Comment NE PAS se remonter le moral, manuel explicatif

Tadaaaaaaaaaaaaaaam !

Se dire que ça y est, vous avez tout classé, tout trié, vous allez aller vous inscrire au chômage !!!

Bon, prenons une individue lambda pas au top de sa forme ni physique, ni morale. Moi, par exemple. Oui, c’est ça, c’est un bon exemple.

Blindée de bonne volonté et de papiers en tous genres. Debout à 6h30. Oui, oui, si vous avez envie de grasse matinée, vaut mieux rester employé. Le chômage, c’est pas pour les lève-tard !

En route à 7h45. Déposage du petit de l’Homme à son école (« Mais tu travailles plus ! Pourquoi je dois aller à la garderie, alors ??? » « Tu comprendras quand tu seras grand »). Tout roule.

Vérification faite la veille: l’adresse où je dois m’inscrire au chômedu est encore la même que celle que je connaissais il y a 6 ans. Parfait. Bus arrive, nickel. Tram suit, super.

Arrivée sur place, stupeur. Y’a pu. Quoi y’a pu ? Ben y’a pu. Fermé. Transformé. A pu. Partie la permanence de chômage de la FGTB ! Sans donner sa nouvelle adresse, d’ailleurs. C’est écrit nulle part, j’ai bien tout détaillé.

Résistant vaillamment à un pointe de découragement totalement injustifiée (allez, quoi, c’est pas ça qui va arrêter une femme crevée, morte de froid et pas en forme quand même !), je me planque dans un arrêt de bus et sors mon iPhone. Par moins 2 degrés, on se dit que l’iPhone et le chômage doivent être des choses bien plus agréables à vivre sous des latitudes plus clémentes que la Belgique au mois de janvier. Et puis, je me rappelle que l’iPhone n’est PAS une option logique quand on est chômeur. Et me demande comment font les autres chômeurs pour trouver la permanence chômage quand elle déménage en ne laissant pas d’adresse… Passons. Je cherche donc l’adresse de ma permanence. Ma recherche sous Safari me délivre trois sites. Avec trois adresses différentes, youplààààà. Outre la première que je connais déjà (et c’est pas lààààà, lalalèreuh !), j’hésite entre les deux suivantes. Je lance Google Maps. Qui veut pas se lancer. Je relance, chuis têtue. Lui aussi, malheureusement. Je trépigne (ça tombe bien, ça réchauffe, il fait froid). J’essaye de lancer le site de la STIB (société des transports bruxellois pour les étrangers à Bruxelles qui passeraient par ici), histoire de voir comment me rendre à l’une de ces deux adresses (vu que je ne vois pas où c’est), mais ce site-là aussi refuse catégoriquement de me donner une réponse. Tout le monde me lâche.

Je résiste vaillamment à une inutile envie de pleurer, c’est moche, ça sert à rien et puis, quand il fait froid, c’est mauvais pour la peau. Il est déjà 9h20. Je me demande si je vais opter pour l’option « appeler un ami ». Je m’entends déjà supplier au téléphone « diiiiis, tu peux me dire où se trouve la rue machin-truc-chose ??? Et comment qu’on y va ??? » « Et la rue brol-bazard, tu peux aussi ??? » « On y va comment idem ??? ». Je me ravise. L’Homme a oublié son iPhone à la maison (et il est à Paris, en plus) et mes autres potes ont autre chose à faire de leur vie que de m’aider à m’inscrire au chômage. Ils bossent, eux.

Je me résigne à redescendre dans la station de tram pour rentrer chez moi et aller voir, courageusement, quel est le chemin pour ma nouvelle permanence chômage sur mon Mac, au chaud, avec un café. Oh oui, un café.

Mais avec le risque, couru d’avance, de ne plus ressortir après. Qui plus est, là, l’horaire est formel, quelle que soit l’adresse, la seule chose avec laquelle les trois sites soient d’accord, c’est l’heure de fermeture de la permanence: midi. Il est 9h40, le temps de rentrer, de trouver où aller et comment y aller, d’y retourner, pas sûre d’y être à l’heure. C’est un défi. Et la STIB fait passer Le Dakar 2010 comme une promenade de santé à côté de ce défi-là.

Quoiqu’il en soit, je me sens l’âme d’une femme prête à relever tous les défis, je descends dans la station de tram. Et, là, pile au dessus de ma tête, apparaît en grand, en très grand, en énooooooooorme… le nom de la rue de la deuxième adresse. Mon instinct de citadine me dit deux choses:

1) le hasard n’existe pas, si cette adresse est au firmament de ma station de tram, c’est un appel. Pour finir, les Rois Mages ont un peu fait pareil mercredi, ils ont suivi l’Etoile et ont trouvé Jésus. Je n’en demande pas tant mais si suivre cette flèche pouvait déjà me mener à ma permanence chômage, j’en serais très heureuse. Qui plus est, dans l’état actuel des choses, cette permanence me sera plus utile que Jésus himself. Je doute qu’il puisse me délivrer une carte de chômage.

2) si cette adresse est fort proche de l’ancienne adresse (à deux pas), il y a de réelles chances que ce soit la bonne. La permanence aurait déménagé dans le quartier, c’est logique, ça se tient. Et j’aime les choses logiques, moi.

Je suivrai donc la flèche. Qui s’arrête une fois en dehors de la station. On peut pas tout avoir. Je me résous, en fille méga têtue, à rouvrir Google Maps. Qui marche, allélouïa ! On reste dans le mystique.

La rue est à deux pas. Deux pas pas franchement glamour, l’endroit est certainement un des quartiers les plus glauques de Bruxelles. Mais même pas peur, je suis remontée à bloc. Et j’ai froid. Mon air de bourgeoise décidé doit en étonner plus d’un. Ceci dit, j’ai rangé mon iPhone. Au loin pointent les drapeaux rouges flamboyants de la permanence chômage du syndicat socialiste. Un cri de victoire que n’aurait pas renié Léon Blum (s’il avait été Belge) m’échappe.

Je m’engouffre dans un bâtiment neuf, chaud et beau. De toute évidence, le déménagement s’est fait pour un mieux. C’est tout joli ! Je me place dans la file. Et découvre avec ravissement qu’elle n’est pas longue et que, en plus, trois guichets sont ouverts. L’ancienne permanence n’avait qu’un guichet et une file longue comme un jour sans pain. Je souris d’aise. Mais pas longtemps.

10h30, j’arrive au guichet. Je demande donc à me réinscrire au chômage (vu que je l’ai déjà été dans une vie antérieure, toute inscription future est un réinscription, à l’avenir) et m’attends à recevoir un ticket pour refaire la file pour le bureau des inscriptions au chômage. Jusque là, je suis drillée mentalement, je m’y attends. Le côté kafkaïen de faire la file pour avoir le droit de refaire la file, je m’y suis préparée. J’ai intégré l’absurde de la donnée à l’époque, je suis blindée maintenant. Une vieille routière du truc.

La dame du guichet, adorable, me demande mon C4.

« Je n’ai pas de C4, mon employeur ne m’en a pas donné »

« Ha, il me faut votre C4 »

« Mais j’ai mon contrat, il est fini, c’est une fin de contrat, la date est sur le contrat »

« Ca ne suffit pas, madame, le C4 est le document officiel. Il y sera effectivement stipulé que la raison de votre fin de contrat est « une fin de contrat » (sic), mais ça doit être écrit sur un C4. »

« Ha. Bon… mais je ne peux pas m’inscrire déjà et venir vous donner ce C4 par la suite ou vous l’envoyer par la poste ? »

« Non, sans C4, on ne peut pas vous inscrire. Demandez votre C4 et revenez. »

« … »

« Etes-vous inscrite à Actiris ? »

« Ben non, je dois m’inscrire à Actiris après m’être inscrite au chômage, non ? »

« Ha non, non, vous avez 8 jours pour vous inscrire à Actiris après votre fin de contrat, sans cela, vous aurez des problèmes pour votre inscription, or nous sommes déjà le 8, il faut aller vous y inscrire maintenant, avant que cela ne ferme ! »

« Mais je ne savais pas pour les 8 jours ! »

« Ha ben si, 8 jours, allez-y, il y a une permanence Actiris à 5 minutes à pieds d’ici, vous voyez la rue Brol-truc-muche ? C’est au 144, sur votre gauche »

Un peu sonnée, je fais oui-oui de la tête, dis au revoir poliment et me retrouve dans la rue en essayant de rassembler mes esprits. Pas si aguerrie, finalement, la vieille routarde du truc. Une constatation: l’administration belge est un peu comme un mari, vous pensez tout connaître de lui, tout savoir et, non, il vous épate encore, même des années après votre rencontre…

Je me concentre et essaye de me souvenir des noms de rues donnés par la gentille dame. Car je me sens l’âme d’une amazone qui va aller prendre d’assaut Actiris. Ou un truc comme ça… En plus habillée néanmoins.

Je tourne à gauche, à droite, je ne sais plus, je suis perdue, et, ô miracle, je me retrouve dans la rue Brol-truc-muche. Je constate fièrement que mon incroyable sens de l’orientation m’a évité d’avoir à ouvrir une troisième fois Google Maps. Je m’applaudis. Et cherche le 144.

(j’ouvre ici une parenthèse offrant mes services comme guide touristique à qui veut pour visiter ce charmant quartier qu’est le quartier de la Gare du Midi, je le connais comme ma poche maintenant et Actiris serait heureux de voir que je me donne corps et âme pour me créer mon propre emploi)

Je rentre à la permanence d’Actiris. L’endroit est tout aussi beau et neuf qu’à ma permanence chômage. A croire que pendant les années où je n’ai pas été chômeuse, ils ont décidé de donner envie à tout le monde de le devenir. Et ça tombe bien, ils doivent être contents, tout le monde le devient justement, les chiffres explosent, ça fait chaud au coeur !

Comme Actiris multiplie les permanences (un jeu se cache dans ce billet: comptez le nombre de fois où le mot permanence est écrit, ça occupe et si vous n’avez pas la chance, comme moi, d’être chômeuse et que vous vous emmerdez donc dans un bureau, ça va vous aider à finir votre journée), il n’y a personne dans celle-ci. Je passe donc sans encombre l’étape de l’accueil et celle du deuxième accueil (on est vraiment les bienvenus, chez Actiris !) pour, enfin, après juste deux minutes d’attente dans une salle adorable remplie d’ordinateurs connectés (c’est pour chercher du boulot, bande de mauvaises langues), je passe devant une autre gentille dame.

« C’est pour une réinscription »

« Bien, puis-je avoir votre carte d’identité ? Oh, vous avez été journaliste ? »

« Heu, nan. Pas franchement, nan. »

« Ha. Vous êtes réinscrite. »

« Bon, au moins je suis dans les temps, je devais l’être avant aujourd’hui m’a-t-on dit au syndicat »

« Vous devez l’être dans les 8 jours après votre inscription au chômage, oui »

« Ben, je ne suis pas inscrite au chômage, là »

« Ha ??? Ceci dit, ce n’est pas grave, vous êtes déjà inscrite chez nous, c’est fait, mais il n’y avait pas d’urgence ».

Elle sourit.

Moi aussi. Mais jaune.

Je sors d’Actiris, je me dirige vers la Gare du Midi. Cet endroit m’est au moins familier, il me rappelle le boulot. Et c’est bien de se rappeler de choses logiques et qu’on connaît quand on a l’impression d’être plongé dans un monde surréaliste. 

Je lève le nez, avance courageusement et me retrouve étalée de tout mon long sur la voie de tram que je devais traverser. Les rails et le gel ont eu raison de mes nouvelles bottes. Je me relève en souriant. Les gens me prennent pour une douce folle. Et pourtant, j’ai envie d’éclater de rire en me disant… « Décidément, les rails et moi, on n’est pas copains… »

La gare me tend les bras, je m’y engouffre. Le Psychologie (oui, encore lui) titre « Savoir faire les bons choix » (bon, il titre aussi « Fellation, cunnilingus, quand l’un veut et l’autre pas » mais cela n’a aucun rapport avec ce billet). Je constaterai en l’achetant (ça occupe) que l’article ne m’aidera en aucun cas à faire les miens, de choix (mais peut-être à en savoir plus sur le cunnilingus et la fellation, si ça tombe).

Il y a même un test: « Qu’est-ce qui vous bloque ? »

Mais la réponse VOUS-MEME n’y figure pas. Dommage…

PS: et sur psycholgies.com, il y a aussi un test qui s’intitule « Comment vivez-vous le chômage« , ça ne s’invente pas !

La vie c’est comme le ski, c’est une question de confiance…

Mon iPhone indique  » jeudi 31 décembre 2009, 10h29″. Il aime être précis.

Je suis assise à une table de bois clair, dans un chalet neuf, enveloppée d’un cocon blanc poudreux. Je serais seule au monde si je n’étais entourée de gens habillés un peu bizarrement. Je suis d’ailleurs habillée comme eux. Certaines de ces personnes font juste une pause dans un long périple sur des pistes blanches, d’autres profitent de la vue enneigée.

Moi, j’attends Félix.

J’ai skié 15 minutes dans la poudreuse et puis j’ai libéré l’Homme qui supportait pourtant avec une patience d’ange mes « ralentis !!!!! » (comprendre « arrête-toi ! »), « je vais tomber » (comprendre « j’ai peur »), « ça va pas aller » (comprendre « j’arrête là, je ne bouge plus d’un centimètre ! », ce qui n’est objectivement pas pratique en plein milieu d’une piste bleue, on en conviendra). L’Homme a conclu : « Je crois que tu serais plus en confiance avec ton moniteur, non ? ».

« Ouais, je vais aller boire un café en attendant Félix, on va faire ça… »

L’Homme libéré et rempli de bonne conscience, a pu rejoindre ses copains, non sans m’avoir jeté un

« Va boire un vin chaud, plutôt, ça te détendra ! »

Son humour me laisse parfois pantoise…

Mon cours est à 11h00. J’ai une demi heure à tuer en regardant les flocons tomber en rangs serrés. On n’y voit pas à deux mètres, ce qui renforce l’impression de cocon feutré.

Trente minutes, c’est trop court pour faire le bilan d’une année. Et puis, de toute façon, mon horoscope l’a très bien fait pour moi : « Taureaux, votre année 2009 était en demi-teinte ».

Voilà un horoscope efficace, qui met les mots exacts à postériori sur cette dernière année de la décennie !

Un peu partout fleurissent les sujets bilans des 10 dernières années. Ben moi, à part le fait de me dire « ben merde, j’ai vieilli », j’ai du mal à le faire, ce fameux bilan.

Et puis, sommes-nous obligés de le faire ? Réellement ?

Il s’en est passé des choses en 10 ans. Des heureuses et des franchement moins heureuses. La vie, en somme.

Mon côté fataliste m’empêche d’avoir des regrets (même si, parfois, j’ai peur d’avoir pris le mauvais chemin, fait les mauvais choix, raté des moments, des êtres d’exception… Si tout cela ne s’est pas fait, c’est que cela ne devait pas se faire) et des remords (là, je ne m’en vois pas l’ombre d’un…). Alors, un bilan, pour quoi faire ?

Notez, j’ai facile à dire. En 10 ans, j’ai construit, morflé, évolué, changé. En un mot comme en cent, j’ai avancé. Et c’est bien cela le but du jeu. Le bilan ne peut donc qu’être positif.

« Le ski, c’est une question de confiance » me répète Félix avec constance, « il faut inspirer un bon coup, se jeter dans la pente, se grandir et y aller »

Je vais y aller, rejoindre Félix, inspirer un bon coup et me jeter dans la pente en me grandissant.

Au loin, tout est blanc, les flocons ont fini de tomber, on voit la cime des arbres, le soleil perce enfin.

Félix me sourit « on ne pouvait pas rêver meilleur temps, hein ! Alors, on regarde au loin et on se lance ! »

Le ski, c’est comme la vie, c’est une question de confiance.

Et quand je regarde au loin, tout est blanc. A moi de remplir ce blanc, de le colorier, ou de le laisser blanc. Je me jette donc dans la pente, en me faisant grande, très grande

Je vous souhaite de pouvoir faire la même chose. En toute confiance.

Joyeux Noël, Germain !

Oui, je sais, à cette heure, en ce jour, je devrais être soit en train de batifoler (qui plus est, on l’a dit et redit sur twitter, c’est la Journée Mondiale de l’Orgasme), soit en train de vous écrire un post splendide-magnifique-touchant-vrai-interrogateur-prenant sur mes 7 ans de mariage avec l’Homme (oui, oui, nous nous sommes mariés un 21 décembre 2002, pour fêter, déjà, nos 10 ans d’amouuuuuuur à l’époque)…

Mais de batifolage, point.

Deux raisons à cela:

  1. les Thalys ont peur de la neige. On a beau faire, ils n’aiment pas ça. Ils n’aiment pas le gel non plus. Beurk. C’est froid, ça glisse, on peut les comprendre mais ça n’arrange pas grand monde. Résultat: sont tous en retard, les Thalys. Au mieux de 50 minutes. Au pire, ben… Au pire, quoi… Et avec l’Homme coincé dans l’un de ces trains capricieux, chuis pas prête de fêter mon annif de mariage, ni la Journée de l’Orgasme, moi. Saleté de train, va !
  2.  j’ai une gastro. Ami du glamour, bonjour. On remarquera néanmoins ma féroce volonté de ne pas faire comme tout le monde. J’aurais pu rater le boulot pour cause de neige ou de gel ou encore pour cause de grippe A. Même pas. Trop has been. Trop 2009. La gastro, c’est la maladie de demain, les amis ! Une bonne épidémie, rien de tel ! En attendant, j’ai pris de l’avance, la gastro, je la teste pour vous ! On dit merci qui ?!

Bref, pour la fiesta jusqu’au bout de la nuit, on repassera… Et pour l’article sur mes 7 ans de réflexion avec l’Homme, on attendra demain.

Car aujourd’hui, j’ai reçu un cadeau de Noël. Youhouhou ! Taguée par Zoltan, le cadeau vient de Sony Music. Ils ont du goût chez Sony. Ils ont fait une looooongue liste savoureuse de titres d’albums plus emballants les uns que les autres, et demandé aux blogueurs via Florence de choisir une victime un ami et de lui offrir chaque fois un album de la liste. Une chaîne de Noël est née…

J’ai donc été choisie, après Vinch qui avait lui-même tagué Zoltan, pour recevoir un album d’Alicia Keys. Ca tombe bien, j’avais pas de cadeau pour l’Homme et elle est plutôt mignonne… Pour des noces de laine (ben oui, 7 ans de mariage, ce sont des noces de laine, faut se mettre à jour, les gars !), ça va lui tenir chaud !

Bon, maintenant, à moi de choisir mon ami-préféré-favori-adoré-chouchouté-qui-mérite-un-splendide-cadeau-de-Noël.

J’ai choisi Germain alias Francbelge !

Et dans la liste, je le répète, somptueuse, de Sony (jugez du peu):

  • Alicia Keys – The Element of Freedom
  • Britney Spears – The Singles Collection
  • Foo Fighters – Greatest Hits
  • Ke$ha – Animal
  • Leona Lewis – Echo
  • Christophe Willem – Caféine
  • Pascal Obispo – Welcome to the Magic World of Captain Samouraï Flower
  • Susan Boyle – I Dreamed A Dream
  • Whitney Houston – I Look To You
  • Shakira – She Wolf

J’ai choisi… Tadaaaaaaaaaam… 

Susan Boyle !

Pourquoi ? 

Parce que Germain est un esthète. Il aime les belles choses. Wé, quand je dis « belle chose », je ne parle pas de Susan, hein, je parle de sa voix. Germain aime la musique, la belle musique, la grande musique. Susan est la femme pour lui ! Il va pouvoir l’écouter en boucle, en savourant chaque accord. Grand veinard !

Non, Germain, ne me remercie pas, je te sais touché d’avance, ça va donc être à toi de choisir ta victime ton ami pour la vie dont tu feras briller les yeux d’un plaisir incommensurable en lui offrant LE CD dont il/elle rêve depuis plusieurs semaines déjà (prenons Lukasz qui rêve de C. Willem, par exemple…). Quel beau rôle nous jouons là, n’est-il pas ?

Je profite aussi de ce post pour souhaiter d’heureuses noces de laine à Damien également. Oui, oui, nous nous sommes mariés le même jour, la même année, mais pas ensemble. Ce sont des choses qui arrivent… !

Encore merci à mon papa Noël Zoltan, pour finir, aujourd’hui, il m’a donné  une vraie occasion… d’orgasme « bloguique » ! Pour finir, ils n’ont pas dit comment on devait l’avoir, l’orgasme, nan ???!!!

6 ans, pile 6 ans

6 !

Ce matin, le monstre s’est réveillé au son d’une chorale de nounours bien installés autour de lui et lui souhaitant un très joyeux anniversaire, ils se sont ensuite jetés sur lui pour lui faire des câlins à tour de rôle. Les yeux du petit de l’Homme brillaient de plaisir. Je me suis dit qu’il fallait fixer ce regard de tout petit au plus profond de ma mémoire parce que le voir s’émerveiller devant ses nounours qui parlent et chantent par mon entremise ne durera plus très longtemps…

6 ans, pile 6 ans.

Le petit de l’Homme n’est plus un bébé. Au contraire, il affirme ses goûts, ses choix, ses opinions. Il exprime ses mécontentements, ses ras-le-bol, ses trop-plein. Il ne nous ménage pas, parfois et nous ménage trop, souvent. Un enfant de 6 ans, un vrai, qui revendique sa place d’enfant, avec tous les paradoxes que cela sous-entend car un enfant… ça grandit.

  • Porte un vrai culte à Depeche Mode (merci à son père): « Je ne comprends pas pourquoi vous dites que je ne peux pas aller au concert de Depeche Mode, que c’est pas pour les enfants, ils savent qu’il y a des enfants qui aiment leurs chansons ? » (faudra penser à le dire à Dave, là), « J’irai à l’école des fans quand ce sera Depeche Mode ! » (ce n’est donc pas demain qu’on nous verra, l’Homme et moi, dans le public de cette émission phare, ouf), « Caaaaaan you feel, a little luuuuuuv, dream on, dream oooooon ! C’est beau cette chanson, non ? » (en hurlant de préférence)…
  • N’est pas un très grand fan de l’institution qu’est l’Ecole: « Dis, ça va pas, là. Mais ça va pas du tout. Ca fait UNE semaine que je suis rentré. Et ça fait UNE semaine qu’on n’a pas joué à l’école ! Mais c’est nul, la première ! » (avec la moue du gars à qui on a fait une très mauvaise blague), « Tu sais ce qu’il y a de bien dans les classes vertes ? Non ? C’est qu’il n’y a PAS DE DEVOIR » (il irait donc bien en classes vertes toute l’année et l’assume), « Pourquoi il y a deux pages d’écriture ? Mais une ça suffit ! » (on est d’accord mais la maîtresse en a mis deux, voilà), « Les math, c’est trooooop facile, je sais les faire, pas besoin de faire le devoir, là » (bien essayé, jeune homme, mais ça marche pas)
  • Est fan des nouvelles technologies: « j’ai pris ton iPhone pour téléphoner à papa car je ne trouvais pas le papier pour l’imprimante et je veux imprimer mon dessin de Oui-Oui » (véridique, son père ne s’en remet toujours pas), « tu me donnes ton code iTunes ? Alleeeeez, je veux télécharger un jeu ! » (et le code de ma carte de banque, tu le veux aussi ?), « Je prends ma DSi, hein, on va jouer en réseau avec Emma ! Un câble ? Pourquoi un câble ? M’enfin, on a le bluetooth ! Et puis c’est quoi, un câble ? » (laisse tomber, ta mère est un dinosaure), « C’est trop nul, on n’a pas de Blu Ray » (hein ??!!), « Tu sais jouer à ce jeux sur la DS ? Tu veux que je te montre ? Je vais mettre le niveau facile, hein, c’est mieux pour toi » (plusieurs adultes se sont entendus dire ça, en public, ça fait toujours plaisir), « Trop cool, je veux le Super Mario Bros pour la Wii, c’est vraiment un jeu TROP génial ! » (pourtant il n’a pas croisé de Wii addict ces derniers temps et ne lit pas le blog de Flo, ou alors il me cache des trucs)
  • N’entend pas déménager à Paris (où son père travaille) mais il aime l’endroit: « c’est trop bien Paris, c’est plus joli que Bruxelles, y’a plein de manèges et un funiculaire » (forcément, quand on est à Paris, faut que je l’occupe et le funiculaire de Montmartre est un must), « Oui, je sais, oui, tu venais ici quand tu étais petite, tu me l’as dit 10 millions de 10 millions de fois » (ndlr mon père vivait à Paris quand j’étais petite, j’y ai plein de souvenirs mais, visiblement, je deviens gâteuse, je les lui raconte en boucle), « Ben c’est simple, pour aller là, on prend ce métro-là, hein, tu me suis ? » (j’en suis restée bouche-bée, il avait raison), « Non, je ne veux pas aller à l’école à Paris. Tu sais pourquoi ? Parce que je devrais quitter mon amoureuse. Et ça fait 3 ans que c’est mon amoureuse, ça fait vachement du temps. Alors je peux pas partir comme ça, on serait trop tristes ! » (il pense d’abord à son amoureuse avant ses copains, je fonds…)
  • A des goûts esthétiques très affirmés: « C’est moche chez nous. Vraiment, il faudrait tout changer. Mais ça va, hein, sois pas triste, c’est encore plus moche chez Tante C » (me voilà complètement rassurée), « Dis, à quoi il sert le bouton sur ta casquette ? A rien ??!! Ha. Parce que c’est rigolo, oui, mais c’est pas beau » (asséné ce matin même, merci mon chéri) « On peut pas dire que c’est moche  et nul ? Ha, je dois dire que je n’aime pas, c’est plus poli ? Ben j’aime pas, alors » (au moins j’en ferai un mec diplomate)

Et le reste à l’avenant, ça cause, un petit garçon de 6 ans…

Ce matin, comme tous les matins, j’ai été le conduire à l’école. En revenant, je me dirige vers la cuisine pour me faire un café avant de m’installer pour écrire. Et, là, sur le mur peint à la peinture spéciale tableau, je lis…

11/12/2009

Ecriture maladroite d’un petit garçon de 6 ans, venu mettre sur son espace à lui la date du jour J pendant que je me maquillais. « Tu as accouché il y a combien de temps ? » « Ben il y a 6 ans, mon chéri » « Nan, déjà ! »… Oui, déjà, tu le dis toi-même, mon amour…

Il y a deux jours, arrivés à l’école, je l’ai vu me faire un bisou vite fait et courir derrière un copain pour rentrer avec lui en classe. Les mains dans les poches, le cartable sur le dos, il discutait avec passion. Me laissant moi derrière la grille.

Il grandit trop vite…

Il rentre dans le couloir, je m’apprête à partir et, là, je vois une petit silhouette qui ressort, porte la main à sa bouche et… m’envoie un énorme bisou avant de s’engouffrer à nouveau dans l’école.

« Tu sais, maman, à 6 ans, on est encore un tout petit peu petit quand même »

Je sais et… Heureusement, mon amour, heureusement…

 

iPhone addictBatman sur la plageCourse aux galetsPapa et Paris

Ne t’inquiète pas, je serai là…

– « Tu sais, pour bien marcher, il faut regarder par terre et éviter les grosses pierres »

– « Et si je regarde mal et que je ne parviens pas à éviter une pierre ? »

Il me regarde en serrant fort ma main dans sa petite main à lui et ses yeux gris virent au bleu-sérieux…

– « Ne t’inquiète pas, je serai là pour te rattraper… »

 

Il est des jours où le coeur déborde, où l’on se dit que des pierres, le sol de la vie, putain, en est jonché de très, trop, nombreuses, mais qu’on est adultes, qu’on va assurer, hein…

Et en fait, c’est lui qui assure.

Merci mon amour…

Nô, en boucle…

J’ai d’abord connu Zoltan…

Il est venu me voir à Etats d’âme, en me présentant son amoureuse…

On s’est revus, de soirées, en soirées…

Puis un jour, il m’a dit que Sad, sa chérie à lui, elle chantait…

Et que, même, elle faisait un p’tit concert avec son groupe. J’ai été. J’ai écouté. Et j’ai aimé. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup.

Alors quand Zoltan m’a dit que Sad et son groupe allaient sortir leur premier album (auto-produit) et qu’ils allaient le présenter dans un petit café bruxellois, j’ai sauté sur l’occasion…

C’était samedi. J’avais briefé le petit de l’Homme (qui ne rêve que d’aller à un « vrai » concert, de grand, d’adulte, il enrage de n’avoir pu nous accompagner voir Depeche Mode au Stade de France, le monstre), lui avait dit que ok, il pouvait venir, mais qu’il devait être sage, lui avait fait écouter la jolie musique de Nô sur leur page myspace, lui avait dit que si cela devenait trop long, on partirait avant la fin, bref… un enfant averti en valant deux, il était averti pour toute une colonie de gamins, le pauvre !

Mais arrivés sur place, l’Homme et moi nous rendant compte que l’endroit est très enfumé (c’est un euphémisme), nous hésitons à y rester avec le petit de l’Homme…

Le concert étant retardé d’une heure, on embarque les copains et notre féru de concerts en herbe au café Belga tout proche (et où la cigarette est interdite) en promettant de revenir une heure plus tard…

Ce que nous ferons. Mais l’endroit est plus enfumé encore. Et les critiques fusent « je n’emmènerais pas mes enfants ici, moi »…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère. L’Homme et moi, nous nous regardons, le petit de l’Homme supplie pour rester « je vais être sage, vous savez ! », c’est pas une question d’être sage ou pas, petit bonhomme…

Il fonce à l’avant, je le rattrape « ok, on reste une chanson », il a déjà filé, le sourire aux lèvres…

Il se met au premier rang, debout devant la petite scène, et dévore des yeux le synthé, la guitare électrique, le micro, les gens…

Sad commence à chanter, il ne bouge plus, il écoute de tout son saoul…

La première chanson est finie, obéissant, il fait un bisou à Zoltan, qui est à côté de lui, et revient vers nous…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère, mais depuis samedi soir, blotti dans le divan, j’ai un petit bonhomme de 5 ans et demi qui met l’album « Take #1 » de Nô et qui écoute de toutes ses oreilles. Pas ma faute à moi si cet enfant a bon goût en musique !!!

Nos excuses auprès de Sad et de tout le groupe de n’être pas restés, ce n’est que partie remise, on reviendra en décembre, promis…

Et en attendant, on écoute, blottis tous les deux dans le divan, Nô… en boucle…

Et un Mac de retour, un !

Ca y est, j’ai récupéré mon Macbook en pleine forme, ou presque (reste à faire réviser le lecteur DVD qui cafouille bien, là).

Sans lui, me sentais toute nue…

En même temps, lui faire faire un vol plané n’était peut-être pas l’idée du siècle, je le conçois…

J’m’explique: l’Homme est un jour rentré avec son tout nouveau, tout beau Macbook Pro. Toute excitée par la chose (oui, un Macbook Pro, ça m’excite, je l’écris en grand, le hurle même, c’est une machine extrêmement sexy), je vire mon Macbook (qui a le seul défaut de ne pas être « Pro », le pauvre) sur le bar de la cuisine, vise mal et…

… paf, le Macbook en a profité pour vérifier G (pas le point, la constante, bande d’ignares) sur la distance bar de cuisine-sol. Ce qui est une très mauvaise idée en soi, car, si c’est assez haut pour fiche un Macbook en l’air, ce ne l’est pas assez pour obtenir un résultat scientifique probant. Non mais ho !

Résultat: couche protectrice de l’écran fissurée et lecteur DVD parti en vrille… et moi, vachement mal.

Ceci dit, cela prouve néanmoins que la coque du Macbook est pas mal protectrice, cela aurait pu être bien, bien pire. Et en plus, ladite coque n’a pas une griffe, dites donc !

Bref, mon Macbook alu est de retour. Et moi qui râlais de devoir l’acheter en alu à l’époque, ai imaginé devoir le racheter en blanc (Apple ne fait plus de Macbook alu, le nouveau est blanc de blanc), ben non, non, non, je voulais l’alu !!!!

Idem pour mon iPhone, chuis encore une des rares à avoir l’iPhone V1 alu alors que tout le monde se balade avec le blanc, voire le noir… Hé ben nan, j’veux pas changer, je garde mon alu gris et ne l’échangerais pour rien au monde contre deux barils de blanc, plus blanc…

Y’a pas à dire, on s’attache à ces petites choses… Mmmmh ?

Restons amants ?

Même si les gares si les regards
Indifféremment nous séparent
De plus en plus souvent
Même si se tiennent ta main la mienne
Pour la fin des temps que nos vies deviennent
Celles de tous les gens

Quoi qu’il advienne restons amants
Restons amants des impatiences
Des minutes qui sont comptées
Des trésors de ruse et de science
Pour se retrouver

Restons amants des corps à corps
Des peaux qui savent où se trouver
Laissons les coeurs qui battent encore
L’un à l’autre mêlés

A l’instar des paroles de cette chanson de Maxime Leforestier, s’il est bien un rêve, un voeu qui hante tous les couples, c’est cette envie profonde de voir la beauté des débuts, cette attirance, cette légèreté, cet émerveillement, cette curiosité durer, durer, durer, durer et durer encore… Ne pas laisser cette magie et ce désir puissant s’éroder avec le temps, nous glisser entre les doigts sans avoir la possibilité d’en retenir une étincelle, un soupir, un battement…

C’est rageant. Comment faire, quelle est la recette magique qui permettra au couple de tenir sur la longueur ? De ne pas se faire rattraper par les minutes qui ont déjà décidé, les vaches, qu’elles auraient sa peau ?

C’est sur ce thème qu’a abouti la discussion avec un copain il y a peu…

– « Ne plus vivre ensemble, être ensembles, oui, mais séparés, vivre chacun dans son espace, de son côté… »

– « C’est une option… »

Et de fait, en répondant cela, l’option me tente… Vachement, vachement, soyons honnête…

Il continue:

– « Sommes-nous obligés de vivre ensembles, ne peut-on réinventer les choses ? N’y a-t-il qu’un seul schéma acceptable, qu’un seul chemin à suivre ? »

– « NON ! »

Si j’avais pu hurler mon NON plus fort sans passer pour une grosse impolie qui ne sait décidément pas se tenir au resto, je l’aurais fait… Il venait du plus profond de moi et remontait, grosse vague, à la surface. Non au chemin tout tracé, non au schéma à suivre, c’est évident…

C’est d’ailleurs d’une telle évidence que l’Homme a enfoncé le clou 3 jours plus tard. Exilé volontaire pour un nouveau boulot à Paris, il est revenu en me disant (attention, phrase importante, l’Homme parle peu de ce qu’il se passe dans sa tête, ou alors il le fait entre deux phrases anodines et il m’a fallu des années d’entraînement pour saisir ZE phrase importante, donc, là, je vous la livre après décryptage): « tu sais, le fait d’être envoyé à Paris, éloigné de toi, de vous, met les choses en perspective, je me rends compte des priorités, de mes priorités… »

Outre le fait que cet homme se rende compte que sa femme et son fils sont ses priorités (alléluïa, merci d’être passé dans le coin, mon Dieu !), on peut se dire que l’éloignement, la vie pas forcément en commun peuvent avoir vraiment du bon sur les liens qui unissent un couple. Que cela les renforcerait, même. Et j’ajouterais même que, vu ma réaction à moi quand l’Homme est rentré (le premier qui me demande un dessin, je le remballe potasser le KamaSutra), cela ravive le désir.

La séparation comme solution à l’érosion du couple. Bon plan.

Et c’est de cette vision que je discute avec mon amie Véro, pendant une après-midi « mission-commando-ne-nous-laissons-pas-abattre-par-la-grisaille-ambiante-et-nos-humeurs-de-chien » ( en gros: papotons pendant des heures en nous goinfrant gaiement, prétextant que c’est la seule chose qui nous soulagera de nos misères en ce bas monde )…

Et là, elle me sort:

– « Chuis pas trop d’accord avec cela, moi… Je trouve que le mariage, de nos jours, c’est un vrai défi, un beau défi… ! »

– « … ? »

– « Ben oui, même si au final ça marche pas, on aura relevé le défi, tenté l’affaire, on se sera mouillé, engagé, je trouve ça fort, moi ! Signer quelque chose, oser formaliser, y aller à fond… Oui, vraiment, c’est un défi ! »

– « Heu, tu sais, la plupart des gens ne voient pas ça sous cet angle, hein, ils se marient parce que c’est comme ça, au mieux pour faire la fête, au pire pour faire comme tout le monde, rarement pour relever le défi de l’extrême… »

– « Oui, je sais. Chuis peut-être la seule à penser en ces termes d’ailleurs, ai parfois des idées un peu space, moi… Mais je maintiens que, à mes yeux, le mariage est un défi pur et dur et que si on réfléchit en ces termes, c’est splendide de le relever. »

De fait. Me suis pas mariée pour faire la fête, ni pour faire comme tout le monde, mais néanmoins, j’ai jamais pris ça comme un défi. Enfin, ça m’est pas apparu comme tel à l’époque.

Et pourtant, non seulement signer, formaliser, mais, au delà, vivre avec l’être aimé, au jour le jour, supporter les travers, le quotidien, les grincements, les crispations, tout cela en tenant bon, en continuant à voir en l’autre le positif, la beauté, les pétillements, le constructif, ce n’est clairement pas quelque chose d’aisé à faire.

Et à l’époque où l’on envoie des pauvres gens sur une île déserte passer des épreuves atroces et manger trois grains de riz et un criquet tout en les filmant pour voir s’ils vont tenir le coup, à l’époque où l’on demande à d’autres gens de faire le tour de la planète avec 3 francs 6 sous en poche et sans voiture s’il vous plaît, à l’époque, toujours, où l’on vous demande de plonger la main dans un bac rempli de mygales pour en tirer une clé ( haaaa, si ça c’est pas du défi, ça, braves gens !), on vient me dire que tout cela, c’est de la gnognote. Vivez en couple, les amis, CA, c’est du défi ! Koh Lanta, Pekin Express, Fort Boyard réunis et, ce , tous les jours !

Je me suis d’un coup sentie la femme la plus puissante, la plus incroyable de mon époque. Mon ego s’en est toujours pas remis. Je relève le défi de la vie à deux. YEAH !

Pas coton, notez.

Mais si, de toute évidence, l’éloignement me fait entrevoir que je tiens à l’Homme autrement que pour son incroyable capacité à récurer un plat à gratin (pour ça aussi, d’accord, mais pas que, quoi), et que cela va peut-être me permettre d’aller le violer par surprise sous un porche parisien (bon, évidemment, s’il lit ceci, c’est fichu, tant pis, je tenterai l’affaire sur un bateau-mouche), je me rends compte que c’est au quotidien, quand il reviendra (car il va revenir, si, si, siiiiii), que la vie prendra tout son sens.

Elle a pas tort, ma copine.

Mais en y réfléchissant, il n’a pas tort non plus, le copain.

Car, un défi, ce n’est pas quelque chose qu’on suit, de tout tracé, de banal. C’est quelque chose qu’on relève et, par là, qu’on prend à bras-le-corps, d’assaut, qu’on attaque, qu’on empoigne !

Un chemin choisi, assumé et, même, créé, inventé aussi souvent. Qui justement sort des schémas s’il est pensé, réfléchi, vu avec ce recul si nécessaire à une vie menée en dehors du troupeau.

Les deux ne sont pas incompatibles.

Restons amants, oui.

Mais restons amants en partageant le même WC , la même vaisselle, les mêmes factures.

Je sais, ça fait peur dit comme ça, mais éteignez votre télé, le défi du siècle, il se joue sur votre canapé.

Z’êtes pas sûrs de le gagner ? Ha mais moi non plus, hein. Ouuuuuuuuuhlà, non !

Mais tant pis, au moins, j’aurai joué !!!!!

You got the love

Le 23 septembre 1994, j’écrivais cette seule phrase dans mon journal intime:

« Aujourd’hui, je suis plus triste qu’orpheline »

Mon papa venait de décéder.

Un papa qui brûlait la vie par les deux bouts, qui vivait la nuit, qui avait un parcourt tellement différent des autres papas normaux que je m’étais habituée à être extrêmement évasive sur sa vie, sa manière d’être, ses choix…

Comme l’explique si bien Melissa dans son dernier et très bel article, notre père est le premier homme de notre vie. Celui qui façonne notre vision des hommes, celui qui façonne aussi la femme que l’on sera, l’amoureuse que l’on deviendra.

Hé bé, le mien m’a pas ratée.

Ma vision des hommes est un peu chaotique, ma vision de l’amour l’est plus encore.

Et ne parlons pas de ma manière de faire confiance au sexe opposé. C’est pas grandiose.

Non que je sois jalouse, même pas (et l’Homme me l’a déjà reproché, ce manque de jalousie, c’est pas mal de voir parfois votre tendre moitié vous prouver qu’il/elle tient à vous en piquant une petite crise, histoire de marquer le coup), j’y arrive pas, mais juste que j’ai pas confiance fondamentalement en l’honnêteté du sexe dit fort (quelle jolie expression à la con, tiens !).

Monsieur vous dit qu’il vous aime ? Allons bon, ricanez un coup, il le dira à une autre demain. Il vous dit qu’il veut s’engager ? Marrez-vous, il a certainement peur d’être seul. Il vous trouve extraordinaire et murmure que vous êtes la seule, l’unique ? Pouffez et dites-vous qu’il y a des milliards d’autres uniques potentielles pour lui sur cette terre.

Argh. Je sais, chuis pas drôle.

Justement, c’est fort triste d’être pas drôle comme ça.

Et je me dis que je détesterais que le petit de l’Homme pense la même chose une fois devenu grand. Ca, ça me tuerait. Et puis, il aurait pas le droit. Car lui, la première femme de sa vie, elle l’aime énormément. Et il ne pourra que croire en toutes les femmes qu’il croisera, ça, j’vous jure !

Qui plus est, il me réconcilie avec l’amour chaque jour. Et là, ça devient plus drôle, plus léger…

Je me souviens d’une discussion sur twitter autour des arguments pour ne pas avoir d’enfant. Chacun son choix, et je conçois à merveille qu’on choisisse de ne pas en faire (ben oui, oui, franchement, oui, c’est pas parce que j’en ai un et que ça me comble de bonheur que ça doit combler le reste de la planète, hein).

Mais voilà, mon seul et unique argument pro-maternité est un regard. Un seul regard qui me fait comprendre l’amour à l’état pur, à l’état brut. Et ce regard, il appartient à mon fils. Personne d’autre ne m’a jamais regardée de cette manière, jamais. Ca donne le vertige et ça fait même suffoquer, parfois. A en perdre pied tellement c’est absolu, intègre, puissant.

Et je ne veux pas que ce regard perde cette intensité trop tôt. Il la perdra, oh oui, je ne me fais pas d’illusion, mais j’aimerais tant que ce soit le plus tard possible…

Dans une chanson des années 90 (une chanson à texte comme on n’en fait plus, c’est ma minute « culture de boîte de nuit », digne des 3 minutes kitsch de Fred, savourez), la chanteuse disait « you got the love I need to see me through » (du texte, du vrai, je vous avais prévenus, hein).

On a tous (et toutes) besoin de se voir au travers de l’amour de l’autre, c’est vital. C’est cela qui fait avancer l’humain, qui fait s’épanouir l’enfant. Le regard encore et toujours.

J’ai dû regarder mon père comme cela un jour. C’est juste dommage que je ne m’en souvienne plus. Il m’a peut-être même regardée en ayant lui aussi cette sensation que personne d’autre ne le regarderait jamais de cette façon. Je ne le saurai jamais.

Je garde de lui des yeux bleus, des doigts de pianiste, un nom imprononçable et un caractère fantasque au possible (bon sang ne saurait mentir). Et cette envie rageuse de regarder un homme avec un regard absolu.

Merci papa…

Et 15 ans après, malheureusement, je suis encore et toujours plus triste qu’orpheline…