Comment NE PAS se remonter le moral, manuel explicatif

Tadaaaaaaaaaaaaaaam !

Se dire que ça y est, vous avez tout classé, tout trié, vous allez aller vous inscrire au chômage !!!

Bon, prenons une individue lambda pas au top de sa forme ni physique, ni morale. Moi, par exemple. Oui, c’est ça, c’est un bon exemple.

Blindée de bonne volonté et de papiers en tous genres. Debout à 6h30. Oui, oui, si vous avez envie de grasse matinée, vaut mieux rester employé. Le chômage, c’est pas pour les lève-tard !

En route à 7h45. Déposage du petit de l’Homme à son école (« Mais tu travailles plus ! Pourquoi je dois aller à la garderie, alors ??? » « Tu comprendras quand tu seras grand »). Tout roule.

Vérification faite la veille: l’adresse où je dois m’inscrire au chômedu est encore la même que celle que je connaissais il y a 6 ans. Parfait. Bus arrive, nickel. Tram suit, super.

Arrivée sur place, stupeur. Y’a pu. Quoi y’a pu ? Ben y’a pu. Fermé. Transformé. A pu. Partie la permanence de chômage de la FGTB ! Sans donner sa nouvelle adresse, d’ailleurs. C’est écrit nulle part, j’ai bien tout détaillé.

Résistant vaillamment à un pointe de découragement totalement injustifiée (allez, quoi, c’est pas ça qui va arrêter une femme crevée, morte de froid et pas en forme quand même !), je me planque dans un arrêt de bus et sors mon iPhone. Par moins 2 degrés, on se dit que l’iPhone et le chômage doivent être des choses bien plus agréables à vivre sous des latitudes plus clémentes que la Belgique au mois de janvier. Et puis, je me rappelle que l’iPhone n’est PAS une option logique quand on est chômeur. Et me demande comment font les autres chômeurs pour trouver la permanence chômage quand elle déménage en ne laissant pas d’adresse… Passons. Je cherche donc l’adresse de ma permanence. Ma recherche sous Safari me délivre trois sites. Avec trois adresses différentes, youplààààà. Outre la première que je connais déjà (et c’est pas lààààà, lalalèreuh !), j’hésite entre les deux suivantes. Je lance Google Maps. Qui veut pas se lancer. Je relance, chuis têtue. Lui aussi, malheureusement. Je trépigne (ça tombe bien, ça réchauffe, il fait froid). J’essaye de lancer le site de la STIB (société des transports bruxellois pour les étrangers à Bruxelles qui passeraient par ici), histoire de voir comment me rendre à l’une de ces deux adresses (vu que je ne vois pas où c’est), mais ce site-là aussi refuse catégoriquement de me donner une réponse. Tout le monde me lâche.

Je résiste vaillamment à une inutile envie de pleurer, c’est moche, ça sert à rien et puis, quand il fait froid, c’est mauvais pour la peau. Il est déjà 9h20. Je me demande si je vais opter pour l’option « appeler un ami ». Je m’entends déjà supplier au téléphone « diiiiis, tu peux me dire où se trouve la rue machin-truc-chose ??? Et comment qu’on y va ??? » « Et la rue brol-bazard, tu peux aussi ??? » « On y va comment idem ??? ». Je me ravise. L’Homme a oublié son iPhone à la maison (et il est à Paris, en plus) et mes autres potes ont autre chose à faire de leur vie que de m’aider à m’inscrire au chômage. Ils bossent, eux.

Je me résigne à redescendre dans la station de tram pour rentrer chez moi et aller voir, courageusement, quel est le chemin pour ma nouvelle permanence chômage sur mon Mac, au chaud, avec un café. Oh oui, un café.

Mais avec le risque, couru d’avance, de ne plus ressortir après. Qui plus est, là, l’horaire est formel, quelle que soit l’adresse, la seule chose avec laquelle les trois sites soient d’accord, c’est l’heure de fermeture de la permanence: midi. Il est 9h40, le temps de rentrer, de trouver où aller et comment y aller, d’y retourner, pas sûre d’y être à l’heure. C’est un défi. Et la STIB fait passer Le Dakar 2010 comme une promenade de santé à côté de ce défi-là.

Quoiqu’il en soit, je me sens l’âme d’une femme prête à relever tous les défis, je descends dans la station de tram. Et, là, pile au dessus de ma tête, apparaît en grand, en très grand, en énooooooooorme… le nom de la rue de la deuxième adresse. Mon instinct de citadine me dit deux choses:

1) le hasard n’existe pas, si cette adresse est au firmament de ma station de tram, c’est un appel. Pour finir, les Rois Mages ont un peu fait pareil mercredi, ils ont suivi l’Etoile et ont trouvé Jésus. Je n’en demande pas tant mais si suivre cette flèche pouvait déjà me mener à ma permanence chômage, j’en serais très heureuse. Qui plus est, dans l’état actuel des choses, cette permanence me sera plus utile que Jésus himself. Je doute qu’il puisse me délivrer une carte de chômage.

2) si cette adresse est fort proche de l’ancienne adresse (à deux pas), il y a de réelles chances que ce soit la bonne. La permanence aurait déménagé dans le quartier, c’est logique, ça se tient. Et j’aime les choses logiques, moi.

Je suivrai donc la flèche. Qui s’arrête une fois en dehors de la station. On peut pas tout avoir. Je me résous, en fille méga têtue, à rouvrir Google Maps. Qui marche, allélouïa ! On reste dans le mystique.

La rue est à deux pas. Deux pas pas franchement glamour, l’endroit est certainement un des quartiers les plus glauques de Bruxelles. Mais même pas peur, je suis remontée à bloc. Et j’ai froid. Mon air de bourgeoise décidé doit en étonner plus d’un. Ceci dit, j’ai rangé mon iPhone. Au loin pointent les drapeaux rouges flamboyants de la permanence chômage du syndicat socialiste. Un cri de victoire que n’aurait pas renié Léon Blum (s’il avait été Belge) m’échappe.

Je m’engouffre dans un bâtiment neuf, chaud et beau. De toute évidence, le déménagement s’est fait pour un mieux. C’est tout joli ! Je me place dans la file. Et découvre avec ravissement qu’elle n’est pas longue et que, en plus, trois guichets sont ouverts. L’ancienne permanence n’avait qu’un guichet et une file longue comme un jour sans pain. Je souris d’aise. Mais pas longtemps.

10h30, j’arrive au guichet. Je demande donc à me réinscrire au chômage (vu que je l’ai déjà été dans une vie antérieure, toute inscription future est un réinscription, à l’avenir) et m’attends à recevoir un ticket pour refaire la file pour le bureau des inscriptions au chômage. Jusque là, je suis drillée mentalement, je m’y attends. Le côté kafkaïen de faire la file pour avoir le droit de refaire la file, je m’y suis préparée. J’ai intégré l’absurde de la donnée à l’époque, je suis blindée maintenant. Une vieille routière du truc.

La dame du guichet, adorable, me demande mon C4.

« Je n’ai pas de C4, mon employeur ne m’en a pas donné »

« Ha, il me faut votre C4 »

« Mais j’ai mon contrat, il est fini, c’est une fin de contrat, la date est sur le contrat »

« Ca ne suffit pas, madame, le C4 est le document officiel. Il y sera effectivement stipulé que la raison de votre fin de contrat est « une fin de contrat » (sic), mais ça doit être écrit sur un C4. »

« Ha. Bon… mais je ne peux pas m’inscrire déjà et venir vous donner ce C4 par la suite ou vous l’envoyer par la poste ? »

« Non, sans C4, on ne peut pas vous inscrire. Demandez votre C4 et revenez. »

« … »

« Etes-vous inscrite à Actiris ? »

« Ben non, je dois m’inscrire à Actiris après m’être inscrite au chômage, non ? »

« Ha non, non, vous avez 8 jours pour vous inscrire à Actiris après votre fin de contrat, sans cela, vous aurez des problèmes pour votre inscription, or nous sommes déjà le 8, il faut aller vous y inscrire maintenant, avant que cela ne ferme ! »

« Mais je ne savais pas pour les 8 jours ! »

« Ha ben si, 8 jours, allez-y, il y a une permanence Actiris à 5 minutes à pieds d’ici, vous voyez la rue Brol-truc-muche ? C’est au 144, sur votre gauche »

Un peu sonnée, je fais oui-oui de la tête, dis au revoir poliment et me retrouve dans la rue en essayant de rassembler mes esprits. Pas si aguerrie, finalement, la vieille routarde du truc. Une constatation: l’administration belge est un peu comme un mari, vous pensez tout connaître de lui, tout savoir et, non, il vous épate encore, même des années après votre rencontre…

Je me concentre et essaye de me souvenir des noms de rues donnés par la gentille dame. Car je me sens l’âme d’une amazone qui va aller prendre d’assaut Actiris. Ou un truc comme ça… En plus habillée néanmoins.

Je tourne à gauche, à droite, je ne sais plus, je suis perdue, et, ô miracle, je me retrouve dans la rue Brol-truc-muche. Je constate fièrement que mon incroyable sens de l’orientation m’a évité d’avoir à ouvrir une troisième fois Google Maps. Je m’applaudis. Et cherche le 144.

(j’ouvre ici une parenthèse offrant mes services comme guide touristique à qui veut pour visiter ce charmant quartier qu’est le quartier de la Gare du Midi, je le connais comme ma poche maintenant et Actiris serait heureux de voir que je me donne corps et âme pour me créer mon propre emploi)

Je rentre à la permanence d’Actiris. L’endroit est tout aussi beau et neuf qu’à ma permanence chômage. A croire que pendant les années où je n’ai pas été chômeuse, ils ont décidé de donner envie à tout le monde de le devenir. Et ça tombe bien, ils doivent être contents, tout le monde le devient justement, les chiffres explosent, ça fait chaud au coeur !

Comme Actiris multiplie les permanences (un jeu se cache dans ce billet: comptez le nombre de fois où le mot permanence est écrit, ça occupe et si vous n’avez pas la chance, comme moi, d’être chômeuse et que vous vous emmerdez donc dans un bureau, ça va vous aider à finir votre journée), il n’y a personne dans celle-ci. Je passe donc sans encombre l’étape de l’accueil et celle du deuxième accueil (on est vraiment les bienvenus, chez Actiris !) pour, enfin, après juste deux minutes d’attente dans une salle adorable remplie d’ordinateurs connectés (c’est pour chercher du boulot, bande de mauvaises langues), je passe devant une autre gentille dame.

« C’est pour une réinscription »

« Bien, puis-je avoir votre carte d’identité ? Oh, vous avez été journaliste ? »

« Heu, nan. Pas franchement, nan. »

« Ha. Vous êtes réinscrite. »

« Bon, au moins je suis dans les temps, je devais l’être avant aujourd’hui m’a-t-on dit au syndicat »

« Vous devez l’être dans les 8 jours après votre inscription au chômage, oui »

« Ben, je ne suis pas inscrite au chômage, là »

« Ha ??? Ceci dit, ce n’est pas grave, vous êtes déjà inscrite chez nous, c’est fait, mais il n’y avait pas d’urgence ».

Elle sourit.

Moi aussi. Mais jaune.

Je sors d’Actiris, je me dirige vers la Gare du Midi. Cet endroit m’est au moins familier, il me rappelle le boulot. Et c’est bien de se rappeler de choses logiques et qu’on connaît quand on a l’impression d’être plongé dans un monde surréaliste. 

Je lève le nez, avance courageusement et me retrouve étalée de tout mon long sur la voie de tram que je devais traverser. Les rails et le gel ont eu raison de mes nouvelles bottes. Je me relève en souriant. Les gens me prennent pour une douce folle. Et pourtant, j’ai envie d’éclater de rire en me disant… « Décidément, les rails et moi, on n’est pas copains… »

La gare me tend les bras, je m’y engouffre. Le Psychologie (oui, encore lui) titre « Savoir faire les bons choix » (bon, il titre aussi « Fellation, cunnilingus, quand l’un veut et l’autre pas » mais cela n’a aucun rapport avec ce billet). Je constaterai en l’achetant (ça occupe) que l’article ne m’aidera en aucun cas à faire les miens, de choix (mais peut-être à en savoir plus sur le cunnilingus et la fellation, si ça tombe).

Il y a même un test: « Qu’est-ce qui vous bloque ? »

Mais la réponse VOUS-MEME n’y figure pas. Dommage…

PS: et sur psycholgies.com, il y a aussi un test qui s’intitule « Comment vivez-vous le chômage« , ça ne s’invente pas !

La vie c’est comme le ski, c’est une question de confiance…

Mon iPhone indique  » jeudi 31 décembre 2009, 10h29″. Il aime être précis.

Je suis assise à une table de bois clair, dans un chalet neuf, enveloppée d’un cocon blanc poudreux. Je serais seule au monde si je n’étais entourée de gens habillés un peu bizarrement. Je suis d’ailleurs habillée comme eux. Certaines de ces personnes font juste une pause dans un long périple sur des pistes blanches, d’autres profitent de la vue enneigée.

Moi, j’attends Félix.

J’ai skié 15 minutes dans la poudreuse et puis j’ai libéré l’Homme qui supportait pourtant avec une patience d’ange mes « ralentis !!!!! » (comprendre « arrête-toi ! »), « je vais tomber » (comprendre « j’ai peur »), « ça va pas aller » (comprendre « j’arrête là, je ne bouge plus d’un centimètre ! », ce qui n’est objectivement pas pratique en plein milieu d’une piste bleue, on en conviendra). L’Homme a conclu : « Je crois que tu serais plus en confiance avec ton moniteur, non ? ».

« Ouais, je vais aller boire un café en attendant Félix, on va faire ça… »

L’Homme libéré et rempli de bonne conscience, a pu rejoindre ses copains, non sans m’avoir jeté un

« Va boire un vin chaud, plutôt, ça te détendra ! »

Son humour me laisse parfois pantoise…

Mon cours est à 11h00. J’ai une demi heure à tuer en regardant les flocons tomber en rangs serrés. On n’y voit pas à deux mètres, ce qui renforce l’impression de cocon feutré.

Trente minutes, c’est trop court pour faire le bilan d’une année. Et puis, de toute façon, mon horoscope l’a très bien fait pour moi : « Taureaux, votre année 2009 était en demi-teinte ».

Voilà un horoscope efficace, qui met les mots exacts à postériori sur cette dernière année de la décennie !

Un peu partout fleurissent les sujets bilans des 10 dernières années. Ben moi, à part le fait de me dire « ben merde, j’ai vieilli », j’ai du mal à le faire, ce fameux bilan.

Et puis, sommes-nous obligés de le faire ? Réellement ?

Il s’en est passé des choses en 10 ans. Des heureuses et des franchement moins heureuses. La vie, en somme.

Mon côté fataliste m’empêche d’avoir des regrets (même si, parfois, j’ai peur d’avoir pris le mauvais chemin, fait les mauvais choix, raté des moments, des êtres d’exception… Si tout cela ne s’est pas fait, c’est que cela ne devait pas se faire) et des remords (là, je ne m’en vois pas l’ombre d’un…). Alors, un bilan, pour quoi faire ?

Notez, j’ai facile à dire. En 10 ans, j’ai construit, morflé, évolué, changé. En un mot comme en cent, j’ai avancé. Et c’est bien cela le but du jeu. Le bilan ne peut donc qu’être positif.

« Le ski, c’est une question de confiance » me répète Félix avec constance, « il faut inspirer un bon coup, se jeter dans la pente, se grandir et y aller »

Je vais y aller, rejoindre Félix, inspirer un bon coup et me jeter dans la pente en me grandissant.

Au loin, tout est blanc, les flocons ont fini de tomber, on voit la cime des arbres, le soleil perce enfin.

Félix me sourit « on ne pouvait pas rêver meilleur temps, hein ! Alors, on regarde au loin et on se lance ! »

Le ski, c’est comme la vie, c’est une question de confiance.

Et quand je regarde au loin, tout est blanc. A moi de remplir ce blanc, de le colorier, ou de le laisser blanc. Je me jette donc dans la pente, en me faisant grande, très grande

Je vous souhaite de pouvoir faire la même chose. En toute confiance.

Ne t’inquiète pas, je serai là…

– « Tu sais, pour bien marcher, il faut regarder par terre et éviter les grosses pierres »

– « Et si je regarde mal et que je ne parviens pas à éviter une pierre ? »

Il me regarde en serrant fort ma main dans sa petite main à lui et ses yeux gris virent au bleu-sérieux…

– « Ne t’inquiète pas, je serai là pour te rattraper… »

 

Il est des jours où le coeur déborde, où l’on se dit que des pierres, le sol de la vie, putain, en est jonché de très, trop, nombreuses, mais qu’on est adultes, qu’on va assurer, hein…

Et en fait, c’est lui qui assure.

Merci mon amour…

Nô, en boucle…

J’ai d’abord connu Zoltan…

Il est venu me voir à Etats d’âme, en me présentant son amoureuse…

On s’est revus, de soirées, en soirées…

Puis un jour, il m’a dit que Sad, sa chérie à lui, elle chantait…

Et que, même, elle faisait un p’tit concert avec son groupe. J’ai été. J’ai écouté. Et j’ai aimé. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup.

Alors quand Zoltan m’a dit que Sad et son groupe allaient sortir leur premier album (auto-produit) et qu’ils allaient le présenter dans un petit café bruxellois, j’ai sauté sur l’occasion…

C’était samedi. J’avais briefé le petit de l’Homme (qui ne rêve que d’aller à un « vrai » concert, de grand, d’adulte, il enrage de n’avoir pu nous accompagner voir Depeche Mode au Stade de France, le monstre), lui avait dit que ok, il pouvait venir, mais qu’il devait être sage, lui avait fait écouter la jolie musique de Nô sur leur page myspace, lui avait dit que si cela devenait trop long, on partirait avant la fin, bref… un enfant averti en valant deux, il était averti pour toute une colonie de gamins, le pauvre !

Mais arrivés sur place, l’Homme et moi nous rendant compte que l’endroit est très enfumé (c’est un euphémisme), nous hésitons à y rester avec le petit de l’Homme…

Le concert étant retardé d’une heure, on embarque les copains et notre féru de concerts en herbe au café Belga tout proche (et où la cigarette est interdite) en promettant de revenir une heure plus tard…

Ce que nous ferons. Mais l’endroit est plus enfumé encore. Et les critiques fusent « je n’emmènerais pas mes enfants ici, moi »…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère. L’Homme et moi, nous nous regardons, le petit de l’Homme supplie pour rester « je vais être sage, vous savez ! », c’est pas une question d’être sage ou pas, petit bonhomme…

Il fonce à l’avant, je le rattrape « ok, on reste une chanson », il a déjà filé, le sourire aux lèvres…

Il se met au premier rang, debout devant la petite scène, et dévore des yeux le synthé, la guitare électrique, le micro, les gens…

Sad commence à chanter, il ne bouge plus, il écoute de tout son saoul…

La première chanson est finie, obéissant, il fait un bisou à Zoltan, qui est à côté de lui, et revient vers nous…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère, mais depuis samedi soir, blotti dans le divan, j’ai un petit bonhomme de 5 ans et demi qui met l’album « Take #1 » de Nô et qui écoute de toutes ses oreilles. Pas ma faute à moi si cet enfant a bon goût en musique !!!

Nos excuses auprès de Sad et de tout le groupe de n’être pas restés, ce n’est que partie remise, on reviendra en décembre, promis…

Et en attendant, on écoute, blottis tous les deux dans le divan, Nô… en boucle…

Et un Mac de retour, un !

Ca y est, j’ai récupéré mon Macbook en pleine forme, ou presque (reste à faire réviser le lecteur DVD qui cafouille bien, là).

Sans lui, me sentais toute nue…

En même temps, lui faire faire un vol plané n’était peut-être pas l’idée du siècle, je le conçois…

J’m’explique: l’Homme est un jour rentré avec son tout nouveau, tout beau Macbook Pro. Toute excitée par la chose (oui, un Macbook Pro, ça m’excite, je l’écris en grand, le hurle même, c’est une machine extrêmement sexy), je vire mon Macbook (qui a le seul défaut de ne pas être « Pro », le pauvre) sur le bar de la cuisine, vise mal et…

… paf, le Macbook en a profité pour vérifier G (pas le point, la constante, bande d’ignares) sur la distance bar de cuisine-sol. Ce qui est une très mauvaise idée en soi, car, si c’est assez haut pour fiche un Macbook en l’air, ce ne l’est pas assez pour obtenir un résultat scientifique probant. Non mais ho !

Résultat: couche protectrice de l’écran fissurée et lecteur DVD parti en vrille… et moi, vachement mal.

Ceci dit, cela prouve néanmoins que la coque du Macbook est pas mal protectrice, cela aurait pu être bien, bien pire. Et en plus, ladite coque n’a pas une griffe, dites donc !

Bref, mon Macbook alu est de retour. Et moi qui râlais de devoir l’acheter en alu à l’époque, ai imaginé devoir le racheter en blanc (Apple ne fait plus de Macbook alu, le nouveau est blanc de blanc), ben non, non, non, je voulais l’alu !!!!

Idem pour mon iPhone, chuis encore une des rares à avoir l’iPhone V1 alu alors que tout le monde se balade avec le blanc, voire le noir… Hé ben nan, j’veux pas changer, je garde mon alu gris et ne l’échangerais pour rien au monde contre deux barils de blanc, plus blanc…

Y’a pas à dire, on s’attache à ces petites choses… Mmmmh ?

Restons amants ?

Même si les gares si les regards
Indifféremment nous séparent
De plus en plus souvent
Même si se tiennent ta main la mienne
Pour la fin des temps que nos vies deviennent
Celles de tous les gens

Quoi qu’il advienne restons amants
Restons amants des impatiences
Des minutes qui sont comptées
Des trésors de ruse et de science
Pour se retrouver

Restons amants des corps à corps
Des peaux qui savent où se trouver
Laissons les coeurs qui battent encore
L’un à l’autre mêlés

A l’instar des paroles de cette chanson de Maxime Leforestier, s’il est bien un rêve, un voeu qui hante tous les couples, c’est cette envie profonde de voir la beauté des débuts, cette attirance, cette légèreté, cet émerveillement, cette curiosité durer, durer, durer, durer et durer encore… Ne pas laisser cette magie et ce désir puissant s’éroder avec le temps, nous glisser entre les doigts sans avoir la possibilité d’en retenir une étincelle, un soupir, un battement…

C’est rageant. Comment faire, quelle est la recette magique qui permettra au couple de tenir sur la longueur ? De ne pas se faire rattraper par les minutes qui ont déjà décidé, les vaches, qu’elles auraient sa peau ?

C’est sur ce thème qu’a abouti la discussion avec un copain il y a peu…

– « Ne plus vivre ensemble, être ensembles, oui, mais séparés, vivre chacun dans son espace, de son côté… »

– « C’est une option… »

Et de fait, en répondant cela, l’option me tente… Vachement, vachement, soyons honnête…

Il continue:

– « Sommes-nous obligés de vivre ensembles, ne peut-on réinventer les choses ? N’y a-t-il qu’un seul schéma acceptable, qu’un seul chemin à suivre ? »

– « NON ! »

Si j’avais pu hurler mon NON plus fort sans passer pour une grosse impolie qui ne sait décidément pas se tenir au resto, je l’aurais fait… Il venait du plus profond de moi et remontait, grosse vague, à la surface. Non au chemin tout tracé, non au schéma à suivre, c’est évident…

C’est d’ailleurs d’une telle évidence que l’Homme a enfoncé le clou 3 jours plus tard. Exilé volontaire pour un nouveau boulot à Paris, il est revenu en me disant (attention, phrase importante, l’Homme parle peu de ce qu’il se passe dans sa tête, ou alors il le fait entre deux phrases anodines et il m’a fallu des années d’entraînement pour saisir ZE phrase importante, donc, là, je vous la livre après décryptage): « tu sais, le fait d’être envoyé à Paris, éloigné de toi, de vous, met les choses en perspective, je me rends compte des priorités, de mes priorités… »

Outre le fait que cet homme se rende compte que sa femme et son fils sont ses priorités (alléluïa, merci d’être passé dans le coin, mon Dieu !), on peut se dire que l’éloignement, la vie pas forcément en commun peuvent avoir vraiment du bon sur les liens qui unissent un couple. Que cela les renforcerait, même. Et j’ajouterais même que, vu ma réaction à moi quand l’Homme est rentré (le premier qui me demande un dessin, je le remballe potasser le KamaSutra), cela ravive le désir.

La séparation comme solution à l’érosion du couple. Bon plan.

Et c’est de cette vision que je discute avec mon amie Véro, pendant une après-midi « mission-commando-ne-nous-laissons-pas-abattre-par-la-grisaille-ambiante-et-nos-humeurs-de-chien » ( en gros: papotons pendant des heures en nous goinfrant gaiement, prétextant que c’est la seule chose qui nous soulagera de nos misères en ce bas monde )…

Et là, elle me sort:

– « Chuis pas trop d’accord avec cela, moi… Je trouve que le mariage, de nos jours, c’est un vrai défi, un beau défi… ! »

– « … ? »

– « Ben oui, même si au final ça marche pas, on aura relevé le défi, tenté l’affaire, on se sera mouillé, engagé, je trouve ça fort, moi ! Signer quelque chose, oser formaliser, y aller à fond… Oui, vraiment, c’est un défi ! »

– « Heu, tu sais, la plupart des gens ne voient pas ça sous cet angle, hein, ils se marient parce que c’est comme ça, au mieux pour faire la fête, au pire pour faire comme tout le monde, rarement pour relever le défi de l’extrême… »

– « Oui, je sais. Chuis peut-être la seule à penser en ces termes d’ailleurs, ai parfois des idées un peu space, moi… Mais je maintiens que, à mes yeux, le mariage est un défi pur et dur et que si on réfléchit en ces termes, c’est splendide de le relever. »

De fait. Me suis pas mariée pour faire la fête, ni pour faire comme tout le monde, mais néanmoins, j’ai jamais pris ça comme un défi. Enfin, ça m’est pas apparu comme tel à l’époque.

Et pourtant, non seulement signer, formaliser, mais, au delà, vivre avec l’être aimé, au jour le jour, supporter les travers, le quotidien, les grincements, les crispations, tout cela en tenant bon, en continuant à voir en l’autre le positif, la beauté, les pétillements, le constructif, ce n’est clairement pas quelque chose d’aisé à faire.

Et à l’époque où l’on envoie des pauvres gens sur une île déserte passer des épreuves atroces et manger trois grains de riz et un criquet tout en les filmant pour voir s’ils vont tenir le coup, à l’époque où l’on demande à d’autres gens de faire le tour de la planète avec 3 francs 6 sous en poche et sans voiture s’il vous plaît, à l’époque, toujours, où l’on vous demande de plonger la main dans un bac rempli de mygales pour en tirer une clé ( haaaa, si ça c’est pas du défi, ça, braves gens !), on vient me dire que tout cela, c’est de la gnognote. Vivez en couple, les amis, CA, c’est du défi ! Koh Lanta, Pekin Express, Fort Boyard réunis et, ce , tous les jours !

Je me suis d’un coup sentie la femme la plus puissante, la plus incroyable de mon époque. Mon ego s’en est toujours pas remis. Je relève le défi de la vie à deux. YEAH !

Pas coton, notez.

Mais si, de toute évidence, l’éloignement me fait entrevoir que je tiens à l’Homme autrement que pour son incroyable capacité à récurer un plat à gratin (pour ça aussi, d’accord, mais pas que, quoi), et que cela va peut-être me permettre d’aller le violer par surprise sous un porche parisien (bon, évidemment, s’il lit ceci, c’est fichu, tant pis, je tenterai l’affaire sur un bateau-mouche), je me rends compte que c’est au quotidien, quand il reviendra (car il va revenir, si, si, siiiiii), que la vie prendra tout son sens.

Elle a pas tort, ma copine.

Mais en y réfléchissant, il n’a pas tort non plus, le copain.

Car, un défi, ce n’est pas quelque chose qu’on suit, de tout tracé, de banal. C’est quelque chose qu’on relève et, par là, qu’on prend à bras-le-corps, d’assaut, qu’on attaque, qu’on empoigne !

Un chemin choisi, assumé et, même, créé, inventé aussi souvent. Qui justement sort des schémas s’il est pensé, réfléchi, vu avec ce recul si nécessaire à une vie menée en dehors du troupeau.

Les deux ne sont pas incompatibles.

Restons amants, oui.

Mais restons amants en partageant le même WC , la même vaisselle, les mêmes factures.

Je sais, ça fait peur dit comme ça, mais éteignez votre télé, le défi du siècle, il se joue sur votre canapé.

Z’êtes pas sûrs de le gagner ? Ha mais moi non plus, hein. Ouuuuuuuuuhlà, non !

Mais tant pis, au moins, j’aurai joué !!!!!

Ce soir, je passe à la radio…

Ben wé.

Sur Fun Radio.

On rigole pas, là bas, dans le fond, please.

Ok, la dernière fois que j’ai écouté Fun, c’était en 1992. Le Doc et Difool, le débarquement des questions en tous genres, le « c’est pas saaaaale, ton corps chaaaange ». Et avec mon petit ami de l’époque, ça nous a faisait bien marrer… (surtout les descriptions de certaines positions du KamaSutra, qui passaient pas toujours très bien en radio: « et, là, on lève la jambe, on laisse l’autre au sol, on se retourne… » Ha.)

Donc, ben voilà, quand Amaury m’a dit « on a une interview dans « La Tribu » sur Fun, tu viens avec moi ? », j’ai eu un peu l’impression d’avoir passé 17 ans sur Pluton… ou à écouter La Première, c’est kif kif.

Bref, « La Tribu », c’est une émission. C’est sur Fun. Et on y sera, Amaury et moi, ce jeudi soir, de 17h00 à 18h00.

Pour quoi faire ?

Pour parler du TWESTIVAL.

flyer september 09

Qui aura lieu ce samedi 12 septembre.

Oui, oui.

Le Twestival, j’en avais déjà parlé en février.

Et ben, on remet ça.

Sauf que, cette fois, ce n’est pas un projet en Afrique qui va être financé avec l’argent que rapportera cette soirée, mais un projet belge et, en fait, on aimerait même bien en financer plusieurs.

5 projets ont été retenus, ils seront tous présentés, on demandera aux gens de choisir celui qui leur parle le plus. Alors, là, je sais, le système est controversé, plusieurs personnes s’en sont fait écho, c’est le système qui a été choisi ici et dans d’autres villes mais qui est vraiment remis en cause pour le prochain Twestival.

Car oui, il y en aura un prochain.

Le Twestival est et reste un événement repris par de nombreuses villes dans le monde à la même date (ce soir-là, d’autres gens dans le monde feront donc aussi leur Twestival) et la date du suivant est déjà prévue…

En attendant, ce samedi, les 5 associations viendront présenter leur projet, mais aussi l’association en elle-même (chacune aura son stand) et ses actions. Une occasion de découvrir un peu plus ceux qui agissent sur le terrain pour venir en aide à d’autres, ici et maintenant.

Toutes les personnes impliquées dans le Twestival sont bénévoles, les sponsors ont répondus présents, les artistes aussi. Plus nous recueillerons d’argent, plus nous pourrons financer de projets. Tout l’argent ira intégralement à ces projets, of course.

Que pouvez-vous faire de votre côté ?

Venir vous amuser.

Le Twestival sera une grande soirée, cette fois. Avec 3 groupes en concert et 3 DJs pour assurer l’ambiance tout au long de la nuit. Et un bar, hein !

Et c’est ouvert à tous, pas seulement aux gens de Twitter (ce sont eux qui organisent, mais la fête, elle, est pour tous les autres !).

Le programme de la soirée ? On fonce voir ici !

Le lieu de la soirée ? On va voir là !

Les tickets pour concrétiser tout cela ? C’est iciiiiiiiiiiiiii !

Et pour m’écouter me ridiculiser sur une radio de d’jeuns à une heure de grande écoute, on se branche sur Fun Radio, ce soir, de 17h00 à 18h00, yep…

PS: message perso à certaines: essayez de pas boire de coca pendant cette heure là, ça salit quand ça éclabousse…

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir…

… sur une fille qui se prépare pour partir en soirée sans jamais avoir osé le demander !

Si vous êtes un mec, tapez 1.

Si vous êtes une fille, tapez 2.

1. depuis votre plus tendre enfance, la femme de votre vie (votre mère, votre copine, votre voisine, au choix) a toujours passé des heures dans la salle de bain pour en ressortir pile poil identique à elle-même. Bon, ok, parfois mieux aussi. Ou parfois pire. Et depuis cette époque, vous vous demandez ce qu’elle peut fichtre bien faire pendant tout ce temps et plus le temps avance, plus ce mystère s’épaissit. Pour avoir enfin une réponse (alléluïa, c’est votre jour de chance !!!), allez au point 3…

2. si on vous pose des questions à propos de tout ce qui va suivre, niez en bloc. Farouchement. Il en va de la survie d’un des plus grands mythes féminins sur cette Terre. On inspire-on expire, ok, passez au point 3.

3. le point 3

(ben oui, c’est le titre)

Comme la meilleure démonstration se fait souvent par l’exemple, nous prendrons donc un une femme M., une situation V. et un lieu S.

La femme M. est donc notre objet d’expérimentation pendant toute la durée de l’observation clinique. 36 ans, 1m60 (elle triche, elle fait 1m59,5 mais soit), poids non mentionné (piles de la balance en panne nous rapporte-t-on), brune. La fille de base, quoi. Ajoutons aussi qu’elle est mère. D’un petit de l’Homme qui doit partir passer la nuit en terrain dégagé (ou pour dégager le terrain) chez sa grand-mère.

La situation V. est une situation normale de sortie d’un vendredi soir. Mais nous l’avons corsée un peu et nous avons, pour votre plus grand plaisir, décidé d’envoyer notre cobaye dans deux soirées successives. Tout d’abord, la soirée d’ouverture du Klara Festival où elle est invitée par le Brussels Girl Geek Dinner et ensuite à la soirée RTBF DJ Experience (où elle s’est invitée toute seule comme une grande). La première soirée étant une soirée où elle va aller écouter Gavriel Lipkind (ok, il est beau, mais il joue surtout bien du violoncelle, ce qui ne gâche rien si on vient pour l’écouter en plus de le regarder) en sirotant du champagne avec ses copines au Flagey. La deuxième, une soirée où elle va aller écouter Hugues Dayez (oui, il est pas mal non plus dans son genre mais c’est pas pareil…) mixer de la musique hurlante alors que c’est pas son métier (à Hugues Dayez). Tout en buvant de la bière chaude et en s’égosillant pour parler dans l’oreille de ses copains (et pas de Hugues Dayez, de toute façon, lui, il a un casque et puis, y s’en fout, en fait).

Donc il faudra trouver UNE tenue pour DEUX soirées. Le niveau de complexité de la chose se corse, que ne ferait-on pas pour la science !

Le lieu S est la salle de bain. En ordre (enfin oui, plus ou moins, quoi, on va pas chipoter) au départ et dans un franc et joyeux bordel à l’arrivée (et là, on chipote plus du tout, du tout, du tout).

Temps de départ 17h00.

Temps d’arrivée (théorique) 20h00.

4. Description des événements (alias le point 4, qui vient donc après le point 3, c’est simplissime jusqu’ici)

17h01 M. est dans son divan et réfléchit profondément à la tenue qu’elle va mettre ce soir. Son air préoccupé nous indique que la chose est de la plus haute importance (sa vie en dépend).

17h30 elle change de tactique, elle va réfléchir au contenu du sac de voyage du petit de l’Homme pour ce soir et demain.

17h31 c’est fait. Il va prendre un pyjama, un caleçon, un short et un tee-shirt.

17h32 le pyjama, le caleçon, le short et le tee-shirt sont dans un sac. Le sac est prêt à l’entrée.

17h33 cette première tâche accomplie, elle monte à l’étage pour aller choisir sa propre tenue.

17h34 pour finir, elle a dû oublier de mettre un truc dans le sac.

17h35 elle descend mettre une paire de chaussettes dans le sac.

17h36 elle ouvre sa penderie et réfléchit.

17h37 elle descend mettre les doudous dans le sac.

17h38 elle ferme sa penderie et réfléchit.

17h39 elle ouvre son tiroir et réfléchit.

17h40 elle ferme son tiroir et réfléchit.

17h41 elle demande à l’Homme (en hurlant dans la cage d’escalier) en combien de temps on fait Uccle-Flagey. Il lui hurle en retour qu’elle doit être prête à 19h30. Elle lui lance un délicieux « oh, pas de soucis, je serai prête ! ».

17h50 elle ouvre www.meteo.be sur son Mac. Et découvre qu’il va faire mitigé-mais-pas-si-moche-en-fait.

17h55 elle relit le sms de sa copine qui lui dit qu’elle, elle va mettre sa nouvelle petite robe « et toi? » Heu.

18h00 elle descend ouvrir la porte à sa belle-mère. Qui est pile à l’heure. Et constate qu’elle ne pourra donc pas utiliser le retard de sa belle-mère comme potentielle excuse pour son retard à elle.

18h30 après avoir discuté de tonnes de trucs importants et urgents avec sa belle-mère (qui ne pouvaient pas être remis à demain, non, non), dit 15 fois au revoir au petit de l’Homme, fait 10.000 bisous et 456.782 câlins, elle ferme la porte et se dit qu’elle va aller prendre une douche.

18h31 se rend compte qu’elle n’a toujours rien à mettre.

18h32 est le nez dans sa penderie qu’elle vide sur son lit avec une agilité et une vitesse surprenantes.

18h34 se dit qu’elle mettrait bien ce petit top noir serrant qui lui fait une poitrine de vamp.

18h35 réalise que le petit top doit être partout sauf dans la penderie.

18h36 vide donc consciencieusement ses tiroirs. Toujours sur le lit.

18h45 trouve le petit top, en boule, au fond du 4ème tiroir. Pousse un cri qu’un animal venu du fin fond des âges n’aurait pas renié. C’est beau, la victoire de l’humain sur le textile.

18h46 constate que le petit top ne se repasse pas (ben oui c’est mis « ne pas repasser » sur l’étiquette, ndlr), maudit H&M et ses tissus pas pratiques et prie pour que ça « déchiffonne » miraculeusement d’ici 20h00 (ça aussi, c’est H&M).

18h47 réalise qu’il est 18h47.

18h48 décide qu’une robe serait, en fait, du plus bel effet. Se jette sur sa penderie.

18h49 elle est vide, la penderie, faut se jeter sur le lit, rappel.

18h50 essaye deux robes rouges, une robe grise, et une noire aussi. Ha et la bleue en plus.

19h06 cherche son jeans.

19h10 a trouvé son jeans, empoigné son top et fonce vers la douche.

19h12 est sous sa douche et se dit que 30 minutes pour faire Uccle-Flagey, c’est vachement surestimé. En 20 minutes, on y est facile.

19h14 même en 15 minutes, en fait.

19h25 sort de sa douche, entièrement épilée, même le maillot. Surtout le maillot. Et se réjouit de ce sens inné des priorités qu’elle développe depuis l’enfance.

19h30 l’Homme passe une tête dans la salle de bain et lui demande si elle est prête . « Ben non, enfin ! » Il soupire. Elle lui crie qu’il la stresse.

19h33 prie pour que ses copines ne lui en veuillent pas d’attendre dans le froid. Se réconforte en se disant qu’elles rentreront, voyons.

19h34 agrémente le top chiffonné d’une petite veste tout-à-fait-à-la-mode en imitation peau de léopard. Sauf que c’est du léopard gris. Ça doit être du léopard qui a vieilli.

19h35 en fait, c’est moche, le léopard gris. Et c’est plus à la mode du tout.

19h36 cherche son gloss payé un pont en parfumerie. Et tombe sur les 45 gloss qu’elle a reçu cet été avec ses magazines féminins préférés.

19h37 se jure de renouveler à vie son abonnement au Elle, au Flair, au Gaël, au Femmes d’Aujourd’hui et au Lou. Tiens, et à Santé Magazine aussi, ça peut pas faire de mal.

19h39 sursaute car, là, l’Homme a l’air stressé d’un coup.

19h39 glisse ses pieds dans ses chaussures compensées, en se disant qu’elle a pas le temps de chercher les autres et que dans 2 heures, même pas, elle se maudira.

19h40 passe devant le miroir de l’entrée en se disant que le style « Marquise de Merteuil » pour le haut mixé avec du « Peggy la Cochonne » pour le bas, c’est pas si commun.

19h41 est dans la voiture et aimerait beaucoup pleurer à gros bouillons en hurlant que sa soirée est fichue, qu’elle n’a rien à se mettre, qu’elle est moche et grosse, que « Peggy Merteuil » en vieux léopard, c’est relou, qu’elle voudrait être au fond de son lit et qu’en plus, elle n’aime même pas le violoncelle ni la bière chaude. Mais se retient. L’Homme comprendrait pas.

Croyez-le ou non, elle sera au Flagey à 20h00.

Et elle passera une excellente soirée.

Et se dira que, purée, définitivement, non, ces chaussures ne sont pas confortables.

Bien, maintenant que nous avons pu décortiquer cette scène, que pouvons-nous tirer comme conclusions à cette observation ?

  • qu’il aura fallu 1h12 (dont 2 minutes utiles) pour trouver une tenue adéquate pour M. contre 1 minute pour trouver deux tenues pour le petit de l’Homme.
  • que pour s’habiller, une femme réfléchit beaucoup.
  • que la femme reviendra toujours à sa tenue de confort (améliorée si nécessaire)
  • et que le léopard gris, pour finir, ça le fait.

Constatations vitales. Importantes. Scientifiques. Et sérieuses.

Maintenant, on espère que l’Homme lira cet article. Et que d’autres hommes aussi.

Comme ça, la prochaine fois, on pourra toutes, joyeusement, foutre notre maquillage en l’air en fondant en sanglots hystériques dans la voiture. Et, ce, en étant totalement et complètement rassurées : notre homme nous comprend !

Une histoire de toboggans

Texte écrit il y a 11 ans et dédié à 22 autres personnes qui se reconnaîtront…

(merci à Valérie R. de l’avoir retrouvé !)

Et, oui, l’Homme existait déjà à l’époque (et c’était déjà le même homme, tiens !). Je ne lui ai pas inventé ce surnom en ouvrant ce blog, ça fait plus de 15 ans qu’il a le même dans mes écrits, c’est beau, la constance…

Histoire de toboggans