Le petit de l’Homme et l’art (le retour)

Le petit de l’Homme n’a pas de chance, ses parents ont recommencé à plutôt bien s’entendre et à voyager. Résultat: à lui les visites de musées, bâtiments et autres lieux méga passionnants quand on a 5 ans.

Il s’est donc retrouvé à devoir passer quelques jours avec ses parents dans un Paris qu’il connait pourtant déjà fort bien (enfin, il connait surtout le Jardin d’acclimatation, ce qui n’est pas le top du culturel faut bien avouer).

Ceci dit, le petit de l’Homme aime les spectacles (mot qu’il prononce enfin tout-à-fait correctement à force de s’entendre corriger à longueur de temps) et il aime aussi beaucoup les ballets (qui a dit « pauvre enfant ! », qui ???!!!) donc l’idée de lui faire visiter le Palais Garnier, haut lieu de la danse et de la culture parisienne, a vite germé dans la tête de ses fichus parents. Dans la mienne surtout vu que c’est un endroit que j’adore. Et dont, pas de bol pour le monstre, je connais l’histoire par coeur.

Le voilà donc déambulant dans les couloirs de marbre et sous les statues dorées à l’or fin. Et m’écoutant religieusement lui déblatérer l’histoire de ce lieu hautement intéressant. L’ancien opéra de Paris qui a brûlé, le concours gagné par Monsieur Garnier (« moi aussi, je veux gagner un concours ! » « heu oui, d’accord, mais écoute mon histoire d’abord, ok ? »), la construction du nouvel opéra qui a pris des plombes, etc.

Je crois que j’ai bien dû répéter le mot OPERA 117 fois dans mon récit. En lui expliquant ce que c’était, en lui montrant la belle salle depuis un joli balcon (« wouaaaaaah, c’est trop cooool ici, on reste, dis, on reste ? Moi, je veux voir un spectacle assis sur les chaises rouges ! ») et en appuyant sur ce à quoi servait le bâtiment.

La visite a bien duré une heure et demi, là.

Et le petit de l’Homme est sorti emballé. Méga emballé. Je l’ai rarement vu emballé comme ça après une visite culturelle, pour être honnête.

Et, dans un accès d’allégresse totalement délicieux, je l’entends hurler à son père:

« En tous cas, il était vraiment très, très bien ce palais de justice ! »

J’ai dû rater un truc dans son éducation, là, sais pas pourquoi, une intuition…

Le petit de l’Homme et l’écartement

Le petit de l’Homme est rarement malade. Mais là, 39°C et nuit toute pourrie obligent, je l’ai embarqué chez le toubib.
Bien m’en prit, il est arrivé là-bas en pleine forme.

Tout va bien, juste un virus, le monstre sera sur pieds pour Noël.

En sortant du cabinet du médecin, celui-ci papote deux-trois minutes avec lui
« Alors, tu as fêté tes 5 ans, là ! C’était bien ? »
« J’ai reçu un train électrique !!!! »
(on remarquera que la fête, les potes, les gâteaux et tout et tout sont complètement passés inaperçus à côté de cette merveille sur rails)
« Haaaa, et c’est chouette, tu aimes ? »
« oh oui, j’aime bien !!! »
Et il continue
« Mais bon, j’y joue chez papa, parce que le train est chez papa… »
Et là, prenant un air inspiré, se sentant obligé d’expliciter cette situation que le bon docteur ne doit pas connaître…

« parce que bon, mes parents, ils sont un petit peu écartés, vous voyez… »

Conclusion: ne dites plus « séparés », cela n’est plus du tout à la mode dans les cours de récré… dites « écartés », c’est plus tendance !

Amo, amas, amare…

Combien de fois, je l’ai conjugué, ce verbe. En 7 ans de latin (ben oui, j’ai insisté un peu, quand on aime, on ne compte pas), j’ai dû le voir, l’écrire, le lire des centaines de fois…
Mais le réfléchir, pas vraiment.
Le vivre, pas toujours.

Et puis ce verbe a pris sens, racine, ampleur…

Amo, amas, amare.
J’aime, tu aimes, aimer.

Il y a un an, j’ouvrais ce blog. Pour parler de moi, de la belle aventure qu’allait être ma pièce… et puis pour parler de lui, mon amour, mon tendre, mon schtroumpf, mon monstre, mon p’tit prince… parler de lui, en filigranes ou en plein.

Je ne voulais pas d’enfant au départ. Ca sonne bizarre dans la bouche d’une femme. Disons, pour préciser, que je n’avais pas cet appel du plus profond de mes tripes, cette urgence, cette évidence qu’il me fallait porter un enfant, le mettre au monde, le nourrir et le guider pour lui éviter les écueils de la vie. Non. Ca serait peut-être venu… plus tard… ou pas…
Et puis, il y a eu lui, l’Homme, et il voulait un enfant.

J’ai fait un enfant pour un homme, par amour pour un homme. Et c’est, au final, le plus beau cadeau qu’un homme ait jamais pu me faire.

Et ce cadeau a 5 ans.
Pile 5 ans.
A cette heure, j’étais dans une chambre d’hôpital, je me demandais ce qu’il m’arrivait, je regardais ce petit extra-terrestre dans son lit à côté du mien et je me disais que je n’allais jamais y arriver, je me demandais si j’allais assez l’aimer…

Amo, amas, amare.
J’aime, tu aimes, aimer.

Fini de conjuguer sur le papier. Il a fallu le vivre et l’éprouver.

De là est né « Etats d’âme », de là est né ce blog,… tout est dans tout…

A toi, mon amour. A cette année qui vient de s’écouler, à ta trop grande lucidité sur les choses, à tes fugues dans ta tête (et en dehors de la salle de classe), à ton intérêt pour les autres poussé à son paroxysme, à tes délires, à tes excès… mais aussi à tes mots succulents, à ton regard pétillant, à l’amour dont tu débordes, à ta passion pour les chiffres, les nuages et les étoiles, et à cette force, cette envie que tu as de grandir encore mieux, encore plus… A toi, mon tendre.
Le monde des adultes ne t’a pas forcément épargné cette année. Tu n’as jamais été dupe. Tu m’as montré plus d’une fois le chemin sans vraiment t’en rendre compte.

Tu es lumineux, mon amour.

Et sans ta lumière, ton père et moi, nous serions vraiment, vraiment dans le noir.

Amo, amas, amare !

Heureux 5 ans, Petit Prince.

C’est un enfant unique ?

… question posée par un papa qui venait chercher sa fille à l’issue de l’anniversaire du petit de l’Homme (14 copains, une salle aménagée avec des jeux en bois et des ballons partout, un chevalier-magicien qui raconte un conte, maquille tout le monde, fait des animaux en ballons, un gâteau spécialement préparé avec ses goûts préférés et les voitures de « Cars », une salle à manger en déco total look « Cars »… Oui, oui, il n’a que 5 ans…)…

« C’est un enfant unique ? »

Je reste un peu interloquée et réponds avec un beau sourire posé…

« Oui, oui ! »

Sourire du papa…

« Bonne fin de journée et encore un tout grand merci pour ma fille ! »

Commentaire de Valou: « et quoi, il t’a pas dit ‘ben ça s’voit, hein !’ ?  »

Moi: « Ben nan, même pas, il est parti »

Valou: « Oui, en même temps, tout était dans la question, hein… »

De fait.
On ne fait pas mentir la sacro-sainte théorie de l’enfant unique pourri-gâté.
Comme dit Gana: « tu comptes l’ouvrir quand, la succursale ? Parce que dans le genre magasin de jouet, tu fais fort ! Sa chambre et le salon débordent !!! »

On va voir à donner des trucs à des gamins qui ont moins de chance. Si vous avez des pistes, des idées, y’a des jouets ici qui ne demandent qu’à faire pétiller des petits yeux…

Et en attendant, je souhaite remercier les personnes qui ont fait de cette grande fête une vraie réussite:

Ma copine Alex de Glace Mania (le meilleur glacier de Namur !!!!!!!!!!!!)
Et le comédien-conteur-magicien d’Arlequin-event

Merciiiiiii !

Le petit de l’Homme est diplomate

Ca y est, l’événement de l’année dans la vie du petit de l’Homme approche à grand pas. Moment incontournable pour lui, tout-à-fait contournable pour moi (pour explication relire ceci).

Le petit de l’Homme va avoir 5 ans.

Prenant cette fête très à coeur, il en parle depuis 12 mois. Elabore des plans, des listes, des tactiques.

La liste des invités à cet événement mondial est d’ailleurs la principale source de discussion (enfin, ex aequo avec la liste des cadeaux, notez). Il prend la chose très au sérieux. Le problème, c’est qu’en 12 mois, un homme, ça évolue. Ses affinités et alliances aussi. Et la liste suit cette évolution. Mais là, le temps est venu de l’arrêter. Choix drastique.

« Donc, on va reprendre la liste de l’année passée et tu me dis si tu veux encore inviter les mêmes, ok ? »

Moue sérieuse, « Mmmmoui ! »

Le début de la liste convient, ça va assez vite, c’est oui à tout (merdum, vais me retrouver avec 800 gamins, si ça continue…). On arrive à M., l’amoureuse indétrônable du monstre. Celle qu’il bouffe du regard en arrivant à l’école (la réciproque est vraie), celle qu’il va épouser car il-en-sera-toujours-amoureux-pas-comme-toi-et-papa-quoi (merci, mon chéri), celle qu’il embrasse sur la bouche (« mais toi, tu peux pas, t’es pas mon amoureuse, ok ? » Purée, il est où, Oedipe ???!!), bref LA femme avec un grand F.

« Ha non, M., je l’invite pas »

Je m’étrangle, « QUOI ?! »

Il y aurait eu rupture et, moi, sa mère, chuis même pas au courant ??!!!

« Tu n’es plus amoureux de M. ?  »

« Ha si, mais si, enfin ! »

« Ben alors pourquoi tu l’invites pas ? »

Regard embêté… « Parce que N. veut pas la voir »

Merde. N., c’est le meilleur pote. Y’a comme un stress.

« Et quoi, parce que N. veut pas voir ton amoureuse, tu ne l’invites pas ? »

« Ben oui, je peux l’inviter à un autre moment, quoi. Comme ça, pas de problème ! »

« M’enfin ! Mais c’est ton annif, tu imagines ce qu’elle va dire, M., si tout le monde est invité à ton annif sauf elle ? Elle va être solidement triste, là ! »

Regard noir du monstre, purée, je me sens mère-culpabilisante à mort. Honte sur moi. Il lâche « ok, on l’invite, ça va, écris son nom sur la liste ».

Je n’insiste pas, je me dis que, quand même, faire passer son meilleur pote avant son amoureuse à 5 ans, c’est peut-être normal mais que bon, quoi, voilà, c’est mieux comme ça. J’écris le nom et on passe à la suite.

« Tu réinvites E. ? »

« Ha non, E., j’l’invite pas ! »

« Ha. Et pourquoi ? Vous n’êtes plus potes ? »

Regard frondeur… « Y’a Ma. qui veut pas le voir »

« Oh c’est pas vrai ! Hé, on va pas faire toute la liste comme ça, là ! Je te rappelle que c’est TON annif, pas celui de N., ni celui de Ma. ! »

« Ouais mais Ma., il m’a invité chez lui, c’est trop cool chez lui, j’aime bien aller chez lui, j’veux pas inviter E. ! Et c’est moi qui décide, c’est MON annif, c’est pas toi le chef ! »

Je sens que les annifs des 20 prochaines années, il va se les coltiner tout seul, ce gamin !

Le petit de l’Homme a le sens de l’urgence

Je suis en haut, vaquant à mes occupations, le petit de l’Homme est en bas, jouant avec ses trains en bois.

Tout d’un coup, j’entends hurler:

« Diiiiiiiiiiis, viens viiiiiite ! »

Moi, fort occupée: « Qu’est-ce qu’il y a, mon chéri ???? »

Lui: « Descends ! »

Moi: « Mais je suis occupée, qu’est-ce qu’il y a ? »

Lui: « Descends, tout de suite !!! »

Moi: « J’arrive, j’arrive, je termine, 5 secondes, mais dis-moi ce qui ne va pas ! »

Lui:  » J’ai BESOIN D’UN CALIN ! »

Il a raison, il y a des urgences vitales dans la vie…

Le petit de l’Homme a le sens du compliment

Le petit de l’Homme, 4 ans et demi, dans un élan fou et avec un regard rempli de feux d’artifice et d’étoiles scintillantes:

« Toi, je t’aime du feu du centre de la Terre à la fin de l’espace »

Profitons-en encore un peu avant le jour où il dira d’aussi jolies choses à une autre femme…

Le petit de l’homme sait parler aux femmes

Moment tendresse dans la salle de bain entre le petit de l’Homme et moi. On se mire tous les deux, joue contre joue, dans le miroir.

Moi: « Tu ne trouves pas qu’on se ressemble ? Tu ne trouves pas qu’il y a des ressemblances entre nous ? Tu en vois ? »

Lui, après avoir scruté un instant le miroir: « … Ha oui, on a des cernes !!! »

Va falloir que j’apprenne à cet enfant à être un peu moins réaliste…

Le petit de l’homme est altruiste

Conversation entre le petit de l’Homme et son père après une journée-marathon…

L’Homme: « Tu veux que je te porte, mon chéri ? »

Le petit de l’Homme: « … Oui… »

L’Homme, le prenant dans les bras: « T’es fatigué, toi, hein ?! »

Le petit, catégorique: « Non. »

L’Homme: « Ben alors pourquoi veux-tu être dans mes bras ? »

Le petit: « Parce que ça te fait plaisir «