Nô, en boucle…

J’ai d’abord connu Zoltan…

Il est venu me voir à Etats d’âme, en me présentant son amoureuse…

On s’est revus, de soirées, en soirées…

Puis un jour, il m’a dit que Sad, sa chérie à lui, elle chantait…

Et que, même, elle faisait un p’tit concert avec son groupe. J’ai été. J’ai écouté. Et j’ai aimé. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup.

Alors quand Zoltan m’a dit que Sad et son groupe allaient sortir leur premier album (auto-produit) et qu’ils allaient le présenter dans un petit café bruxellois, j’ai sauté sur l’occasion…

C’était samedi. J’avais briefé le petit de l’Homme (qui ne rêve que d’aller à un « vrai » concert, de grand, d’adulte, il enrage de n’avoir pu nous accompagner voir Depeche Mode au Stade de France, le monstre), lui avait dit que ok, il pouvait venir, mais qu’il devait être sage, lui avait fait écouter la jolie musique de Nô sur leur page myspace, lui avait dit que si cela devenait trop long, on partirait avant la fin, bref… un enfant averti en valant deux, il était averti pour toute une colonie de gamins, le pauvre !

Mais arrivés sur place, l’Homme et moi nous rendant compte que l’endroit est très enfumé (c’est un euphémisme), nous hésitons à y rester avec le petit de l’Homme…

Le concert étant retardé d’une heure, on embarque les copains et notre féru de concerts en herbe au café Belga tout proche (et où la cigarette est interdite) en promettant de revenir une heure plus tard…

Ce que nous ferons. Mais l’endroit est plus enfumé encore. Et les critiques fusent « je n’emmènerais pas mes enfants ici, moi »…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère. L’Homme et moi, nous nous regardons, le petit de l’Homme supplie pour rester « je vais être sage, vous savez ! », c’est pas une question d’être sage ou pas, petit bonhomme…

Il fonce à l’avant, je le rattrape « ok, on reste une chanson », il a déjà filé, le sourire aux lèvres…

Il se met au premier rang, debout devant la petite scène, et dévore des yeux le synthé, la guitare électrique, le micro, les gens…

Sad commence à chanter, il ne bouge plus, il écoute de tout son saoul…

La première chanson est finie, obéissant, il fait un bisou à Zoltan, qui est à côté de lui, et revient vers nous…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère, mais depuis samedi soir, blotti dans le divan, j’ai un petit bonhomme de 5 ans et demi qui met l’album « Take #1 » de Nô et qui écoute de toutes ses oreilles. Pas ma faute à moi si cet enfant a bon goût en musique !!!

Nos excuses auprès de Sad et de tout le groupe de n’être pas restés, ce n’est que partie remise, on reviendra en décembre, promis…

Et en attendant, on écoute, blottis tous les deux dans le divan, Nô… en boucle…

You got the love

Le 23 septembre 1994, j’écrivais cette seule phrase dans mon journal intime:

« Aujourd’hui, je suis plus triste qu’orpheline »

Mon papa venait de décéder.

Un papa qui brûlait la vie par les deux bouts, qui vivait la nuit, qui avait un parcourt tellement différent des autres papas normaux que je m’étais habituée à être extrêmement évasive sur sa vie, sa manière d’être, ses choix…

Comme l’explique si bien Melissa dans son dernier et très bel article, notre père est le premier homme de notre vie. Celui qui façonne notre vision des hommes, celui qui façonne aussi la femme que l’on sera, l’amoureuse que l’on deviendra.

Hé bé, le mien m’a pas ratée.

Ma vision des hommes est un peu chaotique, ma vision de l’amour l’est plus encore.

Et ne parlons pas de ma manière de faire confiance au sexe opposé. C’est pas grandiose.

Non que je sois jalouse, même pas (et l’Homme me l’a déjà reproché, ce manque de jalousie, c’est pas mal de voir parfois votre tendre moitié vous prouver qu’il/elle tient à vous en piquant une petite crise, histoire de marquer le coup), j’y arrive pas, mais juste que j’ai pas confiance fondamentalement en l’honnêteté du sexe dit fort (quelle jolie expression à la con, tiens !).

Monsieur vous dit qu’il vous aime ? Allons bon, ricanez un coup, il le dira à une autre demain. Il vous dit qu’il veut s’engager ? Marrez-vous, il a certainement peur d’être seul. Il vous trouve extraordinaire et murmure que vous êtes la seule, l’unique ? Pouffez et dites-vous qu’il y a des milliards d’autres uniques potentielles pour lui sur cette terre.

Argh. Je sais, chuis pas drôle.

Justement, c’est fort triste d’être pas drôle comme ça.

Et je me dis que je détesterais que le petit de l’Homme pense la même chose une fois devenu grand. Ca, ça me tuerait. Et puis, il aurait pas le droit. Car lui, la première femme de sa vie, elle l’aime énormément. Et il ne pourra que croire en toutes les femmes qu’il croisera, ça, j’vous jure !

Qui plus est, il me réconcilie avec l’amour chaque jour. Et là, ça devient plus drôle, plus léger…

Je me souviens d’une discussion sur twitter autour des arguments pour ne pas avoir d’enfant. Chacun son choix, et je conçois à merveille qu’on choisisse de ne pas en faire (ben oui, oui, franchement, oui, c’est pas parce que j’en ai un et que ça me comble de bonheur que ça doit combler le reste de la planète, hein).

Mais voilà, mon seul et unique argument pro-maternité est un regard. Un seul regard qui me fait comprendre l’amour à l’état pur, à l’état brut. Et ce regard, il appartient à mon fils. Personne d’autre ne m’a jamais regardée de cette manière, jamais. Ca donne le vertige et ça fait même suffoquer, parfois. A en perdre pied tellement c’est absolu, intègre, puissant.

Et je ne veux pas que ce regard perde cette intensité trop tôt. Il la perdra, oh oui, je ne me fais pas d’illusion, mais j’aimerais tant que ce soit le plus tard possible…

Dans une chanson des années 90 (une chanson à texte comme on n’en fait plus, c’est ma minute « culture de boîte de nuit », digne des 3 minutes kitsch de Fred, savourez), la chanteuse disait « you got the love I need to see me through » (du texte, du vrai, je vous avais prévenus, hein).

On a tous (et toutes) besoin de se voir au travers de l’amour de l’autre, c’est vital. C’est cela qui fait avancer l’humain, qui fait s’épanouir l’enfant. Le regard encore et toujours.

J’ai dû regarder mon père comme cela un jour. C’est juste dommage que je ne m’en souvienne plus. Il m’a peut-être même regardée en ayant lui aussi cette sensation que personne d’autre ne le regarderait jamais de cette façon. Je ne le saurai jamais.

Je garde de lui des yeux bleus, des doigts de pianiste, un nom imprononçable et un caractère fantasque au possible (bon sang ne saurait mentir). Et cette envie rageuse de regarder un homme avec un regard absolu.

Merci papa…

Et 15 ans après, malheureusement, je suis encore et toujours plus triste qu’orpheline…

De l’Air et de l’Espace

Ariane 5Il n’a vraiment pas de bol, le petit de l’Homme…

Non seulement, il a des parents qui aiment les musées (surtout quand il fait plus de 30° sur Paris et que tout autre endroit est absolument invivable) mais, en plus, ses parents choisissent les musées en fonction de ses intérêts. Non, je vous dis, cet enfant n’a vraiment pas de chance.

Bref, il fut embarqué, à son corps défendant, au Musée de l’air et de l’espace, au Bourget.

 

Alors que je m’attendais à ce qu’il soit emballé par les étoiles, les fusées (y’a quand même une fusée Ariane 5 en exposition, là, on n’en voit pas tous les jours !) et les planètes (le Planétarium est sympathique et les planètes et le ciel sont quand même une des grandes interrogations du petit de l’Homme), j’en ai été pour mes frais. Rien à fiche des astronautes. Oui, oui, ils ont marché sur la Lune (ben quoi, il marche bien sur la Terre, lui, il n’en fait pas tout un plat), oui, oui, c’est génial, les satellites qu’on envoie dans le ciel…

Seul éclair d’intérêt dans les yeux du petit de l’Homme: Laïka. Un chien dans l’espace, c’est pas commun. Mais comme il est mort, le chien, parions qu’il n’enverra pas son lapin adoré (qui porte le doux nom de Saturnin) faire un tour du côté de la Lune, hein. Trop dangereux. 

Non, ce qui a remporté tous les suffrages, c’est d’abord le Boeing 747-400. Vous imaginez un avion qui peut porter des voitures ???!!! Scotché qu’il était, le monstre, devant la Twingo dans la cale du Boeing !

Ensuite, le top du top, ce sont quand même les hélicoptères. Il a fait la salle sans courir, en regardant bien tout, partout, sous toutes les coutures. Des hélicoptères comme s’il en pleuvait. De toutes sortes. Rage, néanmoins, de ne pas pouvoir monter dedans, prendre les commandes. A 5 ans et demi, il est des choses pour lesquelles on est encore trop petit.

Ceci dit, c’est sans compter sur la promesse de l’Homme (qui, lui, a été plus que passionné par la visite de ce musée, allez-y pour le fils, emballez le père, hop, hop !) à son rejeton:

« Je te promets que tu vas monter dans un hélicoptère bientôt »

Reste plus qu’à trouver quand et comment mais, je le sens, ce jour-là, les oiseaux vont devoir dégager le ciel, car il n’y en aura que pour un petit prince aux cheveux blonds à qui il faut de l’air et de l’espace…

 

ConcordePS: autre moment émouvant: le petit de l’Homme se baladant dans le Concorde en exposition au musée. Il ne le connaîtra jamais puisque cet avion effectua son dernier vol quelques mois avant la naissance de ce dernier… qui en est pourtant tombé amoureux au premier regard… !

Le petit de l’Homme est bouddhiste

A 5 ans et demi, le petit de l’Homme commence à avoir des questions métaphysiques. Et ça l’embête vachement.

La question de la mort revient souvent (paraît que c’est de son âge, alléluia, dans quelques années, ce sera le sexe, profitons-en donc maintenant !). Petit extrait choisi:

-Dis, papa, qu’est-ce qu’il se passe après qu’on est mort ?

L’Homme, soucieux d’inculquer une vue complète et pluraliste de la chose à son fils, se lance dans une explication lui retraçant un panel qui se veut exhaustif de la manière de voir la mort selon diverses religions et philosophies:

– Donc, tu vois, il y a même des gens qui pensent, que, une fois qu’on est mort, on se réincarne en autre chose. On devient une autre personne, par exemple.

– Ha ? Qui c’est qui pense ça ?

– Les Bouddhistes.

Le petit de l’Homme regarde le bout de ses chaussures:

– Ben, moi, chuis bouddhiste, en fait.

– …

L’Homme essaye de ne pas s’étouffer…

– Oui, je trouve ça bien de se réca… récarin… enfin de devenir une autre personne après la mort, quoi.

– Ha ben oui, ça peut être bien, oui…

Et là, le petit de l’Homme s’écrie dans un élan rageur:

– Oh oui, c’est vrai, si je pouvais recommencer ma vie depuis le début, y’a plein de trucs que je ferais plus du tout pareil, moi !!!

5 ans et demi, hein. J’ai hâte que cet enfant ait 15 ans, vous pouvez pas savoir !

Bulles de bonheur, bulles de champagne

En vrac, en vrai, en plein…

– le petit de l’Homme blotti dans les bras de son père et écarquillant les yeux devant la projection racontant l’histoire de la Cathédrale de Reims (dans laquelle, il avait déjà entendu le petit Jésus, pour mémoire… Le pauvre a des parents qui aiment la -et le- Champagne)…

– le petit de l’Homme se retournant dans les Grottes de Han vers ses amies Thémis et Alice pendant le spectacle « Princesse Talia » et leur hurlant « Alice, Thémis, venez voir, c’est trop beau ! » et les filles le suivant, un sourire magique aux lèvres (merci à Fred Gibilaro, pour l’invitation…)

– le petit de l’Homme exhalté, déclarant à son père, après la visite de plusieurs caves de Champagne à Epernay : « je veux travailler dans le vin, c’est trop génial ! ». 5 ans et demi, déjà hors des sentiers battus (mais son grand-père vivait et est enterré dans le Bordelais, donc bon sang ne saurait mentir…)…

– le petit de l’Homme et l’Homme jouant au billard dans un joli hôtel perdu quelque part dans le champenois… (avec le petit de l’Homme s’entêtant à appeler la queue de billard un « bâton » au grand dam de son père qui essaye de faire son éducation…)

– le petit de l’Homme qui hurle en courant dans les jardins du même hôtel en hurlant « je suis LIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIBRE ! » (hé oui…)

– l’Homme et moi entrant dans le restaurant et nous entendant dire par le serveur « votre table a déjà été choisie par le jeune homme, là » (nous montrant le petit de l’Homme qui était arrivé quelques secondes avant nous et qui avait déjà discuté le coup…)

– le petit de l’Homme déclarant au serveur d’un beau restaurant « je regarde Tintin à la télé quand papa et maman sont dans le lit » (que les parents qui n’ont encore jamais connu de grand moment de solitude de ce genre lèvent le doigt…)

– un apéro au champagne bu au bord d’une piscine dans la douceur d’une soirée chaude…

– un petit déjeuner magique au même endroit… (suivi d’un plongeon et d’une bataille d’eau éclatante de rires ! )

– un bain moussant en amoureux dans une belle salle de bain en faisant des tests sur la mythologie grecque et en pouffant à chaque mot (la faute au champagne, sûrement…)

-…

Bulles, bulles, bulles…

Et dire que l’été n’est pas encore terminé !!!!!

(to be continued)

Le petit de l’Homme est célèbre

… enfin presque.

Mais ça lui a fait un choc.

Et on remarquera qu’il utilise les termes adéquats comme « blog », par exemple, pour parler du support qui le pérennise.

Pour toute l’histoire, faut aller voir là: Converse All Star spotting contest

Et lire religieusement le commentaire !

(et cela va me permettre de rebondir sur un projet ultra-méga-confidentiel, dont le nom de code est « projet BS », que nous sommes en train de mettre en place, Cousin Baudouin et moi)

(et cela me permet aussi de vous dire que oui, oui, chuis still alive et que tout roule, mais quand tout roule et que je vis 10.000 trucs, ben j’ai paradoxalement pas le temps de l’écrire de long en large… Rhooooo, la vie est mal faite, hein !)

Les larmes du petit de l’Homme

Le petit de l’Homme (5 ans « presque et demi ») se réveille entre l’Homme et moi un matin en se frottant les yeux avec insistance.

« J’ai fait un cauchemar, cette nuit »

« Oh ? »

« Oui, je me souviens plus de quoi mais je pleurais. Très fort. »

« C’etait juste un vilain rêve, mon amour, c’est fini… »

« Oui, mais attends je termine d’ôter mes larmes de la nuit… »

Le petit de l’Homme a du vocabulaire

Le petit de l’Homme, 3 ans et demi, ouvre le robinet d’eau chaude pour se rincer les dents:

« Eeeeeet, regarde, c’est quoi, ça ? »

« C’est de la vapeur, mon chéri »

« Oui, je connais, ça fait même avancer les trains ! »

« Ha ? »

« Oui, on met du charbon dans le train, de l’eau, on brûle le charbon pour chauffer l’eau, elle se transforme en vapeur, elle va dans les tuyaux, elle fait bouger les pistons, et le train, il avance ! Voilààà ! »

Et sur ce, il a calmement fermé le robinet et rangé sa brosse à dent.

J’ai pas su quoi répondre.

Autre moment: le petit de l’Homme a 5 ans, il est dans la voiture et discute avec son père:

« La copine de maman, elle habite en face de mon école ? »

« Oui, si elle voulait, elle pourrait presque voir dans ta classe. D’ailleurs moi aussi, je pourrais, j’habite pas très loin de ton école non plus »

« Meuh nan, hein, toi, il te faudrait des ailes et un réacteur pour ça »

Bon, alors, dites, pourriez m’expliquer pourquoi cet enfant retient et utilise des mots comme « piston », « charbon », réacteur »  aussi naturellement alors que les mots « merci », « s’il vous plaît », « bonjour » et « aurevoir » ont visiblement du mal à s’enregistrer dans son petit cerveau ????

Le petit de l’Homme face à un conflit d’intérêt

Le petit de l’Homme, 5 ans, est un véritable fangio des pistes de ski. Il en arrive à s’ennuyer sur les pistes bleues et se met aux rouges et au hors-piste (à mon grand désarroi d’ailleurs), il tombe rarement mais, bon, quand même, ça lui arrive.

Et, là, il vient de se prendre une jolie gamelle.

Il se relève (même pas mal) et s’écrie au copain de son père qui l’accompagne et lui dit d’être prudent:

« Ouais, ben c’est pas ma faute, hein ! Moi, je voulais aller à gauche et mes skis, y z’ont décidé d’aller à droite ! »

Le domptage de ski est en cours pour éviter ce genre de conflit à l’avenir. Non mais !