Respect

Un de nos potes au petit de l’Homme, 6 ans et demi:

« Tu écoutes Lady Gaga ? Mais c’est de la merde, Lady Gaga ! »

Le petit, du tac au tac :

« Ben toi aussi, tu écoutes de la merde ! Et je dis rien ! Alors, tu respectes mes goûts, ok ? »

Il grandit bien, ce gamin…

10 choses à ne pas faire au fond d’une mine pendant 3 mois

Cet article est le pendant de l’article de Cousin Baudouin : « 10 choses à faire au fond d’une mine pendant 3 mois »

Mise en place de la situation : 33 mecs coincés dans un espace réduit, à 700 mètres sous la surface de la Terre, avec pour tout accès vers le monde extérieur un conduit de 8 centimètres de large. Ils vont devoir tenir 3-4 mois avant d’enfin pouvoir voir la lumière du jour.

Pendant ce temps, et pour que cette cohabitation se passe avec le moins de crispation possible,  on se dit qu’il ont tout intérêt à…

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C’est qui, cette bombe ?

Alors que nous allions commencer un succulent (et léger, tout léger) petit repas aveyronnais (soupe de pois-saucisses-foie gras-aligot-et quelques feuilles de salade égarées), je me suis penchée vers l’Homme qui semblait très absorbé par les photos qu’il faisait défiler sur l’écran de son Canon. Photos de vacances classiques : châteaux (c’est fou ce qu’il y a comme châteaux dans cette partie de la France), paysages, piscine, copains, alcools en tous genres et j’en passe et des meilleures. Classiques, j’ai dit.

Sauf qu’à un moment, j’entr’aperçois une photo une peu différente : celle d’une fille, en petite robe noire courte, longs cheveux châtains, lunettes de soleil à la main, sac en osier nonchalamment perché sur l’épaule et qui se tend, pour mieux la lire, vers l’inscription de la statue de la Place des Quinconces, à Bordeaux. Car c’est Bordeaux, j’en suis sûre, je connais bien cette ville, mon père y a vécu presque 10 ans.

– C’est qui, cette bombe ????

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Eté tout pourri

(Avis de service : non, cet article ne traitera pas de météo malgré son titre évocateur. Pour avoir plus d’infos sur ce sujet, veuillez suivre les tweets de Didier Reynders qui informe régulièrement la population belge francophone de l’état du ciel ou, plus prosaïquement, rendez-vous sur le site meteo.be qui donne peu d’espoir à ceux qui penseraient que notre pays est en passe de devenir une république bananière, en tout cas, au niveau du climat)

« Tu sais quoi ? Une amie m’a dit que, là, cet été, au niveau de la carte du ciel, c’était vraiment un été pourri. Plein d’influences négatives, une énergie basse, des difficultés, un climat lourd… Et pour tout le monde. Personne n’est épargné ! »

J’ai beau ne pas croire en l’astrologie (sauf quand ça m’arrange et qu’on me dit que George Clooney est l’homme de ma vie, rigolez pas, c’est exactement ce que j’ai lu cet été !), j’ai poussé un ouf de soulagement en entendant cette phrase dans la bouche d’une amie.

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Vivement l’automne !

Naaaan, je blague !

Heu, ou pas, en fait.

Ok, elle est belle, cette photo (et mon appli WordPress sur iPad refuse de la mettre en petit, j’en déduis donc qu’elle a une folle envie que vous en profitiez pleinement), je l’ai prise ce matin en descendant vers la mer (et non, je ne me la pète pas, je ne suis ni aux Seychelles, ni aux Baléares, juste à la côte belge un jour de grand beau temps), elle donne des envies de douceur (en plus, il ne faisait pas trop chaud, juste tout doux, tout bon), de rêverie, de sérénité et de paix.
C’est du moins ce que j’ai ressenti en la prenant.

Et c’est plutôt pas mal comme ambiance : paix et sérénité. Ça devrait me plaire, surtout pour l’instant.

Ben nan.

Non que j’aie des envies de fureur, d’orgies et d’excès (quoique…), mais la plage et moi, on n’a jamais été de grandes copines. Sur la plage, soit on bronze, soit on fait du sport, soit on lit. De ces trois occupations, une seule me plaît, et non, ce n’est pas « faire du sport ». Mais la lecture, c’est bien un temps. Après s’être tapé la totalité des « Piliers de la Terre » ( environ 1000 pages dans mon souvenir, souvenir qui date de 1990, vous m’excuserez donc s’il est imprécis), on se dit qu’on s’est tellement vautré sur une plage qu’on risque à l’avenir d’être systématiquement pris de tremblements convulsifs à la simple vue d’un innocent grain de sable. Rester sur une plage n’est donc plus une option envisageable (et lire un bouquin qui parle de cathédrales non plus, d’ailleurs, mais là, on s’éloigne du sujet).

Bref, la plage est à bannir.

Mais je l’aime bien, hein. En hiver, avec des bottes et une doudoune, je cours pour y aller. Chuis pas normale ? L’Homme est comme moi. Donc on est deux très anormaux profondément contents d’avoir trouvé leur alter ego passionné par les plages froides et désertiques. Ouf, sauvés.
Et on fait quoi en été ? On visite des villes. Des tonnes de villes. Le petit de l’Homme, à trois ans, avait déjà visité plus d’endroits que son instit, c’est vous dire.

Les villes sont splendides sous le soleil. Et la torpeur dans laquelle la chaleur les plonge, j’adore. Même l’odeur des villes me plaît, en été. Et en été, j’achète des magazines féminins (là, vraiment, je fais une razzia, en été, c’est permis, on n’est pas intello, en été, il fait beaucoup trop chaud pour réfléchir, en été) qui parlent des villes. L’été.

Donc voilà, elle est belle ma photo. J’ai même profité des chaises longues, si, si. Mais avec parcimonie et en me disant que, ouf, sous peu, je serai à Paris. Et qu’en automne, je serai à New York. Et là, d’un coup, je me dis… vivement l’automne !

Il est beau, votre papa…

S’il est des phrases qui marquent dans une vie, ce sont bien celles prononcées dans une morgue ou dans un funérarium. Elles se gravent dans la mémoire de manière indélébile, s’y enfoncent et font corps avec la chair même de votre cerveau.

Pour moi, ce fut la phrase prononcée par l’employée de la morgue qui, en refermant le frigo dans lequel était enfermé le corps de mon père, m’a dit « Il est beau, votre papa. Et vous lui ressemblez beaucoup. »

En une phrase, elle a dit plus que mon père en toute une vie. Elle a ressoudé des parties de moi qui s’étaient éparpillées en mille morceaux. Une inconnue, perdue dans une morgue au milieu du Bordelais profond, prononçait pile la phrase qu’il fallait…

La phrase qu’il fallait pour réconcilier une fille avec son père. Une fille qui, à ce moment-là, avait juste envie de hurler, de hurler contre ce père parti trop vite, parti trop tôt, parti trop mal.
Qui l’avait abandonnée pendant l’enfance et qui l’abandonnait encore, et de manière plus irrémédiable cette fois, aux marches de l’âge adulte. Injuste, injuste, injuste.

La vie est injuste. La mort l’est plus encore.

J’ai mis du temps pour comprendre que les papas ne choisissent pas franchement leur heure pour partir pour toujours. Personne ne choisit, en fait.

Que l’Homme l’apprenne à son tour me donne envie de pleurer.

Que le petit de l’Homme en fasse l’expérience un jour me mortifie.

Alors j’espère une chose, une seule petite chose (et je m’accroche à ma petite chose de toutes mes forces, là ), c’est qu’eux aussi, ils ont/auront une phrase gravée dans la tête, dans le coeur, dans les tripes, qui les soutiendra pour le reste du chemin à parcourir sans un père penché au-dessus de leur épaule. Pour les aider quand l’absence se fait un peu lourde.

« Il est beau, votre papa. Vous lui ressemblez beaucoup. »

J’ai ricané quand elle m’a dit cela, la dame. J’aurais dû lui sauter au cou et lui hurler merci.
Je le fais aujourd’hui : MERCI.

Quitter la scène…

… en silence et sans angoisse.

Avec des faux pas, des vrais pas, des pas en avant, des pas de côté.

Un air guogenard, un clin d’oeil, un sourire en coin.

Des coups d’éclats, des coups de maître, des coups de gueule.

Et de l’amour, surtout. De l’amour, de l’amour, de l’amour, beaucoup d’amour, tellement d’amour…

Un héritage qu’on lit dans les yeux de tes fils.

Merci… Merci Francis !

Vais-je aller voter ?

… est, je pense, la question qui m’obsède le plus depuis la chute de notre gouvernement (enfin, la dernière chute en date, quoi).

Je ne suis pas une activiste politique, ni engagée dans un parti quelconque. J’ai des amis qui le sont, je les admire car, perso, j’aurais bien du mal à adhérer à un parti et à composer avec les concessions d’usage qui découlent de cette implication (puisqu’aucun parti, jamais, ne correspond totalement à vos idées).

Eduquée en vraie démocrate (merci maman), j’ai toujours opté pour une démarche citoyenne : ai défendu l’obligation de vote, lu les programmes des partis, réfléchi à ce que je souhaitais, à ce qu’on me proposait et affirmé mon choix dans l’isoloir.

J’ai aussi été guidée par ma grand-mère. Cette dernière était fière de me raconter la toute première fois où elle avait pu voter. Fière de m’expliquer ce bonheur d’entrer dans l’isoloir. Cette joie qu’elle a ressentie au moment de déposer son vote, de s’exprimer pour la première fois sur l’avenir de son pays. C’était en 1948. Elle était née en 1911, faites le calcul, elle a donc pu voter pour la première dois à…

37 ANS.

Mon âge, pile mon âge aujourd’hui.

Je peux voter depuis mes 18 ans. Cela me semble complètement normal et banal. Mais, grâce à elle, j’ai toujours pris ce droit au sérieux. Si je n’ai jamais voté pour la même chose qu’elle (ben nan, c’est un peu le but de l’éducation : apprendre à ceux que vous élevez à penser par eux-même et à faire leurs propres choix), j’ai toujours eu à l’esprit cette conscience qu’elle m’a insufflée : « nous n’avons pas toujours eu le droit de vote, Marie ».

Oui, justement. Ce droit est sérieux. Justement…

Il y a quelques semaines, dans Le Soir, les personnes qui avaient exprimé l’idée de ne pas aller voter se faisaient traiter d’immatures. Certes, l’appel au boycott du scrutin de juin prochain (pour les Français égarés sur ce blog : la Belgique retourne aux urnes le 13 juin, c’est une belle date pour prouver au monde entier qu’on n’est pas superstitieux) était un appel viscéral, un cri de détresse, un aveu d’impuissance, un « merde » de ras-le-bol mais surtout, aussi, une vraie demande pour que les choses changent, que les voix soient entendues. Une vraie option à réfléchir pour certains.

Dont moi.

Et franchement, je ne rigole pas. Pour la première fois, je me suis franchement posé la question de savoir si j’allais aller voter. Torture. Et je ne me sens en rien immature, bordel.

Juste une adulte qui deale avec les soucis du quotidien. Qui, comme tout un chacun, se rend compte qu’il y a de nombreuses choses à améliorer dans le quotidien belge surréaliste. Qui enrage contre la sclérose de certaines administrations, de certaines lois… Et qui hallucine devant les propos inconsistants ou irresponsables des politiciens qui la dirigent (dont, au passage, ceux pour lesquels elle a voté, olé !). Et parfois, aussi, devant des propos clairement irrespectueux et racistes.

Et là, on me joue un scénario digne de la cours de récré du petit de l’Homme. Le sable et les pelles en moins.

Je me sens en droit de remettre certaines choses en question. Même mon droit -devoir- de vote.

Pour finir, ils en ont fait quoi de cette fierté que ma grand-mère éprouvait ? De cette voix qu’elle était heureuse de donner ? Quoi ?

Et pourtant, après mûre réflexion, je me suis dit que moi, je ne voulais pas fouler au pied cette fierté, cette chance. Donc j’irai voter.

Mais si un matin de 1948, ma grand-mère, 37 ans, se tenait dans la file d’un bureau de vote ucclois, heureuse, convocation à la main et bien décidée à exprimer son avis…

ce prochain matin de 2010, moi, 37 ans, je me tiendrai dans la même file d’un même bureau de vote ucclois, avec la même convocation à la main… et complètement désemparée et démotivée face au choix que je vais devoir exprimer. Et en me demandant ce que je lui dirais, moi, à ma petite-fille…

Triste constat.

Triste, triste, triste constat.

Etre triste et être content, c’est être vivant !

Je parle peu de lui ces derniers temps sur mon blog.

La raison en est simple : le petit de l’Homme m’a demandé de ne plus le citer sur le web… « Je ne veux pas que les gens rient de moi en lisant ton blog, tu comprends ? Je ne veux plus que tu écrives des choses sur moi. »

Cela m’a posé question. Je lui ai bien sûr expliqué que le gens qui lisaient mon blog ne riaient pas « de lui »  mais « avec lui » sauf que la nuance est difficile à faire passer auprès d’un petit garçon de 6 ans… Il a lui aussi un droit de regard sur son image sur le net. Pour finir, qui suis-je, moi, pour décider de mettre toutes ses paroles sur la Toile sans lui demander son avis ???!!!

Pourtant elles sont magiques, ses paroles, merveilleuses et réconfortantes, très souvent. Et très lucides. Je ne suis pas la seule à le dire. Nombre d’adultes dans son entourage le pensent également (et la pédopsychiatre qui l’a rencontré, à la demande de l’école, aussi).

Alors, je voulais juste, avec infiniment de précautions, vous mettre ses deux dernières réflexions…

Parce que la famille est touchée de plein fouet. Parce que l’Homme et le petit de l’Homme sont dans l’oeil du cyclone…

Hier soir, alors que je lui demandais s’il était triste et que je voulais savoir son sentiment, ce petit bonhomme de 6-ans-presque-et-demi m’a répondu :

Oui, je suis triste, très triste, mais c’est normal, c’est la vie. Etre triste et être content, c’est être vivant !

Et quand je lui ai demandé s’il croyait que les gens pouvaient encore vivre car on pensait à eux même s’ils n’étaient plus là, il m’a répondu :

Tu sais, on peut vivre mille vies, il suffit d’être amoureux chaque fois !

Mon amour, s’il te plaît, n’oublie pas, n’oublie jamais d’être vivant et d’être amoureux. Jamais, jamais !

Le reste, les adultes s’en occupent… On te le promet…