J’ai cette petite phrase, plagiée d’une grande phrase d’un des plus énormes misogynes-amoureux des femmes que je connaisse (oui, oui, on peut être misogyne et amoureux des femmes, Sacha Guitry le prouve), qui me trotte dans la tête depuis hier soir.
Je ne savais pas très bien pourquoi d’ailleurs. C’est un peu un état d’âme latent chez moi. Etre contre les hommes… tout contre. J’ai été contre pas mal d’hommes, là, cette dernière année, j’avoue. Vraiment bien contre. Blottie au creux de leurs reins mais avec une folle envie de mordre ou de griffer.
Mais depuis ce matin, c’est pire encore. Obligée que j’étais de traîner sur les réseaux sociaux pour le boulot (voui, j’aime mon boulot, je l’ai déjà dit, ça ?), j’ai pu voir défiler des centaines de tweets, de remarques, d’articles, de dessins, de statuts Facebook plus… hallucinants les uns que les autres.
Lourds, injustes, gras, débiles, désinformés, blessants, les mots me manquent pour qualifier ces remarques. Postées par des hommes, en grande partie. Mais pas que. Les femmes aussi se permettent d’être pathétiques, parfois. Pour finir, à ce niveau, on est vraiment bien égaux, pas de doute !
Faut avoir l’estomac bien accroché (ou aller se la jouer Blanche-Neige et se perdre au fin fond de la forêt, histoire de n’avoir accès à aucun média) quand on est une femme le 8 mars ! Ou alors, avoir un humour à toute épreuve. D’humour, je n’en manque pas, mais, heu, certaines choses me font bien moins marrer que d’autres.
Résultat, au bout d’une demi-journée à ce régime, j’avais surtout envie d’écrire un texte s’appelant « Comment le féminisme vient aux femmes (aka passez le 8 mars sur Twitter, vous deviendrez chienne de garde ET membre d’honneur de Ni Putes, Ni Soumises dans la seconde et pour le restant de vos jours) ». Mais j’ai gardé mon titre initial en pensant…
JE SUIS CONTRE LES HOMMES.
(pour finir, c’est bon qu’à baiser, un homme. Oh et à passer l’aspi si son neurone est remonté dans son cerveau pour comprendre comment ça fonctionne. Et allez, après, il peut sortir les poubelles, faut avouer, il fait ça bien)
Et puis je me suis demandée pourquoi ces messieurs se sentaient agressés comme cela. Car, de fait, leurs blagues nunuches et premier degré, elles sortent parce que ça les chatouille. Qui plus est, j’ai pu remarquer que certains hommes, eux, ne trouvaient pas cette journée « nulle », « inutile » ou « débile »… Au mieux, elle les intéressait (c’est le moment ou jamais de s’intéresser aux actions en faveur des femmes qui ont, elles, lieu 365 jours par an, hein), au pire, les laissait indifférents. Ils ne se sentaient pas agressés par l’affaire, eux.
Me suis donc mise à la place de certains. Me suis dit que, ben, selon la sensibilité de chacun, ce n’était pas plus facile à porter pour eux que pour nous, cette fameuse journée. Mettons-nous à leur place deux secondes. Difficile de s’entendre dire que la compagne de votre vie est une vraie oppressée quand, hein, on a déjà cette impression qu’elle a tout, qu’on fait de son mieux pour qu’elle ait plus encore (et je le crois sur parole) et qu’on se demande quelle est la place du mec dans toute cette affaire.
Je l’écrivais déjà l’année passée : c’est quoi la place de l’homme dans notre société ? Face à ces wonderwomen qui assument boulot, maison et gamins, qui crient haut et fort qu’un bon gode vaut mieux qu’un mauvais amant, qui gagnent leur vie tout aussi bien que leurs collègues, qui virent un mec de leur vie sans préavis si ce dernier ose afficher un petit défaut de construction…
Elle est où, leur place, aux hommes ?
Contre les femmes, tout contre ? comme le disait Guitry ?
Ou plutôt à leurs côtés car l’union fait la force (yééééé, on remarquera que mon côté patriotique a réussi à placer la devise moribonde de mon beau pays, ce qui est un exploit par les temps qui courent !) ?
Car, pour finir, célébrer la femme ne veut en rien dire qu’on conchie les hommes ! Personne n’a jamais dit qu’ils étaient responsables de tous les maux de cette dernière !
Messieurs, si nous sommes contre vous, c’est tout, tout, tout, tout contre. Blotties dans vos bras, perdues dans votre souffle, accrochées à vos yeux.
Oui, vraiment contre vous, tout contre.
Et cette journée de la femme, c’est avec vous qu’on la célèbre. Avec votre voix, votre amour et votre éclairage.
Pour finir, qui aime le plus parler des femmes si ce n’est les hommes ? (et vice-versa d’ailleurs)
Donc, non, on ne vous demande pas un bouquet de roses ce soir, ni une bouteille de champ, ni même que vous fassiez la vaisselle… Mais on demande, oui, que les actions en faveur des femmes, que les ignominies commises contre elles, que les inégalités qui existent encore aient pour une fois, pour un jour, une tribune. Ces infos ont peu accès aux médias les autres jours de l’année, réjouissons-nous tous ensembles qu’elle y aient accès aujourd’hui.
Et pour le reste, restez comme vous êtes. Si on vous aime, c’est comme ça, changez pas !!!
PS: et si certains/certaines se demandent encore pourquoi une telle action est utile un jour par an (c’est trop peu, on est d’accord), je les invite à aller faire un tour sur les blogs de mes consoeurs, lire des textes qui m’ont particulièrement touchée en cette fameuse journée
Une journée de la Femme qui a le goût du sang chez Ioudgine
La journée de la femme qui aime les hommes (aka Boobs day) chez Madame Kevin
La trajectoire d’une Femme d’aujourd’hui chez Doudette
Et ce ne sont que trois petits exemples parmi des tonnes de beaux textes écrits en ce 8 mars…
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