Le sexisme en chanson

Retour de l’école avec un petit de l’Homme en toute grande forme :

« Tu sais, j’ai inventé la suite d’une chanson ! »

« Ha, laquelle ? »

« Tu connais Le Papa Pingouin ? »

Of course que je connais, j’ai de la culture, moi, quand même !

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Respect

Un de nos potes au petit de l’Homme, 6 ans et demi:

« Tu écoutes Lady Gaga ? Mais c’est de la merde, Lady Gaga ! »

Le petit, du tac au tac :

« Ben toi aussi, tu écoutes de la merde ! Et je dis rien ! Alors, tu respectes mes goûts, ok ? »

Il grandit bien, ce gamin…

Etre triste et être content, c’est être vivant !

Je parle peu de lui ces derniers temps sur mon blog.

La raison en est simple : le petit de l’Homme m’a demandé de ne plus le citer sur le web… « Je ne veux pas que les gens rient de moi en lisant ton blog, tu comprends ? Je ne veux plus que tu écrives des choses sur moi. »

Cela m’a posé question. Je lui ai bien sûr expliqué que le gens qui lisaient mon blog ne riaient pas « de lui »  mais « avec lui » sauf que la nuance est difficile à faire passer auprès d’un petit garçon de 6 ans… Il a lui aussi un droit de regard sur son image sur le net. Pour finir, qui suis-je, moi, pour décider de mettre toutes ses paroles sur la Toile sans lui demander son avis ???!!!

Pourtant elles sont magiques, ses paroles, merveilleuses et réconfortantes, très souvent. Et très lucides. Je ne suis pas la seule à le dire. Nombre d’adultes dans son entourage le pensent également (et la pédopsychiatre qui l’a rencontré, à la demande de l’école, aussi).

Alors, je voulais juste, avec infiniment de précautions, vous mettre ses deux dernières réflexions…

Parce que la famille est touchée de plein fouet. Parce que l’Homme et le petit de l’Homme sont dans l’oeil du cyclone…

Hier soir, alors que je lui demandais s’il était triste et que je voulais savoir son sentiment, ce petit bonhomme de 6-ans-presque-et-demi m’a répondu :

Oui, je suis triste, très triste, mais c’est normal, c’est la vie. Etre triste et être content, c’est être vivant !

Et quand je lui ai demandé s’il croyait que les gens pouvaient encore vivre car on pensait à eux même s’ils n’étaient plus là, il m’a répondu :

Tu sais, on peut vivre mille vies, il suffit d’être amoureux chaque fois !

Mon amour, s’il te plaît, n’oublie pas, n’oublie jamais d’être vivant et d’être amoureux. Jamais, jamais !

Le reste, les adultes s’en occupent… On te le promet…

Continue de rêver, mon grand…

Tour vue du deuxième étage

Ca fait deux ans que le petit de l’Homme rêve de Tour Eiffel. Sous toutes ses formes, toutes les coutures, dans tous les sens. Un seul soucis, mais de taille, l’Homme et moi n’en rêvons pas du tout, du tout, du tout, nous.

L’Homme parce qu’il n’y est jamais monté (et il l’avoue sans honte, si ça lui a pas manqué en 35 ans, y’a peu de chance que ça lui manque les 35 années qui vont suivre), moi, parce que j’y suis montée une fois, une seule fois, en 1983, avec mon père, qui avait ainsi trouvé l’occasion et de nous faire plaisir à mon frère et à moi et d’occuper ses gamins un après-midi (faut avouer, mon père n’était pas très branché « activités avec des gamins », en gros on lui aurait refilé deux aliens venus de Pluton, ça l’aurait mis dans le même embarras…). Et j’avoue que, du coup, depuis la mort de ce dernier, j’avais juré que la Tour Eiffel était et resterait un lieu sacré, attaché à la mémoire du premier homme de ma vie. Plus question de remettre un orteil sur le sol de cette construction en fer.

C’était sans compter les yeux bleus (très convaincants) du deuxième homme de ma vie. Ils ont l’art de prendre tout le monde en traître ces yeux-là (même ses instit, malheureusement) et vous retournent sans que vous n’ayez compris le pourquoi ni le comment.

Bref, ok, la Tour Eiffel, on allait y monter. Mais faire une queue de 4h36 (au bas mot, j’exagère d’à peine quelques minutes) par un froid à pousser à la grève tout un syndicat de canards (l’expression n’est pas de moi mais elle reflète exactement le temps qu’il fait pour l’instant au pied de cette fichue tour) pour, ensuite, au mieux, prendre un ascenseur (saine occupation, j’en conviens, mais je peux le faire un peu partout sans payer une fortune), au pire, monter des milliers de marches à pieds (occupation que vous trouverez peut-être encore plus saine, moi, je la trouve juste masochiste, chacun sa vision, hein !) n’est pas exactement la définition que j’ai d’un moment agréable et glamour en famille.

Donc, j’ai cherché un autre moyen d’y monter. Et, là, l’idée. Mais y’a des restos, sur la Tour ! Ouais, vu le regard de l’Homme qui n’était pas tenté à l’idée de payer 500 euros par personne pour deux crevettes et trois bulles de Champagne au Jules Verne, j’ai dû affiner mon idée fissa.

Et c’est là que j’ai découvert le resto 58 Tour Eiffel. Si en journée, ce resto fait buffet, en soirée, il se transforme en vrai resto, avec une carte et y’a même la possibilité de réserver tout cela à l’avance sur le net. Rénové et réouvert en 2009, cet endroit s’est présenté à moi en véritable sauveur. Et en plus l’Homme, dès qu’on lui parle d’un resto à tenter, n’est pas des plus difficiles à convaincre.

Nous voilà donc avec une réservation en bonne et dûe forme dans la longue queue pour les ascenseurs. Sauf qu’à un moment, un des gardes nous signale qu’il n’y a pas besoin de faire la file si on a une réservation pour le resto. Il faut juste se rendre au guichet « restaurants de la tour », y donner le nom auquel la réservation a été faite, payer son ticket et… passer devant tout le monde. Apprenant cela, j’ai cru que l’Homme allait me demander ma main une deuxième fois tellement il rayonnait de bonheur. Ca vous situe le niveau de son allergie aux longues files. Ce qui fut dit, fut fait (pour les tickets, hein, pas pour le mariage).

Et nous sommes montés dans la Tour. Avec un petit de l’Homme scotché à la vitre de l’ascenseur.

Arrivés au premier étage, le restaurant s’est dressé, tout joli, devant nous. L’accueil est chaleureux, sympa et l’endroit… splendide. Simple, classe, chaud. Un cocon dans le ciel de Paris.

Une coupe de champagne plus loin, on clignote. Au propre comme au figuré. La Tour s’illumine, les flash crépitent dehors (ça, j’ai jamais compris pourquoi les gens mettaient leur flash la nuit pour photographier la Tour Eiffel, hein, mais soit, vu de l’intérieur du resto, ça donne des crépitements de partout, c’est marrant), les reflets bleus de la dame de fer se devinent dans la Seine et le Trocadéro scintille lui aussi. Et un petit de l’Homme collé à la vitre est perdu dans ses pensées… 

L’Homme s’amuse, il photographie tout ce qu’il peut. Mais même la plus belle des photos ne vous donnera jamais la moitié de l’idée de l’ambiance qu’il y avait dans notre cocon… Les plats sont bons (« vraiment acceptables » dixit l’Homme, et en général, il est pas généreux en compliments quand il s’agit de son estomac), le personnel est adorable (contre toute attente dans un tel lieu) et, même si le service est rondement mené (ils ont deux services sur la soirée, donc ils doivent se débrouiller pour qu’en 2h30 le premier service soit terminé), tout est fait avec politesse, tact et doigté. On a dû les briefer sur « Paris, ville lumière » et « Tour Eiffel, lieu romantique à souhait » déclinés à toutes les sauces du parfait cliché, mais, j’avoue, ils ont superbement retenu les concepts ! Et appliquent cela avec beaucoup de talent…

Voir Paris briller, assise au chaud, un verre de bon vin à la main, ça vous réconcilie avec toutes les tours en fer du monde. Et avec une petite fille qui a longtemps gardé une Tour Eiffel miniature à côté de son lit, cadeau de son papa.

Voir un petit de l’Homme, les yeux éclatants et la bouche pleine d’un gâteau au chocolat en forme de Tour Eiffel (« je vais d’abord manger le 3ème étage, comme ça je nous tue pas tout de suite » « Ha merci, mon chéri, ça, c’est sympa ! »), ça vous fait vous  dire que les lieux touristiques que vous vous échinez à éviter depuis que vous êtes adulte ont assurément leur charme aussi. Il suffit de les voir avec un regard d’enfant…

Le repas fini, nous nous sommes promenés jusqu’au deuxième étage. A cette heure, les gens sont peu nombreux et on a l’impression d’être seul au milieu du ciel, avec des tas de guirlandes qui brillent à ses pieds. Et on peut sans honte s’extasier sur un bateau-mouche tout éclairé qui passe (on a l’air couillon ? On s’en fiiiiiiiiche, y’a personne !), on peut faire la course père-fils pour savoir qui arrivera au bout de la croisée, on peut jouer à cache-cache derrière les pans de fer.

On peut même acheter une Tour Eiffel miniature en souvenir. Qui, ce soir, trônera à côté du lit d’un petit garçon…

Sur le chemin du retour, l’Homme met son iPhone en marche et nous fait écouter de la musique. Le petit de l’Homme réclame Depeche Mode…

Et dans la nuit parisienne, on entend trois touristes assumés (nous !) chanter de tout leur coeur…

« Can you feel a little love ?

Dream on, dream oooon ! »

Ca veut dire quoi « dream on », papa ?

Ca veut dire « continue de rêver », mon grand…

 

Je mange le troisième étage d'abord !

On peut aussi être fou amoureux quand on a 6 ans !

« Et, tu as droit à un cadeau pour la Saint-Valentin, tu te souviens ? »

L’Homme ne lâche pas l’affaire. Il adore faire des cadeaux (c’est un euphémisme) et dès qu’il y a moyen de trouver une excuse pour en faire un, il saute à pieds joints sur l’occasion. BAM. Et notez que ça lui arrive même de s’inventer une date si une occasion se trouvait un peu trop éloignée de la précédente (« Quoi, la Sainte Marie, c’est ta fête, non ? Hop, t’as droit à un cadeau ! »). Il a ce côté chapelier fou qui adorerait passer chaque jour à fêter un non-anniversaire… à partir du moment où il peut offrir un cadeau, of course…

La Saint-Valentin, nous ne l’avons pas fêtée. Un copain était avec nous, le petit de l’Homme aussi, et tout cela s’est terminé dans un excellent resto pas romantique pour un sous. Mais bon. Très bon. Et bien arrosé. Une excellente soirée en somme.

Poutant l’Homme tient à son cadeau. J’y ai droit, j’ai un « bon à valoir », et de préférence, ça doit être un truc un peu romantique ou glamour pour moi (bon, donc, je peux déjà barrer « bon pour un iPad dès qu’il sort » ou « magic mouse » de ma liste de cadeaux potentiels, c’est pas franchement siglé romantique. Mais je vais demander quoi, moi ???!!!).

Il y a quelques jours, en me baladant avec le petit de l’Homme, je suis tombée devant un joli bracelet dans la vitrine d’Agatha. En argent plein, original et simple. Chuis pas branchée bijoux, mais j’aime porter des bracelets. Et celui-là m’a l’air bien sympa. Et il ferait un cadeau de Saint Valentin très acceptable.

Donc ce soir, à l’heure de la sortie du bureau pour l’Homme, ce dernier vient nous chercher au Palais de la Découverte où j’avais embraqué un petit de l’Homme complètement surexcité. Point de direction: l’Apple Store du Carrousel du Louvre. Pour le plaisir, hein. Bien sûr.

Arrivés sur place, on tombe devant un magasin Agatha. Haahaaaaaaaaaa ! Nan, je vous vois venir, j’avais rien prémédité du tout. Enfin si, pour l’Apple Store, je plaide coupable. Mais pas pour le Agatha. L’Homme non plus. Mais quand on additionne « homme qui cherche un cadeau romantico-saint-valentinesque » et « vitrine d’Agatha », on peut comprendre le rouage qui l’a mené à me dire:

« Tu veux qu’on regarde un peu, là ? »

« Oh oui, tiens »

(non, je le répète, j’avais rien prémédité)

« Y’a un truc qui t’intéresse ? » (lueur d’espoir dans ses yeux)

« J’ai vu un bracelet lundi, oui, on peut rentrer si tu veux »

« … » (il est DEJA rentré)

Je cherche donc dans toutes les vitrines ZE bracelet de mes rêves. Par contre, l’Homme a lui renoncé à me suivre. Il se perd dans une grande discussion avec le petit de l’Homme:

Le petit: « Moi aussi, je veux un cadeau de Saint-Valentin pour M. ! (ndlr son amoureuse depuis ses trois ans) »

Son père: « Ha ? Et tu veux lui prendre quoi ? »

« Une Tour Eiffel ! »

Regard effaré de l’Homme qui se trouve avec une femme qui veut un iPad comme cadeau romantique et un gamin qui compte offrir une Tour Eiffel à sa chère et tendre. Fait pas bon être romantique de nos jours, hein !

Il faut que je vous avoue que ça fait 4 jours que le petit de l’Homme me répète à l’envi qu’il veut offrir une Tour Eiffel à M. Qu’il l’aime, qu’elle lui manque et qu’elle doit recevoir un cadeau de Saint-Valentin (pour cela, il tient de son père, hé). Et que la Tour Eiffel, c’est trop coooooool, comme cadeau ! J’ai du mal à trouver cela cool, pourtant chuis pas une intégriste du cadeau, moi. Mais bon, soit, je lui avais promis qu’on regarderait… (vaguement)

Et là, c’est l’Homme qui a du mal. Car, dans une des vitrines du Agatha, le petit de l’Homme a repéré les pendentifs « Tour Eiffel ». Et il ne lâche pas l’affaire.

J’ai du mal à les faire revenir au centre du sujet qui nous amène: mon bracelet. Qui, d’ailleurs, une fois essayé, ne me va pas. La vache. 

Mais en fait et en toute honnêteté, mon bracelet, on s’en fiche. Le petit de l’Homme est en plein dilemme cornélien et l’heure est extrêmement grave. Il hésite à présent entre le pendentif Tour Eiffel et le pendentif Coeur. 

« Il est trop beau, le coeur, elle va bien l’aimer… »

Et, là, c’est mon coeur à moi qui va éclater. « Il est trop beau, le coeur »… « Elle va bien l’aimer »… Peut-on penser comme ça d’une autre petite fille de 6 ans ? Peut-on aimer de tout son coeur, de toute son âme ? Et se dire qu’il FAUT ce petit coeur en pendentif ? Que cela représente tout ce que son propre petit coeur pourrait dire ?

L’Homme intervient… « On le prend, le coeur, si tu veux… »

« Oh OUI ! »

La vendeuse s’étouffe presque. On était rentrés pour un bracelet pour la mère, on ressort avec un coeur pour l’amoureuse du gamin. Jusque là, tout va bien !

Elle sort le petit coeur de son tiroir…

« Il est à ton goût ? »

« Oh oui, oui, elle va vraiment bien l’aimer ! Il est joli ! Oh oui, c’est un chouette cadeau ! Regardez, il brille ! »

« Si tu veux, je l’emballe dans une petit boîte avec un petit noeud »

« Oh oui, oui, s’il vous plaît, faites cela ! »

Il observe mi-émerveillé, mi-méfiant. Ce coeur, il y tient maintenant !

Il arrache presque la petite boîte des mains de la vendeuse. 

« Attends ! Je vais la mettre dans un petit sac avec un autre noeud, comme ça tu pourras le porter ! Et je mets aussi la garantie dans le sac et un bon d’échange si cela ne lui convient pas ».

Le petit de l’Homme se concentre, il répète « garantie, bon d’échange » pour se souvenir et pouvoir le répéter à son amoureuse en temps voulu. Il veut lui donner toutes les infos de manière impeccable.

Après avoir payé (et convenu que le petit de l’Homme rembourserait son père du montant du cadeau avec l’argent de sa tirelire), nous sommes sortis avec, dans notre sillage, le plus fier, le plus heureux, le plus amoureux de tous les petits de l’Homme de la planète. 

Il n’a pas lâché une seule seconde son petit sac Agatha. Même pour tester tous les iPods, iPhones et iMacs de l’Apple Store. Et c’est tout dire !

« Avec cela, t’as pas de cadeau de St Valentin, toi », me reproche l’Homme.

Non, mais, en même temps, je suis l’heureuse mère du plus lumineux des petits Valentins.

Et, soyons franche, ça, oui ça, même un iPad incrusté d’or ne le vaudra JAMAIS.

Et si on procréait, toi et moi ?

Cette chanson est un grand moment de mon adolescence : je devais avoir 12 ans, mon frère, 8, et nous la chantions à tue-tête continuellement. Le but du jeu était de la chanter le plus vite possible en ne se plantant pas une seule fois dans les paroles. Je vous mets au défi de faire pareil, c’est un vrai tour de force et faut bien avouer qu’en toute modestie, on maîtrisait l’affaire (au grand dam de mon père qui n’était pas un fan forcéné de Jean-Jacques Goldman. C’est rude, la paternité, des fois).

Je ne l’avais plus écoutée depuis des années, puis je me la suis remise dans les oreilles en écrivant certaines parties d’Etats d’âme. C’était pile en phase avec mon sujet, forcément. Et j’ai été étonnée (l’Homme aussi, à ses oreilles défendantes : les hommes de ma vie ne sont décidément par très réceptifs à la prose de JJG) de voir combien je connaissais encore toutes les paroles par coeur. Et que je savais les chanter très vite.

Sauf que, là, elles sonnaient différemment.

Chanter cette chanson à 12 ans tenait juste du concours. La chanter à passé 30 ans devenait réaliste.

Mais justement, réaliste en quoi ?

« Fais des bébés ». Wé. Ben c’est normal, on vient sur Terre pour ça, en gros.

Ben ça, c’est pas toujours évident…

Il y a pile un an, le magazine Philosophie titrait « Pourquoi faisons-nous des enfants ?« . Attirée par ce titre inattendu et peu glamour (on préfère tous parler plus de sexe que de procréation, non ?), j’ai acheté le magazine (au passage, on applaudit et on remarque que dans cet article-ci, je ne vous parlerai pas du Psychologie, intention louable s’il en est). Ils y mettaient les résultats d’un sondage: Pourquoi faisons-nous des enfants.

Les résultats les étonnent. De fait, comme ils le disent eux-même, il y a 50 ans, on ne faisait pas des enfants, on en avait. La question ne se posait donc pas. Aujourd’hui, avec l’avènement de la pilule, et de nombreux autres moyens de contraceptions, c’est clairement devenu un choix. Et qui dit choix, dit réflexion. Et qui dit réflexion, dit arguments « pour » et arguments « contre ». Et ça se complique.

 

Dans ma petite tête, l’argument le plus « pour » possible est notre animalité. De fait, contre cela, on ne peut lutter, même si transcender cette animalité est le propre de l’être humain. J’ai d’ailleurs eu un échange très intéressant à ce sujet avec un monsieur dont les arguments et analyses sont, certes, peu romantiques mais très éclairants. De fait, l’animalité guide encore énormément nos pas en ce qui concerne le choix de nos partenaires sexuels et, donc, potentiels « reproducteurs ».

Et c’est ce qu’a corroboré un jour, un de mes collaborateur-copain (on va l’appeler comme ça, je sais jamais dans quelle catégorie le classer, c’est pénible, les petites boîtes !) en m’accueillant pour un lunch boulot avec un joyeux:

« Ha ben oui, les hommes sont et restent des animaux, ils flashent sur les filles avec lesquels ils pourraient se reproduire, en fait ! »

Etant une fille avec une éducation un brin traditionnelle (entendez par là que quand je rencontre un collaborateur boulot, je l’accueille plus volontiers avec un « Bonjour, comment ça va, toi ? » qu’un « Hé salut, tu sais que si tu flashes sur moi, c’est parce que je suis fort probablement celle qui te permettra de procréer ? »), j’ai été un chouïa mal à l’aise mais… avec le temps et la réflexion, il faut bien avouer qu’il n’a pas tort du tout.

Mais j’imagine que ce gentil garçon (déjà papa, par ailleurs) a réfléchi plus loin et autrement son envie de descendance qu’en se disant justement « je flashe, je procrée ». 

Et de là, ma question: Pour quelle(s) raison(s) un homme désire-t-il et fait-il un enfant ?

Qui plus est, lors de nos échanges avec Cousin Baudouin concernant le projet BS (plus d’info et ), on s’est aussi clairement posé la question (et je précise tout de suite, non, Cousin Baudouin et moi n’avons pas l’intention de procréer ensemble, on se pose cette question pour l’amour de l’art, tout simplement).

Résultat, j’ai mis la question sur mon profil Facebook et sur Twitter.

Et j’ai pu recueillir nombre de réponses d’hommes bien intéressés par le sujet (je les en remercie encore, d’ailleurs). Ce qui m’a étonnée, mon postulat de départ étant que le désir d’enfant est fondamentalement féminin et que l’homme fait un enfant à la femme pour lui faire plaisir à elle, d’abord. Ben nan, circulez, j’ai tout faux. Et ouf, en fait.

La femme aujourd’hui a le choix de faire des enfants… ou pas. Et, du coup, l’homme aussi a ce choix. Enfin, je veux dire qu’il doit lui aussi se positionner par rapport à ce désir ou ce non-désir (car du non-désir, ça existe, certains le revendiquent d’ailleurs et je trouve cela intéressant: « Le refus d’enfanter est l’avenir de l’homme« ) . Et cela lui donnera les arguments pour convaincre sa compagne, puisqu’elle peut ne pas en avoir envie du tout, elle aussi. 

J’ai été touchée par les réponses que les hommes m’ont données. Et dans ces réponses, certains évoquaient leur besoin de descendance, de perpétuer les gènes (et donc parlaient de leur animalité et je trouve cela sain et honnête) mais pas seulement. Ils abordaient les échanges, les caresses, les regards, les fou-rire,…

J’ai juste envie de poser là certaines de leurs phrases (sans nom, mais ils se reconnaîtront):

« Pour connaître le bonheur de voir une petite chose, sourire, se sentir en sécurité sur le ventre de son père! »

« Pour une raison très égoïste: refuser l’idée de vieillir sans enfants et petits-enfants qui tournent autour de moi… »

« Pour avoir un prétexte de rester un enfant , ou pour voir grandir les traits d’une personne qu’on aime déjà … »

« Parce qu’au fond de nous on adore pouponner et que c’est vachement plus interactif que tous les gadgets du monde! »

« Pour assurer une forme d’immortalité »

« Pour laisser une trace de son ADN sur cette planète »

« Pour perpétuer les gênes, comme les animaux… de la meme manière que les femmes choisissent les hommes les plus forts (selon plusieurs critères) pour, ensemble, former un environnement où les petits pourront se développer et perpetuer les gênes à leur tour… »

« Il suffit d’entendre un rire d’enfant (et mieux, en être la cause ) pour être converti »

« L’envie d’un projet de couple, de construire qqchose sur le long terme, de rechercher la continuité »

« Pour le plaisir de créer un truc à deux, pour pouvoir jouer avec plein de trucs débiles avec une bonne excuse »

Et je remercie aussi ceux qui ont donné leurs arguments pour ne PAS en avoir. Parmi les réponses que j’ai reçues (d’un échantillon tout-à-fait NON représentatif, hein, on était sur Twitter et Facebook, pas dans un institut de sondage !), ils étaient les moins nombreux mais certainement pas les moins réfléchis, ni les moins concernés (et j’en déduis un peu que ne pas faire un enfant est vraiment un choix auquel qu’on réfléchit sérieusement, non ?). Il y a donc des hommes qui flashent sur des femmes mais qui ne leur demanderont pas forcément de procréer. C’est une nouvelle que j’estime agréable ! Hé, hé.

Et je remarque aussi que l’Homme n’est pas un extra-terrestre parmi ses semblables. Le petit de l’Homme, il l’a désiré et rêvé. Même en animal. Il est passé du lion au papa-poule. Et c’est extra…

6 ans, pile 6 ans

6 !

Ce matin, le monstre s’est réveillé au son d’une chorale de nounours bien installés autour de lui et lui souhaitant un très joyeux anniversaire, ils se sont ensuite jetés sur lui pour lui faire des câlins à tour de rôle. Les yeux du petit de l’Homme brillaient de plaisir. Je me suis dit qu’il fallait fixer ce regard de tout petit au plus profond de ma mémoire parce que le voir s’émerveiller devant ses nounours qui parlent et chantent par mon entremise ne durera plus très longtemps…

6 ans, pile 6 ans.

Le petit de l’Homme n’est plus un bébé. Au contraire, il affirme ses goûts, ses choix, ses opinions. Il exprime ses mécontentements, ses ras-le-bol, ses trop-plein. Il ne nous ménage pas, parfois et nous ménage trop, souvent. Un enfant de 6 ans, un vrai, qui revendique sa place d’enfant, avec tous les paradoxes que cela sous-entend car un enfant… ça grandit.

  • Porte un vrai culte à Depeche Mode (merci à son père): « Je ne comprends pas pourquoi vous dites que je ne peux pas aller au concert de Depeche Mode, que c’est pas pour les enfants, ils savent qu’il y a des enfants qui aiment leurs chansons ? » (faudra penser à le dire à Dave, là), « J’irai à l’école des fans quand ce sera Depeche Mode ! » (ce n’est donc pas demain qu’on nous verra, l’Homme et moi, dans le public de cette émission phare, ouf), « Caaaaaan you feel, a little luuuuuuv, dream on, dream oooooon ! C’est beau cette chanson, non ? » (en hurlant de préférence)…
  • N’est pas un très grand fan de l’institution qu’est l’Ecole: « Dis, ça va pas, là. Mais ça va pas du tout. Ca fait UNE semaine que je suis rentré. Et ça fait UNE semaine qu’on n’a pas joué à l’école ! Mais c’est nul, la première ! » (avec la moue du gars à qui on a fait une très mauvaise blague), « Tu sais ce qu’il y a de bien dans les classes vertes ? Non ? C’est qu’il n’y a PAS DE DEVOIR » (il irait donc bien en classes vertes toute l’année et l’assume), « Pourquoi il y a deux pages d’écriture ? Mais une ça suffit ! » (on est d’accord mais la maîtresse en a mis deux, voilà), « Les math, c’est trooooop facile, je sais les faire, pas besoin de faire le devoir, là » (bien essayé, jeune homme, mais ça marche pas)
  • Est fan des nouvelles technologies: « j’ai pris ton iPhone pour téléphoner à papa car je ne trouvais pas le papier pour l’imprimante et je veux imprimer mon dessin de Oui-Oui » (véridique, son père ne s’en remet toujours pas), « tu me donnes ton code iTunes ? Alleeeeez, je veux télécharger un jeu ! » (et le code de ma carte de banque, tu le veux aussi ?), « Je prends ma DSi, hein, on va jouer en réseau avec Emma ! Un câble ? Pourquoi un câble ? M’enfin, on a le bluetooth ! Et puis c’est quoi, un câble ? » (laisse tomber, ta mère est un dinosaure), « C’est trop nul, on n’a pas de Blu Ray » (hein ??!!), « Tu sais jouer à ce jeux sur la DS ? Tu veux que je te montre ? Je vais mettre le niveau facile, hein, c’est mieux pour toi » (plusieurs adultes se sont entendus dire ça, en public, ça fait toujours plaisir), « Trop cool, je veux le Super Mario Bros pour la Wii, c’est vraiment un jeu TROP génial ! » (pourtant il n’a pas croisé de Wii addict ces derniers temps et ne lit pas le blog de Flo, ou alors il me cache des trucs)
  • N’entend pas déménager à Paris (où son père travaille) mais il aime l’endroit: « c’est trop bien Paris, c’est plus joli que Bruxelles, y’a plein de manèges et un funiculaire » (forcément, quand on est à Paris, faut que je l’occupe et le funiculaire de Montmartre est un must), « Oui, je sais, oui, tu venais ici quand tu étais petite, tu me l’as dit 10 millions de 10 millions de fois » (ndlr mon père vivait à Paris quand j’étais petite, j’y ai plein de souvenirs mais, visiblement, je deviens gâteuse, je les lui raconte en boucle), « Ben c’est simple, pour aller là, on prend ce métro-là, hein, tu me suis ? » (j’en suis restée bouche-bée, il avait raison), « Non, je ne veux pas aller à l’école à Paris. Tu sais pourquoi ? Parce que je devrais quitter mon amoureuse. Et ça fait 3 ans que c’est mon amoureuse, ça fait vachement du temps. Alors je peux pas partir comme ça, on serait trop tristes ! » (il pense d’abord à son amoureuse avant ses copains, je fonds…)
  • A des goûts esthétiques très affirmés: « C’est moche chez nous. Vraiment, il faudrait tout changer. Mais ça va, hein, sois pas triste, c’est encore plus moche chez Tante C » (me voilà complètement rassurée), « Dis, à quoi il sert le bouton sur ta casquette ? A rien ??!! Ha. Parce que c’est rigolo, oui, mais c’est pas beau » (asséné ce matin même, merci mon chéri) « On peut pas dire que c’est moche  et nul ? Ha, je dois dire que je n’aime pas, c’est plus poli ? Ben j’aime pas, alors » (au moins j’en ferai un mec diplomate)

Et le reste à l’avenant, ça cause, un petit garçon de 6 ans…

Ce matin, comme tous les matins, j’ai été le conduire à l’école. En revenant, je me dirige vers la cuisine pour me faire un café avant de m’installer pour écrire. Et, là, sur le mur peint à la peinture spéciale tableau, je lis…

11/12/2009

Ecriture maladroite d’un petit garçon de 6 ans, venu mettre sur son espace à lui la date du jour J pendant que je me maquillais. « Tu as accouché il y a combien de temps ? » « Ben il y a 6 ans, mon chéri » « Nan, déjà ! »… Oui, déjà, tu le dis toi-même, mon amour…

Il y a deux jours, arrivés à l’école, je l’ai vu me faire un bisou vite fait et courir derrière un copain pour rentrer avec lui en classe. Les mains dans les poches, le cartable sur le dos, il discutait avec passion. Me laissant moi derrière la grille.

Il grandit trop vite…

Il rentre dans le couloir, je m’apprête à partir et, là, je vois une petit silhouette qui ressort, porte la main à sa bouche et… m’envoie un énorme bisou avant de s’engouffrer à nouveau dans l’école.

« Tu sais, maman, à 6 ans, on est encore un tout petit peu petit quand même »

Je sais et… Heureusement, mon amour, heureusement…

 

iPhone addictBatman sur la plageCourse aux galetsPapa et Paris

Ne t’inquiète pas, je serai là…

– « Tu sais, pour bien marcher, il faut regarder par terre et éviter les grosses pierres »

– « Et si je regarde mal et que je ne parviens pas à éviter une pierre ? »

Il me regarde en serrant fort ma main dans sa petite main à lui et ses yeux gris virent au bleu-sérieux…

– « Ne t’inquiète pas, je serai là pour te rattraper… »

 

Il est des jours où le coeur déborde, où l’on se dit que des pierres, le sol de la vie, putain, en est jonché de très, trop, nombreuses, mais qu’on est adultes, qu’on va assurer, hein…

Et en fait, c’est lui qui assure.

Merci mon amour…

Nô, en boucle…

J’ai d’abord connu Zoltan…

Il est venu me voir à Etats d’âme, en me présentant son amoureuse…

On s’est revus, de soirées, en soirées…

Puis un jour, il m’a dit que Sad, sa chérie à lui, elle chantait…

Et que, même, elle faisait un p’tit concert avec son groupe. J’ai été. J’ai écouté. Et j’ai aimé. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup.

Alors quand Zoltan m’a dit que Sad et son groupe allaient sortir leur premier album (auto-produit) et qu’ils allaient le présenter dans un petit café bruxellois, j’ai sauté sur l’occasion…

C’était samedi. J’avais briefé le petit de l’Homme (qui ne rêve que d’aller à un « vrai » concert, de grand, d’adulte, il enrage de n’avoir pu nous accompagner voir Depeche Mode au Stade de France, le monstre), lui avait dit que ok, il pouvait venir, mais qu’il devait être sage, lui avait fait écouter la jolie musique de Nô sur leur page myspace, lui avait dit que si cela devenait trop long, on partirait avant la fin, bref… un enfant averti en valant deux, il était averti pour toute une colonie de gamins, le pauvre !

Mais arrivés sur place, l’Homme et moi nous rendant compte que l’endroit est très enfumé (c’est un euphémisme), nous hésitons à y rester avec le petit de l’Homme…

Le concert étant retardé d’une heure, on embarque les copains et notre féru de concerts en herbe au café Belga tout proche (et où la cigarette est interdite) en promettant de revenir une heure plus tard…

Ce que nous ferons. Mais l’endroit est plus enfumé encore. Et les critiques fusent « je n’emmènerais pas mes enfants ici, moi »…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère. L’Homme et moi, nous nous regardons, le petit de l’Homme supplie pour rester « je vais être sage, vous savez ! », c’est pas une question d’être sage ou pas, petit bonhomme…

Il fonce à l’avant, je le rattrape « ok, on reste une chanson », il a déjà filé, le sourire aux lèvres…

Il se met au premier rang, debout devant la petite scène, et dévore des yeux le synthé, la guitare électrique, le micro, les gens…

Sad commence à chanter, il ne bouge plus, il écoute de tout son saoul…

La première chanson est finie, obéissant, il fait un bisou à Zoltan, qui est à côté de lui, et revient vers nous…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère, mais depuis samedi soir, blotti dans le divan, j’ai un petit bonhomme de 5 ans et demi qui met l’album « Take #1 » de Nô et qui écoute de toutes ses oreilles. Pas ma faute à moi si cet enfant a bon goût en musique !!!

Nos excuses auprès de Sad et de tout le groupe de n’être pas restés, ce n’est que partie remise, on reviendra en décembre, promis…

Et en attendant, on écoute, blottis tous les deux dans le divan, Nô… en boucle…