Etre triste et être content, c’est être vivant !

Je parle peu de lui ces derniers temps sur mon blog.

La raison en est simple : le petit de l’Homme m’a demandé de ne plus le citer sur le web… « Je ne veux pas que les gens rient de moi en lisant ton blog, tu comprends ? Je ne veux plus que tu écrives des choses sur moi. »

Cela m’a posé question. Je lui ai bien sûr expliqué que le gens qui lisaient mon blog ne riaient pas « de lui »  mais « avec lui » sauf que la nuance est difficile à faire passer auprès d’un petit garçon de 6 ans… Il a lui aussi un droit de regard sur son image sur le net. Pour finir, qui suis-je, moi, pour décider de mettre toutes ses paroles sur la Toile sans lui demander son avis ???!!!

Pourtant elles sont magiques, ses paroles, merveilleuses et réconfortantes, très souvent. Et très lucides. Je ne suis pas la seule à le dire. Nombre d’adultes dans son entourage le pensent également (et la pédopsychiatre qui l’a rencontré, à la demande de l’école, aussi).

Alors, je voulais juste, avec infiniment de précautions, vous mettre ses deux dernières réflexions…

Parce que la famille est touchée de plein fouet. Parce que l’Homme et le petit de l’Homme sont dans l’oeil du cyclone…

Hier soir, alors que je lui demandais s’il était triste et que je voulais savoir son sentiment, ce petit bonhomme de 6-ans-presque-et-demi m’a répondu :

Oui, je suis triste, très triste, mais c’est normal, c’est la vie. Etre triste et être content, c’est être vivant !

Et quand je lui ai demandé s’il croyait que les gens pouvaient encore vivre car on pensait à eux même s’ils n’étaient plus là, il m’a répondu :

Tu sais, on peut vivre mille vies, il suffit d’être amoureux chaque fois !

Mon amour, s’il te plaît, n’oublie pas, n’oublie jamais d’être vivant et d’être amoureux. Jamais, jamais !

Le reste, les adultes s’en occupent… On te le promet…

On est con quand on a 20 ans…

Oui, j’assume le côté « con » de mon titre aussi.

Hier, pour des raisons de recherche perso et parce que j’en ai relu des passages il y a peu pour vous écrire cet article, j’ai gentiment continué à relire le journal intime de mes 20-21 ans. Oui, j’ai des journaux intimes à tous les âges, de l’enfance jusqu’à l’âge adulte… J’ai dû arrêter vers mes 27 ans…

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En manque…

Je ne m’en rendais pas compte. ‘fin, j’avais un peu occulté l’affaire. Je fais 10.001 choses extra pour l’instant, pas de quoi me plaindre du tout.

Mais quand même…

Ce soir, je me suis rendue compte que j’étais en manque total. Oui, en manque. En manque total du jeu, de la scène et du plaisir de faire naître le plaisir.

Un besoin viscéral.

Juste un petit shoot, hein. Un tout petit.

Alleeeeez quoi !

Je remonte sur scène ce vendredi.

Je me disais « j’ai dû oublier, je sais plus parler, mes intonations sonnent faux ». Non. Tout est revenu : les papillons dans le ventre, la chaleur, la joie, l’énergie, les frissons, tout !

Heu, je vous décris quoi, là ? Une nuit de sexe torride ? 

Même pas. Ne vous en déplaise messieurs, le théâtre, la scène sont des adversaires de taille. Toutes les comédiennes vous le diront. Faut pas sous-estimer l’affaire. C’est dangereux, ça peut vous ruiner une vie d’homme…

En attendant, là, je remonte sur scène. Pour lire 4 textes issus de ce blog. Lesquels ? Tadaaaaaaam… Ben va falloir venir voir pour le savoir (mais je remercie Cath et Gana car la proposition de chacune a été retenue et c’est un excellent choix).

Donc, ce vendredi, c’est là :

(Adresse : 103, avenue Alphonse Allard, 1420 Braine L’Alleud, Belgique)

Y’aura plein d’autres auteurs. Et de la musique. Et une surprise pour la salle. De quoi assurer une très, très belle et chouette soirée.

Bon, maintenant, une inquiétude me taraude.

Le trac ? Nan. J’ai pas. Une impatience incroyable, ça, oui. Mais pas le trac. J’ai rarement eu le trac, pour être honnête.

Ben quoi, alors ?

… Purée, en fait, chais pas quoi mettre !!!!

J’aime comme il me regarde

J’aime comme il me regarde.

Quand il sourit, là, comme ça, des rides apparaissent. Elles partent du bord de ses yeux et courent vers ses tempes.

Elles n’étaient pas là, ces rides, il y a 18 ans.

18 ans. De hauts, de bas, de séparations, d’accrocs, d’aveux, de lui, de moi.

« Tu penses à quoi quand tu me regardes comme cela ? »

« Que tu es belle »

« Tu te fous de moi ! »

Il ferme les yeux, il est vexé, il me prive de son regard.

« Ok, boude pas, j’accepte le compliment »

Il sourit, les rides réapparaissent. J’ai envie de les caresser du doigt. De les suivre et de me perdre.

« Tu sais, tu deviens encore plus beau au fur et à mesure que tu vieillis… »

Il ricane. Il n’ose pas me dire que je me fous de lui.

Je ne me moque pas pourtant. Je pense ce que je dis, vraiment.

Ca change, un homme, en 18 ans…

« Tu me prends dans tes bras ? »

L’éclat de son regard, la longueur de ses cils… et ces rides qui donnent envie d’y accoler les lèvres.

Où serons-nous dans 15 jours, dans 15 ans ?

Ceci n’est pas une déclaration d’amour. C’est l’état des lieux d’un couple C à un moment M d’une vie V :

j’aime comme il me regarde…

Qui est Dieu ?

(avant de commencer cet article, je voudrais remercier l’Homme pour l’accompagnement sonore de sa playlist spotify, j’ai vraiment l’impression d’avoir 20 ans, là, justement, c’est de la madeleine en musique, ce son !)

Quand j’avais 20 ans, donc, oui, 20 ans, ma famille m’a envoyée dans un couvent. Z’avez bien lu, un couvent. Non, ceci n’est pas une fiction, vous lisez correctement, j’ai bien écrit couvent. Un vrai, avec des soeurs, des croix, des voiles et des prières. Un grand jardin, une énorme bibliothèque et, quand même, la télé aussi. Ouf, sauvée.

Je n’étais pas punie, le but n’était pas de provoquer chez moi une vocation quelconque mais bien… d’aller parfaire mon espagnol, vu que le couvent en question était à Madrid.

J’ai donc débarqué là-bas, un peu déboussolée, avec mon journal intime sous le bras (je sentais que j’allais en avoir besoin) et ai été accueillie par une bande de nonettes tout droit sorties d’un film de De Funès. Sauf qu’elles ne conduisaient pas une 2CV mais une Renault4, et qu’on n’était pas sur la Côte d’Azur mais à l’aéroport international de Madrid. Elles parlaient toutes en même temps, me donnaient du « preciosa » (qui est resté mon surnom tout le reste de mon séjour chez elles, « Marie », ça devait faire trop Sainte Vierge) et me demandaient 10.000 choses sans attendre mes réponses. J’avoue, je suis loin d’être une fille farouche (et je ne l’étais clairement pas à 20 ans non plus), mais là, l’arrivée m’a un peu effrayée.

Pourtant, au cours de mon séjour chez elles, j’ai pu découvrir une vie très loin de celle que je m’étais imaginée. Ca contrastait solidement avec ma vie d’étudiante et ses beuveries, certes, mais pour le reste, elles étaient d’une ouverture d’esprit et d’une fraîcheur qui faisait un bien fou, pas engoncées du tout. Bon, j’ai un peu fait la révolution par moments (en demandant si je pouvais aller acheter ma pilule à la pharmacie, par exemple, j’en avais plus; en mettant une robe toute fluide, moulante et courte qu’elles ont trouvée « très jolie, très féminine, mais un peu légère, non ? », de fait, elle était transparente; et autres petits détails du genre…) mais comme je l’ai maintes fois répété, je suis une fille gentille et sage à la base et mon séjour au couvent s’est déroulé impeccablement. En me rendant à ma mère (entière, là, y’avait pas de soucis, j’ai pas vu l’ombre d’un bout de moustache madrilène), elle n’ont pas tari d’éloges à mon égard. Et moi, au leur.

Car ce séjour m’a permis de poser toutes les questions que je n’aurais jamais espéré poser à une communauté religieuse. Elles avaient été briefées avant ma venue « Marie, quoique venant d’une famille catholique, n’est pas croyante ». Elles étaient donc au parfum concernant mon orientation philosophique. Et ne se leurraient pas sur le fait que, même si je débarquais parmi les voiles, je n’allais pas en faire ma tenue vestimentaire préférée. Par contre, elles avaient pris l’option « on répondra à toutes ses questions si elle en pose » (se disant peut-être que je n’allais rien demander, pas de bol, en plus d’être peu farouche, je suis curieuse). Et j’en ai usé et abusé. La sexualité, la famille, l’amour… Je ne leur ai épargné aucune des questions bateaux qu’on se dit qu’on va poser à une jeune soeur de même pas 30 ans en la regardant avec un air apitoyé (la pauvre, elle passe à côté de nuits de folie, d’un homme qui lui dit je t’aime, d’un enfant qui l’appelle maman,… d’un mec qui ronfle, d’un divorce qui dure 2 ans, d’un accouchement de 27 heures…).

Pourtant, la conversation la plus intéressante que j’ai eue avec l’une d’elles ne portait sur aucun de ces sujets.

Elle découlait de ma question (ok, bateau, plouf, mais ça me démangeait): « Qu’est-ce qui te prouve que Dieu existe ? »

Les femmes et les enfants d’abord, détachez les canots, on coule !

La nana (non, on dit « la soeur », d’abord, même si t’as qu’un frère) ne s’est pas démontée, elle a répondu quelque chose que j’ai trouvé déroutant, mais… poétique:

« Hé bien, pour moi, Dieu, tu le vois, tu le sens, surtout dans les moments les plus difficiles de ta vie. Tu sais, dans ces moments où tout va mal, où tu as l’impression d’être dans l’obscurité la plus totale, où tu touches le fond du gouffre,… Hé bien, as-tu remarqué qu’à ce moment-là, pile à ce moment-là, quelqu’un apparaît et te tend une main pour t’aider ? Une personne que tu connais ou, même, que tu ne connais pas. Qui, tout d’un coup, t’aide, te porte, te soutient. Et bien, pour moi, c’est la manifestation de Dieu. C’est Lui qui t’envoie la lumière qui va guider tes pas pour sortir de la nuit. Il est là, Il pense à toi, Il t’envoie de l’aide. Au moment-même où tu en as besoin… »

J’ai un peu laissé tomber le grignotage de mon biscuit pour réfléchir plus à mon aise. Vu que je n’avais jamais, de un, remarqué que quand on est dans la merde la plus totale, y’a toujours un beau brun pour venir vous aider et, de deux, encore moins imaginé que ledit beau brun était une manifestation de Dieu. Ca m’a laissée perplexe.

Et pourtant, depuis, je fais gaffe. A chaque fois que j’ai été dans une situation difficile (et y’en a eu, et y’en aura encore), sa théorie s’est vérifiée. Une main tendue, une épaule accueillante, un regard encourageant, des paroles qui rassurent… parfois même plus, beaucoup plus. Sur ce point-là, elle avait complètement raison.

Et cela se vérifie encore aujourd’hui. Enfin plutôt vendredi dernier, en fait. J’irai pas jusqu’à appeler la personne en question Dieu (faut pas pousser, restons modeste !), mais voilà, j’ai vu de la lumière, je suis entrée, ça a fait un bien fou… Du genre qui remet les pendules à l’heure. L’axe dans le bon sens. Les pieds sur terre. La tête à l’endroit. Ok, ok, j’arrête, revenez !

Une impression de bon sens, juste ça. Pourtant du bon sens, je n’en manque pas en temps normal, mais ces derniers temps, j’ai eu peur de plein de choses et j’ai voulu les fuir. Pas bon plan. On va plutôt affronter, là. Bonne idée. Avec dignité si possible, soyons fou.

Pour terminer cet article sur Dieu, un message spéciale dédicace, on m’a reproché que mon blog devenait trop guimauve et à l’eau de rose. Ai réfléchi sérieusement à la question. Et le compliment, je prends. Car oui, c’est un compliment. Les guimauves, on n’a encore trouvé rien de tel pour s’empiffrer en cas de coup de mou et se sentir mieux après. Et l’eau de rose, sérieux, les gars, sentez un jour la douceur de la peau d’une nana qui a mis de l’eau de rose… Vous m’en direz des nouvelles… si d’aventure vous avez encore envie de parler après ça…

(cet article est aussi dédié à une autre personne qui pour l’instant est dans le noir absolu et qui attend sa petite lumière… Juste pour lui dire que je suis sûre qu’elle arrive mais, bon, les lumières, ça se balade, contrairement aux idées reçues, c’est pas toujours méga rapide. Accroche-toi.)

J’aime pas les boulets

Titre élégant s’il en est.

Mais c’est une vraie découverte grâce à mon grand âge.

Oui, chuis un peu gentille, comme fille, à la base. Enfin, je veux dire que j’ai un côté Saint-Bernard tendance poire parfois. Pas la Poire Williams qui se boit, nan, la poire version fille. Ca donne des trucs pas tristes des fois. Mais à la longue, ça saoule. Il en faut beaucoup pour atteindre ma limite, je tiens plutôt pas mal l’alcool mais une fois atteinte, la gueule de bois me vaccine solidement.

Cela m’est peu arrivé, notez. J’ai rarement viré quelqu’un de ma vie, coupé tous les ponts et ça me rassure car cela veut dire que mon goût de poire ne doit pas être trop prononcé encore. Mais quand je l’ai fait, c’était une question de survie, histoire de sortir de la quatrième dimension. Et ce fut salutaire.

Je trouvais que les femmes avaient le pompon pour me saouler. Mais je dois bien avouer que ces dernières années, ces derniers mois, je suis tombée sur quelques beaux spécimens masculins. Dans le genre « je clame haut et fort ce que les autres doivent faire mais cela ne s’applique pas à moi », dans le genre « j’ai autant d’empathie qu’un escargot en période de canicule », dans le genre « je réclame des trucs que je ne suis pas capable de donner moi-même », dans le genre « après moi, les mouches », y’a pléthore, vraiment.

Et non, ceci n’est pas un énième billet anti-mecs. Du tout. J’aime pas les stéréotypes, je me suis toujours battue contre cela, et je ne mets pas tous les hommes dans le même sac de tri sélectif. Je m’élève juste contre les cons.

Contre les boulets.

C’était un mot à la mode avec mes copines quand on était jeunes et insouciantes. Mais il reste merveilleusement d’actualité à l’approche de la quarantaine. Et, à mon avis, l’expérience aidant, ce sera encore le cas à l’approche des 80 ans. 

Dommage ? Même pas. C’est un trait profondément humain. Y’a rien de plus humain qu’un boulet, et ouais.

Mais voilà, j’ai envie de me balader librement. L’entrave me sied mal. J’ai pas fait des années et des années de danse pour marcher d’un pas lourd. 

Ceci dit, poire ou pas, je ne regrette absolument pas d’avoir essayé de comprendre et de m’être frottée à ces boulets-là. Ils m’ont appris la légèreté.

Et, ça, en fait, c’est ma plus grande qualité !!!

Marie, face au miroir

Etonnante. Drôle. Charmante. Sensible. Réfléchie. Rêveuse. Idéaliste. Intelligente. Talentueuse. Piquante. Emouvante. Touchante. Impressionnante. Forte. Généreuse. Sincère. Nuancée. Tordante. Impulsive. Compliquée. Et pourtant Raisonnée. A la belle Simplicité. Attachante. Douée. Motivante. Spontanée. Geek. Radieuse. Belle. Sensuelle. Epanouie. Grandie. Sage. Folle. Amie en or. Maman tendresse. Auteure marquante. 37 qualificatifs que j’ai pris le temps de choisir avec soin, chacun te définissant telle que mes yeux te voient…

37 qualificatifs. Et ce n’est pas moi qui les ai écrits. J’en serais bien incapable. Ils m’ont été envoyés cette nuit par une amie. Les exposer sur mon blog est quelque peu indécent. Car elle ne les a écrit que pour moi. Mais c’est MON annif. Je fais donc ce que je veux aujourd’hui. Et, là, j’en suis restée le souffle coupé. J’ai du mal avec les compliments, 37 ans ou pas, j’ai du mal. Mais j’ai décidé de prendre. Car mon amie, elle a du talent pour toucher au coeur, pour toucher au ventre. Et là-dedans, je pioche. Je pioche le « compliquée », je pioche le « rêveuse », je pioche le « spontanée » et je pioche le « sensuelle », oui ! Mille fois oui !!! Je pioche l’amitié, celle passée, présente et à venir. Celle qui aide à tenir, qui aide à grandir, qui aide à sourire. 

Je me souviens, adolescente, quand une prof nous avait demandé d’établir notre « échelle des valeurs », j’avais mis « amitié » sur le plus haut échelon. L’amour et la famille ne venant qu’après. Ca avait fait grogner. Pourtant je ne l’ai jamais regrettée, cette échelle. Jamais.

Parce que dans les moments rudes, vaches, noirs, mes amis m’ont tenu la tête hors de l’eau. Dans les moments drôles, gais, lumineux, ils m’ont tenu la main. Ca vaut le coup de leur rendre hommage le jour de mes 37 piges, nan ?!

37 ans dans les dents… Oui.

Et ce matin, plantée nue devant le miroir de ma salle de bain, j’ai bien tout détaillé. Tout. C’est un truc de fille, ça. Un truc méga maso. Se regarder en face, pas amoureusement du tout. Et faire le bilan. Les seins trop lourds (c’est le mot poétique pour dire qu’ils sont irrésistiblement attirés par le sol), les hanches généreuses (c’est un autre mot poétique pour dire qu’outre les frites, la cellulite aime vos hanches aussi. Ex aequo avec votre culotte de cheval), la silhouette épanouie (encore un mot poétique pour dire, cette fois, que vous avez pris 6 kilos dans les dents, enfin non, pas dans les dents, en fait, partout, sauf dans les dents justement), tout, tout a été scruté. Détaillé. Ausculté. Pesé. Palpé. Pincé. Malaxé.

Et vous savez quoi ? Le bilan n’était pas négatif. Non. Regardez-moi les yeux écarquillés, ouvrez la bouche en vous étouffant d’étonnement, non, il ne l’était pas.

Ils sont bien, mes 37 ans. Ils portent beau.

Ils sont mieux que mes 17 ans (1990) et mes 27 ans (2000 et son bug). (oui, je sais compter, tout le monde a remarqué ?)

En rentrant dans ma douche, j’ai continué mon point sur moi et moi et moi encore (c’est un billet « c’est mon annif, j’fais c’que j’veux », rappel).

A 17 ans, je ne m’aimais pas. Et je ne m’aimais pas non plus dans le regard d’autrui. C’est moche, l’adolescence. 

Jusqu’à 27 ans, j’ai appris. Beaucoup. Et surtout, surtout, à m’aimer dans le regard des autres. Il était flatteur, ce regard. Enivrant. Epatant. Exaltant.

A 27 ans, si l’an 2000 n’a pas eu son bug, c’est parce qu’en fait, le bug, c’est chez moi qu’il a eu lieu. Dans ma vie. J’ai tout pris, j’ai rien laissé à la planète, ne me remerciez pas, chuis généreuse comme fille, et, je vous jure, je vous ai évité le pire.

Et pendant 10 ans, j’ai perdu ce regard d’autrui. Enfin, peut-être pas perdu, mais j’y ai cru de moins en moins, jusqu’à ne plus y croire du tout. Il peut être faux, ce regard. Destructeur. Intéressé. Blessant. Je le croise encore et je ricane, je lui tire la langue. Je le nargue. Il ne m’emprisonnera plus.

Forcément, on arrive à un vide. C’est triste, une certitude perdue.

Mais le corollaire de la chose est extrêmement positif. Y’a pas à se lamenter du tout, c’est une belle histoire en fait.

Comme on ne peut plus croire en l’autre, on doit bien se décider à croire en soi. Ainsi une amie m’a dit récemment « comme tout est mouvant autour de moi, j’ai décidé de trouver la solidité en moi ». Bingo ! C’est exactement cela.

Et c’est moi, à 37 ans. En lieu et place du regard d’amour d’autrui auquel je ne crois plus, j’ai osé, jour après jour, me regarder moi avec amour. En lieu et place d’une stabilité fixée par une tierce personne, j’ai forgé mon propre socle, ma propre structure, mon propre équilibre. Bon, hé, soyez indulgents, hein, c’est encore loin d’être parfait, ça ne respecte pas encore toutes les normes anti-sismiques en vigueur, mais Rome ne s’est pas faite en un jour ! Et puis les tremblements de terre, on ne peut tous les éviter, non plus… Mais punaise, la chantier est déjà bien avancé, je le constate tous les jours !

Donc, je vais plutôt remercier mon bug. Et je n’accuse personne. Juste la faute à pas de chance, juste les aléas de la vie. Qui, pour finir, sont autant de chances à saisir.

Que désirer pour les 10 années à venir ? 

Arriver à concilier cette force intérieure avec une sérénité extérieure. Arriver à croire à nouveau au regard d’autrui (et si autrui est un homme, je dis banco), aux sentiments (j’ai rien d’intelligent à dire sur le sujet, je passe), aux engagements (ne plus ricaner à chaque mariage d’amis en se demandant s’ils croient vraiment à cette mascarade de promesse serait un premier pas) sans perdre ce regard sur moi qui me dit que j’avance, que je suis en vie et que je suis digne d’amour.

Ce que je garde ? Les fou-rire, les caresses, les lèvres, les mains, la lumière. Et mon corps. Pour finir, 37 ans de bons et loyaux services, je lui en suis extrêmement reconnaissante. Et à la fin du bulletin, je vais lui mettre « continue comme ça ! » au lieu de « peut mieux faire », car, franchement, c’est mérité.

En attendant, je vais encore un peu ricaner sur les hommes, l’amour, toussa… Mais si un jour, je ne ricane plus…

Je vous le ferai savoir !

Et cette négligence, Dandy,
Et cette nonchalence, Dandy,
Cet air que rien n’a d’importance,
C’est de l’élégance…

Je suis sortie de ma douche, j’ai enfilé ma jupe légère qui vole en marchant, mon t-shirt rose champagne et je suis sortie au soleil…

PS: heureux anniversaire à des êtres tout-à-fait spéciaux et délicieux qui sont, eux aussi, nés en ce 29 avril. Car c’est définitivement une date de choix, qui donne des humains complètement exceptionnels, je dédie donc ce billet à Hélène D, Valérie S et Jérémie L, mes jumeaux ! Que la fête commence !!!

S’aimer soi avant toute chose

Ce mercredi a eu lieu un shooting pour le magazine GAEL. Le but était de faire un reportage sur 6 blogueuses belges, 6 portraits, 6 blogs dans des catégories différentes.

Je me suis donc retrouvée avec Amélie, MademoiselleleK, Fanfan, Pamina et Boucles d’or dans un studio photo en plein centre de Bruxelles. 6 filles, 6 personnalités, 6 caractères bien trempés, 6 boules de condensé d’énergie, 6 trajectoires de vie différentes. Nous ne nous connaissions pas pour la plupart (si ce n’est certaines à travers leurs blogs, justement) et le courant est vraiment tout de suite passé. Du bonheur en barre et une tonne de gros délires.

Et des délires, il en fallait pour passer l’épreuve du shooting. Aucune de nous n’est aguerrie à l’exercice. Et il a fallu tout le professionnalisme et la patience de la maquilleuse et de la photographe pour nous tirer un portrait de groupe convenable. Entre fou-rire, sourires crispés et mains qui ne savent pas où se mettre pour paraître naturelles, la séance fut sportive (encore un grand bravo à Pamina qui parvient quand même à se casser la figure alors qu’elle, elle est déjà à terre, si c’est pas de l’art, ça, madame !). Mais, au final, un vrai moment de plaisir.

Le soucis est venu après. Alors que nous étions sur le départ, interview de chacune faite, photo individuelle qui illustrera chaque intervention aussi, une remarque a fusé: « de toute façon, vous allez voir, sur la photo de groupe, vous serez toutes canons et moi, je serai la seule moche ». « Ha non, ce sera pas toi, ce sera moi. Vous 5, vous serez réussies et moi, la seule ratée » « Mais naaaaan, paniquez pas, la seule ratée, ce sera moi, avec mon bol… ! »… Bref, chacune de nous était persuadée que les 5 autres allaient être des copies parfaites de Linda Evangelista et qu’elle-même allait plutôt évoquer Mimie Mathy. Ce qui, question taille et glamour, on en conviendra est un vrai, grand moment de solitude…

Les femmes et leur image… Les femmes et leur confiance en elle… Les femmes et leur amour d’elle-même…

Pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi est-ce si rare de trouver une femme qui soit totalement heureuse de son apparence, d’elle-même ? Notez, j’en connais, hein. Mais elles ne sont pas légion, y’a même pas de quoi composer une équipe de mini-foot pour vous dire (ceci dit, ça tombe bien, j’aime pas le foot, ouf). A tout casser, se faire un double au tennis, et encore…

Cette question, cela fait longtemps que je me la pose. Et il y a peu est tombée une action pour le boulot (ha ben oui, j’en ai eu marre de me balader dans le froid, iPhone à la main, pour trouver la permanence chômage, là) qui a fait écho à cette interrogation. Action lancée par OralB (voui, voui, le dentifrice, les brosses à dent, toussa) visant à booster la confiance en soi et, plus spécialement, la confiance en soi chez les femmes.

Bon, comme me le disait Pamina sur le shooting de Gaël : « tu peux m’expliquer le lien entre un dentifrice et la confiance en soi au féminin ? »

Bon, ok, j’avoue, au premier abord, ça paraît lointain. Ben en fait, pas tant que ça. Ils ont réfléchi chez OralB (si, si !), ils se sont dit que la confiance en soi découlait aussi d’une apparence agréable. Pas que. Mais aussi. Et que la nana qui a un sourire dont elle n’est pas fière n’aura pas une superbe image d’elle-même et verra d’office sa confiance en elle écornée.

Et sur ce point, chuis quand même un peu d’accord. Le sourire pas terrible, c’est du vécu. J’ai fait partie de ces adolescentes dont le sourire à longtemps été agrémenté de petites plaquettes et de fils argentés en tous genres. Total glamour. Une horreur sans nom face aux mecs. Pour vous dire, l’Homme, cet être délicieux, et ses potes (ces êtres nettement moins délicieux, eux) m’avaient amoureusement surnommée « Jaws, les dents de la mer » au lycée. Petit surnom que j’ai quand même ressorti à l’être admirable qui m’a choisie comme femme de sa vie le jour de notre mariage « alors, ça fait quoi d’épouser Jaws ??? ». Il avait entre-temps oublié que les requins ont la dent dure…

Bref, cet appareil de malheur m’a solidement pourri mon adolescence (même si, néanmoins, tout le monde en conviendra, ça va, j’ai survécu et les garçons que j’ai pu embrasser à l’époque aussi, merci pour eux). Et si j’ai maudit ma mère comme j’ai rarement pu la maudire à l’époque, aujourd’hui, j’embrasse ses deux pieds avec emphase. Car mon sourire est nickel. Mes dents aussi. Et ça, quand on est comédienne, ça n’a pas de prix. Merci maman.

Alors voilà, quand OralB m’a demandé si je voulais être la community manager francophone pour leur action, ainsi que la rédactrice (francophone idem, cela va de soi) pour relater ladite action, j’ai dit oui sans hésiter.

Donc deux mots sur l’action en question car ça peut en intéresser certaines d’entre vous: elle s’appelle « Il y a plus en vous ». Les femmes (via le magazine Flair et via la plateforme mise en place par OralB) sont appelées à soumettre un projet, un rêve qui leur tient à coeur. La deadline est la mi-avril.

Ensuite, 3 projets seront retenus, 3 rêves, 3 femmes.

Et pendant 12 semaines, ces femmes seront coachées (par Inge Rock, une coach flamande bourrée d’énergie et incroyable ! Rien qu’à elle toute seule, elle vaut le détour, tiens !), suivie par les community managers (moi et la community manager néérlandophone) qui animeront les comptes Twitter de l’action et la page fan sur Facebook et qui relateront les aventures des gagnantes sur le blog. On pourra donc suivre pas à pas la réalisation de trois rêves, trois désirs, trois chemins. Ces mêmes femmes seront aussi suivies dans le magazine Flair. Pas moyen de les rater, donc !

Si vraiment l’initiative vous intéresse, je ne peux que vous pousser à tenter votre chance en inscrivant votre projet, là: Il y a plus en vous – participer

En commençant cette aventure, je me suis demandée quel projet j’aurais pu soumettre, quel rêve j’aurais pu réaliser. Et je me suis rendue compte que je l’avais déjà réalisé. Mon rêve était d’écrire ma pièce, de la jouer, de la voir produite et de la voir plaire. Buts atteints. Et je me rends compte que moi aussi, j’ai eu mes coachs. L’Homme et Fred, mon metteur en scène, m’ont boostée, portée, cajolée, secouée, soutenue, encouragée tout le long du processus de la création de cette pièce. Je raille souvent les hommes mais, en fait, un des rêves de ma vie n’aurait jamais pu voir le jour sans eux ! Sans leur regard, leur énergie, leur amour !!!

Je sais ce que ça fait de donner vie à un projet. Je sais ce que ça fait de gagner en confiance en soi au fur et à mesure du processus, de s’affirmer, d’oser, de se découvrir des compétences que l’on ignorait jusqu’alors. Et mon boulot va me permettre de voir d’autres femmes suivre le même chemin, la même transformation, d’être le témoin de la réalisation de leur rêve. Punaise, y’a pire comme boulot, nan ?

Et mercredi, au milieu des 6 blogueuses qui avaient été choisies par le magazine Gaël pour illustrer l’article sur le blogging au féminin qui sortira dans le magazine fin mai, au milieu des rires, des pétillements de voix, des moues à se tordre de rire, je me suis rendue compte que nous allions être toutes des bombes. Parce que, comme femmes, on s’assume, s’affirme et, quelques soient nos défauts,… on a compris qu’il faut s’aimer soi avant toute chose !

Fichue nostalgie !

Je pense que cette année 2009, j’aurais pas pu faire plus fort.

Non, sérieux, y’aurait pas eu moyen.

De fait, je pense avoir fait, en gros, tous les concerts de  mes années lycées. 

Mouais, tous.

Depeche Mode au Stade de France, sous un soleil radieux (Daaaaaaaaaave, pour citer une phrase d’auteur d’une copine qui se reconnaîtra: « Lui, il me demande l’heure, j’me couche ! ») et pile au pied de la scène (ce qui, avec mon mètre 60 les bras tendus n’était pas la meilleure des idées, mais soit).

Madonna à Werchter (un beau show, oui, mais ça reste un show. Et un très beau play-back aussi, la vache).

Mylène Farmer au Stade Roi Baudouin (et les copines qui ont fait du charme au vigile, hop, on s’est toutes retrouvées dans les tribunes VIP, très bon souvenir, ça, madame ! Comme quoi, 3 jolies blondes, on peut hurler que c’est injuste mais ça marchera toujours mieux que 3 gars ventripotents sentant la bière) qui pleure toujours aussi bien (j’ai l’impression qu’elle ne fait que ça depuis son premier concert en 89, date où j’étais déjà dans la salle).

Indochine à Forest National (Wouaw. Seul concert où le gars il peut rester sur scène sans piper un mot, la salle, elle chante pour lui !) et des images fortes en tête.

Je pensais franchement avoir fait le tour. Sérieux. (enfin, moins Michael Jackson, lui, c’est plus possible)

C’était sans compter Véro: « dis, tu sais quoi, y’a A-ha qui passe à Forest National ! J’te prends une place ??!! »

….

Doit être écrit: « compilation années 80  » sur ma fesse droite. Et tout le monde l’a bien vu, visiblement.

Mais ne résistant pas à l’appel de Morten (je fais remarquer au passage que, tout beau qu’il soit en 85, je n’en étais absolument pas amoureuse, c’était le chouchou de ma cousine et je le lui ai gentiment laissé), j’ai dit oui à Véro (si le lien entre Morten et Véro ne vous apparaît pas encore clairement, relisez le paragraphe 4 lignes plus haut, merci).

Et me voilà réécoutant l’intégrale de A-ha en boucle.

Surtout celle-ci:

Je l’écoutais déjà en boucle en 1987 (pour les chagrins d’amour, c’est nickel, essayez, si vous ne vous jetez pas par la fenêtre avant la fin des 3 premières minutes, c’est vraiment que vous allez vous en remettre !) et voilà, je parviens encore à l’écouter en boucle en 2010. On peut en déduire que cette chanson continue à me parler à travers les âges (ou que mon mauvais goût est incurable, c’est une autre option). Pourtant j’aime pas la moto.

Donc, sur ma lancée  de « tentons de déprimer vraiment », je me propose aussi d’écouter « Crying in the rain » et « Hunting High and Low ». Y’a pas à dire, c’était quand même une bande de joyeux lurons, A-Ha.

Notez que dans mon trip nostalgie, je pourrais aussi me booker le prochain concert de Dorothée. Des fois que RécréA2 me manque. Et ça tombe bien, elle revient en 2010 à l’Olympia, Dorothée ! 

Ca a de la gueule, nan ? Je vois déjà un paquet de trentenaires/quarantenaires entamer en coeur « ouh, la menteu-se, elle est amoureu-se ». Enfoncés, A-Ha. Aux oubliettes, Madonna. Has-been, Mylène !

On peut déjà savourer son nouveau tube, à Dorothée:

Si vous avez tenu jusqu’au bout de ce grand moment de rimes riches et d’une orchestration que Rémy Bricka lui-même ne renierait pas (sauf qu’il fait mieux à lui tout seul), vous êtes mûrs pour le trip Olympia.

Mais je ne vous accompagnerai pas. Il est des limites dans la nostalgie à ne pas franchir.

Limites qui, pour finir, vous prouvent que… la vie devant vous, elle va certainement être aussi bien, si pas mieux en fait que celle qui se trouve derrière !!!