Vais-je aller voter ?

… est, je pense, la question qui m’obsède le plus depuis la chute de notre gouvernement (enfin, la dernière chute en date, quoi).

Je ne suis pas une activiste politique, ni engagée dans un parti quelconque. J’ai des amis qui le sont, je les admire car, perso, j’aurais bien du mal à adhérer à un parti et à composer avec les concessions d’usage qui découlent de cette implication (puisqu’aucun parti, jamais, ne correspond totalement à vos idées).

Eduquée en vraie démocrate (merci maman), j’ai toujours opté pour une démarche citoyenne : ai défendu l’obligation de vote, lu les programmes des partis, réfléchi à ce que je souhaitais, à ce qu’on me proposait et affirmé mon choix dans l’isoloir.

J’ai aussi été guidée par ma grand-mère. Cette dernière était fière de me raconter la toute première fois où elle avait pu voter. Fière de m’expliquer ce bonheur d’entrer dans l’isoloir. Cette joie qu’elle a ressentie au moment de déposer son vote, de s’exprimer pour la première fois sur l’avenir de son pays. C’était en 1948. Elle était née en 1911, faites le calcul, elle a donc pu voter pour la première dois à…

37 ANS.

Mon âge, pile mon âge aujourd’hui.

Je peux voter depuis mes 18 ans. Cela me semble complètement normal et banal. Mais, grâce à elle, j’ai toujours pris ce droit au sérieux. Si je n’ai jamais voté pour la même chose qu’elle (ben nan, c’est un peu le but de l’éducation : apprendre à ceux que vous élevez à penser par eux-même et à faire leurs propres choix), j’ai toujours eu à l’esprit cette conscience qu’elle m’a insufflée : « nous n’avons pas toujours eu le droit de vote, Marie ».

Oui, justement. Ce droit est sérieux. Justement…

Il y a quelques semaines, dans Le Soir, les personnes qui avaient exprimé l’idée de ne pas aller voter se faisaient traiter d’immatures. Certes, l’appel au boycott du scrutin de juin prochain (pour les Français égarés sur ce blog : la Belgique retourne aux urnes le 13 juin, c’est une belle date pour prouver au monde entier qu’on n’est pas superstitieux) était un appel viscéral, un cri de détresse, un aveu d’impuissance, un « merde » de ras-le-bol mais surtout, aussi, une vraie demande pour que les choses changent, que les voix soient entendues. Une vraie option à réfléchir pour certains.

Dont moi.

Et franchement, je ne rigole pas. Pour la première fois, je me suis franchement posé la question de savoir si j’allais aller voter. Torture. Et je ne me sens en rien immature, bordel.

Juste une adulte qui deale avec les soucis du quotidien. Qui, comme tout un chacun, se rend compte qu’il y a de nombreuses choses à améliorer dans le quotidien belge surréaliste. Qui enrage contre la sclérose de certaines administrations, de certaines lois… Et qui hallucine devant les propos inconsistants ou irresponsables des politiciens qui la dirigent (dont, au passage, ceux pour lesquels elle a voté, olé !). Et parfois, aussi, devant des propos clairement irrespectueux et racistes.

Et là, on me joue un scénario digne de la cours de récré du petit de l’Homme. Le sable et les pelles en moins.

Je me sens en droit de remettre certaines choses en question. Même mon droit -devoir- de vote.

Pour finir, ils en ont fait quoi de cette fierté que ma grand-mère éprouvait ? De cette voix qu’elle était heureuse de donner ? Quoi ?

Et pourtant, après mûre réflexion, je me suis dit que moi, je ne voulais pas fouler au pied cette fierté, cette chance. Donc j’irai voter.

Mais si un matin de 1948, ma grand-mère, 37 ans, se tenait dans la file d’un bureau de vote ucclois, heureuse, convocation à la main et bien décidée à exprimer son avis…

ce prochain matin de 2010, moi, 37 ans, je me tiendrai dans la même file d’un même bureau de vote ucclois, avec la même convocation à la main… et complètement désemparée et démotivée face au choix que je vais devoir exprimer. Et en me demandant ce que je lui dirais, moi, à ma petite-fille…

Triste constat.

Triste, triste, triste constat.

29 Commentaires

  • Sam

    Prier Dieu ou aller voter ? Les partisants de ces méthodes sont-ils vraiment convaincus de leur efficacité ?

    N’était-ce pas Renaud qui disait que « si les élections pouvaient changer les choses, ça ferait un bail qu’elles seraient interdites » ?

    Please don’t feed the troll. 😀

  • freddt

    Un excellent point de vue, qui me donne envie de partager celui ci, trouvé sur http://periscope.be :

    « …le vote obligatoire nous prive d’un indicateur précieux sur l’état de santé de la démocratie belge. Les foules abstentionnistes pèsent sur l’homme politique comme une grave menace sur sa légitimité, et doivent l’inciter à renouveler le contrat social, de manière permanente. Rien n’est acquis par défaut lorsque le premier défi est d’obtenir un taux de participation suffisant aux élections.

    Ceci est certainement une vue de l’esprit, et n’est pas exempt de dérives non plus – il peut s’agir d’une puissante incitation au populisme – mais, dans l’absolu, il me semble bon que chacun puisse avoir le choix effectif de prendre part au système – ou pas. »

  • Mathieu

    Autant je trouve regrettable la généralisation faite par certain-e-s journalistes et/ou responsables politiques des citoyen-ne-s qui seraient immatur-e-s, autant je déplore la même généralisation à propos desdits responsables politiques qui seraient tou-te-s des incapables… Pas moins de 21 listes sont présentes à Bruxelles, ce serait tout de même étonnant qu’il n’y ait pas un-e candidat-e valable parmi cette diversité qui, même si elle n’est pas exactement représentative (il y a par exemple, parmi les militant-e-s engagé-e-s dans les structures politiques, peu d’ouvrier-e-s… mais il y en a !), est tout de même relativement éloignée du système du parti unique qui règne encore dans une bonne partie des nations sur cette planète…

  • waldorf_be

    Le vote obligatoire n’existe qu’en Belgique, Grèce et Luxembourg. Les autres pays seraient-ils moins démocratiques parce que le vote est un droit et non un devoir ?

  • @pamina merci 😉 Mais chuis pas aussi calée que toi en politique 😉

    @Sam voui, je connais Renaud aussi. Très bien même, je le chantais à tue-tête quand j’étais ado 😉
    Mais justement, chuis plus ado. Je suis quand même convaincue qu’il vaut mieux aller s’exprimer (comment, sur quoi, là, on va voir), que de fermer sa gueule et laisser les autres le faire pour soi 😉

    @freddt joli débat, oui. Et autant j’ai toujours dit que l’obligation de vote était une garantie pour la démocratie, autant aujourd’hui, punaise, un doute m’étreint…

    @mathieu oui, je le sais. J’ai des proches dans des « petits partis » et j’en connais d’autres dans des « grands partis » qui sont vraiment des gens bien, des gens motivés. Mais avoue, ceux-là, on ne les met pas franchement en avant !!! Voter pour un petit parti qui m’enthousiasme plus, je l’ai déjà fait. Mais cela change-t-il quelque chose ? (à part que je peux me dédouaner et dire à tout le monde que « moi, j’ai pas voté pour ces gens-là, moi »)

    @waldorf ha non, non, j’ai jamais dit cela non plus, hein ! Juste que je trouvais que c’était une garantie en plus pour la démocratie.

  • Pierre

    Tout cela est juste et bon, mais n’y a-t-il point ici une légère confusion entre droit de vote et droit des femmes ? Hein ?

  • Tu ne seras pas, dans l’aube blafarde, à ouvrir un bureau de vote, accueillir les citoyens, pointer la liste électorale, vailder les cartes, bref tu ne devais pas être assesseuse ? (la commune de Schaerbeek semble ne pas avoir besoin de mes petits talents de prez’ cette-fois ci)

  • freddt

    @mathieu
    Soyons sérieux, l’élection qui se joue est clairement en défaveur de l’émergence de petits partis, encore plus que d’habitude: outre les restrictions de débats et la limite imposée par l’urgnece de la procédure, la notion de « grand méchant loup venu du nord » va inviter bcp de gens a voter « utile » (et je laisse planer le ridicules de cette notion vue le catactère peu combatif des politiques du sud) et donc a voter pour les 4 gros partis installés.

    En outre, il faut bien constater les non-sens de nos élections : un vote obligatoire à la proportielle dans deux demi-pays avec pour résultat entre 4 et 6 parti au pouvoir national, dont cette fois ci un ayant comme but affiché la destruction du pays, l’annexion de sa capitale et, on peut le déduire vu la politique menée en flandre avec la complicité de tous tant politicien belge qu’européen, la création d’un régime d’apartheid linguistique et de citoyens aussi égaux que ceux de la ferme des animaux version G. Orwell.
    Alternatives de vote ? Aucunes, car aucun petit parti ne saura déjouer ce jeu horrible dont nous sommes d’ores et déjà les grands perdants. Seul inconnue, a quel prix seront nous vendus ? Pour un poste de premier ministre ou quelques deniers ephémeres pour Bruxelles la mourante ?

  • Du haut de mes 23 ans, je me pose la même question. J’habite chez mes grands-parents pour le moment, et ce boycott des urnes terrifie mon grand-père. A chaque personne de la famille, ami ou voisin proche qu’il croise il demande s’il va voter. Souvent, on lui dit non. Ou « je ne sais pas ». Ou « je ferai un vote nul ». Et il se met en tête de convaincre la personne qu’il faut aller voter. Car si on ne vote pas, les nationalistes flamands vont gagner les élections. Il pense encore que si chaque wallon va voter, les nationalistes flamands ne gagneront pas.
    Je trouve ça encore plus triste, car on va tous voter n’importe comment. Certains n’iront pas. D’autre voteront blanc. D’autres voteront nuls. D’autres voteront pour ce parti que je ne vais pas citer ici mais qui me saoule à un point tel que je voudrais qu’il disparaisse, et je parle pas de l’extrême droite.

    Moi j’ai l’impression que mon vote il ne va servir à rien. Pour moi il faut changer la Constitution pour ajouter la possibilité de faire des référendums. Et pour une élection dont le sujet phare est une circonscription électorale, je trouve qu’on aurait dû les supprimer les circonscriptions électorales.

    Y a trop de fonctionnaires dans ce pays qui veulent garder leur place bien chaude au détriment des citoyens qu’ils sont sensés servir. Et ces fonctionnaires, on les a élus…

  • @barthox merci beaucoup 😉

    @Baudouin ha nan, nan, on m’a rien demandé à Ukk’. Mais bon, ai pas encore reçu ma convocation non plus donc… sont un peu à la bourre, ça peut encore venir, non ?

  • @Pierre Certes. Mais pour moi, les deux se confondent. Je suis citoyenne ET femme. Les deux choses sont intimement liées dans ma tête.
    Mais je comprends que cela n’ait pas le même écho chez un homme 😉

  • Attention, je vais me faire huer et renier par la moitié des belges mais ce billet me semble parfait pour faire mon coming-out!

    Voilà, je suis espagnole, je n’ai donc pas le devoir de voter mais le droit et ce depuis pas très longtemps. Et je vous avoue que je ne m’en suis jamais servie de ce droit! Honteux, oui! Mais ce qui est encore honteux, c’est les programmes proposés par les politiciens et surtout les disputes digne des cours de récré comme tu le mentionnes si bien.

    Ce n’est pas pour ça que je ne me préoccupe pas de l’avenir de mon pays d’accueil, au contraire, je m’informe. Mais voter pour n’importe quoi ou n’importe qui ne fait pas partie de mes convictions.

    Voilà pourquoi je comprend ton désarrois et j’espère vraiment dans les années qui viennent, pouvoir me dire  » ah je suis d’accord avec eux, je vais voter pour les soutenirs! »

  • Hughes Capet

    Bonjour Marie

    je comprends vote désarroi pour l’éprouver moi aussi. Sans y ajouter l’aspect féminin de la chose puisque pour nous le suffrage universel remonte au XIXè siècle et le suffrage universel pur et simple à 1919 (bien qu’il n’ait été introduit dans la constitution qu’en 1921, cherchez l’erreur). Je n’ai donc pas connu mon aïeul qui a mis le premier le pied dans un bureau de vote.
    Ceci dit, je suis citoyen de ce pays, j’y suis né, j’y paye mes impôts, et comme nous sommes en démocratie, j’ai très envie de me faire entendre pour dire à tous et à chacun ma façon de penser.
    Alors que faire ? (comme disait Lénine)
    Ne pas aller voter. C’est commettre une infraction, un peu comme de mal se garer. Je ne risque pas grand chose mais je suis à peu près sûr que personne ne saura ce que je pense. Le seul message que je fais circuler est alors « vos c….ies, je n’en ai rien à battre »
    Aller voter mais blanc.Là je respecte à la lettre le prescrit légal. je vais au bureau, je prends le bulletin vert et le rose, je rentre dans l’isoloir, je gribouille, je les mets dans l’urne. Et bonsoir chez vous. L’avantage c’est qu’en agissant de la sorte, j eprive les partis d’une partie deleur financement public. C’st déjà ca de pris.
    Je vote pour un parti « non encore représenté au parlement »,un petit parti autrement dit. Dans ce cas je fais un geste fort (style bras d’honneur) aux politiciens traditionnels mais je risque de soutenir de purs illuminés, de doux farfelus voire de vrais dingues. D’un autre côté il y a parmi eux des gens honnêtes et sérieux mais forcément inexpérimentés. Donc ca s’apparente un peu à l’achat d’un chat noir dans un sac vers minuit, au fond d’un tunnel, unjour sans lune.
    Bref à ce stade ci, je suis encore dans le doute
    mais ce qui est sûr c’est que je m’exprimerai. Reste à savoir comment.

  • @hughes_capet DANS MES BRAS ! (oui, enfin, on se comprend…) J’ai exactement le même raisonnement. Et je suis face au même questionnement.

    Maintenant que j’ai décidé que j’irais voter, faut affronter l’étape suivante: pour qui, pour quoi ???

  • Oly

    Je crois que tu as résumé ce que beaucoup ressentent, en tout cas, au moins une partie de ce que je ressens.
    Le vote n’est plus vraiment le reflet de la démocratie en Belgique (vu que de toutes façons les partis, en s’associant, ne suivent en rien la préférence de la population) mais je crois que ça reste aussi peut-être la dernière manière de leur rappeler qu’on existe.
    On pourrait briller par l’absence, ou briller par l’absence de vote pour les 4 incontournables, peut-être remarqueront-ils enfin que beaucoup sont dégoutés…

    J’espère un changement que de toute façon les élections n’amèneront pas. Il est temps d’aller faire son passeport.

  • Thibaut Lor

    Et que dire quand on a 18 ans et qu’on va voter pour la première fois ce 13 juin ?
    J’ai moi aussi été élevé dans une famille « démocrate ». Je me rappelle encore quand j’accompagnais ma mère dans l’isoloir quand elle remplissait le précieux bulletin… Ca m’a toujours fasciné. J’ai toujours rêvé de pouvoir moi aussi m’exprimer, faire « comme les grands », devenir un citoyen en quelque sorte, c’est-à-dire être considéré comme quelqu’un par le reste de la société.

    Cela fait longtemps que je m’intéresse à ce qui se passe autour de moi et j’ai d’ailleurs toujours trouvé profondément frustrant de ne pas pouvoir voter. En effet, n’est-on pas à 16 ans capable de prendre des décisions pour son avenir ? N’a-t-on pas le droit de faire peser son opinion dans la balance ? Pourquoi doit-on être relégué au rang d' »incapable » de la société ?

    Une chose est sur, mon « 13 juin à moi », je l’attendais de pied ferme. Quelle déconvenue… Je me reconnais dans les sentiments que tu exprimes, ce que je trouve d’autant plus triste… Se sentir déjà dégoûté avant même d’avoir pu s’exprimer ne serait-ce qu’une fois ?! Je ne m’attendais pas à me poser les mêmes questions que toi : vais-je me rendre aux urnes ? A quoi cela va-t-il servir ? Et pour cela, je peux te dire que je les hais. Ils ont piétiné le rituel – sacré – d’une démocratie. Avoir attendu autant pour pouvoir être entendu, et voir ce qu’on en fait de cette opinion.

    Pourtant, je me rendrai aux urnes ce 13 juin. Pas avec joie. Pas avec fierté. Mais avec le sentiment du devoir. Avec l’envie folle de m’exprimer. J’irai voter. Je l’ai toujours voulu. Je choisirai quelqu’un au fond d’une liste, de pas trop vieux (du moins dans sa tête), de pas trop bête, de pas trop fou mais de pas trop réaliste non plus. Quelqu’un d’assez idéaliste pour croire que le monde peut encore être changé. Plus que 3 semaines pour trouver la perle rare. Elle doit bien se cacher quelque part.

    Alors, peut-être que mon vote ne « servira à rien », qu’il sera récupéré par les états-major de partis pour en faire ce qu’ils en veulent et c’est bien dommage. J’ai quand même la naïveté de croire qu’il en sera peut-être autrement.

    Une chose est certaine : si au lendemain du 14 juin, on nous « crache à nouveau à la figure ». Je pense que nous saurons tous ce qu’il nous reste à faire : créer un grand mouvement citoyen, apolitique. Pour crier ce ral-le-bol, cette déception et cette colère qui nous habitent et pour récupérer ce qui nous a été pris. Il sera alors temps pour nous de nous faire entendre autrement, de forcer à notre petite échelle le monde à changer.

    En quelque sorte je leur donne une première et dernière chance. Pas droit à l’erreur!

  • Obligation de voter ou droit de vote ? Les deux notions me semblent diamétralement opposées…

    Si les partis conservent cette obligations de vote, c’est bien pour une raison, non ? A mon sens, quand des partis peuvent faire des alliances de manière à ceux qui les coallitions les plus fortes arrivent au pouvoir au détriment des vrais vainqueurs des scrutins… avec de pareils procédés, nous ne sommes plus que dans une démocratie de façade.

    En gros, on dit au peuple « va voter, t’es obligé de toute façon ! » et si le vote n’arrange pas les gros partis et bien on s’en fout, de toute façon, il suffit de faire les alliances qu’il faut pour arriver au bon endroit !

    Alors je le répète à qui veut bien l’entendre : le DROIT de vote, c’est aussi avoir la liberté de ne pas voter ! Oui, çà peut conduire à des extrêmes (cf les élections françaises en 2002 avec Le Pen au second tour) mais au moins l’abstention se traduit de manière claire !

    Et vous savez quoi ? Au risque de choquer le peu d’idéalistes qui trainent encore ici, je me permettrai que, quel que soit votre avis, les partis s’en cognent ! Vous avez vu un changement après le coup de gueule français de 2002 ? Rien ! Parce qu’une fois au pouvoir, les bonnes intentions s’envolent !

    La preuve en Belgique : alors que le pays n’a jamais aussi peu sûr avec une délinquance croissante et un laxisme éhonté du système judiciaire, on nous parle de BHV ? On vit clairement dans un autre monde que les politicards !

    C’est pourquoi, même français, j’aurais pu demander à voter… Mais je n’en ferai rien : je n’ai pas envie qu’on se foute ouvertement de moi !

    J’ajouterai que l’avenir me fait flipper quand je vois la radicalisation des opinions énoncées non seulement par les politiciens mais aussi par ceux qui les suivent… Nous ferions bien de prendre garde à nos fesses dans l’avenir…

  • luc

    Aux abstentionnistes potentiels (donc, plus Marie 🙂 ):

    1/ s’abstenir ne change rien aux résultats du vote fédéral. En Belgique, tout le monde est sensé voter, donc le résultat sera x% pour tel parti, x% pour tel autre, etc., et le x sera pareil, avec ou sans abstentionnistes. Ceux-ci, à moins d’être hyper-nombreux (ce qui ne sera évidemment pas le cas le 13 juin), seront donc simplement ignorés. Aucun message transmis, aucun effet.

    2/ ne pas voter favorise les partis qu’on ne peut vraiment pas blairer et pénalise le parti pour lequel on aurait voté (même en se pinçant le nez). Si vous n’aimez vraiment pas le parti Untel, et que vous ne votez pas, ben vous lui donnez une plus grande proportion dans le système et vous n’avez pas aidé les partis avec lesquels vous êtes plus en accord que le parti Untel.

    Rien que ces deux raisons sont bien suffisantes pour montrer que s’abstenir est contre-productif si on veut s’en servir comme d’un moyen d’expression (de son ras-le-bol, en l’occurrence). Celui qui s’abstient favorise les gens qui pensent l’inverse de son opinion.

  • Votez ou s’abstenir n’a, en fait, pas beaucoup d’importance à partir du moment où l’on ne remet pas en cause le système.

    Le processus électoral est un des outils de pérénisation de ce système, comme l’explique cet article du JIM: « Pour ne rien changer : votez ! » (http://www.lejim.info/spip/spip.php?article117)

    Ne serait-il pas temps de se rappeler de l’étymologie de « démocratie » et de se dire, comme le proclamait une affiche de Mai-68, que « Nous sommes le pouvoir ». 😉

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