(titre de ce billet piqué éhontément à une chanson de JJ Goldman, pour l’entendre rendez-vous en fin de texte… Et quoi, c’est l’printemps, moi aussi j’ai le droit de croire que j’ai à nouveau 15 ans !)
Discussion entre deux amis :
– Et donc, là, j’ai craqué. Mais la personne n’en sait rien.
– Et tu comptes lui dire ?
– NON !
– Pourquoi ?
– Ben c’est pas réciproque.
– Ha oui, je comprends… Tu veux pas avoir l’air con, c’est normal…
Conversation banale entre deux potes, qui parlent de leur vie, leurs amours, leurs attirances…
Pour finir, c’est logique que les jeunes ne veuillent pas avouer leurs sentiments, qu’ils pensent que, ce faisant, ils « passeraient pour des cons ».
Wé, sauf que les jeunes en question sont quarantenaires. Et que, en fait, cette peur n’est pas une question d’âge.
Et là, ça m’interpelle…
Ben oui, pour finir, pourquoi devrait-on se sentir con d’avoir des sentiments ? Même si ceux-ci ne sont pas partagés ?
Pourquoi éprouve-t-on ce pincement de culpabilité à l’idée de ressentir quelque chose qui, pour finir, n’est pas un choix ? Que ce ne soit pas réciproque, est-ce plus moche, plus nul pour autant ?
On ne choisit pas de tomber amoureux de quelqu’un. Si on le pouvait, ce serait vachement pratique, on est d’accord, mais l’amour, c’est tout SAUF pratique.
Et en même temps, ces papillons, cet émerveillement, ce sentiment de renaître, de vivre plus pleinement, c’est une vraie magie. De quoi devrions-nous nous sentir coupable ?
Certes recevoir une déclaration d’amour alors qu’on ne ressent pas la même chose est quelque peu compliqué. Embarrassant parfois aussi pour la personne qui la reçoit. Mais ce n’est la faute de personne. Il n’y a donc pas à penser qu’on aurait « l’air con ».
Déclarer à quelqu’un qu’on l’aime, c’est tout sauf con.
La personne qui le fait est tout sauf débile.
Mais par contre, elle se découvre, se met dans un état de vraie fragilité, et, potentiellement, fait savoir qu’elle souffre aussi. C’est assez atroce comme situation quand on y pense.
Atroce, ok. Mais pas débile. Ni con. Oui, j’insiste.
Et ce n’est pas parce qu’un autre être humain ne vous aime pas alors que vous l’aimez que vous avez plus ou moins de valeur.
Il n’y a pas à se sentir minable, coupable ou diminué de ressentir ce sentiment.
Pour finir, le débile, le con, c’est l’amour lui-même. Ce salaud d’amour qui nous tombe dessus sans crier gare et au petit bonheur la chance.
Et nous, on a beau lutter, nous débattre, nous blinder… On n’y peut rien.
Mais c’est ça aussi la richesse humaine… C’est que chacun agira de manière différente et personnelle…
Et que ne pas le dire, c’est peut-être aussi le faire deviner… Laisse faire, chacun trouve ses solutions et quand les sentiments sont là, ils nous trahissent, c’est inévitable!
Ha clair, Gana !
Mais là, je n’abordais même pas cet aspect des choses.
Je parlais juste de ce sentiment dévalorisant qui nous submerge quand on est attiré par quelqu’un pour qui ce n’est pas réciproque. Cette impression d’être amoindri.
Mais en l’avouant, c’est clair, c’est pire encore !
Bon Billet,
Je recherche lien, sur les chansons de votre père ?
Bonjour Stéphane,
A ma connaissance, il n’y a aucune chanson de mon père en ligne. Ni aucun site d’info à son sujet.
Mais certaines sont disponibles à la Médiathèque à Bruxelles, et peuvent être trouvées via leur site : http://www.lamediatheque.be/index.php?reset=1&secured=
Sinon, peut-être via des vendeurs de disques d’occasion ou en brocante ?
« Mais par contre, elle se découvre, se met dans un état de vraie fragilité, et, potentiellement, fait savoir qu’elle souffre aussi. C’est assez atroce comme situation quand on y pense. »
Je n’aurais pas pu le dire mieux que toi !
Au coeur, les cicatrices se superposent.
Et parfois, ben, il y en a juste trop…
Merci, Marie! Merci, merci, merci…
C’est tellement affreux de ne pas oser dire ce que l’on ressent. Et c’est tellement dur d’affronter la non-réciprocité.
J’ai longtemps cru, à cause d’un « non », qu’on ne pourrait jamais m’aimer, que je n’étais pas assez bien pour ça… Parfois, ça remonte à la surface.
OK Marie, mais à quoi ça sert de dire à quelqu’un qu’on l’aime si on sait que ce n’est pas réciproque?
Arno,
J’ai pas dit qu’il fallait le dire, hein. Et à mon avis, le dire ou pas, c’est au cas par cas.
Parfois ça aide (si la personne qui reçoit l’info est respectueuse, à l’écoute, peut aider à surmonter cet état), parfois pas du tout (si l’autre s’en fiche, n’est pas réceptive, est dans le sarcasme) !
Le dire et se voir respecté dans ce sentiment, c’est beau.
Mais parfois/souvent ne pas le dire, c’est nettement mieux.
Pour finir, c’est clair, si ce n’est pas réciproque, cela ne regarde pas vraiment l’autre. C’est notre propre jardin secret…
Virginie,
Bienvenue au club !
Et pareil, ça remonte souvent à la surface… Au point qu’avouer et risquer de se prendre un « non », c’est NO WAY.
Ca s’appelle se blinder (et c’est pas joli, mais tant pis).
Ben zut, je pensais que tu me dirais « mais si, dis-lui, et elle changera d’avis, et ce sera le bonheur », mais bon, c’est pas ça qui se passe alors? Bouhouhouhou…
Tu parles d’amour ou de désir ?
Ou encore du coup de foudre méchant qui nous rend esclave et non libre ?
L’amour, pour ma part n’est jamais con… juste que lorsqu’il est vécu dans l’harmonie est si simple qu’il peut nous faire fuir. La réciprocité est nécessaire évidemment pour l’amour, pôur le désir aussi mais sans » se mouiller » personne ne sait ce que l’autre va répondre, même si parfois nous sommes convaincus que le désir, l’amour ou les sentiments et émotions sont partagés ! 😉