Ite missa est – Fidélité

Dialogue:

– Dis, comment ils font, les gens, pour tromper leurs conjoints ?

– « les gens » ???

– Enfin, la douce moitié qui trompe son autre douce moitié avec une troisième douce moitié, quoi. Et je ne te parle pas de cette tromperie de boîte de nuit, qui fait qu’un soir, on a trop bu, on rigole et on embrasse à pleine bouche un tiers quelconque (enfin, on l’espère pas trop quelconque, le tiers, à choisir) et qu’on se dit que le lendemain, on a trop mal à la tête, on va arrêter de sortir, oupslààà, non, je te parle de la tromperie organisée (un peu comme le crime quoi), celle sur le long terme, celle qui sait, celle qui s’avance, celle qui s’enfonce, celle qui, au final, berne tout le monde. On fait comment pour entrer dans celle-là ?

– Wouaw. On va dire que c’était pas mon jour, hein…

– Je suis TRES sérieuse.

– Tu veux t’installer dans la tromperie ?

– Non. Pas forcément. Je veux comprendre.

– Mais comprendre quoi ? Comprendre que deux personnes sont attirées, aimantées, que pour une raison ou une autre, elles se reconnaissent et cèdent à ces impondérables ?

– « Impondérables », comme t’y vas !

– Enfin, une attirance qui, sur le moment, te semble incontournable et vitale.

– Sur le moment. Ok, sur le moment. Mais ils s’y installent, s’y confortent, s’y sentent bien.

– S’y sentent bien, faut le dire vite…

– Ben justement, c’est toi qui l’avoue, ils ne s’y sentent pas si bien que ça. Et de fait, s’ils réfléchissent un chouïa, ils s’y sentent même très mal. Rien qu’à imaginer la chose deux minutes 30 centièmes, j’ai déjà du mal.

– Tu imagines quoi, toi ?

– Tous les cas de figures. Mais prenons le plus plausible, le cas de la personne prise qui sait qu’elle ne quittera pas sa tendre moitié. Même pour une troisième tendre moitié. Qui a pris cet engagement et qui le tiendra coûte que coûte. Alors, cette personne, si elle ne tient compte que d’elle-même et de son propre plaisir et qu’elle fonce, on est en droit de se demander pourquoi elle ne réfléchit pas plus loin car, de toute façon, elle commence un truc en sachant d’avance qu’en fait, elle va droit dans le mur. Imaginons que la troisième tendre moitié s’entiche de cette personne (ça arrive, non ?), paf, souffrance. Et la personne devient tortionnaire (enfin, partiellement, la troisième moitié n’avait qu’à pas).

– Ben il se peut que la troisième moitié ne s’entiche de rien du tout, hein… Juste pour le plaisir du geste…

– Ha ben dans ce cas, c’est pire, la personne n’aura été qu’un joli passe-temps pour la troisième moitié et reviendra case départ après l’aventure. Question ego, on a connu mieux que le plan cul pour se remonter le moral, tu trouves pas ?

– Je trouve surtout que je vais me reprendre un café, là…

– Ben alors comment ils font ?

– Mais comment ils font QUOI ? Ils baisent, qu’est-ce que tu veux que je te dise !

– Mais comment ils font pour foncer quand même, tête baissée ?

– Ben je sais pas, ils espèrent une autre issue à l’histoire, ils ne veulent pas en imaginer la fin, ils ne veulent garder que le début, ils… Ils… Tu sais quoi ?

– Nan, quoi ?

– Ils NE REFLECHISSENT PAS. Enfin, pas comme toi, du moins ! Et tu veux mon avis ?

– Heu… Ouais ?

– C’est parfois mieux ! Tu me saoules avec tes théories ! Je vais me reprendre un petit serré, mais bien, bien, bien serré, tu vois. Un truc corsé. Si tu veux être fidèle, sois-le. C’est très bien, ça me va. Si tu veux pas l’être, c’est parfait, ça me va aussi. Mais pitié, arrête de TOUT réfléchir et disséquer. On dirait un professeur de biologie devant la dépouille d’une souris morte. Et c’est tout sauf mort le désir, le sexe, l’amour ! Et justement, à force de tout disséquer, tu tues tout, tu achèves tout ! Y’a plus que des bouts de choses informes devant toi, là, des trucs inertes et de couleur identique, ça fout les boules !

– …

– Souris-moi un peu ?

-… ?

– Oui, juste un sourire. Même un rire si tu peux. Tout respire le printemps, même toi avec tes idées biscornues. Etends tes jambes, enlève tes sandales, et arrête de tout écorcher.

– T’as aucune conscience.

– J’en ai autant que toi, mais je ne l’étale ni ne la dissèque.

– Je n’étale rien, je réfléchis !

– Tssss, tu lâches pas l’affaire, hein ! Tu sais quoi ? Tu vas te lever, tu vas marcher jusqu’au bord du lac et tu vas respirer un bon coup. Et, là, tu écouteras ton coeur, tes lèvres, ton ventre et je t’assure… Tu sauras à qui être fidèle !!!

Fichue nostalgie !

Je pense que cette année 2009, j’aurais pas pu faire plus fort.

Non, sérieux, y’aurait pas eu moyen.

De fait, je pense avoir fait, en gros, tous les concerts de  mes années lycées. 

Mouais, tous.

Depeche Mode au Stade de France, sous un soleil radieux (Daaaaaaaaaave, pour citer une phrase d’auteur d’une copine qui se reconnaîtra: « Lui, il me demande l’heure, j’me couche ! ») et pile au pied de la scène (ce qui, avec mon mètre 60 les bras tendus n’était pas la meilleure des idées, mais soit).

Madonna à Werchter (un beau show, oui, mais ça reste un show. Et un très beau play-back aussi, la vache).

Mylène Farmer au Stade Roi Baudouin (et les copines qui ont fait du charme au vigile, hop, on s’est toutes retrouvées dans les tribunes VIP, très bon souvenir, ça, madame ! Comme quoi, 3 jolies blondes, on peut hurler que c’est injuste mais ça marchera toujours mieux que 3 gars ventripotents sentant la bière) qui pleure toujours aussi bien (j’ai l’impression qu’elle ne fait que ça depuis son premier concert en 89, date où j’étais déjà dans la salle).

Indochine à Forest National (Wouaw. Seul concert où le gars il peut rester sur scène sans piper un mot, la salle, elle chante pour lui !) et des images fortes en tête.

Je pensais franchement avoir fait le tour. Sérieux. (enfin, moins Michael Jackson, lui, c’est plus possible)

C’était sans compter Véro: « dis, tu sais quoi, y’a A-ha qui passe à Forest National ! J’te prends une place ??!! »

….

Doit être écrit: « compilation années 80  » sur ma fesse droite. Et tout le monde l’a bien vu, visiblement.

Mais ne résistant pas à l’appel de Morten (je fais remarquer au passage que, tout beau qu’il soit en 85, je n’en étais absolument pas amoureuse, c’était le chouchou de ma cousine et je le lui ai gentiment laissé), j’ai dit oui à Véro (si le lien entre Morten et Véro ne vous apparaît pas encore clairement, relisez le paragraphe 4 lignes plus haut, merci).

Et me voilà réécoutant l’intégrale de A-ha en boucle.

Surtout celle-ci:

Je l’écoutais déjà en boucle en 1987 (pour les chagrins d’amour, c’est nickel, essayez, si vous ne vous jetez pas par la fenêtre avant la fin des 3 premières minutes, c’est vraiment que vous allez vous en remettre !) et voilà, je parviens encore à l’écouter en boucle en 2010. On peut en déduire que cette chanson continue à me parler à travers les âges (ou que mon mauvais goût est incurable, c’est une autre option). Pourtant j’aime pas la moto.

Donc, sur ma lancée  de « tentons de déprimer vraiment », je me propose aussi d’écouter « Crying in the rain » et « Hunting High and Low ». Y’a pas à dire, c’était quand même une bande de joyeux lurons, A-Ha.

Notez que dans mon trip nostalgie, je pourrais aussi me booker le prochain concert de Dorothée. Des fois que RécréA2 me manque. Et ça tombe bien, elle revient en 2010 à l’Olympia, Dorothée ! 

Ca a de la gueule, nan ? Je vois déjà un paquet de trentenaires/quarantenaires entamer en coeur « ouh, la menteu-se, elle est amoureu-se ». Enfoncés, A-Ha. Aux oubliettes, Madonna. Has-been, Mylène !

On peut déjà savourer son nouveau tube, à Dorothée:

Si vous avez tenu jusqu’au bout de ce grand moment de rimes riches et d’une orchestration que Rémy Bricka lui-même ne renierait pas (sauf qu’il fait mieux à lui tout seul), vous êtes mûrs pour le trip Olympia.

Mais je ne vous accompagnerai pas. Il est des limites dans la nostalgie à ne pas franchir.

Limites qui, pour finir, vous prouvent que… la vie devant vous, elle va certainement être aussi bien, si pas mieux en fait que celle qui se trouve derrière !!!

I’m gonna close my eyes…

Sometimes the fastest way to get there is to go slow

And sometimes if you wanna hold on you got to let go

 I’m gonna close my eyes

And count to ten

I’m gonna close my eyes

And when I open them again

Everything will make sense to me then.

Ca fait un bail que l’Homme m’a fait découvrir Tina Dickow, il me l’avait même chargé sur mon iPod à l’époque. Et puis, je ne sais pas, j’aimais bien, certes, mais ses chansons ne me touchaient pas plus que cela.

Et puis, récemment, je suis à nouveau tombée sur cette chanson, mon iPod fonctionnait sur « random », il a choisi « count to ten ». Et là, cette chanson m’a parlé. Je me suis arrêtée pour en écouter les paroles plus attentivement (oui, je fais partie de ces personnes qui aiment bien comprendre ce qu’on leur raconte dans les chansons et en tirer la substantifique moëlle, donc en gros « Bô le lavabo » de Lagaff, de bonne mémoire, merci Fred, n’est pas ce qui passe en boucle dans mon iPod) et l’ai écoutée. Re-écoutée. Et re-re-re-écoutée. 

Les choses ont-elles toutes un sens ? J’aime supposer que oui. Pas directement détectable, mais, à la longue, avec l’éclairage de la vie, elles en ont un. D’où le « je vais fermer les yeux et compter jusqu’à dix… Tout prendra sens pour moi à ce moment ».

Bon, 10, on va dire que c’est un peu court. D’ailleurs, j’ai déjà compté jusque 10 quand je comprenais pas un truc et ça a marché moyen comme système. Mettons 100. Mettons 1000. Mettons le chiffre et le temps qu’on veut.

Mais tout prend sens. Tout se met en ordre naturellement.

Et depuis, j’écoute Tina Dickow en boucle…

Je suis contre les hommes… tout contre.

J’ai cette petite phrase, plagiée d’une grande phrase d’un des plus énormes misogynes-amoureux des femmes que je connaisse (oui, oui, on peut être misogyne et amoureux des femmes, Sacha Guitry le prouve), qui me trotte dans la tête depuis hier soir.

Je ne savais pas très bien pourquoi d’ailleurs. C’est un peu un état d’âme latent chez moi. Etre contre les hommes… tout contre. J’ai été contre pas mal d’hommes, là, cette dernière année, j’avoue. Vraiment bien contre. Blottie au creux de leurs reins mais avec une folle envie de mordre ou de griffer.

Mais depuis ce matin, c’est pire encore. Obligée que j’étais de traîner sur les réseaux sociaux pour le boulot (voui, j’aime mon boulot, je l’ai déjà dit, ça ?), j’ai pu voir défiler des centaines de tweets, de remarques, d’articles, de dessins, de statuts Facebook plus… hallucinants les uns que les autres.

Lourds, injustes, gras, débiles, désinformés, blessants, les mots me manquent pour qualifier ces remarques. Postées par des hommes, en grande partie. Mais pas que. Les femmes aussi se permettent d’être pathétiques, parfois. Pour finir, à ce niveau, on est vraiment bien égaux, pas de doute !

Faut avoir l’estomac bien accroché (ou aller se la jouer Blanche-Neige et se perdre au fin fond de la forêt, histoire de n’avoir accès à aucun média) quand on est une femme le 8 mars ! Ou alors, avoir un humour à toute épreuve. D’humour, je n’en manque pas, mais, heu, certaines choses me font bien moins marrer que d’autres.

Résultat, au bout d’une demi-journée à ce régime, j’avais surtout envie d’écrire un texte s’appelant « Comment le féminisme vient aux femmes (aka passez le 8 mars sur Twitter, vous deviendrez chienne de garde ET membre d’honneur de Ni Putes, Ni Soumises dans la seconde et pour le restant de vos jours) ». Mais j’ai gardé mon titre initial en pensant…

JE SUIS CONTRE LES HOMMES.

(pour finir, c’est bon qu’à baiser, un homme. Oh et à passer l’aspi si son neurone est remonté dans son cerveau pour comprendre comment ça fonctionne. Et allez, après, il peut sortir les poubelles, faut avouer, il fait ça bien)

Et puis je me suis demandée pourquoi ces messieurs se sentaient agressés comme cela. Car, de fait, leurs blagues nunuches et premier degré, elles sortent parce que ça les chatouille. Qui plus est, j’ai pu remarquer que certains hommes, eux, ne trouvaient pas cette journée « nulle », « inutile » ou « débile »… Au mieux, elle les intéressait (c’est le moment ou jamais de s’intéresser aux actions en faveur des femmes qui ont, elles, lieu 365 jours par an, hein), au pire, les laissait indifférents. Ils ne se sentaient pas agressés par l’affaire, eux.

Me suis donc mise à la place de certains. Me suis dit que, ben, selon la sensibilité de chacun, ce n’était pas plus facile à porter pour eux que pour nous, cette fameuse journée. Mettons-nous à leur place deux secondes. Difficile de s’entendre dire que la compagne de votre vie est une vraie oppressée quand, hein, on a déjà cette impression qu’elle a tout, qu’on fait de son mieux pour qu’elle ait plus encore (et je le crois sur parole) et qu’on se demande quelle est la place du mec dans toute cette affaire.

Je l’écrivais déjà l’année passée : c’est quoi la place de l’homme dans notre société ? Face à ces wonderwomen qui assument boulot, maison et gamins, qui crient haut et fort qu’un bon gode vaut mieux qu’un mauvais amant, qui gagnent leur vie tout aussi bien que leurs collègues, qui virent un mec de leur vie sans préavis si ce dernier ose afficher un petit défaut de construction…

Elle est où, leur place, aux hommes ?

Contre les femmes, tout contre ? comme le disait Guitry ?

Ou plutôt à leurs côtés car l’union fait la force (yééééé, on remarquera que mon côté patriotique a réussi à placer la devise moribonde de mon beau pays, ce qui est un exploit par les temps qui courent !) ?

Car, pour finir, célébrer la femme ne veut en rien dire qu’on conchie les hommes ! Personne n’a jamais dit qu’ils étaient responsables de tous les maux de cette dernière !

Messieurs, si nous sommes contre vous, c’est tout, tout, tout, tout contre. Blotties dans vos bras, perdues dans votre souffle, accrochées à vos yeux.

Oui, vraiment contre vous, tout contre.

Et cette journée de la femme, c’est avec vous qu’on la célèbre. Avec votre voix, votre amour et votre éclairage.

Pour finir, qui aime le plus parler des femmes si ce n’est les hommes ? (et vice-versa d’ailleurs)

Donc, non, on ne vous demande pas un bouquet de roses ce soir, ni une bouteille de champ, ni même que vous fassiez la vaisselle… Mais on demande, oui, que les actions en faveur des femmes, que les ignominies commises contre elles, que les inégalités qui existent encore aient pour une fois, pour un jour, une tribune. Ces infos ont peu accès aux médias les autres jours de l’année, réjouissons-nous tous ensembles qu’elle y aient accès aujourd’hui.

Et pour le reste, restez comme vous êtes. Si on vous aime, c’est comme ça, changez pas !!!

PS: et si certains/certaines se demandent encore pourquoi une telle action est utile un jour par an (c’est trop peu, on est d’accord), je les invite à aller faire un tour sur les blogs de mes consoeurs, lire des textes qui m’ont particulièrement touchée en cette fameuse journée

Une journée de la Femme qui a le goût du sang chez Ioudgine

La journée de la femme qui aime les hommes (aka Boobs day) chez Madame Kevin

La trajectoire d’une Femme d’aujourd’hui chez Doudette

Et ce ne sont que trois petits exemples parmi des tonnes de beaux textes écrits en ce 8 mars…

Aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi !

Bouh que j’aime pas la compétition, l’auto-promotion et tout ce qui s’ensuit !

Certes, je suis fière de ce que je fais (à ma petite échelle), qui plus est je le fais avec le plus de sérieux, de franchise et d’honnêteté possible.

Et souvent, je me dis que cela suffit. Que « vendre » cela serait malsain. Le talent n’a pas besoin d’une quelconque promotion pour être reconnu, non ? 

Ben je me trompe. Lourdement. Le talent, c’est bien. Faire savoir qu’on en a, c’est mieux. En ce qui concerne la première affirmation, je me débrouille. Et en ce qui concerne la deuxième, je suis une vraie catastrophe (et je pèse mes mots).

Donc, j’ai pris le taureau (moi ! Hop, pour une fois que mon signe astrologique peut servir !) par les cornes et j’ai agi (un peu).

Marie Véja
Première action: j’ai invité une grosse partie de mes contacts Facebook à devenir fan de Marie Véja. Ha, haaaa, me direz-vous, Ils ne l’étaient pas déjà ? Ben non. C’est pas parce qu’on est dans mes contacts qu’on aime forcément ce que je fais. Logique. Mais pour ceux qui sont dans mes contacts, qui apprécient ce que je fais et qui ne connaissaient pas encore l’existence de cette page fan, ben voilà, ils ont pu y adhérer. Et certains l’ont fait, j’en ai sauté de joie, de bonheur et tout ce qui s’ensuit et… je les en remercie du fond du coeur.

Billets d'amour Candidat Deuxième action: j’ai décidé de participer au concours lancé par SeeMee: Concours de billets d’amour. Ca fait 15 jours que ce concours est ouvert, 15 jours que je me tâte, 15 jours que je recule.

Le délai de ce concours est ce soir, à minuit. Dans le genre, j’ai pas du tout attendu la dernière limite, je trouve que j’ai fait un grand effort: je me suis inscrite à 21h30 alors que je pouvais le faire jusqu’à 23h59. Hé, ho, j’avais encore le temps, quoi !

Voici les trois textes que j’ai choisi parmi ceux de mon blog pour ce concours (oui, je suis une grosse nouille, j’aurais pu en écrire un tout spécial pour l’occasion mais comme dit précédemment, j’ai pas arrêté de reculer donc, hein, on fera avec ce qu’on a déjà !):

Les hommes, ces produits de consommation

You got the love

Restons amants?

Bon, pas besoin d’aller voter, je ne fais pas d’appel à l’équipe, ce concours est un vrai concours, avec un jury très compétent et qui va avoir besoin de pas mal de temps pour lire tous les textes proposés et apprécier toutes les photos en lice. Car il y a du monde et du beau monde, même, dans la course ! Chuis une toute petite goutte mais, voilà, j’ai eu le courage de me jeter dans la rivière ce qui, à ma hauteur de goutte, me rend très fière quoiqu’il en soit.

Ceci dit, j’ai beau essayer de faire en sorte qu’on m’aime, vouloir me mesurer à plus grandes pointures, je sais qu’il y a un paquet de gens qui apprécient ce que je fais sans autre forme de procès, et qui sont là, fidèles au poste et… je les en remercie. Vraiment.

Merci.

Continue de rêver, mon grand…

Tour vue du deuxième étage

Ca fait deux ans que le petit de l’Homme rêve de Tour Eiffel. Sous toutes ses formes, toutes les coutures, dans tous les sens. Un seul soucis, mais de taille, l’Homme et moi n’en rêvons pas du tout, du tout, du tout, nous.

L’Homme parce qu’il n’y est jamais monté (et il l’avoue sans honte, si ça lui a pas manqué en 35 ans, y’a peu de chance que ça lui manque les 35 années qui vont suivre), moi, parce que j’y suis montée une fois, une seule fois, en 1983, avec mon père, qui avait ainsi trouvé l’occasion et de nous faire plaisir à mon frère et à moi et d’occuper ses gamins un après-midi (faut avouer, mon père n’était pas très branché « activités avec des gamins », en gros on lui aurait refilé deux aliens venus de Pluton, ça l’aurait mis dans le même embarras…). Et j’avoue que, du coup, depuis la mort de ce dernier, j’avais juré que la Tour Eiffel était et resterait un lieu sacré, attaché à la mémoire du premier homme de ma vie. Plus question de remettre un orteil sur le sol de cette construction en fer.

C’était sans compter les yeux bleus (très convaincants) du deuxième homme de ma vie. Ils ont l’art de prendre tout le monde en traître ces yeux-là (même ses instit, malheureusement) et vous retournent sans que vous n’ayez compris le pourquoi ni le comment.

Bref, ok, la Tour Eiffel, on allait y monter. Mais faire une queue de 4h36 (au bas mot, j’exagère d’à peine quelques minutes) par un froid à pousser à la grève tout un syndicat de canards (l’expression n’est pas de moi mais elle reflète exactement le temps qu’il fait pour l’instant au pied de cette fichue tour) pour, ensuite, au mieux, prendre un ascenseur (saine occupation, j’en conviens, mais je peux le faire un peu partout sans payer une fortune), au pire, monter des milliers de marches à pieds (occupation que vous trouverez peut-être encore plus saine, moi, je la trouve juste masochiste, chacun sa vision, hein !) n’est pas exactement la définition que j’ai d’un moment agréable et glamour en famille.

Donc, j’ai cherché un autre moyen d’y monter. Et, là, l’idée. Mais y’a des restos, sur la Tour ! Ouais, vu le regard de l’Homme qui n’était pas tenté à l’idée de payer 500 euros par personne pour deux crevettes et trois bulles de Champagne au Jules Verne, j’ai dû affiner mon idée fissa.

Et c’est là que j’ai découvert le resto 58 Tour Eiffel. Si en journée, ce resto fait buffet, en soirée, il se transforme en vrai resto, avec une carte et y’a même la possibilité de réserver tout cela à l’avance sur le net. Rénové et réouvert en 2009, cet endroit s’est présenté à moi en véritable sauveur. Et en plus l’Homme, dès qu’on lui parle d’un resto à tenter, n’est pas des plus difficiles à convaincre.

Nous voilà donc avec une réservation en bonne et dûe forme dans la longue queue pour les ascenseurs. Sauf qu’à un moment, un des gardes nous signale qu’il n’y a pas besoin de faire la file si on a une réservation pour le resto. Il faut juste se rendre au guichet « restaurants de la tour », y donner le nom auquel la réservation a été faite, payer son ticket et… passer devant tout le monde. Apprenant cela, j’ai cru que l’Homme allait me demander ma main une deuxième fois tellement il rayonnait de bonheur. Ca vous situe le niveau de son allergie aux longues files. Ce qui fut dit, fut fait (pour les tickets, hein, pas pour le mariage).

Et nous sommes montés dans la Tour. Avec un petit de l’Homme scotché à la vitre de l’ascenseur.

Arrivés au premier étage, le restaurant s’est dressé, tout joli, devant nous. L’accueil est chaleureux, sympa et l’endroit… splendide. Simple, classe, chaud. Un cocon dans le ciel de Paris.

Une coupe de champagne plus loin, on clignote. Au propre comme au figuré. La Tour s’illumine, les flash crépitent dehors (ça, j’ai jamais compris pourquoi les gens mettaient leur flash la nuit pour photographier la Tour Eiffel, hein, mais soit, vu de l’intérieur du resto, ça donne des crépitements de partout, c’est marrant), les reflets bleus de la dame de fer se devinent dans la Seine et le Trocadéro scintille lui aussi. Et un petit de l’Homme collé à la vitre est perdu dans ses pensées… 

L’Homme s’amuse, il photographie tout ce qu’il peut. Mais même la plus belle des photos ne vous donnera jamais la moitié de l’idée de l’ambiance qu’il y avait dans notre cocon… Les plats sont bons (« vraiment acceptables » dixit l’Homme, et en général, il est pas généreux en compliments quand il s’agit de son estomac), le personnel est adorable (contre toute attente dans un tel lieu) et, même si le service est rondement mené (ils ont deux services sur la soirée, donc ils doivent se débrouiller pour qu’en 2h30 le premier service soit terminé), tout est fait avec politesse, tact et doigté. On a dû les briefer sur « Paris, ville lumière » et « Tour Eiffel, lieu romantique à souhait » déclinés à toutes les sauces du parfait cliché, mais, j’avoue, ils ont superbement retenu les concepts ! Et appliquent cela avec beaucoup de talent…

Voir Paris briller, assise au chaud, un verre de bon vin à la main, ça vous réconcilie avec toutes les tours en fer du monde. Et avec une petite fille qui a longtemps gardé une Tour Eiffel miniature à côté de son lit, cadeau de son papa.

Voir un petit de l’Homme, les yeux éclatants et la bouche pleine d’un gâteau au chocolat en forme de Tour Eiffel (« je vais d’abord manger le 3ème étage, comme ça je nous tue pas tout de suite » « Ha merci, mon chéri, ça, c’est sympa ! »), ça vous fait vous  dire que les lieux touristiques que vous vous échinez à éviter depuis que vous êtes adulte ont assurément leur charme aussi. Il suffit de les voir avec un regard d’enfant…

Le repas fini, nous nous sommes promenés jusqu’au deuxième étage. A cette heure, les gens sont peu nombreux et on a l’impression d’être seul au milieu du ciel, avec des tas de guirlandes qui brillent à ses pieds. Et on peut sans honte s’extasier sur un bateau-mouche tout éclairé qui passe (on a l’air couillon ? On s’en fiiiiiiiiche, y’a personne !), on peut faire la course père-fils pour savoir qui arrivera au bout de la croisée, on peut jouer à cache-cache derrière les pans de fer.

On peut même acheter une Tour Eiffel miniature en souvenir. Qui, ce soir, trônera à côté du lit d’un petit garçon…

Sur le chemin du retour, l’Homme met son iPhone en marche et nous fait écouter de la musique. Le petit de l’Homme réclame Depeche Mode…

Et dans la nuit parisienne, on entend trois touristes assumés (nous !) chanter de tout leur coeur…

« Can you feel a little love ?

Dream on, dream oooon ! »

Ca veut dire quoi « dream on », papa ?

Ca veut dire « continue de rêver », mon grand…

 

Je mange le troisième étage d'abord !

On peut aussi être fou amoureux quand on a 6 ans !

« Et, tu as droit à un cadeau pour la Saint-Valentin, tu te souviens ? »

L’Homme ne lâche pas l’affaire. Il adore faire des cadeaux (c’est un euphémisme) et dès qu’il y a moyen de trouver une excuse pour en faire un, il saute à pieds joints sur l’occasion. BAM. Et notez que ça lui arrive même de s’inventer une date si une occasion se trouvait un peu trop éloignée de la précédente (« Quoi, la Sainte Marie, c’est ta fête, non ? Hop, t’as droit à un cadeau ! »). Il a ce côté chapelier fou qui adorerait passer chaque jour à fêter un non-anniversaire… à partir du moment où il peut offrir un cadeau, of course…

La Saint-Valentin, nous ne l’avons pas fêtée. Un copain était avec nous, le petit de l’Homme aussi, et tout cela s’est terminé dans un excellent resto pas romantique pour un sous. Mais bon. Très bon. Et bien arrosé. Une excellente soirée en somme.

Poutant l’Homme tient à son cadeau. J’y ai droit, j’ai un « bon à valoir », et de préférence, ça doit être un truc un peu romantique ou glamour pour moi (bon, donc, je peux déjà barrer « bon pour un iPad dès qu’il sort » ou « magic mouse » de ma liste de cadeaux potentiels, c’est pas franchement siglé romantique. Mais je vais demander quoi, moi ???!!!).

Il y a quelques jours, en me baladant avec le petit de l’Homme, je suis tombée devant un joli bracelet dans la vitrine d’Agatha. En argent plein, original et simple. Chuis pas branchée bijoux, mais j’aime porter des bracelets. Et celui-là m’a l’air bien sympa. Et il ferait un cadeau de Saint Valentin très acceptable.

Donc ce soir, à l’heure de la sortie du bureau pour l’Homme, ce dernier vient nous chercher au Palais de la Découverte où j’avais embraqué un petit de l’Homme complètement surexcité. Point de direction: l’Apple Store du Carrousel du Louvre. Pour le plaisir, hein. Bien sûr.

Arrivés sur place, on tombe devant un magasin Agatha. Haahaaaaaaaaaa ! Nan, je vous vois venir, j’avais rien prémédité du tout. Enfin si, pour l’Apple Store, je plaide coupable. Mais pas pour le Agatha. L’Homme non plus. Mais quand on additionne « homme qui cherche un cadeau romantico-saint-valentinesque » et « vitrine d’Agatha », on peut comprendre le rouage qui l’a mené à me dire:

« Tu veux qu’on regarde un peu, là ? »

« Oh oui, tiens »

(non, je le répète, j’avais rien prémédité)

« Y’a un truc qui t’intéresse ? » (lueur d’espoir dans ses yeux)

« J’ai vu un bracelet lundi, oui, on peut rentrer si tu veux »

« … » (il est DEJA rentré)

Je cherche donc dans toutes les vitrines ZE bracelet de mes rêves. Par contre, l’Homme a lui renoncé à me suivre. Il se perd dans une grande discussion avec le petit de l’Homme:

Le petit: « Moi aussi, je veux un cadeau de Saint-Valentin pour M. ! (ndlr son amoureuse depuis ses trois ans) »

Son père: « Ha ? Et tu veux lui prendre quoi ? »

« Une Tour Eiffel ! »

Regard effaré de l’Homme qui se trouve avec une femme qui veut un iPad comme cadeau romantique et un gamin qui compte offrir une Tour Eiffel à sa chère et tendre. Fait pas bon être romantique de nos jours, hein !

Il faut que je vous avoue que ça fait 4 jours que le petit de l’Homme me répète à l’envi qu’il veut offrir une Tour Eiffel à M. Qu’il l’aime, qu’elle lui manque et qu’elle doit recevoir un cadeau de Saint-Valentin (pour cela, il tient de son père, hé). Et que la Tour Eiffel, c’est trop coooooool, comme cadeau ! J’ai du mal à trouver cela cool, pourtant chuis pas une intégriste du cadeau, moi. Mais bon, soit, je lui avais promis qu’on regarderait… (vaguement)

Et là, c’est l’Homme qui a du mal. Car, dans une des vitrines du Agatha, le petit de l’Homme a repéré les pendentifs « Tour Eiffel ». Et il ne lâche pas l’affaire.

J’ai du mal à les faire revenir au centre du sujet qui nous amène: mon bracelet. Qui, d’ailleurs, une fois essayé, ne me va pas. La vache. 

Mais en fait et en toute honnêteté, mon bracelet, on s’en fiche. Le petit de l’Homme est en plein dilemme cornélien et l’heure est extrêmement grave. Il hésite à présent entre le pendentif Tour Eiffel et le pendentif Coeur. 

« Il est trop beau, le coeur, elle va bien l’aimer… »

Et, là, c’est mon coeur à moi qui va éclater. « Il est trop beau, le coeur »… « Elle va bien l’aimer »… Peut-on penser comme ça d’une autre petite fille de 6 ans ? Peut-on aimer de tout son coeur, de toute son âme ? Et se dire qu’il FAUT ce petit coeur en pendentif ? Que cela représente tout ce que son propre petit coeur pourrait dire ?

L’Homme intervient… « On le prend, le coeur, si tu veux… »

« Oh OUI ! »

La vendeuse s’étouffe presque. On était rentrés pour un bracelet pour la mère, on ressort avec un coeur pour l’amoureuse du gamin. Jusque là, tout va bien !

Elle sort le petit coeur de son tiroir…

« Il est à ton goût ? »

« Oh oui, oui, elle va vraiment bien l’aimer ! Il est joli ! Oh oui, c’est un chouette cadeau ! Regardez, il brille ! »

« Si tu veux, je l’emballe dans une petit boîte avec un petit noeud »

« Oh oui, oui, s’il vous plaît, faites cela ! »

Il observe mi-émerveillé, mi-méfiant. Ce coeur, il y tient maintenant !

Il arrache presque la petite boîte des mains de la vendeuse. 

« Attends ! Je vais la mettre dans un petit sac avec un autre noeud, comme ça tu pourras le porter ! Et je mets aussi la garantie dans le sac et un bon d’échange si cela ne lui convient pas ».

Le petit de l’Homme se concentre, il répète « garantie, bon d’échange » pour se souvenir et pouvoir le répéter à son amoureuse en temps voulu. Il veut lui donner toutes les infos de manière impeccable.

Après avoir payé (et convenu que le petit de l’Homme rembourserait son père du montant du cadeau avec l’argent de sa tirelire), nous sommes sortis avec, dans notre sillage, le plus fier, le plus heureux, le plus amoureux de tous les petits de l’Homme de la planète. 

Il n’a pas lâché une seule seconde son petit sac Agatha. Même pour tester tous les iPods, iPhones et iMacs de l’Apple Store. Et c’est tout dire !

« Avec cela, t’as pas de cadeau de St Valentin, toi », me reproche l’Homme.

Non, mais, en même temps, je suis l’heureuse mère du plus lumineux des petits Valentins.

Et, soyons franche, ça, oui ça, même un iPad incrusté d’or ne le vaudra JAMAIS.

Sept petits mots et des femmes à aimer

Ayé, j’ai été taguée ! Nan, j’aime pas ça, je le dis, le redis, le re-redis mais… je vais faire une 367.294ème exception.

Parce que, forcément, cette exception en vaut vraiment la peine.

D’abord pour pouvoir vous parler des deux femmes qui m’ont taguées, de leurs doux petits surnoms Annejo et SeeMee. Et deux blogs à lire, à découvrir, chacun dans leur style.

Annejo et son énergie, ses hommes, sa recherche de boulot. J’ai accroché au blog et puis… à son auteure, à sa vision de la vie, sa vision de l’amour. Quelqu’un que j’ai envie de découvrir plus avant, avec gourmandise, vraiment ! D’ailleurs, je lui dois une loooooongue réponse par mail (mais quand j’aurai fini ce billet, promis, promis, promis !).

SeeMee (nan, c’est pas son vrai prénom… hein que c’est pas son vrai prénom, hein ?!) qui s’est attelée à une tâche titanesque: la BlogExperience. Elle relate et fait découvrir d’autres blogueurs. Mais elle blogue aussi, ce qui lui donne une vraie consistance, une vraie présence. Qui d’autre que quelqu’un qui met les mains dans le cambouis peut comprendre ses contemporains qui le font aussi ? De plus, je la rencontre vendredi prochain lors d’une  soirée entre blogueurs à Paris. Et j’ai vraiment hâte (bon, note to self: ne pas se jeter sur elle en lui hurlant « salut SeeMee ! », ça va peut-être pas le faire…)

Ha oui, oui, rappel utile: l’Homme bosse toujours dans la ville lumière, et le petit de l’Homme et moi allons donc pour une enième fois le rejoindre et vivre notre petite vie de parisiens puisque ce sont les vacances pour le monstre… Et comme « rester enfermée dans un appartement à Paris » n’est pas vraiment la conception que j’ai de vacances réussies, on va enchaîner les activités sur place. Rencontrer des blogueurs en est une, visiter pour la 400.000ème fois la Cité des Enfants en est une autre. Haut les coeurs !

Bref, revenons-en à mes deux blogueuses et leur tag (le même, de tag).

Ensuite donc, pour vous vous donner la liste des petits mots auxquels je dois réagir. Ils sont au nombre de 7, lançons-nous !

  • Signe particulier

J’en ai un. Un vrai. Physique. Mais les gens qui l’ont vu sont assez rares sur la planète (enfin, y sont pas 10.000, quoi, donc sur plus de 6 milliards, ça fait rare !). Et donc on va garder ce côté rare, yep ! Ces messieurs s’en voudraient que je les rende d’un coup moins rares… Hé, hé.

  • Trait de caractère

Pffiouuuu, sont nombreux. Et variés et divers !

Mais je vais reprendre un mot qui est revenu beaucoup (mais alors, beaucoup, hein) dans la bouche des gens qui me connaissent, dans celle de ceux qui me rencontrent, celle de ceux qui me décrivent… et ce mot c’est… pétillant.

J’avoue, j’en suis parfois assez étonnée. Ok, j’ai un côté léger et déconneur, j’admets et assume la chose sans problème. Mais pétillant, c’est bien plus que cela. Ca donne un côté aérien et festif. Et c’est très flatteur.

(mais au fait, oui, festif, ok, j’admets aussi… ahum…)

  • Mauvais souvenir

Beuuuuuh, qu’il est moche ce point ! Allez, cassons l’ambiance, des mauvais souvenirs, j’en ai des tonnes et le pire de tous, c’est l’annonce de la mort de mon père . Je vous en rajoute une couche ou tout le monde a compris qu’on va passer au point suivant ??!!

  • Souvenir d’enfance

Comme tout le monde, idem, j’en ai des tonnes. Car en plus, j’ai une excellente mémoire. Un peu trop excellente, parfois. Mon plus vieux souvenir remonte à l’année de mes deux ans. N’en profitez pas pour me susurrer suavement que oui, oui, vraiment, ça date, merci.

Puisqu’on est dans le thème « Paris », je vais relater l’un de mes premiers souvenirs de cette ville. J’avais 5 ans, ma mère et moi avions rejoint mon père qui vivait et travaillait à Paris (oui, je passe ma vie à rejoindre les hommes de ma vie qui se cassent à Paris: une malédiction, ça s’appelle). Nous avions été au restaurant à trois et nous rentrions à l’appartement de mon père. Mes parents marchaient derrière moi en papotant, je gambadais en prenant pas mal d’avance. Jusqu’à tomber en arrêt, pile, interdite, devant un homme étendu de tout son long sur le trottoir. Il avait un pull de marin et son visage était couvert par du carton. Une vision surréaliste pour une petite fille qui n’avait jamais vu de SDF (Bruxelles était une ville où l’on n’en voyait pas à l’époque). Je me souviens de chaque détail, de ce pull, du carton partout. Et de ma totale incompréhension de ce monde dans lequel je vivais. Des millions de questions qui se sont enchaînées dans ma tête. J’ai traversé la rue, continué à marcher sur le trottoir d’en face et retraversé la rue un peu plus loin. Pour attendre calmement mes parents qui, eux, avaient continué sur le même trottoir, en toute logique.

J’ai dû assommer mes parents de questions par la suite. Ils y ont certainement répondu le mieux possible. Mais de tout cela, je ne me souviens pas. Je ne me souviens que du pull marin et du carton. Et de ma première rencontre avec la précarité.

  • Un défaut

Ha, ha, ha ! Dans le genre « je vais aller piocher dans une liste longue comme un jour sans pain », on se pose, là ! 

Ceci dit, oui, des défauts, j’en ai. Mais j’ai clairement au moins autant de qualités. Donc je dois avoir une longue liste de qualités aussi, si on y pense !

Bon, on va quand même piocher un défaut : la procrastination

Je passe ma vie à remettre au lendemain tout ce que je dois faire. Il me faut des engueulades, des coups, des menaces pour que je m’y mette (j’exagère à peine, sincèrement). Je prends alors une tête de martyr, j’ai mal au ventre, envie de m’enfuir et je pleure toutes les larmes de mon corps. Et puis je m’y mets.

C’est sympa comme programme, hein ! Dire qu’il y a des gens qui évitent le stress. Moi, je me le crée. Ca m’occupe.

  • Un film « bonne mine »

Alors, là… !

Aucun. J’ai des bouquins « bonne mine » et « madeleine de Proust » mais pas de film. J’avais pas la télé quand j’étais petite.

Ceci dit, il y a une réplique, une seule, dans le cinéma français qui me fait pleurer de rire à chaque fois. C’est limite pathologique et ça m’inquiète presque. Mais c’est plus fort que moi, je me marre chaque fois que je vois ladite scène. Et en plus, grâce à Hélène (si elle passe ici, elle se reconnaîtra), j’ai découvert que la scène en question est sur dailymotion. Je ne résiste donc pas à vous la mettre. Et je ne la regarderai pas, j’ai pas envie que le petit de l’Homme se demande pourquoi sa mère se bidonne avec un air de vache sous ecstasy.

Le Corniaud

(Trop tard, j’ai regardé… Y’a pas la suite mais je l’ai en tête « Qu’est-ce que je vais devenir, moi, maintenant ? » « Un piéton ». Haaaaa, j’vais pas m’en remettre !!!)

  • Ma meilleure amie

Purée, j’arrête pas d’en parler, de mes amies, sur ce blog. Et que des meilleures, hein. Mais bon, la « plus meilleure », elle s’appelle Laurence (j’en parle ici), je la connais depuis des décennies. On faisait faire l’amour à Ken et Barbie ensemble.

Petites, on s’est jurées qu’on serait chacune témoin au mariage de l’autre et marraine du premier enfant de l’autre. On a tenu parole 15 ans après. Elle était ma témoin. Et elle est la marraine du petit de l’Homme. Et sa dernière phrase en date est: « ok, tu as des merdes, mais on va les prendre une à une et on va les retourner pour en voir le positif. Allez, on commence ! »

Alors, elle est-y pas géniale, ma copine ?

Enfin, ce tag me permet de vous faire découvrir d’autres femmes en dehors des deux qui m’ont taguées, de femmes aux univers, aux styles si différents.

A tout seigneur, tout honneur, je tague Ganaëlle (passque c’est mon amie, pour ses délires, sa joie de vie, son enthousiasme mais aussi son sérieux, son opiniâtreté et sa fragilité) et Mélissa (pour sa finesse, sa sensibilité, son écoute et sa clairvoyance et… en souvenir de notre excellent voyage à Tallinn !!!).

Je tague aussi Madame Kevin pour son blog et ses réflexions qui font tellement écho aux miennes et Pause Chocolat pour sa manière de décrire les choses du quotidien en provoquant de solides fou-rire. 

Je tague enfin des blogueuses à découvrir ou re-découvrir car il y a de très chouettes nanas derrière: VanessaInWonderland, Laura qui fait du bruit et Melody-on-the-cake !

Des femmes à lire, à relire et… à aimer !

Et si on procréait, toi et moi ?

Cette chanson est un grand moment de mon adolescence : je devais avoir 12 ans, mon frère, 8, et nous la chantions à tue-tête continuellement. Le but du jeu était de la chanter le plus vite possible en ne se plantant pas une seule fois dans les paroles. Je vous mets au défi de faire pareil, c’est un vrai tour de force et faut bien avouer qu’en toute modestie, on maîtrisait l’affaire (au grand dam de mon père qui n’était pas un fan forcéné de Jean-Jacques Goldman. C’est rude, la paternité, des fois).

Je ne l’avais plus écoutée depuis des années, puis je me la suis remise dans les oreilles en écrivant certaines parties d’Etats d’âme. C’était pile en phase avec mon sujet, forcément. Et j’ai été étonnée (l’Homme aussi, à ses oreilles défendantes : les hommes de ma vie ne sont décidément par très réceptifs à la prose de JJG) de voir combien je connaissais encore toutes les paroles par coeur. Et que je savais les chanter très vite.

Sauf que, là, elles sonnaient différemment.

Chanter cette chanson à 12 ans tenait juste du concours. La chanter à passé 30 ans devenait réaliste.

Mais justement, réaliste en quoi ?

« Fais des bébés ». Wé. Ben c’est normal, on vient sur Terre pour ça, en gros.

Ben ça, c’est pas toujours évident…

Il y a pile un an, le magazine Philosophie titrait « Pourquoi faisons-nous des enfants ?« . Attirée par ce titre inattendu et peu glamour (on préfère tous parler plus de sexe que de procréation, non ?), j’ai acheté le magazine (au passage, on applaudit et on remarque que dans cet article-ci, je ne vous parlerai pas du Psychologie, intention louable s’il en est). Ils y mettaient les résultats d’un sondage: Pourquoi faisons-nous des enfants.

Les résultats les étonnent. De fait, comme ils le disent eux-même, il y a 50 ans, on ne faisait pas des enfants, on en avait. La question ne se posait donc pas. Aujourd’hui, avec l’avènement de la pilule, et de nombreux autres moyens de contraceptions, c’est clairement devenu un choix. Et qui dit choix, dit réflexion. Et qui dit réflexion, dit arguments « pour » et arguments « contre ». Et ça se complique.

 

Dans ma petite tête, l’argument le plus « pour » possible est notre animalité. De fait, contre cela, on ne peut lutter, même si transcender cette animalité est le propre de l’être humain. J’ai d’ailleurs eu un échange très intéressant à ce sujet avec un monsieur dont les arguments et analyses sont, certes, peu romantiques mais très éclairants. De fait, l’animalité guide encore énormément nos pas en ce qui concerne le choix de nos partenaires sexuels et, donc, potentiels « reproducteurs ».

Et c’est ce qu’a corroboré un jour, un de mes collaborateur-copain (on va l’appeler comme ça, je sais jamais dans quelle catégorie le classer, c’est pénible, les petites boîtes !) en m’accueillant pour un lunch boulot avec un joyeux:

« Ha ben oui, les hommes sont et restent des animaux, ils flashent sur les filles avec lesquels ils pourraient se reproduire, en fait ! »

Etant une fille avec une éducation un brin traditionnelle (entendez par là que quand je rencontre un collaborateur boulot, je l’accueille plus volontiers avec un « Bonjour, comment ça va, toi ? » qu’un « Hé salut, tu sais que si tu flashes sur moi, c’est parce que je suis fort probablement celle qui te permettra de procréer ? »), j’ai été un chouïa mal à l’aise mais… avec le temps et la réflexion, il faut bien avouer qu’il n’a pas tort du tout.

Mais j’imagine que ce gentil garçon (déjà papa, par ailleurs) a réfléchi plus loin et autrement son envie de descendance qu’en se disant justement « je flashe, je procrée ». 

Et de là, ma question: Pour quelle(s) raison(s) un homme désire-t-il et fait-il un enfant ?

Qui plus est, lors de nos échanges avec Cousin Baudouin concernant le projet BS (plus d’info et ), on s’est aussi clairement posé la question (et je précise tout de suite, non, Cousin Baudouin et moi n’avons pas l’intention de procréer ensemble, on se pose cette question pour l’amour de l’art, tout simplement).

Résultat, j’ai mis la question sur mon profil Facebook et sur Twitter.

Et j’ai pu recueillir nombre de réponses d’hommes bien intéressés par le sujet (je les en remercie encore, d’ailleurs). Ce qui m’a étonnée, mon postulat de départ étant que le désir d’enfant est fondamentalement féminin et que l’homme fait un enfant à la femme pour lui faire plaisir à elle, d’abord. Ben nan, circulez, j’ai tout faux. Et ouf, en fait.

La femme aujourd’hui a le choix de faire des enfants… ou pas. Et, du coup, l’homme aussi a ce choix. Enfin, je veux dire qu’il doit lui aussi se positionner par rapport à ce désir ou ce non-désir (car du non-désir, ça existe, certains le revendiquent d’ailleurs et je trouve cela intéressant: « Le refus d’enfanter est l’avenir de l’homme« ) . Et cela lui donnera les arguments pour convaincre sa compagne, puisqu’elle peut ne pas en avoir envie du tout, elle aussi. 

J’ai été touchée par les réponses que les hommes m’ont données. Et dans ces réponses, certains évoquaient leur besoin de descendance, de perpétuer les gènes (et donc parlaient de leur animalité et je trouve cela sain et honnête) mais pas seulement. Ils abordaient les échanges, les caresses, les regards, les fou-rire,…

J’ai juste envie de poser là certaines de leurs phrases (sans nom, mais ils se reconnaîtront):

« Pour connaître le bonheur de voir une petite chose, sourire, se sentir en sécurité sur le ventre de son père! »

« Pour une raison très égoïste: refuser l’idée de vieillir sans enfants et petits-enfants qui tournent autour de moi… »

« Pour avoir un prétexte de rester un enfant , ou pour voir grandir les traits d’une personne qu’on aime déjà … »

« Parce qu’au fond de nous on adore pouponner et que c’est vachement plus interactif que tous les gadgets du monde! »

« Pour assurer une forme d’immortalité »

« Pour laisser une trace de son ADN sur cette planète »

« Pour perpétuer les gênes, comme les animaux… de la meme manière que les femmes choisissent les hommes les plus forts (selon plusieurs critères) pour, ensemble, former un environnement où les petits pourront se développer et perpetuer les gênes à leur tour… »

« Il suffit d’entendre un rire d’enfant (et mieux, en être la cause ) pour être converti »

« L’envie d’un projet de couple, de construire qqchose sur le long terme, de rechercher la continuité »

« Pour le plaisir de créer un truc à deux, pour pouvoir jouer avec plein de trucs débiles avec une bonne excuse »

Et je remercie aussi ceux qui ont donné leurs arguments pour ne PAS en avoir. Parmi les réponses que j’ai reçues (d’un échantillon tout-à-fait NON représentatif, hein, on était sur Twitter et Facebook, pas dans un institut de sondage !), ils étaient les moins nombreux mais certainement pas les moins réfléchis, ni les moins concernés (et j’en déduis un peu que ne pas faire un enfant est vraiment un choix auquel qu’on réfléchit sérieusement, non ?). Il y a donc des hommes qui flashent sur des femmes mais qui ne leur demanderont pas forcément de procréer. C’est une nouvelle que j’estime agréable ! Hé, hé.

Et je remarque aussi que l’Homme n’est pas un extra-terrestre parmi ses semblables. Le petit de l’Homme, il l’a désiré et rêvé. Même en animal. Il est passé du lion au papa-poule. Et c’est extra…