toilette 3: « Ben écoute, j’en sais rien, en général, je couche pas le premier soir »
Toilette 4: « Quelqu’un a du papier ???? J’en ai plus !!!!!’
Toilette 5: « Oui, ok, mais elle va hyper bien avec tes Louboutin, cette jupe ! »

Si vous avez plus ou moins suivi la discussion ci-avant, vous pouvez tenter de suivre une vraie discussion dans des toilettes pour femmes. Mais je ne vous garantis pas la réussite de la chose. Cela ne s’acquiert en général qu’après de nombreuses années de pratique. Et si vous êtes un homme, vous en manquez assurément.

Vous remarquerez aussi que les toilettes sont un endroit-clé pour recueillir des infos en tous genres. Par exemple, dans la discussion ci-dessus, vous apprenez que en général la fille de la toilette 3 ne couche pas le premier soir. Et vous allez gentiment la dévisager quand elle sort. Si ça tombe, c’est votre soeur/votre mère/votre meilleure amie… et votre mec vient peut-être de vous dire qu’il allait la reconduire car il trouve qu’elle a trop bu (c’est un homme serviable), il est donc intéressant d’avoir pu intercepter cette information capitale. C’est même carrément vital pour l’équilibre futur de votre couple.
C’est aussi un endroit-clé pour faire circuler des infos. Ma copine Valou m’a récemment raconté qu’il n’y avait pas meilleur endroit pour lancer des rumeurs. Surtout des fausses. Le bisounours que je suis n’y avais jamais pensé. La prochaine fois que je sors au Mirano, je ferai savoir à toutes les toilettes des environs que je me tape George Clooney, avec un peu de chance, ça risque de marcher (à moi la couverture glamour du Ciné-télé-revue et du Gala). Et au pire, on se dira que j’aime le café.

Bref, je crois que tout le monde aura compris, les discussions aux toilettes sont fondamentales pour les femmes. Ce comportement est profondément inscrit en elles dès la naissance. Il est fondateur, éducateur, réparateur.
Pas moyen d’y échapper.

Donc, messieurs, la prochaine fois que vous voyez deux femmes discuter dans des chiottes, laissez-les tranquilles, elles refont le monde, le font avancer, le font évoluer. C’est du bien de l’Humanité dont il est question.

Et, au passage, je remercie les deux hommes qui ont déguerpi plus vite que leur ombre des toilettes quand ma copine et moi nous discutions samedi. Ils ont compris.
Merci les gars d’avoir capté que, là, à ce moment précis, dans cet endroit précis, vous n’aviez absolument aucune légitimité…
On ne vous en appréciera que plus dans tous les autres endroits de la Terre !

Un mur, donnez-moi un mur !

Un mur, donnez-moi un mur !

Pour t’y taper la tête ?

Naaaaaaaaaan !
Pour qu’on m’y colle en m’empêchant de respirer tellement on m’embrasse !!!!!

(la copine qui est à l’origine de ce billet, certainement le plus court de l’histoire de mon blog, se reconnaîtra…)