19 ans, cordon coupé

(Cet article fait partie d’une liste d’articles écrits pour l’anniversaire du petit de l’Homme dont le premier article sur lequel s’ouvre ce blog pour ses 4 ans, ainsi que la suite pour ses 5 ans, 6 ans, 7 ans, 8 ans, 9 ans, 10 ans, 11 ans, 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ans, 16 ans, 17 ans et 18 ans.
Oui, ça commence à faire beaucoup. Et entre temps, le petit de l’Homme n’est plus vraiment petit. Il est même devenu franchement grand, dépassant sa mère d’environ 30 cm. Ce qui est la hauteur de la règle graduée, en Belgique appelée aussi « latte », que nous avions toutes et tous à l’école. Qui ne rentrait dans aucun cartable, ou alors très mal et en diagonale. Bref, voilà, le petit de l’Homme, devenu l’Etudiant, me dépasse d’une règle mal ajustée aux cartables et à la vie scolaire. Tirez-en les conclusions que vous voulez.)

« Non, je n’irai pas en vacances avec vous. Je préfère encore partir avec mes copains en Ardenne plutôt que n’importe où de délirant dans le monde avec vous. »
Comme dirait la meilleure amie de l’oncle de l’étudiant : « Ha oui, quand même ! Ca, c’est du coupage de cordon de compèt ! »

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18 ans, majeur et vacciné

(C’est marrant comme mon titre, qui fait référence à une expression utilisée depuis des décennies à tout bout de champ pour, je cite, « insister sur l’aspect adulte d’une personne, le côté responsable de ses actes, particulièrement dans une situation qui pourrait être périlleuse et réclame une décision personnelle mûrement réfléchie » résonne étrangement à notre époque)

Louni,

Quand j’ai écrit le premier texte de ce blog pour fêter tes 4 ans, jamais je n’aurais imaginé qu’un jour je serais encore là, 14 ans plus tard, à écrire pour célébrer ton entrée dans la vie « adulte ».
Pas que je n’imaginais pas que tu deviendrais adulte un jour (je le désirais de toutes mes tripes), mais il faut bien avouer que cela me semblait incroyablement lointain, dans quelques centaines d’années au bas mot, voire un ou deux millénaires… bref, dans longtemps, quoi.

Hé bien, nous y sommes : longtemps, c’est maintenant.
(C’est fou comme ça file, les millénaires)

Il y a 18 ans, je n’avais pas écrit de texte.
Bon, j’avais une excuse assez valable : j’étais occupée à te mettre au monde. Tu avoueras que c’est moyennement pratique comme situation pour pondre un truc un peu correct (enfin, quand je parle de « truc », je veux dire un texte, je te pondais toi, et je te rassure, tu es plus que correct).
Mais je me suis rattrapée un an après et j’ai écrit ton premier texte d’anniversaire (premier d’une longue série, vu que je suis toujours occupée 18 ans après, hein). Ledit texte devenu par la suite la dernière scène de ma pièce de théâtre, mise en scène par Fred.
J’ai réalisé avec son départ que je ne t’avais jamais fait lire ce texte.
Alors, avant de continuer plus loin et d’évoquer l’homme de 18 ans que tu es devenu, je tenais à te faire lire ce que j’ai ressenti et vécu à ta naissance et lors de ton premier anniversaire, donc, voici le texte en question :

Il y a un an, à cette heure, j’avais des contractions, mais je ne m’affolais pas, des contractions, j’en avais plein depuis deux mois.
Et puis, en pleine nuit, on s’est quand même décidé à partir.
Le temps de prendre chacun notre douche, de finir la valise (je ne croyais pas en l’imminence d’un tremblement de terre ) et finalement, on fermait la porte de la maison sur notre vie à deux…
Peu de temps après, j’entrai en salle d’accouchement et j’eus cette conversation, surréaliste, avec une sage-femme :
Elle : « c’est encore assez rapide pour un deuxième ! »
Moi : « D’autant que c’est mon premier… »
Elle : « Ha ! Et bien, pour le second, il ne faudra pas traîner où vous accoucherez dans la voiture ! »
Moi : « On va d’abord faire le premier si vous le permettez… »

Et c’est ainsi que toi, mon amour, dans la pénombre et sous les yeux émus de l’Homme, tu as déboulé dans notre vie.

Je n’ai pas arrêté de te regarder ce soir. Petit garçon d’un an, sociable, charmeur, pétillant, quémandant un sourire, un biscuit, une attention…
Et pourtant, il en a fallu du temps pour qu’on s’adapte l’un à l’autre, pour qu’on s’apprivoise !!! Tu as tout chamboulé dans ma vie, te fichant bien de la personne que j’étais avant toi. Tu m’as ouvert une autre voie, une autre vie…

Les débuts furent difficiles. J’avais des certitudes à perdre et toi, tu en avais à gagner. On a grandi ensemble. Et en ce jour, nous avons tous les deux un an.
Je ne suis pas nostalgique de cette année car elle ne fut pas simple…

Mais maintenant, j’ai juste envie d’aller de l’avant et de découvrir encore et toujours le petit être auquel j’ai donné la vie. De le suivre et de le voir s’épanouir, devenir petit garçon, puis homme…
Aller de l’avant… rester femme et être mère.
Louni, mon amour, mon grand, mon tout.
Vas-y, tu peux avancer, foncer vers la vie, je suis là, je ne lâcherai pas ta main.

Louni, 18 ans après, je pourrais écrire exactement le même texte pour te décrire.
Ok, tu quémandes peut-être moins de sourires et d’attentions (enfin si, à ton amoureuse, mais plus à ta mère, ouf !), tu préfères les lasagnes aux biscuits, mais sinon, tu es pareil, tout pareil.
Sociable, charmeur, pétillant.
Et j’ajouterais lumineux, réfléchi, responsable et généreux.

Je pourrais aussi garder le « tu as tout chamboulé dans ma vie, te fichant bien de la personne que j’étais avant toi. ».
Cette personne qui ne voulait pas d’un enfant, qui se demandait bien comment on pouvait s’occuper de ce genre de machin-là et qui se disait qu’elle ne serait jamais capable d’en élever un (je rappelle que je ne parvenais même pas à garder en vie un lapin nain, alors tu penses, un petit humain…).
Mais comme me l’ont déclaré mes collègues hier : »Il a 18 ans et il est en vie ? BRAVO ! Sérieux, on considère que tu peux déjà être très fière de toi ! » (oui, mes collègues sont mères, ça se sent, non ?)
Voilà. On va dire que j’ai maîtrisé cette partie du jeu.
(ou que tu as eu plus de bol que le lapin nain, c’est selon)

Mais quand je te regarde, je me dis que j’ai peut-être aussi maitrisé le niveau supérieur.
Je me demandais quel homme tu deviendrais, je ne me pose plus la question.
L’homme est devant moi.
Et il sait ce qu’il veut, il sait où il va.
Bulldozer d’optimisme, collectionneur d’ondes positives.
Dévoreur de vie, engrangeur de projets.
De l’énergie et de la lumière à revendre.

En juin passé, tu as dû choisir ton orientation universitaire (je vais devoir écrire ce mot encore un paquet de fois pour réaliser… université, université, université… Depuis quand les bébés vont-ils à l’université ?), j’avais une idée bien précise de ce que tu devais faire. Tu en avais une également, tout aussi précise, mais qui n’était en rien identique à la mienne. Elle se tenait, tu t’y es tenu. Sans dévier, sans hésiter.
« Il ne t’a pas écoutée, Marie ? Magnifique ! Il trace sa route, c’est une très bonne chose. »
Faut avouer, tes résultats te donnent mille fois raisons.

« Dis, comment tu vas m’appeler, maintenant, sur ton blog ? J’aimais bien le petit de l’Homme, mais bon… Et je ne suis plus trop ado. »
« Tu voudrais quoi ? »
« Je suis quoi, maintenant ? »
« Un étudiant ? »
« Va pour l’étudiant »

Voilà, ton nouveau surnom est intronisé.
Tu peux vivre le prochain niveau de ta vie.
Je te promets de tout mon coeur, de toute mon âme, d’être là pour l’écrire.

Continue de tracer, mon étudiant.
Heureux 18 ans.

Marie, le 11 décembre 2021

PS : cet article a été écrit avec une bande son, je vous propose de l’écouter ici : Quand je marche
PS du PS : aucun lapin nain n’a été maltraité lors de l’écriture de ce texte.




 

45 ans, des mots et des sensations

Bon, installez-vous bien.
Prenez un verre de vin (quelle que soit l’heure, si, si, j’insiste).

Celles et ceux qui connaissent les livres « Le sel de la vie » et « Au gré des jours » de Françoise Héritier, vous allez vite comprendre le format de ce texte-bilan de cette année.
Pour ceux qui ne connaissent pas, vous avez raté quelque chose. Foncez les acheter (mais après avoir lu ce texte, évidemment !), vous ne le regretterez pas.

45 ans…
Et juste cette dernière année…

S’étirer dans des draps blancs immaculés qui sentent bon, savoir qu’on ne doit pas les quitter et s’y enfoncer au plus profond avec des frissons de joie. Regarder les bourgeons de l’arbre d’en face éclore en se réchauffant les mains à sa tasse de café. Allumer la radio et se mettre à danser, nue, dans la salle de bain. Prendre une gorgée de vin rouge et sentir sa bouche s’emplir d’odeurs et goûts. Ouvrir les volets et voir au loin la mer qui scintille et l’eau bleue de la piscine à ses pieds. Se coller à son amie qui dit « Viens, on prend un selfie ». Lire la suite

Sous les pavés, la plage

(NDLR : cet article est en lien avec un autre article posté le 29 avril dernier à l’occasion de mon 43ème anniversaire -argh-, si vous l’avez lu vous comprendrez le lien entre la plage, les pavés, toussa… Allez, voici le bilan !)

Wé, j’ai joué mon caliméro pour mes 43 piges.
(Je fais ce que je veux, je suis sur mon blog)
Cette nuit-là, j’ai longtemps hésité à poster quelque chose, j’ai écrit au bas mot 4 articles et les ai tous effacés. Et puis, j’ai posté le dernier, celui que vous avez probablement lu. En me disant que j’allais allègrement le regretter.

Et je n’ai rien regretté du tout.
Mon côté petit canard noir à coquille d’œuf a été accueilli avec une incroyable bienveillance, même dans les réponses « coup de pied au cul ».
J’aurais raté quelque chose de ne pas l’avoir écrit.

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