(Bon, c’est clair que poster ce genre de titre-déclaration alors que l’homophobie est en augmentation chez nos voisins français, c’est pas l’idée du siècle… Mais que voulez-vous, on ne choisit pas qui on aime, ni quand on le lui déclare !)
On sous-estime beaucoup le rôle des transports en commun dans la naissance d’une amitié importante. Et pourtant… Perso, je devrais remercier bus et métro de m’avoir, si pas toujours transportée dans les meilleures conditions, au moins de m’avoir permis de mieux connaître et de cheminer aux côtés de celle qui est vite devenue et restée ma meilleure amie.
Mais pourquoi elle ?
J’ai de très nombreux copains-copines. J’ai aussi plusieurs amis/amies que je considère comme importants/fondamentaux/vitaux (aucune mention n’est à biffer). Pour moi, l’amitié est importante (je pardonne d’ailleurs beaucoup en amitié et souvent… Enfin, tant que la bonne volonté et l’amour sont réciproques, du moins) et chaque vrai ami a la valeur d’une pierre précieuse. Mais il est une amie-diamant qui a traversé les âges (ben oui, genre la dizaine, la vingtaine, la trentaine… Ca fait plusieurs âges, non ?) et, elle, c’est la femme de ma vie.
Je vous en ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog, l’air de rien. On la retrouve joliment ici, ou encore là. Pour ne citer que ces deux articles.
Pourquoi elle ?
Je vais faire ma lycéenne fleur bleue de troisième (Montaigne, c’est au programme de la troisième ?) : « parce que c’était elle, parce que c’était moi ».
Ok, je sais, c’est bateau (tout le monde a un jour écrit cette phrase à son meilleur ami/sa meilleure amie en se disant que, quand même, citer Montaigne, c’était la classe intégrale, preuve d’une immense culture… sans se rendre compte que la terre entière cite cette phrase).
Mais en même temps, c’est vrai ! Pourquoi aime-t-on quelqu’un ? Vous pouvez l’expliquer concrètement, vous ?
Moi pas. C’est comme ça, un truc dans le ventre, ça ne se disserte pas.
Enfin, vous, vous pouvez essayer, moi, je ne le ferai pas.
Par contre, je peux vous expliquer ce que j’admire en elle.
Je peux aussi passer 10.000 ans à vous raconter nos souvenirs d’enfants, d’ado, de jeunes adultes, de jeunes mères…
Je peux vous dire que je la trouve belle et rayonnante. Que s’il est une seule personne sur terre que je n’ai jamais vu sombrer dans le calimérisme et la plainte facile, c’est elle. Face aux deuils, aux coups bas, aux merdes du destin, elle a toujours encaissé, assumé et affronté. En serrant les dents parfois, certes, mais en allant de l’avant.
Son énergie et sa volonté m’hallucinent bien souvent.
A moi qui tergiverse, qui me morfonds, qui doute et qui me pose 379.927 questions (pas toujours les bonnes, en plus), sa lucidité et son dynamisme sont des vraies bouffées d’oxygène.
Elle voit le monde comme j’aimerais le voir.
A l’enfant sage, elle a appris à faire des bêtises.
Elle a aidé l’adulte que je suis devenue à se forger.
« Quand je me marierai, tu seras ma témoin et la marraine de mon premier bébé » nous étions-nous promis enfants. Elle a tenu parole. Moi aussi.
« Tu sais ce qu’on va faire ? On va s’habiller sexy et aller se balader sur la digue. On met nos lunettes de soleil. Toi, tu comptes les mecs qui me regardent et moi, je compte ceux qui te regardent, ok ? » Ne me demandez plus à quel nombre nous sommes arrivées, je ne me souviens plus que des fou-rire que ce petit jeu à provoqué chez les ado que nous étions. Et cette sensation qu’à deux, on était plus fortes, on pouvait tout.
« Ok, je vois que t’en peux plus. Viens à la maison, mes parents sont partis en vacances. Tu vas dicter et je taperai ton mémoire. » On a pris 3 jours et presque 3 nuits pour le faire. Juste nous deux, enfermées, au finish. Je lui dois d’avoir fini mon mémoire de fin d’études.
Je pourrais vous citer encore des milliards de souvenirs comme ceux-là. Mais je vais m’arrêter là. D’abord, parce qu’ils sont trop nombreux. Ensuite, parce que je veux en garder pour moi, rien qu’à moi.
Mais il est des choses qui me prouvent chaque jour combien elle est vitale à mon équilibre. Dans ma tête, souvent, des petites phrases trottent. Des petites phrases importantes qui me guident dans la vie. Elles me viennent de mes parents, de ma tante (la femme de mon parrain que je salue s’il lit passe par ici !), de mes grands-mères mais aussi de mes amis.
Et d’elle.
Et je voudrais vous citer trois de ses/ces phrases. Car, d’abord, elles sont drôles, mais ensuite et surtout, l’air de rien, elles sont vraies !
« Si un jour, tu dois tomber amoureuse et vivre avec un mec, choisis-en un beau. Comme ça si un jour tu te réveilles en te rendant compte que tu ne l’aimes plus, tu n’auras pas, en plus, envie de t’encourir, horrifiée, en le voyant se réveiller » (17 ans)
-Ca, c’est fait-
« Si un homme te trompes un jour, oublie l’idée de discuter, de s’expliquer, de communiquer, y’a qu’un seul truc qui marche pour qu’il réfléchisse : fais pareil. Trompe-le. »
(22 ans)
– Effectivement-
« Si une des tes amies sort des horreurs sur les autres face à toi, ne crois pas que toi, tu es spéciale et protégée de sa méchanceté : elle fait pareil à ton propos face à d’autres. Barre-toi loin de cette peste. »
(38 ans)
– testé-approuvé !-
Ca peut sembler évident comme conseils. Mais pour moi qui me balade souvent sur l’arc-en-ciel des bisounours, ça vaut de l’or.
« Mais dis, ma puce, tu peux pas rester assise 5 minutes et boire ton café tranquillement quand tu papotes avec moi ? »
Elle éclate de rire et me regarde malicieusement « mais tu sais, je t’écoute, hein ! »
« Je sais »
« Ouais, je suis comme ça, c’est infernal, je sais, mais rester sans rien faire, j’ai du mal… »
Ne change pas, surtout ne change pas. Ne change rien.
Si tu changeais, c’est là que la vie deviendrait infernale…
J’ai encore envie de milliers de cafés avec toi…
Aujourd’hui, la femme de ma vie a 40 ans.
Et je voulais simplement lui dire que je l’aime.
Merci de raconter aussi joliment cet amour qu’il est, comme tu le dis si bien, pas facile à décrire. C’est exactement ca : « Pourquoi aime-t-on quelqu’un ? Vous pouvez l’expliquer concrètement, vous ? Moi pas. C’est comme ça, un truc dans le ventre, ça ne se disserte pas. »
C’est vrai que c’est dans le ventre, mais ton article est parfait pour l’exprimer!!
Je l’ai envoyé à la femme de ma vie. Et à ma mère et la sienne.
Merci !
Et oui, ma fille m’a envoyé cette belle déclaration parce qu’elle sait que j’ai une femme de ma vie, une histoire qui existe depuis toujours et que j’adore vivre. Pour tout ce qui est petit et anodin comme plein de conneries qui font souvent trop rire et pour tout ce qui est important et même fondamental…finalement, l’amour!
« Si une des tes amies sort des horreurs sur les autres face à toi, ne crois pas que toi, tu es spéciale et protégée de sa méchanceté : elle fait pareil à ton propos face à d’autres. Barre-toi loin de cette peste. »
Je crois que ce truc trouve un écho en moi ces temps-ci.
Joli blog, je viens à peine de découvrir tout cet univers.
Merci 🙂
Et… bienvenue !