Moment de grâce

Bon, je l’ai déjà dit, j’ai un soucis avec les mariages. Avec les PACS aussi, d’ailleurs (c’est quoi la différence ??? Hop, pas de jaloux, j’ai un soucis aussi). Bref tous les trucs où on signe quelque chose et on jure que ça durera toujours, ça me fait ricaner.

Quoi, chuis mariée ? Ben justement, je sais de quoi j’cause !

Bref, là, ce week-end, mon cousin se mariait. Mon p’tit cousin, qui n’allait jamais grandir (mais pourquoi tous les bébés de ma famille s’évertuent à devenir adultes un jour, nom de nom ?) a décidé d’épouser la femme de sa vie. Notez, il a pas eu tort dans l’absolu, elle est top, la femme de sa vie.

Donc, il s’est marié.

Et, contre toute attente, j’ai adoré ce mariage. Du fun, de l’amour, des potes, de la chaleur et un week-end de délire.

La fête (le week-end de fête, oui) s’est déroulée dans un endroit magnifique (non, j’exagère pas, c’était vraiment beau, au bout du monde, mais beau !), un gîte avec plusieurs salles, des feux ouverts partout, et, dans la salle de repas principale, un très beau Pleyel (un piano de qualité, ndlr) à queue.

Les copains de mon cousin (ça s’achète où, des copains comme ça ? Je veux les mêmes, les gars !) ont organisé une petite animation : déguisés style Max Brothers (chemise blanche, lunettes noires, chapeaux feutres), l’un au piano, l’autre qui chante et le reste qui fait la chorale déjantée, ils ont mis une ambiance de feu.

La salle tout entière chantait et riait.

Le petit de l’Homme, lui, seul enfant de son âge de l’assemblée (entre des bébés et deux jeunes filles de 9 et 13 ans) tournait autour des stars du moment. Attiré comme un aimant. Yeux rivés sur le piano. Et sur les mains du pianiste. Et sur le chanteur. Et, et, et…

A un moment, le chanteur l’a saisi, lui a planté un feutre sur la tête, des lunettes de soleil sur les yeux, et l’a mis debout sur le tabouret du pianiste. Le petit de l’Homme, rouge de plaisir, s’est enfin vu faire le show. Moment de bonheur intense pour le monstre qui ne rêvait que de cela.

La chanson se termine, tout le monde se remet à manger, les conversations reprennent, les copains se rasseyent.

Et là…

Tout doucement…

Tout simplement…

Des petites notes s’élèvent. Des petits doigts se sont mis à courir sur le clavier. Appliqués, impliqués.

Le petit de l’Homme, chapeau feutre toujours vissé sur la tête, s’est glissé face au clavier et, assis au piano, sérieux, studieux, il joue.

Moment de grâce…

Les conversations se sont tues, l’Homme s’est levé pour prendre les petits doigts qui courent sur le clavier en photo, je n’en peux plus d’émotion…

Pour finir, j’aime bien, les mariages…

Mais, hé, mon pianiste, lui, il se mariera pas, hein, z’êtes prévenues, les gamines, c’est le mien !!!

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