(Cet article fait partie de la série « Calendrier de l’Avent », pour retrouver les explications et l’article du Jour 1, c’est par ici)
On a souvent tendance à dire que c’est l’amour qui fait tourner le monde.
Bon, certains ajouterons que c’est l’argent aussi, ce qui est assez lucide.
Perso, je soutiens que c’est la peur.
Et pour l’instant, nous en avons tous les jours la démonstration. Partout. Dans tous les domaines. A tous moments.
La peur est omniprésente.
Elle est chez ceux qui gouvernent, elle est chez ceux qui sont gouvernés, elle est chez ceux qui mettent des enfants au monde, elle est chez ceux qui ne le font pas, elle est dans la tête des femmes, dans la tête des hommes, elle hante les rêves des enfants. Elle colle, elle englue.
Tout fait peur : l’inconnu effraie, la différence rebute, le bizarre effare.
Nous aimerions un monde sans peur.
Et c’est cette envie impérieuse qui nous guide. Qui guide les mains au moment de voter, qui guide les pas au moment d’aider, qui guide le cœur au moment de s’engager.
Du lever au coucher, nous aimerions vivre dans un monde sans crainte (et c’est une mère qui tremble dès que son gamin sort de la maison pour l’école le matin qui vous parle)… pas de crainte pour demain, ni pour le jour d’après.
Oh purée, ce qu’on voudrait !
Hé bé, je vais vous sortir une magnifique lapalissade : ce monde-là n’est pas possible.
(oui, ne me remerciez pas, chuis comme ça, j’aime aider, hein, surtout un lundi matin)
Mais pourquoi est-ce impossible, en fait ?
La première réponse qui vient à l’esprit est, évidemment, que le degré zéro d’insécurité n’existe pas, qu’il y aura toujours des risques quels qu’ils soient, qu’on ne peut tout éliminer, et blablabla…
Certes.
Mais le principal n’est pas là.
La réponse, la vraie, est que la peur, quand elle est dépassée (passés les premiers moments où elle nous paralyse, en gros), la peur, donc, nous permet d’avancer.
Oui, je sais, ça parait couillon, comme assertion.
Pourtant, ce n’est pas si con.
Pour ne plus avoir peur, souvent, la solution n’est pas d’éviter cette peur. Au contraire, la juste solution est celle de l’affronter, histoire de l’éliminer définitivement.
La peur est source de mouvement, d’avancée.
En écoutant une émission radio (mais argh, je ne me souviens plus de quelle émission exactement), l’invité a mentionné la vidéo suivante :
(Disclaimer : perso, je ne suis pas très fan des gens qui se griment, et encore moins quand ils se teignent la peau, mais soit, cette vidéo fait partie d’une série jouée par un acteur canadien et ce qu’il dit sur la peur est vraiment intéressant donc je vous la balance quand même…)
Faire de sa peur une force.
En faire un tremplin pour en découvrir plus sur soi, sur le monde.
Si ça tombe, ce dont on a peur deviendra la chose la plus excitante et intéressante de notre vie.
Ca vaut peut-être le coup d’essayer…
(dit la fille qui tremble à l’idée du moindre échec comme si sa vie en dépendait)
La pire peur du monde n’est pas la peur de mourir, mais celle de vivre.
A force de nous protéger, de nous battre pour vivre dans une société zéro danger, on risque d’en arriver à une société amorphe, vide, désincarnée, déshumanisée.
Idem pour nos vies.
Alors qu’en fait, on rêve tout le contraire.
La peur est donc une bonne chose, si on s’en empare et qu’on en fait un moyen d’aller de l’avant !
Vu que les gens qui nous gouvernent n’ont pas l’air trop au courant du truc, on pourrait peut-être commencer par nous-même… Par nos vies.
Bon, allez, je vous quitte, j’ai oublié de dire à mon gamin qu’il a le droit de foncer sur sa trottinette, de se sentir vivant…
Oh. Wait.
… faudrait pas qu’il oublie de mettre son casque, quand même !!!
L’article suivant arrive demain matin, en attendant, n’ayez pas peur de vivre…
(La photo qui illustre cet article a été faite par l’Homme, elle n’est donc pas libre de droits)
PS : et comme j’aime bien vous gâter de grand matin, hop, un p’tit Goldman, bande de chançards !