Conversations avec mon fils (2) : l’amour, les filles, toussa

« Tu sais, hier, quand on était à la plaine de jeux couverte avec G. et marraine, hé ben, y’avait la fille qui m’ennuyait au début de l’année au cours de tennis »

« Ha ? Et tu lui as parlé ? Elle t’ennuie toujours au tennis ? »

« Oui, elle m’ennuie encore parfois. Et NON, je ne lui ai pas parlé, ça va pas, non ? » Lire la suite

Ce n’est pas ce que vous pensez…

– Non, mais 80 cm, ça rentrera jamais, hein !

– Oh, ma pauvre, j’ai mal pour toi, là…

– Et pour finir, c’est rentré ? Lire la suite

J’aime pas les boulets

Titre élégant s’il en est.

Mais c’est une vraie découverte grâce à mon grand âge.

Oui, chuis un peu gentille, comme fille, à la base. Enfin, je veux dire que j’ai un côté Saint-Bernard tendance poire parfois. Pas la Poire Williams qui se boit, nan, la poire version fille. Ca donne des trucs pas tristes des fois. Mais à la longue, ça saoule. Il en faut beaucoup pour atteindre ma limite, je tiens plutôt pas mal l’alcool mais une fois atteinte, la gueule de bois me vaccine solidement.

Cela m’est peu arrivé, notez. J’ai rarement viré quelqu’un de ma vie, coupé tous les ponts et ça me rassure car cela veut dire que mon goût de poire ne doit pas être trop prononcé encore. Mais quand je l’ai fait, c’était une question de survie, histoire de sortir de la quatrième dimension. Et ce fut salutaire.

Je trouvais que les femmes avaient le pompon pour me saouler. Mais je dois bien avouer que ces dernières années, ces derniers mois, je suis tombée sur quelques beaux spécimens masculins. Dans le genre « je clame haut et fort ce que les autres doivent faire mais cela ne s’applique pas à moi », dans le genre « j’ai autant d’empathie qu’un escargot en période de canicule », dans le genre « je réclame des trucs que je ne suis pas capable de donner moi-même », dans le genre « après moi, les mouches », y’a pléthore, vraiment.

Et non, ceci n’est pas un énième billet anti-mecs. Du tout. J’aime pas les stéréotypes, je me suis toujours battue contre cela, et je ne mets pas tous les hommes dans le même sac de tri sélectif. Je m’élève juste contre les cons.

Contre les boulets.

C’était un mot à la mode avec mes copines quand on était jeunes et insouciantes. Mais il reste merveilleusement d’actualité à l’approche de la quarantaine. Et, à mon avis, l’expérience aidant, ce sera encore le cas à l’approche des 80 ans. 

Dommage ? Même pas. C’est un trait profondément humain. Y’a rien de plus humain qu’un boulet, et ouais.

Mais voilà, j’ai envie de me balader librement. L’entrave me sied mal. J’ai pas fait des années et des années de danse pour marcher d’un pas lourd. 

Ceci dit, poire ou pas, je ne regrette absolument pas d’avoir essayé de comprendre et de m’être frottée à ces boulets-là. Ils m’ont appris la légèreté.

Et, ça, en fait, c’est ma plus grande qualité !!!

Son beau petit monde…

Bon, j’ai pas mal de copains/copines, c’est vrai, mais faut avouer que des amies, des vraies, du genre qu’on peut compter dessus jour et nuit, qui débarquent en plein coup dur ou qui vous appellent alors que, justement, à cette seconde-là, vous en aviez besoin,  j’en ai pas une armée. Mais celles que j’ai, elles sont là et bien là, elles tiennent toutes dans une pièce (genre le salon d’A., un soir de crise en juillet… Les concernées se reconnaîtront !) et j’ai beau être infecte, désolante, chieuse, versatile,  pas toujours cohérente, elles restent (sont folles, ces filles, oui, oui, je suis d’accord avec vous)… 

Et elle, elle est de celles-là… Gana…

Si vous parcourez ce blog attentivement, vous avez déjà pas mal entendu parler d’elle (ben oui, l’air de rien, j’en cause à chaque détour de billet, moi), elle fait partie des folles et sait faire la fête (c’est un euphémisme), elle est la troisième copine que Vuitton appelle en plein annif-camp de survie, elle est celle que j’appelle dans les premières pour annoncer que je suis célèbre, elle est la mère, heureuse et comblée, de l’amie du petit de l’Homme, bref, elle est un peu dans tous les petits coins et recoins quand vous vous baladez sur ce blog.

Faut bien avouer que dans la catégorie « proches amies », si je devais faire un palmarès (mais j’aime pas ça, berk, berk), elle serait en bonne place dans le trio de tête pour les médailles en chocolat (ça tombe bien, elle adore ça, le chocolat). La médaille en chocolat malteiser de l’amie à qui on confie ses états d’âme en sachant qu’on ne sera pas jugée, de l’amie qui vous dira ce qu’elle pense sans détour (mais avec empathie) car elle sait que vous en avez besoin, de l’amie à qui l’on peut confier le petit de l’Homme (alias la prunelle de vos yeux) les yeux fermés car on sait qu’elle s’en occupera mieux que soi-même, de l’amie qui vous chambrera solidement sur vos petits travers car elle vous connaît par coeur, de l’amie qui sera au premier rang dans la salle pour vous soutenir quand vous lui avouez que vous avez un trac dingue et que vous n’y arriverez pas ( et qui sera accompagnée dans le mouvement des autres amies dont je parlais plus haut !), de l’amie avec laquelle vous ne savez pas rester froissée plus de 12 heures (testé et approuvé, et encore 12 heures, chuis généreuse) … j’en passe et des meilleures…

Pourtant plus opposées qu’elle et moi, y’a pas. Elle est aussi strass que je ne le suis pas (enfin, je le suis un tout petit peu, mais pas pareil, quoi, pas de la même façon, avec elle, j’apprends des mots, des marques dont j’ignorais jusque là l’existence même sur cette terre)… Elle est aussi stylée que je suis classique (c’est peu d’le dire)… Elle est aussi branchée que je me fiche de l’être (sauf dans notre amour des Mac, là, on est à 400% Mac addicts depuis des lustres et sur la même longueur d’onde)… Pour vous dire, on en est arrivées, un jour, à se demander comment on parvenait à s’entendre, à se comprendre et à se marrer ensemble (parce que, là, preuve à l’appui, on peut partir dans des délires qui font dire aux autres qu’il faut qu’on arrête l’ecstasy et l’air ucclois, hein, c’est pas bon pour la santé !).

Comment expliquer que ça marche ?

Ben ça s’explique pas. C’est le côté magique de la chose. C’est pas censé marcher à la base et en fait, ça gagne un marathon en courant très vite. De la magie avec de la poudre de perlinpinpin dedans. Et faut avouer que c’est très efficace, tout doux et pétillant…

Et pourquoi je vous raconte tout ça, moi ?

Et bien, cette amie, elle écrit aussi. Avec son style bien à elle, drôle, nerveux, spittant !

Et elle a décidé d’ouvrir un blog. Pas un blog pour se la péter genre « je suis la reine du web », nan, un blog pour montrer son petit monde coloré et acidulé, ses passions (elle en a des tonnes, j’ai jamais vu quelqu’un en avoir autant qu’elle, c’est dire !), ses coups de coeur (nombreux idem), ses folies, ses fou-rires,… plein de trucs jolis, tendres, beaux et, même, décalés. Un régal. J’ai presque envie d’écrire que son blog fait grossir tellement il est bon, si, si !

Pour grossir un bon coup, heuuuu, pour voir la vie en couleurs et en rires, foncez là:

Mon petit monde extra-ordinaire

Serez pas déçus, j’vous promets !

Et moi, je promets à ma topine de continuer à aller lire religieusement son blog tous les jours (elle est moins paresseuse que moi !), mais pas de répondre à son tag (pas celui-là, naaaaaaan !).

En fait, parfois, je me demande ce qui pourrait briser notre amitié, et un jour, j’ai trouvé:

alors que je l’avais au téléphone, que je savais que Dr House allait commencer (j’avais calculé, j’avais EXACTEMENT 3min53 sec pour lui parler avant le début) et que je dépassais un peu la limite (càd que j’ai parlé 3min54), j’ai eu droit à:

‘Marie, dis, tu le sais que je t’aime, hein, tu le sais, vraiment, hein. Notre amitié, toussa. Mais là… Ca va pas le faire, quoi. Nan. Si jamais tu m’EMPECHES de voir le début de House, naaaaan, ça va pas le faire du tout. Sérieux je t’aime beaucoup, beaucoup, beaucoup mais… là, c’est la fin de la pub, le générique commence et si, par malheur, tu devais encore me causer ne serait-ce que 3 secondes de plus, je te raccroche au nez sans autre forme de procès et j’te cause plus pendant au moins 5 mois, c’est assez clair ???? »

Haaaaaaaa…

Y’a pas à dire, l’amitié, c’est un vrai trésor, hein !!!!!!!

 

PS: message à Gana : heureux deux ans à ton petit pirate, tu le prépares à l’abordage de la vie de la plus belle des façons…

Les geeks aussi font l’amour

Ben oui, je vous jure, parfois, y’en a qui en doutent !!!!

Résultat d’une discussion hier avec certaines de mes copines (pour qui « technologie » est un gros mot et ceux qui l’utilisent avec un peu d’ardeur, des malades asociaux) et une soirée avec d’autres copines (pour qui « technologie » est un délice et ceux qui l’utilisent, des gens passionnants).

Deux mondes qui s’opposent ?

Ben en fait, si on y réfléchit bien, pas tant que ça…

Laissez-moi d’abord vous expliquer une chose: un geek n’est pas un nerd

C’est quoi un nerd ? Vous voyez la publicité où ils sortent enfin de chez eux et découvrent la lumière du soleil et le vert de l’herbe: hé ben, ça, ce sont des nerds !

Un geek (ou une geekette, son pendant féminin), malheureusement pour vous, n’est pas aussi simple à cerner. C’est un peu comme les fromages belges, il y en a pour tous les goûts.

Mais en gros, un geek est souvent fourni avec le kit de base (attention, là, je vous parle de la base de la base, hein !):

– il utilise Facebook, twitter, plurk, linkedIn, LastFm, Deezer, youtube, flickr, Seesmic, deli.cio.us, feedburner (liste loin d’être exhaustive)… de manière assez intensive et de partout (il poste des photos de son chien sur flickr via son GSM, twitte son pointage Mobib dans le métro, filme ses sorties au PPCafé et le seesmic directement, etc.)

– il a un iPhone, un G1, un BlackBerry ou le dernier Nokia (hors de cette liste, point de geek)

– il aime Mac mais est incollable sur un PC (mais Mac, c’est mieux).

– il a un blog (ou il en a eu un mais n’en a plus et hurle que les blogs sont morts, ce qui est quand même le top du geekissime)

– il dégaine son poken à tout bout de champ (juste pour frimer car le poken n’est pas répandu du tout).

– il échange des tonnes de trucs (qui n’intéressent pas toujours tout le monde d’ailleurs) via son google reader ou son netvibes (ou autre, y’en a plein).

– il a des phrases du genre « oh putain, http://tinyurl.com/cvxc3z » à quoi il répond « ca me rappelle trop http://tinyurl.com/cmmbub mais en mieux 🙂 » (spéciale dédicace à quelqu’un qui se reconnaîtra).

-… et la geekette chouchoute son Nabaztag (le mien s’appelle Napinou au cas où vous voudriez lui envoyer un message d’amour), fait causer son Louis Vuitton avec son Mir:ror et réclame un Tux (ou une DSi, ou une Philips LivingColors pour faire une jolie ambiance chez elle ou… ou… la liste est longue et la geekette créative).

– et ils lisent tous Wired (ou prétendent le faire, c’est parfois chiant, Wired).

Cette liste est au geek, ce que le t-shirt est à la mode: un basique.

Après, il y a les upgrades, mais je vous les épargnerai aujourd’hui (on dit merci quiiiiii ?).

Mais hors de cela, le geek ou la geekette est RIGOUREUSEMENT normal. Tellement normal que ça en fait peur, dites donc.

On peut retrouver des geeks sur un vélo dans la Forêt de Soignes, le samedi. On peut croiser des geeks chez le boulanger le dimanche matin. On peut se trouver nez à nez avec une geekette pliée dans tous les sens à un cours de Yoga. On peut bousculer des geeks chez le vendeur de fruits et légumes de la chaussée d’Alsemberg. Et dans la même mouvance…

IL ARRIVE QUE LES GEEKS FASSENT L’AMOUR.

La bonne nouvelle, c’est qu’ils font ça plutôt bien (testé et approuvé).

La mauvaise, c’est que vous couchez peut-être avec l’un d’eux (ce qui, vu la phrase du dessus n’est peut-être pas une si mauvaise nouvelle que ça, en fait…).

Et oui, les geeks sont parmi nous. Et même si, à l’instar de David Vincent, vous pourrez assez facilement en repérer certains (mais je connais des geeks honteux, et eux, y sont hachement difficiles à reconnaître, un vrai défi !!!), vous vous direz vite que, au final, ils ont une vie bien chouette, cool, sympa, avec des potes, des barbecues, des vacances sur une plage, un ciné de ci de là, des enfants barbouillés de confiture et qu’ils ne passent pas forcément à côté des choses belles et simples de la vie. Juste qu’ils en rajoutent quelques unes en plus à la liste.

Et pour preuve, hier soir, il y avait le 10ème GIRLS GEEK DINNER (aka #BGGD10). Une sympa petite soirée où des geekettes ont fait la papote tout en suivant des conseils de maquillage et en se faisant pomponner. Si ça, c’est pas des vraies filles, ça, hein !

Donc moi, mes copines Florence, Mélissa, Elise, Valérie et la grande soeur de Flo, Nina sommes allées essayer le gloss au collagène de Nivéa (à nous les lèvres d’Emmanuelle Béart ! On attend impatiemment que Nivéa nous sorte de quoi nous faire les mêmes seins qu’elle, d’ailleurs…) et autres merveilles (paraît que les couleurs flashy me vont bien, ça tombe pile poil, Carnaval approche…), sous la houlette de notre coacheuse Anouchka.

Et à la question de cette dernière: « mais vous vous connaissez toutes dans la vraie vie ? » et face à son air étonné (du genre meeeeeerde, elles ne vivent pas que sur leur ordi ?), nous avons répondu en coeur (en arrondissant la bouche, rapport au gloss pulpant): « ben oui ! ».

Ben oui, c’est rude à dire mais on connaît où on habite, on sait comment on s’appelle en vrai (notez, ça serait rigolo de se la faire délire un soir en ne s’appelant que par nos pseudos twitter), on se voit souvent en vrai et on sait même quelques détails sur la vie privée l’une de l’autre (du genre que Flo, elle va pas… enfin, si, si, elle est hyper assidue aux cours, quoi !) Et autres trucs primordiaux.

Nous somme sorties enchantées de notre soirée, avons appris comment nous maquiller de manière délicieuse (si on avait eu le temps, on aurait lancé une opération « drague en ville », ce qui, faut bien avouer si on est maquillée joliment ne serait pas du tout virtuel) et Flo a pu dealer un beau petit paquet de pokens (avec une démo du TONNERRE de l’utilisation des petites bêtes mise au point par Nina et moi, soit dit en passant on en est très fières )… Bref, un bon mélange de choses très réelles (hé, hé) et de choses un peu plus virtuelo-technologiques.

Parce que c’est ça, être geek, vivre la vie à pleines dents, en profitant de ses joies, grandes et petites, simples ou compliquées… 

En fait, on aurait juste dû dire… « curieux et bouffeur de vie ! » au lieu de geek, nan ?

Des filles et des toilettes…

« Bon, écoute, j’ai des tas de trucs à te raconter, et j’aimerais bien que tu me fasses un p’tit topo de ta vie ces dernières semaines… donc, samedi, quand on sera au resto, ben on se donne rendez-vous aux toilettes pour en parler, ok ? »

Vendu !

Voilà la phrase que ma copine S. (la blonde dans le métro dont je parle ici) m’a sorti cette semaine alors qu’on se briefait toutes les deux à propos de nos vies un peu mouvementées sur le chat de Facebook.

Rendez-vous aux toilettes. Ben oui. Moi, ça m’a pas paru étrange du tout. Même plutôt complètement normal et banal. Une idée logique, quoi !

Et pourtant. Racontez cette anecdote à un mec et, soit il soupire longuement, soit il vous rit au nez. Ca lui viendrait pas à l’idée une seule seconde de donner rendez-vous à son meilleur pote aux chiottes pour lui raconter les derniers événements de sa vie (certains diront d’ailleurs que c’est raconter les derniers événements de sa vie ne qui ne lui viendrait pas à l’idée du tout… De fait, on est d’accord, mais ça, c’est un autre débat). Non. Que fait un homme aux toilettes ? Il pisse. Ou il défèque (c’est joli comme mot, à répéter 50 fois sans se tromper). Ou il fait les deux. Mais quoiqu’il en soit, il le fait de manière rapide, nette et sans ambages. Et il discute pas le bout de gras ce faisant.

Une fille, ça discute.

On remarque ça très vite, d’ailleurs. Déjà toutes petites, les filles vont en bande à la toilette. A deux minimum. « Pour se tenir la porte » (hé ouais, dans les toilettes des filles, les portes ferment mal, très mal, c’est une véritable malédiction qui ne s’abat que sur les chiottes de notre côté).
Adolescentes, c’est pareil.
D’ailleurs un jour au lycée alors que ma meilleur amie de l’époque me demandait « je vais à la toilette, tu viens ?  » et que je répondais l’habituel « oui, oui, j’arrive ! », deux copains ont surenchéri:

« J’vais pisser, tu viens me la tenir ? »

« Oui, t’inquiètes, je viens ! »

Je compris que notre attitude n’était pas vue comme quelque chose de normal par nos potes.
De fait, aux pissotières, il n’y a pas de porte à tenir, on peut donc en déduire que
1) ils parlaient pas de la porte
2) ils se foutaient de notre tête (constatation qui découle du point 1).

Et j’ai tout d’un coup découvert que hommes et femmes, on fonctionnait pas pareil aux toilettes. Illumination.
Et pour vous dire combien c’est profondément vrai, l’écrivain d’anticipation qu’est Isaac Asimov (‘scusez du peu) en parle dans un de ses bouquins (Les Cavernes d’acier). Là dedans, c’est une véritable institution, les femmes vont aux toilettes pour causer, les hommes y vont dans un profond silence. Alors si même lui le dit !

Autre exemple: une boîte de nuit connue à Bruxelles, le Mirano pour ne pas la citer, a depuis longtemps un vrai petit boudoir du côté des toilettes des filles. Des chaises, des miroirs, une salle où on cause, quoi ! Officiellement, c’est pour pouvoir se remaquiller. Officieusement, c’est pour pouvoir y débriefer la soirée en cours avec les copines (« m’enfin, tu vas quand même pas me dire que truc-muche sort avec machin-brol, c’est diiiiingue, ça ! »). Et c’est pas une question d’âge. C’est un endroit où toutes le filles/femmes se retrouvent. Qu’elles aient 16 ou 50 piges, qu’elles se maquillent ou pas, le combat est le même ! Et, même si je ne me suis jamais aventurée du côté des toilettes mecs de cette boîte, mes nombreux espions m’ont rapporté que non, il n’y avait pas d’endroit pour s’asseoir du côté des mecs (« Mais de quoi tu causes, Marie ? De chaises ? Mais non, y’a pas de chaises aux chiottes chez nous ! Pourquoi tu demandes ça ? Tu sais que t’es hallucinante parfois, avec tes questions ? M’enfin, pourquoi des chaises ? On y va pour pisser, pas pour taper la carte ! »)

Mais la question, intéressante, profonde, interpellante, qui se pose est et reste: mais POURQUOI cause-t-on chez les filles ?

Bonne question.
Tentons une ébauche de réponse.
Déjà, pour aller aux toilettes des filles, il faut faire la queue pendant 4 heures au moins. C’est long. Vachement long. Donc, autant occuper ce temps utilement soit en faisant une petite mise au point à propos de tous les mecs présents dans la salle: les potables, les pas-potables, les canons, les à-éviter-à-tout-prix, les méga bombes à bouffer du regard (parce que plus, c’est pas humain), etc. Soit en commentant ce qu’on a sous les yeux, c’est-à-dire en faisant des remarques sur ses congénères: « purée, y’en a qui sont pas faites pour les jupes, hein », « elle s’est fait refaire les seins, tu crois ? Nan, c’est pas naturel, ça, sérieux ! » ou encore « effectivement, le noir, ça amincit, mais ça fait pas des miracles non plus », etc. Bref, qu’importe ce qu’on dit, du moment qu’on s’occupe…
Et puis, comme on est parties dans nos discussions, ben, on est tentées de les continuer une fois dans les toilettes. Ce qui donne souvent:

Toilette 1: « Et tu penses rentrer avec lui ce soir ou pas ? »
Toilette 2: « Dis, je crois que j’aurais jamais dû mettre cette mini-jupe en taille 34, elle est trop grande ! »
Toilette 3: « Ben écoute, j’en sais rien, en général, je couche pas le premier soir »
Toilette 4: « Quelqu’un a du papier ???? J’en ai plus !!!!!’
Toilette 5: « Oui, ok, mais elle va hyper bien avec tes Louboutin, cette jupe ! »

Si vous avez plus ou moins suivi la discussion ci-avant, vous pouvez tenter de suivre une vraie discussion dans des toilettes pour femmes. Mais je ne vous garantis pas la réussite de la chose. Cela ne s’acquiert en général qu’après de nombreuses années de pratique. Et si vous êtes un homme, vous en manquez assurément.

Vous remarquerez aussi que les toilettes sont un endroit-clé pour recueillir des infos en tous genres. Par exemple, dans la discussion ci-dessus, vous apprenez que en général la fille de la toilette 3 ne couche pas le premier soir. Et vous allez gentiment la dévisager quand elle sort. Si ça tombe, c’est votre soeur/votre mère/votre meilleure amie… et votre mec vient peut-être de vous dire qu’il allait la reconduire car il trouve qu’elle a trop bu (c’est un homme serviable), il est donc intéressant d’avoir pu intercepter cette information capitale. C’est même carrément vital pour l’équilibre futur de votre couple.
C’est aussi un endroit-clé pour faire circuler des infos. Ma copine Valou m’a récemment raconté qu’il n’y avait pas meilleur endroit pour lancer des rumeurs. Surtout des fausses. Le bisounours que je suis n’y avais jamais pensé. La prochaine fois que je sors au Mirano, je ferai savoir à toutes les toilettes des environs que je me tape George Clooney, avec un peu de chance, ça risque de marcher (à moi la couverture glamour du Ciné-télé-revue et du Gala). Et au pire, on se dira que j’aime le café.

Bref, je crois que tout le monde aura compris, les discussions aux toilettes sont fondamentales pour les femmes. Ce comportement est profondément inscrit en elles dès la naissance. Il est fondateur, éducateur, réparateur.
Pas moyen d’y échapper.

Donc, messieurs, la prochaine fois que vous voyez deux femmes discuter dans des chiottes, laissez-les tranquilles, elles refont le monde, le font avancer, le font évoluer. C’est du bien de l’Humanité dont il est question.

Et, au passage, je remercie les deux hommes qui ont déguerpi plus vite que leur ombre des toilettes quand ma copine et moi nous discutions samedi. Ils ont compris.
Merci les gars d’avoir capté que, là, à ce moment précis, dans cet endroit précis, vous n’aviez absolument aucune légitimité…
On ne vous en appréciera que plus dans tous les autres endroits de la Terre !

La magie Facebook…

Pourtant, ça n’avait pas bien commencé, hein.
Car on entend souvent les média et autres personnes averties dire qu’il faut se méfier de Facebook pour maintes et maintes raisons telles que “on vend vos données personnelles”, “on vous épie”, “on vous repère”, etc.
Mais, en fait, le pire danger de Facebook, c’est pas du tout ça !
Du tout, du tout !
Le danger de Facebook, c’est votre vie, votre passé,… vous !
Et, pour moi, c’est ce qui est arrivé. Paf. En pleine poire.
Facebook m’a permis, ô joie, de retrouver toutes les personnes que je ne voulais pas voir. Chic, chic ! Du bonheur à l’état pur. Ce qui m’a d’ailleurs posé question. M’a fait réfléchir. Et, point positif, m’a permis de me rendre compte du chemin parcouru et des blessures pas toujours bien cicatrisées.
Bon, ok, ça m’a un peu refroidie au départ. Mais je me suis entêtée. Pour finir, de l’eau a coulé sous les ponts pour tout le monde, et surtout pour moi d’ailleurs…
Et j’ai bien fait de m’entêter…
Car après avoir joué la vilaine sorcière, Facebook a joué la bonne fée. Et là, ça devient vraiment une belle histoire…

Je vous la narre !

Il était une fois 3 petites filles de 12 ans, assez terribles au demeurant, qui avaient comme passe-temps, outre le fait de penser aux garçons-de parler des garçons-de rêver des garçons-de sourire aux garçons-de rire des garçons (aucune mention n’est inutile)… à toute heure du jour et de la nuit, qui avaient comme passe-temps disais-je, l’écriture de scénarios. Et pas n’importe quels scénarios, hein. Des scénarios qui, je vous le donne en mille, parlaient de l’histoire de 3 filles et… des garçons. Arf. Et je vous parle là d’un temps où les séries d’AB productions ne passaient pas encore sur nos écrans (qu’on ait ou pas 20 ans…) ! Ces trois jeunes filles étaient donc de vrais précurseurs en la matière ! En avance sur leur temps ! Modernes avant la date !
Mais, comme tous les génies incompris, elles ont dû rendre les armes. Las, l’une d’elle changea d’école, l’autre aussi, la troisième resta seule dans son lycée. L’incroyable aventure littéraire de mise en abîme de leurs vies passionnantes pris fin alors qu’elles n’avaient que 14 ans… (on ne pourra s’empêcher au passage de faire un réel parallèle entre leur vraie précocité et la brièveté de leur belle carrière avec celle d’un Rimbaud ou d’un Mozart, n’est-il pas ?)

Bref, deux de ces petites filles sont malgré tout, contre vents et marées, restées amies. Elles ont grandi, mûri… (c’est une manière poétique de dire qu’elles ont pris 20 ans dans les dents, paf)
Et, un jour, un beau jour, alors qu’elles venaient de chanter à tue-tête dans une voiture (cf billet précédent, y’en a qui suivent ?) l’une d’elle déclara à l’autre…
“Tu sais, ce serait vraiment marrant si on retrouvait la troisième du trio”
L’autre ravala sa salive car elle avait exactement pensé la même chose au même moment…
Wouaw…
Il y a des moments dans la vie où il ne faut pas se poser de question, juste les vivre…
Alors, elles entreprirent des recherches.
Partout.
Sur le net, of course.
En demandant à des gens aussi.
Mais cela ne donna rien.
Cela mit plus d’un an.
C’est long, un an.
Les amies en reparlaient souvent.
Soit l’une, soit l’autre.
Toujours pour évoquer la même chose.
“Ca serait bien si…”
Juste un début de phrase, toujours le même.

Et puis, un jour, une des deux amies déclara: “Dis, je pense que j’ai retrouvé le frère de notre troisième, là !”
L’autre sursauta: “Où ça ? Montre-moi !”
Assises par terre, ordinateur portable sur les genoux, elles ont tapé… FACEBOOK
Et, là, le nom du frère…
“Et si c’était pas lui ?”
“Ben on s’en fout, on lui demande, ça va pas le tuer !”
Non, de fait, Facebook peut déterrer des cadavres, mais tuer des gens, ça s’est pas encore vu…
“Allez, moi, je lui envoie un message ! On sera fixées comme ça !”

Petite bouteille sur la mer du net…

Et, quelques jours plus tard… Un autre petit message…
“J’ai peine à en croire mes yeux, vos 2 noms écrits côte à côte…”

Il y a des moments dans la vie où il ne faut pas se poser de question, juste vivre…

A Laure et Ann…

PS: et en plus, les scénarios, je les ai encore…