Pourquoi un homme de 41 ans, père de famille nombreuse, doit-il se tuer, un mercredi après-midi, sur une route de Bretagne, dans ce petit coin de paradis qu’il avait enfin trouvé… ?
Pourquoi la moto de cet homme s’est-elle trouvée face-à-face avec une voiture, n’a pu l’éviter, ni éviter le choc mortel ?
Pourquoi la conductrice de cette voiture s’en est sortie indemne alors que l’homme a succombé à ses blessures à l’arrivée des secours ?
Faire sens…
Faire sens de ces souvenirs d’enfance qui remontent et étranglent.
De ce petit garçon blond, de cet adolescent secret, de cet homme dont l’humour cachait mal les fêlures…
De ce mec de 23 ans qui a un jour serré très fort une adolescente de 17 ans à peine, au sortir d’une soirée d’agapes, dans les vapeurs d’alcool, de cigarettes et de sueur, alors que 6 heures du matin sonnaient au clocher d’une église: « je t’aime, petite cousine, t’oublies jamais ça, ok ? »
Mouvement si inattendu, si imprévisible, si inhabituel, si tendre que la petite cousine s’est raidie d’un coup. Mais qu’elle a gravé dans sa mémoire à jamais…
On ne vous dit jamais assez souvent qu’on vous aime… Prenez quand on le fait.
La petite cousine n’a jamais répondu. N’a pas osé dire qu’elle aussi. S’est enfuie avec le mec rencontré à cette soirée-là, en riant, gênée. On est con à 17 ans.
Faire sens…
Faire sens de ce qui arrive dans ma vie.
Faire sens de ce départ.
Dire les choses, ne plus juste les murmurer…
Purée, il est temps que je comprenne, là…!
Alors, je commence aujourd’hui, je le gueule:
JE T’AIME AUSSI, ERIC
Tu laisses une femme, des enfants, une soeur et une mère anéantis.
Et des cousins orphelins.
Je dédie ce billet à Philippe, Arnaud, Christian, Muriel, Daphné, Thierry, Angie, Dimitri, Jean-François, Tania, Cassandre, Brigitte, David, Alix et Michaël. A ceux qu’ils aiment et qui les aiment.
Ainsi qu’à ceux que j’aime, que ce soit d’amour, d’amitié ou tout autre chose encore, et à qui je ne le dis peut-être pas assez souvent… Je n’attendrai plus qu’on se fracasse en voiture pour le faire…
Promis.
Merci Marie, …
« Juste une goutte et rien de plus ».
A quoi bon supputer sur le temps que mettra – qu’aura mis – cette goutte pour rejoindre les autres ?
Seule compte la lumière qu’elle dégage en traversant l’éther.
Qu’en avons-nous capté ? Là est la question…