Revenir d’un pays où la pauvreté vous saute à la gorge à chaque tournant.
Rester éblouie devant la richesse et l’abondance de nos magasins, et abasourdie devant les nouvelles de la situation politique inchangée du pays.
Avoir envie de rire, tout d’un coup reconnectée à cette risible actualité qui, face au décalage énorme avec le pays d’où vous revenez, vous fait réaliser le grotesque de la situation.
Entendre le discours juste, rageur, engagé d’un roi.
Se dire que le chef de l’état est quelqu’un de bien, chose pas toujours courante.
Constater en entendant ledit discours dont les mots sont soupesés et ciselés que l’équipe qui entoure ce roi doit être intelligente, ce qui n’est pas forcément beaucoup plus courant non plus.
S’enorgueillir que le pays puisse avoir à sa tête une personne aussi censée.
Serrer les poings en se remémorant le grotesque de la situation.
Marcher sur une digue, avec la mer grise en fond, tout en évitant les gouttes.
Regarder la multitude de gens, toutes couleurs et langues mélangées, marcher sur cette même digue.
Constater les airs heureux, repus, tranquilles, les vestes chaudes, les vies de bonheur.
Sentir les odeurs de frites, de crêpes, de gaufres et de vacances.
Réaliser que depuis des générations et des générations, tout un pays marche sur ces digues, joue sur ces plages… et roule en cuistax.
Admirer en communion avec cette multitude un feu d’artifice d’une beauté incroyable, face à la statue du premier roi du pays, qui a mis le pied dans son nouveau royaume pour la première fois à l’endroit même où vous vous trouvez, et célébrer la fête nationale dudit pays.
Pousser un cri de rage en vous rappelant le grotesque de la situation.
Pays de cocagne ne vois-tu donc rien ?
404 jours…
Dans d’autres lieux du globe, on rêve de ta richesse, de ta stabilité et de tes réussites.
Toi, tu galvaudes tout, tu dénigres tout.
Tu abîmes tout.
Tu foules aux pieds tout ce que tu as construit et créé.
Tu renies tes propres valeurs, tes hommes de qualités.
Tu t’enferres dans un comportement indécent d’enfant gâté.
Pays de cocagne…
Grotesque pays.
… Grotesque Belgique.
J’avais été marquée aussi par ce décalage en rentrant de Guadeloupe, pourtant un département français.
Ces cahutes en tôle, abris de fortune érigés « en attendant » après l’ouragan de 1989 et toujours là 17 ans plus tard, et ces gens juste cool et philosophes (ce qui n’empêchait pas les problèmes et les envies d’ailleurs, pour beaucoup), comparés à nos grosses maisons de briques et nos grosses bagnoles…
C’est marrant, car lors de nos vacances, il y a 10 jours de cela, au cap blanc-nez, nous nous trouvions dans uns chambre d’hôtes entourés de belges, wallons et flamands et on a bine discuté de tout, voire de rien, et notamment du fameux record des plus de 400 jours passés sans gouvernement officiel et la plupart de nos amis belges d’alors étaient plutôt amusés par le fait que pour l’instant, « on » ne leur imposait pas de nouvelles taxes et autres règlements bureautechnocratiques…
C’est marrant, car lors de nos vacances, il y a 10 jours de cela, au cap Blanc-Nez, tout près de chez vous, amis belges, nous nous trouvions dans une chambre d’hôtes, seuls clients non belges, parmi 5 chambres, donc bien entourés de wallons et aussi de flamands; on a alors bien discuté de tout, voire surtout de rien, et notamment du fameux record des plus de 400 jours passés sans gouvernement officiel, record mondial, et la plupart de nos amis belges d’alors étaient plutôt amusés par le fait que, pour l’instant, « on » ne leur imposait pas de nouvelles taxes ni d’autres règlements bureautechnocratiquement grotesques…