Amo, amas, amare…

Combien de fois, je l’ai conjugué, ce verbe. En 7 ans de latin (ben oui, j’ai insisté un peu, quand on aime, on ne compte pas), j’ai dû le voir, l’écrire, le lire des centaines de fois…
Mais le réfléchir, pas vraiment.
Le vivre, pas toujours.

Et puis ce verbe a pris sens, racine, ampleur…

Amo, amas, amare.
J’aime, tu aimes, aimer.

Il y a un an, j’ouvrais ce blog. Pour parler de moi, de la belle aventure qu’allait être ma pièce… et puis pour parler de lui, mon amour, mon tendre, mon schtroumpf, mon monstre, mon p’tit prince… parler de lui, en filigranes ou en plein.

Je ne voulais pas d’enfant au départ. Ca sonne bizarre dans la bouche d’une femme. Disons, pour préciser, que je n’avais pas cet appel du plus profond de mes tripes, cette urgence, cette évidence qu’il me fallait porter un enfant, le mettre au monde, le nourrir et le guider pour lui éviter les écueils de la vie. Non. Ca serait peut-être venu… plus tard… ou pas…
Et puis, il y a eu lui, l’Homme, et il voulait un enfant.

J’ai fait un enfant pour un homme, par amour pour un homme. Et c’est, au final, le plus beau cadeau qu’un homme ait jamais pu me faire.

Et ce cadeau a 5 ans.
Pile 5 ans.
A cette heure, j’étais dans une chambre d’hôpital, je me demandais ce qu’il m’arrivait, je regardais ce petit extra-terrestre dans son lit à côté du mien et je me disais que je n’allais jamais y arriver, je me demandais si j’allais assez l’aimer…

Amo, amas, amare.
J’aime, tu aimes, aimer.

Fini de conjuguer sur le papier. Il a fallu le vivre et l’éprouver.

De là est né « Etats d’âme », de là est né ce blog,… tout est dans tout…

A toi, mon amour. A cette année qui vient de s’écouler, à ta trop grande lucidité sur les choses, à tes fugues dans ta tête (et en dehors de la salle de classe), à ton intérêt pour les autres poussé à son paroxysme, à tes délires, à tes excès… mais aussi à tes mots succulents, à ton regard pétillant, à l’amour dont tu débordes, à ta passion pour les chiffres, les nuages et les étoiles, et à cette force, cette envie que tu as de grandir encore mieux, encore plus… A toi, mon tendre.
Le monde des adultes ne t’a pas forcément épargné cette année. Tu n’as jamais été dupe. Tu m’as montré plus d’une fois le chemin sans vraiment t’en rendre compte.

Tu es lumineux, mon amour.

Et sans ta lumière, ton père et moi, nous serions vraiment, vraiment dans le noir.

Amo, amas, amare !

Heureux 5 ans, Petit Prince.

Fallait pas demander !

Hélène a eu la bonne, l’excellente idée de faire un petit questionnaire sur les amours-de-nos-vies (messages aux hommes: on parle bien des enfants, là, hein) et ce qu’il va se passer à la Saint-Nicolas (jolie gentille coutume belge en majorité). Les questions étaient fort sympas et les folles se sont empressées de répondre. Moi itou.

Par contre, le dernier point du questionnaire était plus cryptique, ça donnait:

6) divers, tout ce qui vous passe par la tête 😉

Ha.

Tout ?

Tout, tout ?

Tout, vraiment tout ?

Tout, tout, tout, tout, tout, tout (tourloutoutou) ?

Bien. Allons-y. Vous n’allez pas regretter le voyage.

Ai envie d’un café, deux cafés, même trois, mettons. Ai envie d’écrire les 3.487 textes que j’ai en tête. Ai envie de dormir.  Ai envie de sortir en bande de potes et de délirer jusqu’au lever du soleil. Ai envie de décorations de Noël, de vin chaud et d’odeurs de cannelle. Ai envie de la neige au lieu de la pluie. Ai envie de mes Quality Street. Ai envie de tendresse, de câlins, de sexe, de vin et de Boursin. Ai envie de médire entre copines. Ai envie de bisous sucrés. Ai envie d’être en janvier. Ai envie de rire aux larmes. Ai envie de prendre une main. Ai envie de bouffer du guacamole. Ai envie de pleurer à chaudes larmes. Ai envie de me sentir jolie. Ai envie d’un salon propre et rangé. Ai envie d’un nouveau top Esprit. Ai envie d’entendre rire aux éclats. Ai envie d’être dans de l’eau bleue. Ai envie de Grills et de Chipitos. Ai envie d’un feu de bois et d’un thé des Marmottes. Ai envie de ma couette chaude et douce. Ai envie… Ai envie… Ai envie…

De tout à la fois, là, maintenant, tout de suite, immédiatement, viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!

Et vous, si on vous demandait tout ce qui vous passe par la tête, ce serait… ???

Des filles et des toilettes…

« Bon, écoute, j’ai des tas de trucs à te raconter, et j’aimerais bien que tu me fasses un p’tit topo de ta vie ces dernières semaines… donc, samedi, quand on sera au resto, ben on se donne rendez-vous aux toilettes pour en parler, ok ? »

Vendu !

Voilà la phrase que ma copine S. (la blonde dans le métro dont je parle ici) m’a sorti cette semaine alors qu’on se briefait toutes les deux à propos de nos vies un peu mouvementées sur le chat de Facebook.

Rendez-vous aux toilettes. Ben oui. Moi, ça m’a pas paru étrange du tout. Même plutôt complètement normal et banal. Une idée logique, quoi !

Et pourtant. Racontez cette anecdote à un mec et, soit il soupire longuement, soit il vous rit au nez. Ca lui viendrait pas à l’idée une seule seconde de donner rendez-vous à son meilleur pote aux chiottes pour lui raconter les derniers événements de sa vie (certains diront d’ailleurs que c’est raconter les derniers événements de sa vie ne qui ne lui viendrait pas à l’idée du tout… De fait, on est d’accord, mais ça, c’est un autre débat). Non. Que fait un homme aux toilettes ? Il pisse. Ou il défèque (c’est joli comme mot, à répéter 50 fois sans se tromper). Ou il fait les deux. Mais quoiqu’il en soit, il le fait de manière rapide, nette et sans ambages. Et il discute pas le bout de gras ce faisant.

Une fille, ça discute.

On remarque ça très vite, d’ailleurs. Déjà toutes petites, les filles vont en bande à la toilette. A deux minimum. « Pour se tenir la porte » (hé ouais, dans les toilettes des filles, les portes ferment mal, très mal, c’est une véritable malédiction qui ne s’abat que sur les chiottes de notre côté).
Adolescentes, c’est pareil.
D’ailleurs un jour au lycée alors que ma meilleur amie de l’époque me demandait « je vais à la toilette, tu viens ?  » et que je répondais l’habituel « oui, oui, j’arrive ! », deux copains ont surenchéri:

« J’vais pisser, tu viens me la tenir ? »

« Oui, t’inquiètes, je viens ! »

Je compris que notre attitude n’était pas vue comme quelque chose de normal par nos potes.
De fait, aux pissotières, il n’y a pas de porte à tenir, on peut donc en déduire que
1) ils parlaient pas de la porte
2) ils se foutaient de notre tête (constatation qui découle du point 1).

Et j’ai tout d’un coup découvert que hommes et femmes, on fonctionnait pas pareil aux toilettes. Illumination.
Et pour vous dire combien c’est profondément vrai, l’écrivain d’anticipation qu’est Isaac Asimov (‘scusez du peu) en parle dans un de ses bouquins (Les Cavernes d’acier). Là dedans, c’est une véritable institution, les femmes vont aux toilettes pour causer, les hommes y vont dans un profond silence. Alors si même lui le dit !

Autre exemple: une boîte de nuit connue à Bruxelles, le Mirano pour ne pas la citer, a depuis longtemps un vrai petit boudoir du côté des toilettes des filles. Des chaises, des miroirs, une salle où on cause, quoi ! Officiellement, c’est pour pouvoir se remaquiller. Officieusement, c’est pour pouvoir y débriefer la soirée en cours avec les copines (« m’enfin, tu vas quand même pas me dire que truc-muche sort avec machin-brol, c’est diiiiingue, ça ! »). Et c’est pas une question d’âge. C’est un endroit où toutes le filles/femmes se retrouvent. Qu’elles aient 16 ou 50 piges, qu’elles se maquillent ou pas, le combat est le même ! Et, même si je ne me suis jamais aventurée du côté des toilettes mecs de cette boîte, mes nombreux espions m’ont rapporté que non, il n’y avait pas d’endroit pour s’asseoir du côté des mecs (« Mais de quoi tu causes, Marie ? De chaises ? Mais non, y’a pas de chaises aux chiottes chez nous ! Pourquoi tu demandes ça ? Tu sais que t’es hallucinante parfois, avec tes questions ? M’enfin, pourquoi des chaises ? On y va pour pisser, pas pour taper la carte ! »)

Mais la question, intéressante, profonde, interpellante, qui se pose est et reste: mais POURQUOI cause-t-on chez les filles ?

Bonne question.
Tentons une ébauche de réponse.
Déjà, pour aller aux toilettes des filles, il faut faire la queue pendant 4 heures au moins. C’est long. Vachement long. Donc, autant occuper ce temps utilement soit en faisant une petite mise au point à propos de tous les mecs présents dans la salle: les potables, les pas-potables, les canons, les à-éviter-à-tout-prix, les méga bombes à bouffer du regard (parce que plus, c’est pas humain), etc. Soit en commentant ce qu’on a sous les yeux, c’est-à-dire en faisant des remarques sur ses congénères: « purée, y’en a qui sont pas faites pour les jupes, hein », « elle s’est fait refaire les seins, tu crois ? Nan, c’est pas naturel, ça, sérieux ! » ou encore « effectivement, le noir, ça amincit, mais ça fait pas des miracles non plus », etc. Bref, qu’importe ce qu’on dit, du moment qu’on s’occupe…
Et puis, comme on est parties dans nos discussions, ben, on est tentées de les continuer une fois dans les toilettes. Ce qui donne souvent:

Toilette 1: « Et tu penses rentrer avec lui ce soir ou pas ? »
Toilette 2: « Dis, je crois que j’aurais jamais dû mettre cette mini-jupe en taille 34, elle est trop grande ! »
Toilette 3: « Ben écoute, j’en sais rien, en général, je couche pas le premier soir »
Toilette 4: « Quelqu’un a du papier ???? J’en ai plus !!!!!’
Toilette 5: « Oui, ok, mais elle va hyper bien avec tes Louboutin, cette jupe ! »

Si vous avez plus ou moins suivi la discussion ci-avant, vous pouvez tenter de suivre une vraie discussion dans des toilettes pour femmes. Mais je ne vous garantis pas la réussite de la chose. Cela ne s’acquiert en général qu’après de nombreuses années de pratique. Et si vous êtes un homme, vous en manquez assurément.

Vous remarquerez aussi que les toilettes sont un endroit-clé pour recueillir des infos en tous genres. Par exemple, dans la discussion ci-dessus, vous apprenez que en général la fille de la toilette 3 ne couche pas le premier soir. Et vous allez gentiment la dévisager quand elle sort. Si ça tombe, c’est votre soeur/votre mère/votre meilleure amie… et votre mec vient peut-être de vous dire qu’il allait la reconduire car il trouve qu’elle a trop bu (c’est un homme serviable), il est donc intéressant d’avoir pu intercepter cette information capitale. C’est même carrément vital pour l’équilibre futur de votre couple.
C’est aussi un endroit-clé pour faire circuler des infos. Ma copine Valou m’a récemment raconté qu’il n’y avait pas meilleur endroit pour lancer des rumeurs. Surtout des fausses. Le bisounours que je suis n’y avais jamais pensé. La prochaine fois que je sors au Mirano, je ferai savoir à toutes les toilettes des environs que je me tape George Clooney, avec un peu de chance, ça risque de marcher (à moi la couverture glamour du Ciné-télé-revue et du Gala). Et au pire, on se dira que j’aime le café.

Bref, je crois que tout le monde aura compris, les discussions aux toilettes sont fondamentales pour les femmes. Ce comportement est profondément inscrit en elles dès la naissance. Il est fondateur, éducateur, réparateur.
Pas moyen d’y échapper.

Donc, messieurs, la prochaine fois que vous voyez deux femmes discuter dans des chiottes, laissez-les tranquilles, elles refont le monde, le font avancer, le font évoluer. C’est du bien de l’Humanité dont il est question.

Et, au passage, je remercie les deux hommes qui ont déguerpi plus vite que leur ombre des toilettes quand ma copine et moi nous discutions samedi. Ils ont compris.
Merci les gars d’avoir capté que, là, à ce moment précis, dans cet endroit précis, vous n’aviez absolument aucune légitimité…
On ne vous en appréciera que plus dans tous les autres endroits de la Terre !

Un mur, donnez-moi un mur !

Un mur, donnez-moi un mur !

Pour t’y taper la tête ?

Naaaaaaaaaan !
Pour qu’on m’y colle en m’empêchant de respirer tellement on m’embrasse !!!!!

(la copine qui est à l’origine de ce billet, certainement le plus court de l’histoire de mon blog, se reconnaîtra…)

Faire sens…

Pourquoi un homme de 41 ans, père de famille nombreuse, doit-il se tuer, un mercredi après-midi, sur une route de Bretagne, dans ce petit coin de paradis qu’il avait enfin trouvé… ?

Pourquoi la moto de cet homme s’est-elle trouvée face-à-face avec une voiture, n’a pu l’éviter, ni éviter le choc mortel ?

Pourquoi la conductrice de cette voiture s’en est sortie indemne alors que l’homme a succombé à ses blessures à l’arrivée des secours ?

Faire sens…

Faire sens de ces souvenirs d’enfance qui remontent et étranglent.
De ce petit garçon blond, de cet adolescent secret, de cet homme dont l’humour cachait mal les fêlures…

De ce mec de 23 ans qui a un jour serré très fort une adolescente de 17 ans à peine, au sortir d’une soirée d’agapes, dans les vapeurs d’alcool, de cigarettes et de sueur, alors que 6 heures du matin sonnaient au clocher d’une église: « je t’aime, petite cousine, t’oublies jamais ça, ok ? »
Mouvement si inattendu, si imprévisible, si inhabituel, si tendre que la petite cousine s’est raidie d’un coup. Mais qu’elle a gravé dans sa mémoire à jamais…

On ne vous dit jamais assez souvent qu’on vous aime… Prenez quand on le fait.

La petite cousine n’a jamais répondu. N’a pas osé dire qu’elle aussi. S’est enfuie avec le mec rencontré à cette soirée-là, en riant, gênée. On est con à 17 ans.

Faire sens…

Faire sens de ce qui arrive dans ma vie.
Faire sens de ce départ.
Dire les choses, ne plus juste les murmurer…

Purée, il est temps que je comprenne, là…!

Alors, je commence aujourd’hui, je le gueule:

JE T’AIME AUSSI, ERIC

Tu laisses une femme, des enfants, une soeur et une mère anéantis.

Et des cousins orphelins.

Je dédie ce billet à Philippe, Arnaud, Christian, Muriel, Daphné, Thierry, Angie, Dimitri, Jean-François, Tania, Cassandre, Brigitte, David, Alix et Michaël. A ceux qu’ils aiment et qui les aiment.

Ainsi qu’à ceux que j’aime, que ce soit d’amour, d’amitié ou tout autre chose encore, et à qui je ne le dis peut-être pas assez souvent… Je n’attendrai plus qu’on se fracasse en voiture pour le faire…

Promis.

La fille de 1973

Tu peux pas toujours avoir le beau rôle, Marie, tu sais…

Ben non. Enfin, note, tu y es très bien arrivée ces dernières années. Mais faut pas pousser, y’a des moments où les choses vous rattrapent, c’est obligé. Ce serait trop facile sans cela.

Tu n’es pas un bourreau.
Mais t’es pas une victime.

On s’inscrit toujours dans un système, quel qu’il soit. Il tourne jusqu’à…
Inutile de se demander comment on en est arrivé là, on y est, c’est tout. On regarde derrière et on constate. Dresde après les bombes.

Je m’appelle Marie, j’ai 35 ans…

Les autres : Bonjour, Marie !

Et j’ai arrêté d’être une adolescente il y a trois jour.

Ca va, je tiens debout. Un peu confuse, souvent perdue et euphorique. Mais réelle.

Je dois arrêter de penser à ce qu’on peut penser de moi.
De toute façon, le reflet n’est pas l’objet.

Je me bats maladroitement, avec mes armes. Elles sont en mousse, ça m’exaspère. Je les sens mal adaptées, peu efficaces mais ce sont les seules armes que je possède pour le moment. Alors, je les utilise.

Je m’appelle Marie, j’ai 35 ans…

Et je forge mes nouvelles armes.

Regarde-moi bien dans les yeux et jure-moi que ce sera mieux…

.. qu’il n’y avait rien d’autre à faire.

Je n’aime pas Michel Delpech, ni les chansons des années 70, mais voilà, cette chanson est d’une actualité brûlante et, purée, on n’a encore rien écrit de mieux pour exprimer ce que le divorce représente…

Merci à Laure, à Gana, à Valou, à Val, à Cath, à Audrey, à Marina, à Véro, à mon frère, à Luc, à Mick, à Renaud, à Baudouin, à Mateusz, ainsi qu’à Vi, à Mélo, à Sandrina, à Sandrine, à Isa, à mes folles… La liste est longue de toutes les personnes qui m’ont épaulée, serrée dans leurs bras, écoutée, conseillée, embrassée, appelée, smsée, mailée, proposé des solutions, de l’aide…

Merci.

« Tu vas remonter, Marie, et ça sera plus rapide que tu ne le penses, mais c’est clair, ça te paraîtra toujours trop long » (Luc)

Ce blog va devoir migrer mais il devrait garder le même nom de domaine…

« On pourra dans les premiers temps
Donner la gosse à tes parents,
Le temps de faire le nécessaire.

Il faut quand même se retourner.
Ça me fait drôle de divorcer,
Mais ça fait rien : je vais m’y faire.

Si tu voyais mon avocat,
Ce qu’il veut me faire dire de toi :
Il ne te trouve pas d’excuses.

Les jolies choses de ma vie,
Il fallait que je les oublie :
Il a fallu que je t’accuse.

Tu garderas l’appartement.
Je passerai de temps en temps,
Quand il n’y aura pas d’école.

Ces jours-là, pour l’après-midi,
Je t’enlèverai Stéphanie.
J’ai toujours été son idole.

Si tu manquais de quoi qu’ce soit,
Tu peux toujours compter sur moi
En attendant que tu travailles.

Je sais que tu peux t’en sortir :
Tu vas me faire le plaisir
De te jeter dans la bataille.

{Refrain:}
Si c’est fichu
Entre nous,
La vie continue
Malgré tout.

Tu sais maintenant c’est passé
Mais au début j’en ai bavé :
Je rêvais presque de vengeance

Evidemment j’étais jaloux
Mon orgueil en a pris un coup
Je refusais de te comprendre.

À présent, ça va beaucoup mieux
Et finalement je suis heureux
Que tu te fasses une vie nouvelle.

Tu pourrais même faire aussi
Un demi-frère à Stéphanie :
Ce serait merveilleux pour elle.

{au refrain}

Les amis vont nous questionner
Certains vont se croire obligés
De nous monter l’un contre l’autre

Ce serait moche d’en arriver
Toi et moi à se détester
Et à se rejeter les fautes.

Alors il faut qu’on ait raison
Car cette fois-ci c’est pour de bon :
C’est parti pour la vie entière.

Regarde-moi bien dans les yeux
Et jure moi que ce s’ra mieux
Qu’il n’y avait rien d’autre à faire

{au refrain}
…Malgré tout »

(Les divorcés, Michel Delpech)

4 divorces et un mariage

Ca fait longtemps que je voulais aborder le sujet… Enfin, longtemps, certainement depuis le concept 35 où le sujet « divorce » fut ZE sujet incontournable de la soirée.
Heu ben oui, de fait, j’ai quand même 4 copines qui ont divorcé (de leur plein gré ou pas) depuis début janvier 2008, hein. Un rythme assez soutenu quand on y pense. Une nouvelle tendance. Oubliez la mode des crocs cet été, divorcez, vous serez nettement plus fashion !

A côté de cela, ma petite cousine, mon bébé Elo se mariait. M’en suis toujours pas remise, d’ailleurs. Depuis quand les petites filles se marient-elles ? Oui, pour jouer, ok, mais ici, ça avait quand même l’air vachement pour du vrai. Comment ça, elle a 26 ans ? Naaaaaaaaaaaaan ! C’est pas possible ! On a dû se tromper en comptant…

Enfin, bref, tout cela pour dire que ce sujet m’interpelle.
Et encore plus quand Cousin Baudouin vous en fiche un billet pour expliquer que, pfiou, de son côté aussi, c’est Hiroshima-Nagasaki au pays du couple béat.

Alors, voilà, je m’interroge.

Pourquoi, quand j’avais le doux âge d’Elo, tout le monde se mariait (ou presque, il reste des irréductibles tout de même), quelques années plus tard, tout le monde pondait des lardons (enfin, tout le monde de sexe féminin, s’entend) et, là, la trentaine bien entamée, tout le monde se sépare allègrement (enfin, c’est une vue de l’esprit, dans mon entourage, tout le monde n’est pas si allègre que ça…).

Mes copines et moi nous sommes en plein dans cette réflexion. L’amour, le mariage, le quotidien, l’attirance, la séduction, le jeux, la passion, la sécurité,… On veut toutes tout cela, tout de suite. Forcément, y’a conflit d’intérêts. Rajoutez à cela que le gars doit avoir de l’humour, un corps pas trop mal fichu, de belles dents, pas fumer, de la conversation, être tendre, prendre soin de lui mais pas trop, être passionné mais pas collant, sentir bon,… (purée, on est rudes quand on y pense…) et vous pouvez appeler Tom car c’est Mission Impossible.
Evidemment, on pare forcément Brad, Georges, Albator ou Geoffrey de Peyrac (spéciale dédicace Valou) de toutes ces qualités. Oui, oui, on sait, on a tout faux. Ces 4 là n’existent que dans nos fantasmes. Mais y sont vachement bien, nos fantasmes. Chauds. Tendres. Doux. Romantiques. Et torrides.
Alors, paf, le cher et tendre qui partage nos jours/nuits nous paraît tout d’un coup bien fade. Il a servi à la reproduction (même plutôt avec brio, reconnaissons-le), il se sert d’un machin-chose Black§Decker sans perdre deux doigts à chaque fois, il jongle avec les horaires de crèche/école/cours de danse/cours de foot (aucune mention n’est inutile), avec le boulot qui lui prend un peu de temps, avec les courses où il ramène 15 paquets de mouchoirs et pas une seule boîte de coton-tiges,… mais cela ne nous semble en aucun cas exaltant. Brad se casse au Tibet pour vivre une aventure intérieure, Georges boit du café à vous donner un orgasme rien qu’en regardant la tasse, Albator se la pète avec sa cicatrice (même pas mal) et Geoffrey, ben Geoffrey, Angélique en est folle, doit bien y avoir une raison. Eux, ce sont des mecs, des vrais. Avouez, y’a pas photo.

Non, sérieusement, maintenant, nous en sommes toutes à 10, 12, voire plus, années de mariage/concubinage/cohabitation. Nous sommes toutes très lucide et savons très bien qu’au bout d’autant d’années nous trouverions l’haleine de café de Georges irrespirable, l’air inspiré de Brad digne d’un Golden Retriever, la cicatrice d’Albator absolument hideuse et Geoffrey trop ridé et passionnant à bailler.

Ce n’est pas l’homme, le problème, c’est le temps.

C’est aussi le temps qui nous apporte son lot de tentations, de cafards, d’interrogations, de remises en question, d’évolution… Des milliers d’épreuves pour un couple.
Comment y résister ? Comment aller au-delà ? En a-t-on l’envie, l’énergie, l’amour ?

Comment finalement ressembler à ces couples (de plus en plus rares) qui ont tout surpassé ?

Petite fille, quand je croisais l’un de ces couples, je me disais que leur force, leur amour venait d’une vie sans faille, sans doute, sans faux-pas…
Maintenant, grande fille que je suis, je sais tout ce qui se cache derrière, tous les combats, les rages, les larmes, les éclats, les blessures… Un couple « sans histoire », cela n’existe pas… Et j’en suis d’autant plus admirative. Il en faut du courage et de l’abnégation pour arriver à cela. Il en faut de l’amour et de la confiance en soi pour se dire qu’on y arrivera.

Toutes ces réflexions entre copines ont inspiré un joli texte à mon amie Cath, un texte tendre et vrai, je vous le livre in extenso:

« … je pense aux couples de petits vieux qu’on voit dans le journal local …

« Mariette et Gustave Dupont fêtent leurs 60 ans de mariage en compagnie du Bourgmestre MR »

Mariette et Gustave, vous aussi vous vous êtes engueulés ? Vous aussi vous avez eu des phases où vous vous demandiez qui était ce colocataire à vos côtés qui vous agaaaaaaaaaace à laisser traîner ses chaussettes tous les soirs à côté du lit ? Vous aussi vous vous êtes demandé si vous l’aimiez encore ? Vous aussi vous vous êtes dit que ça valait la peine de vous battre pour le redécouvrir ? Vous aussi vous avez pleuré ? Vous aussi vous avez ri, fait des projets ? Vous aussi vous vous êtes regardés en souriant quand vous voyiez vos enfants rire ensemble ? Vous aussi vous vous êtes retrouvés, saoûlés, agacés, aimés, cotoyés, éloignés, retrouvés encore, et encore, et encore ?

Mariette et Gustave, c’est pas facile, la vie de couple, hein ?
Mariette et Gustave, vous venez d’une époque où on divorçait peu, mais quand même, BRAVO.
Bravo d’être encore aussi souriants de la bouche et du regard, sur la photo du journal…
Bravo de vous tenir par la main…
Bravo d’être à mes yeux l’illustration vivante de la chanson de Brel « les vieux amants », que j’aimerais tant pouvoir représenter moi même un jour…
Bravo de me faire venir les larmes aux yeux de vous croiser dans la rue, vous soutenant l’un l’autre avec mille prévenances, mille rituels du genre on s’arrête à 11h23 aux 6 colonnes pour l’apéro et commander 12 huîtres….
 »

Ben oui, comment ils ont fait, Mariette et Gustave ? Hein ? Le pire, c’est qu’ils sont bien incapables de le dire. Ou alors ce qu’ils disent n’est pas transcendantal, ni transcendant.

Alors moi, je me dit que, si ça tombe, Mariette et Gustave… ils ont juste cru en eux d’abord, avant de croire en l’autre. Su ce qu’ils voulaient. Et gardé le cap. Et ils l’ont fait tous les deux.
Le reste n’est qu’histoire…

Message à Elo: fonce, ma chérie. Et crois en toi.

Que cache donc cet humain…

Voilà, je termine la valise du petit de l’Homme qui a la mauvaise idée de partir en classes vertes (à 4 ans et demi, est-ce un âge pour laisser sa pauvre mère, ma bonne dame !) demain…

Et, du coup, je me mets mes vieux CD (oui, oui, z’avez bien lu CD, faudrait que je pense à transférer tout ça sur mon iPod, mais j’ai la flemme…) en boucle…

Et là…

J’écoute cette chanson depuis 30 minutes. En boucle. C’est dingue mais chais pas si vous avez déjà remarqué que quand vous êtes dans un certain état d’esprit, paf, vous tombez systématiquement sur LA chanson qui y fait écho… A moins que ce soit votre état d’esprit qui vous fasse remarquer plus qu’à un autre moment la chanson en question, c’est possible aussi…

Enfin quoiqu’il en soit, je m’écoute cette chanson en boucle… Et surtout la fin…

Et je me la dédicace ainsi qu’à certaines personnes de mon entourage qui se reconnaîtront… Du fond du coeur, du fond de l’âme…

« Un bouquet d’fleurs
à la main
Il sort du magasin
Il avance de bon coeur
Où va donc cet humain
Qui porte un bouquet d’fleurs
Où va donc cet humain
Qui porte un bouquet d’fleurs

Vers quel rencard
Quel amant dans l’placard
Quelle inconnue
Dans la toile entrevue
Quelle fête des mères
Quel ami sincère
Quelle moitié d’aveu
Quel amour qui flanche
Quel drôle de cheveu
Sur sa manche

Où va donc cet humain
Qui croit qu’on est dimanche
Où va donc cet humain
Qui croit qu’on est dimanche

Un bouquet d’fleurs à la main
Il connaît l’chemin
Il avance de bon coeur
Qu’attend donc cet humain
Qui porte un bouquet d’fleurs
Qu’attend donc cet humain
Qui porte un bouquet d’fleurs

Quel genre de fête
Quel anneau dans la tête
Quel coeur qui bat
Et n’attendait que ça
Sur quelle blessure
Quel trou dans un mur
Pour quel adieu
Pour décorer quel dieu
En vue d’assouvir
Quel désir

Qu’attend donc cet humain
Qu’est fait pour le plaisir
Qu’attend donc cet humain
Qu’est fait pour le plaisir

Un bouquet d’fleurs à la main
Il connaît l’chemin
Il avance de bon coeur

Que cache donc cet humain
Qui porte un bouquet d’fleurs
Que cache donc cet humain
Qui porte un bouquet d’fleurs
Il marche pas vite
C’est pas des marguerites
Il presse le pas
C’est pas des camélias
Il marque une pause
Il a pas pris des roses
Ses neurones agissent
C’est pas du cannabis
C’est pas l’temps du tout
Des coucous

Que cache donc cet humain
Qui respire avec nous
Que cache donc cet humain
Qui respire avec nous

Un bouquet d’fleurs à la main
Il sait trop l’chemin
Il va rentrer chez lui
Pourquoi donc cet humain
S’est ach’té des soucis
Pourquoi donc cet humain
S’est ach’té des soucis »

(L’Homme au bouquet de fleurs, Maxime Le Forestier)