10 choses à ne pas faire au fond d’une mine pendant 3 mois

Cet article est le pendant de l’article de Cousin Baudouin : « 10 choses à faire au fond d’une mine pendant 3 mois »

Mise en place de la situation : 33 mecs coincés dans un espace réduit, à 700 mètres sous la surface de la Terre, avec pour tout accès vers le monde extérieur un conduit de 8 centimètres de large. Ils vont devoir tenir 3-4 mois avant d’enfin pouvoir voir la lumière du jour.

Pendant ce temps, et pour que cette cohabitation se passe avec le moins de crispation possible,  on se dit qu’il ont tout intérêt à…

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Vais-je aller voter ?

… est, je pense, la question qui m’obsède le plus depuis la chute de notre gouvernement (enfin, la dernière chute en date, quoi).

Je ne suis pas une activiste politique, ni engagée dans un parti quelconque. J’ai des amis qui le sont, je les admire car, perso, j’aurais bien du mal à adhérer à un parti et à composer avec les concessions d’usage qui découlent de cette implication (puisqu’aucun parti, jamais, ne correspond totalement à vos idées).

Eduquée en vraie démocrate (merci maman), j’ai toujours opté pour une démarche citoyenne : ai défendu l’obligation de vote, lu les programmes des partis, réfléchi à ce que je souhaitais, à ce qu’on me proposait et affirmé mon choix dans l’isoloir.

J’ai aussi été guidée par ma grand-mère. Cette dernière était fière de me raconter la toute première fois où elle avait pu voter. Fière de m’expliquer ce bonheur d’entrer dans l’isoloir. Cette joie qu’elle a ressentie au moment de déposer son vote, de s’exprimer pour la première fois sur l’avenir de son pays. C’était en 1948. Elle était née en 1911, faites le calcul, elle a donc pu voter pour la première dois à…

37 ANS.

Mon âge, pile mon âge aujourd’hui.

Je peux voter depuis mes 18 ans. Cela me semble complètement normal et banal. Mais, grâce à elle, j’ai toujours pris ce droit au sérieux. Si je n’ai jamais voté pour la même chose qu’elle (ben nan, c’est un peu le but de l’éducation : apprendre à ceux que vous élevez à penser par eux-même et à faire leurs propres choix), j’ai toujours eu à l’esprit cette conscience qu’elle m’a insufflée : « nous n’avons pas toujours eu le droit de vote, Marie ».

Oui, justement. Ce droit est sérieux. Justement…

Il y a quelques semaines, dans Le Soir, les personnes qui avaient exprimé l’idée de ne pas aller voter se faisaient traiter d’immatures. Certes, l’appel au boycott du scrutin de juin prochain (pour les Français égarés sur ce blog : la Belgique retourne aux urnes le 13 juin, c’est une belle date pour prouver au monde entier qu’on n’est pas superstitieux) était un appel viscéral, un cri de détresse, un aveu d’impuissance, un « merde » de ras-le-bol mais surtout, aussi, une vraie demande pour que les choses changent, que les voix soient entendues. Une vraie option à réfléchir pour certains.

Dont moi.

Et franchement, je ne rigole pas. Pour la première fois, je me suis franchement posé la question de savoir si j’allais aller voter. Torture. Et je ne me sens en rien immature, bordel.

Juste une adulte qui deale avec les soucis du quotidien. Qui, comme tout un chacun, se rend compte qu’il y a de nombreuses choses à améliorer dans le quotidien belge surréaliste. Qui enrage contre la sclérose de certaines administrations, de certaines lois… Et qui hallucine devant les propos inconsistants ou irresponsables des politiciens qui la dirigent (dont, au passage, ceux pour lesquels elle a voté, olé !). Et parfois, aussi, devant des propos clairement irrespectueux et racistes.

Et là, on me joue un scénario digne de la cours de récré du petit de l’Homme. Le sable et les pelles en moins.

Je me sens en droit de remettre certaines choses en question. Même mon droit -devoir- de vote.

Pour finir, ils en ont fait quoi de cette fierté que ma grand-mère éprouvait ? De cette voix qu’elle était heureuse de donner ? Quoi ?

Et pourtant, après mûre réflexion, je me suis dit que moi, je ne voulais pas fouler au pied cette fierté, cette chance. Donc j’irai voter.

Mais si un matin de 1948, ma grand-mère, 37 ans, se tenait dans la file d’un bureau de vote ucclois, heureuse, convocation à la main et bien décidée à exprimer son avis…

ce prochain matin de 2010, moi, 37 ans, je me tiendrai dans la même file d’un même bureau de vote ucclois, avec la même convocation à la main… et complètement désemparée et démotivée face au choix que je vais devoir exprimer. Et en me demandant ce que je lui dirais, moi, à ma petite-fille…

Triste constat.

Triste, triste, triste constat.

Toi, Flamand, moi, Wallonne ?

Hier après-midi, sur twitter, un politicien flamand, Monsieur Vincent Van Quickenborne a lancé cette superbe constatation:

Dankzij @le_bux @johannemontay heb ik in 100 tweets meer geleerd over Wallonie dan 10 jaar politiek. Faut le faire. Et vous wallons?

Pour nos amis qui ne parleraient pas flamand, je traduis : Grâce à @le_bux et @johannemontay, j’ai appris plus sur la Wallonie en 100 tweets qu’en 10 ans de politique. Faut le faire. Et vous wallons ? (en français dans le texte)

On passera sur le fait que le « et vous wallons ? » me fait un peu penser à « et vous, juifs ? » digne d’une réplique de la Liste de Schindler parce qu’on a collé des points Godwin pour moins que cela. On lui trouvera l’excuse que, en 140 caractères, il faut bien être synthétique. Néanmoins, le monsieur n’a quand même pas peur du stéréotype bien stéréotypant (ça existe des points pour ça ?). Y’a pas QUE des Flamands et des Wallons en Belgique. Cette dichotomie serait bien pratique mais elle n’est, hélas pour ce brave homme, pas une franche réalité belge.

Prenons moi, par exemple. Wé, au hasard. Complètement au hasard.

Le papa de ma maman vient de Namur, il est donc wallon. Il parlait français. Jusque là, simple.

La maman de ma maman venait de Namur aussi. Wallonie toujours. Français encore.

Ils se sont rencontrés et se sont mariés à Bruxelles. Qui, selon monsieur Vincent (et bon nombre de Flamands) n’est plus du tout, du tout la Wallonie. Et ils y ont procréé. Leurs enfants sont nés à Bruxelles, ont grandi à Bruxelles et ne connaissent de Namur que la Citadelle et que c’est pas mal comme ville pour y faire du shopping.

La maman de mon papa était bruxelloise. Elle parlait le Ucclois. Si, si. Un patois flamand. Mais elle a été à l’école en français. Parfaite bilingue, elle se définissait comme Bruxelloise, donc. Pure Bruxelloise. La Wallonie, elle y allait en vacances. C’était exotique.

Le papa de mon papa, lui, était flamand. De Flandre. Et il parlait flamand. Voici de quoi faire plaisir à monsieur Van Quickenborne, mon grand-père était un homme pas compliqué. Et la Wallonie, il y allait aussi en vacances, mais c’était quand même moins bien que l’Italie (il y avait pas mal d’Italiens aussi, certes, mais plus de soleil).

Sauf que… mon grand-père flamand, il a épousé une Bruxelloise. Et que, s’ils parlaient flamand tous les deux, ils ont décidé d’élever leurs enfants en français. Ca faisait plus « chic » (c’est pas moi qui le dit, c’est ma grand-mère qui me l’a répété toute sa vie). Enfants qui ont néanmoins appris à parler le flamand avec leurs cousins. Et qui, donc, étaient bilingues et… bruxellois ! Qui, en plus,  allaient en vacances en Flandre et en Wallonie. Des belgique-trotters.

Tout le monde me suit ? J’ai perdu personne en route ?

Ma maman, bruxelloise, a rencontré et épousé mon papa, bruxellois. Ils m’ont élevée en français (je vais devoir leur en vouloir toute ma vie, ils ont fait de moi une francophone, ils n’ont pas réfléchi aux terrifiantes implications que cela allait avoir sur ma vie à moi, parents indignes).

Et, là, monsieur Vincent Van Quickenborne me demande si j’ai appris quelque chose sur les Flamands grâce à Twitter, moi, la Wallonne-qui-parle-français.

Ben… Ecoutez…

J’veux pas être mauvaise, hein. Mais j’aimerais d’abord qu’on me donne l’exacte définition de « Wallon ». C’est un peu comme pour les Juifs, faut au moins deux ancêtres wallons dans la lignée ? (hop, un point Godwin, un !) Nan parce que si c’est ça, je coche, hein, fichez-moi une étoile, je rentre dans les critères (et un troisième point, youplààà !). Sauf que j’ai deux flamands aussi. Ca se corse. Et n’allez pas dire à mon grand-père qu’il n’était pas flamand, il aurait pas aimé. Ma grand-mère, elle, hurlait qu’elle ne l’était pas, flamande, mais bon, quand elle s’énervait, c’était quand même bien dans cette langue-là…

Et au final, si on relit bien toute l’histoire de ma famille, le fait que je parle français tient, en fait, un chouïa du hasard … La vie comme elle va, rien de plus, rien de moins.

Chuis un tutti-frutti.

Mais néanmoins, va falloir séparer les Flamands des Wallons, c’est vital pour que le pays survive me souffle-t-on…

Bien. Qui prend les seins ? Qui prend les jambes ?

Et faites gaffe, vous trompez pas, une fois le choix fait, on ne peut plus changer : le territoire, c’est le territoire !

PS: chuis par contre terriblement contente que M. Van Quickenborne apprenne des choses sur les francophones qu’il ne connaissait pas grâce à Twitter. Et on ira encore me dire que Twitter, ça sert pas, après ça !

En manque…

Je ne m’en rendais pas compte. ‘fin, j’avais un peu occulté l’affaire. Je fais 10.001 choses extra pour l’instant, pas de quoi me plaindre du tout.

Mais quand même…

Ce soir, je me suis rendue compte que j’étais en manque total. Oui, en manque. En manque total du jeu, de la scène et du plaisir de faire naître le plaisir.

Un besoin viscéral.

Juste un petit shoot, hein. Un tout petit.

Alleeeeez quoi !

Je remonte sur scène ce vendredi.

Je me disais « j’ai dû oublier, je sais plus parler, mes intonations sonnent faux ». Non. Tout est revenu : les papillons dans le ventre, la chaleur, la joie, l’énergie, les frissons, tout !

Heu, je vous décris quoi, là ? Une nuit de sexe torride ? 

Même pas. Ne vous en déplaise messieurs, le théâtre, la scène sont des adversaires de taille. Toutes les comédiennes vous le diront. Faut pas sous-estimer l’affaire. C’est dangereux, ça peut vous ruiner une vie d’homme…

En attendant, là, je remonte sur scène. Pour lire 4 textes issus de ce blog. Lesquels ? Tadaaaaaaam… Ben va falloir venir voir pour le savoir (mais je remercie Cath et Gana car la proposition de chacune a été retenue et c’est un excellent choix).

Donc, ce vendredi, c’est là :

(Adresse : 103, avenue Alphonse Allard, 1420 Braine L’Alleud, Belgique)

Y’aura plein d’autres auteurs. Et de la musique. Et une surprise pour la salle. De quoi assurer une très, très belle et chouette soirée.

Bon, maintenant, une inquiétude me taraude.

Le trac ? Nan. J’ai pas. Une impatience incroyable, ça, oui. Mais pas le trac. J’ai rarement eu le trac, pour être honnête.

Ben quoi, alors ?

… Purée, en fait, chais pas quoi mettre !!!!

J’aime comme il me regarde

J’aime comme il me regarde.

Quand il sourit, là, comme ça, des rides apparaissent. Elles partent du bord de ses yeux et courent vers ses tempes.

Elles n’étaient pas là, ces rides, il y a 18 ans.

18 ans. De hauts, de bas, de séparations, d’accrocs, d’aveux, de lui, de moi.

« Tu penses à quoi quand tu me regardes comme cela ? »

« Que tu es belle »

« Tu te fous de moi ! »

Il ferme les yeux, il est vexé, il me prive de son regard.

« Ok, boude pas, j’accepte le compliment »

Il sourit, les rides réapparaissent. J’ai envie de les caresser du doigt. De les suivre et de me perdre.

« Tu sais, tu deviens encore plus beau au fur et à mesure que tu vieillis… »

Il ricane. Il n’ose pas me dire que je me fous de lui.

Je ne me moque pas pourtant. Je pense ce que je dis, vraiment.

Ca change, un homme, en 18 ans…

« Tu me prends dans tes bras ? »

L’éclat de son regard, la longueur de ses cils… et ces rides qui donnent envie d’y accoler les lèvres.

Où serons-nous dans 15 jours, dans 15 ans ?

Ceci n’est pas une déclaration d’amour. C’est l’état des lieux d’un couple C à un moment M d’une vie V :

j’aime comme il me regarde…

Bad Romance – pacte de vie sexuelle

Dialogue :

– Punaise, tu peux pas couper cette chanson débile ?! Depuis quand tu écoutes Lady GaGa en boucle, toi ???

– Depuis que ça me fiche plus la pêche que Francis Cabrel. Et puis c’est marrant, je découvre qu’en fait, y’a des paroles dans les chansons de Lady GaGa et les paroles de « Bad Romance » me font rigoler.

– Ha. Ouais. Perso, si un jour je te dis que j’écoute Lady GaGa pour les paroles, n’hésite pas à m’achever.

– « I’m a free bitch, baby », c’est pourtant ce que pas mal de femmes pensent.

– C’est reparti pour un tour…

– Non, non, pas reparti pour un tour, je retire, c’est facile comme assertion, je m’en excuse. Mais bon, les trucs faciles, ça défoule. Et j’ai besoin de me défouler. D’où Lady GaGa à tue-tête.

– Mais je t’en prie, défoule-toi, j’ai rien contre, t’es même très marrante et très attirante quand tu te défoules.

– Attirante ? Ha, tu t’y mets aussi…

– Ben y’a pas de mal à dire à une femme qu’elle est attirante, si ? Ca veut pas dire que 10 minutes plus tard, on l’aura dans son lit. Enfin, j’espère. Car je peux dire à une nana qu’elle est attirante sans avoir envie de l’avoir dans mon lit. Juste pour le plaisir des yeux. Le plaisir du compliment aussi.

– Et tu dis quoi, à une nana que tu voudrais dans ton lit ?

– Heu… La même chose…

– HA !

– Te la joue pas offusquée, steplait. Il y a tout un contexte, tout un langage non-verbal, tout un échange différent autour de cette même phrase… Et la décision revient à la dame, au final.

– Mwé. Ai pas eu cette impression ces derniers temps, moi.

– Si. Tu avais le choix. Vraiment. 

– Et j’ai choisi de foncer la tête baissée, au mépris de ce que mon corps et mon coeur me disaient. De toutes les alertes ! D’ignorer les signaux, en toute conscience !

– En toute conscience, je n’en sais rien. Mais certes, ce n’était pas faute de ne pas avoir été mise en garde.

– C’est moche de se sentir sale. D’avoir envie de prendre 3 douches sur la journée et de toujours garder cette impression de saleté sur la peau. Je vais finir au couvent, moi ! Là !

– Toi, au couvent ? Allez Caliméro, tu tiendrais pas 2 minutes !

– Non, effectivement. Mais pas pour la raison à laquelle tu penses. Ce n’est pas une question de sexe. Le sexe, je peux m’en passer. Et très bien, même. Très, très, très bien. Pas une blague.

– Mais je sais, fillette ! Je le sais bien, va ! Je te connais. Non, tu ne tiendrais pas au couvent car tu as besoin de tendresse, de dialogue. Le couvent n’est pas toujours un lieu où ces deux qualités s’épanouissent. Et toi, tu en as un besoin vital. Dans le sexe, on retrouve souvent un ersatz de ces deux choses. On nage en pleine illusion. Enfin, pas tout le monde, mais toi, peut-être, du moins… D’où ton envie, quand tu sors de l’illusion, de faire comme Lady GaGa dans son clip: de foutre le feu au lit du mec à la fin, et avec le mec dedans de préférence ! Par frustration !

– Tu as vu le clip de Bad Romance ??!! Tu te fiches de moi, là ???!

– Ben j’ai la télé comme tout le monde. Pour savoir dire pourquoi on n’aime pas les choses, il faut les connaître. J’exècre Lady GaGa parce que je sais de quoi je parle.

– Et bien sache pour ta gouverne que je ne veux mettre le feu au lit de personne, et encore moins avec quelqu’un dedans. Tu as raison, si je dois m’en prendre à quelqu’un, c’est à moi. Je devrais m’immoler, tiens…

– Je vais te sortir une grande phrase très bateau mais, parfois, il est bon de se remettre des choses simplissimes en tête: « Tu es un cadeau et un cadeau, cela ne se brade pas, cela se mérite ». Ne te brade pas. On te veut ? Qu’on te mérite, bon sang !

– « Qu’on te mérite, bon sang ! ». Ha, ha, ha ! M’enfin, c’est quoi cette déclaration à la mord-moi-le-noeud ?!

– Une déclaration simple et vraie. Peut-être trop simple pour qu’elle t’évoque quelque chose, mais comme je te l’ai dit, les choses les plus simples et évidentes sont parfois les plus vraies. Donc non, tu ne t’immoleras pas. Et tu n’iras pas au couvent non plus. Mais tu vas mettre des limites, tes limites.

– Parfois je devrais plus écouter mon coeur que mon désir…

– Je trouve aussi… Tu sais quoi ? On va faire un pacte. Et ce pacte est que dans les mois, les années à venir, tu ne baises plus, mais que  tu fasses l’amour à la place.

– Va plus se passer grand’chose dans ma vie, alors. Enfin, dans ma vie sexuelle, s’entend.

– Tant mieux si c’est le prix à payer pour ne plus te sentir salie. Mais qu’il ne se passe plus rien, je t’avoue, je n’en serais pas aussi sûr que toi… Laisse une chance à la vie… Et puis, pitié, punaise, coupe cette putain de bordel de chanson de merde, elle me donne envie de gerber, j’en peux plus !!!!

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Ce texte, ainsi que d’autres, sera lu par ma petite personne au 

CAFE-POESIE « Amour et différence »

Ce Vendredi 7 mai, à la Maison des Jeunes LE PRISME à  Braine-L’Alleud (103, avenue Alphonse Allard, 1420 Braine-L’Alleud, Belgique), à 20h30.

P.A.F : 5 euros, membres : 3 euros.

Si vous voulez m’y rencontrer ainsi que de nombreux autres jeunes auteurs qui liront leurs textes ce soir-là, be welcome !

Ite missa est – Fidélité

Dialogue:

– Dis, comment ils font, les gens, pour tromper leurs conjoints ?

– « les gens » ???

– Enfin, la douce moitié qui trompe son autre douce moitié avec une troisième douce moitié, quoi. Et je ne te parle pas de cette tromperie de boîte de nuit, qui fait qu’un soir, on a trop bu, on rigole et on embrasse à pleine bouche un tiers quelconque (enfin, on l’espère pas trop quelconque, le tiers, à choisir) et qu’on se dit que le lendemain, on a trop mal à la tête, on va arrêter de sortir, oupslààà, non, je te parle de la tromperie organisée (un peu comme le crime quoi), celle sur le long terme, celle qui sait, celle qui s’avance, celle qui s’enfonce, celle qui, au final, berne tout le monde. On fait comment pour entrer dans celle-là ?

– Wouaw. On va dire que c’était pas mon jour, hein…

– Je suis TRES sérieuse.

– Tu veux t’installer dans la tromperie ?

– Non. Pas forcément. Je veux comprendre.

– Mais comprendre quoi ? Comprendre que deux personnes sont attirées, aimantées, que pour une raison ou une autre, elles se reconnaissent et cèdent à ces impondérables ?

– « Impondérables », comme t’y vas !

– Enfin, une attirance qui, sur le moment, te semble incontournable et vitale.

– Sur le moment. Ok, sur le moment. Mais ils s’y installent, s’y confortent, s’y sentent bien.

– S’y sentent bien, faut le dire vite…

– Ben justement, c’est toi qui l’avoue, ils ne s’y sentent pas si bien que ça. Et de fait, s’ils réfléchissent un chouïa, ils s’y sentent même très mal. Rien qu’à imaginer la chose deux minutes 30 centièmes, j’ai déjà du mal.

– Tu imagines quoi, toi ?

– Tous les cas de figures. Mais prenons le plus plausible, le cas de la personne prise qui sait qu’elle ne quittera pas sa tendre moitié. Même pour une troisième tendre moitié. Qui a pris cet engagement et qui le tiendra coûte que coûte. Alors, cette personne, si elle ne tient compte que d’elle-même et de son propre plaisir et qu’elle fonce, on est en droit de se demander pourquoi elle ne réfléchit pas plus loin car, de toute façon, elle commence un truc en sachant d’avance qu’en fait, elle va droit dans le mur. Imaginons que la troisième tendre moitié s’entiche de cette personne (ça arrive, non ?), paf, souffrance. Et la personne devient tortionnaire (enfin, partiellement, la troisième moitié n’avait qu’à pas).

– Ben il se peut que la troisième moitié ne s’entiche de rien du tout, hein… Juste pour le plaisir du geste…

– Ha ben dans ce cas, c’est pire, la personne n’aura été qu’un joli passe-temps pour la troisième moitié et reviendra case départ après l’aventure. Question ego, on a connu mieux que le plan cul pour se remonter le moral, tu trouves pas ?

– Je trouve surtout que je vais me reprendre un café, là…

– Ben alors comment ils font ?

– Mais comment ils font QUOI ? Ils baisent, qu’est-ce que tu veux que je te dise !

– Mais comment ils font pour foncer quand même, tête baissée ?

– Ben je sais pas, ils espèrent une autre issue à l’histoire, ils ne veulent pas en imaginer la fin, ils ne veulent garder que le début, ils… Ils… Tu sais quoi ?

– Nan, quoi ?

– Ils NE REFLECHISSENT PAS. Enfin, pas comme toi, du moins ! Et tu veux mon avis ?

– Heu… Ouais ?

– C’est parfois mieux ! Tu me saoules avec tes théories ! Je vais me reprendre un petit serré, mais bien, bien, bien serré, tu vois. Un truc corsé. Si tu veux être fidèle, sois-le. C’est très bien, ça me va. Si tu veux pas l’être, c’est parfait, ça me va aussi. Mais pitié, arrête de TOUT réfléchir et disséquer. On dirait un professeur de biologie devant la dépouille d’une souris morte. Et c’est tout sauf mort le désir, le sexe, l’amour ! Et justement, à force de tout disséquer, tu tues tout, tu achèves tout ! Y’a plus que des bouts de choses informes devant toi, là, des trucs inertes et de couleur identique, ça fout les boules !

– …

– Souris-moi un peu ?

-… ?

– Oui, juste un sourire. Même un rire si tu peux. Tout respire le printemps, même toi avec tes idées biscornues. Etends tes jambes, enlève tes sandales, et arrête de tout écorcher.

– T’as aucune conscience.

– J’en ai autant que toi, mais je ne l’étale ni ne la dissèque.

– Je n’étale rien, je réfléchis !

– Tssss, tu lâches pas l’affaire, hein ! Tu sais quoi ? Tu vas te lever, tu vas marcher jusqu’au bord du lac et tu vas respirer un bon coup. Et, là, tu écouteras ton coeur, tes lèvres, ton ventre et je t’assure… Tu sauras à qui être fidèle !!!

Sept petits mots et des femmes à aimer

Ayé, j’ai été taguée ! Nan, j’aime pas ça, je le dis, le redis, le re-redis mais… je vais faire une 367.294ème exception.

Parce que, forcément, cette exception en vaut vraiment la peine.

D’abord pour pouvoir vous parler des deux femmes qui m’ont taguées, de leurs doux petits surnoms Annejo et SeeMee. Et deux blogs à lire, à découvrir, chacun dans leur style.

Annejo et son énergie, ses hommes, sa recherche de boulot. J’ai accroché au blog et puis… à son auteure, à sa vision de la vie, sa vision de l’amour. Quelqu’un que j’ai envie de découvrir plus avant, avec gourmandise, vraiment ! D’ailleurs, je lui dois une loooooongue réponse par mail (mais quand j’aurai fini ce billet, promis, promis, promis !).

SeeMee (nan, c’est pas son vrai prénom… hein que c’est pas son vrai prénom, hein ?!) qui s’est attelée à une tâche titanesque: la BlogExperience. Elle relate et fait découvrir d’autres blogueurs. Mais elle blogue aussi, ce qui lui donne une vraie consistance, une vraie présence. Qui d’autre que quelqu’un qui met les mains dans le cambouis peut comprendre ses contemporains qui le font aussi ? De plus, je la rencontre vendredi prochain lors d’une  soirée entre blogueurs à Paris. Et j’ai vraiment hâte (bon, note to self: ne pas se jeter sur elle en lui hurlant « salut SeeMee ! », ça va peut-être pas le faire…)

Ha oui, oui, rappel utile: l’Homme bosse toujours dans la ville lumière, et le petit de l’Homme et moi allons donc pour une enième fois le rejoindre et vivre notre petite vie de parisiens puisque ce sont les vacances pour le monstre… Et comme « rester enfermée dans un appartement à Paris » n’est pas vraiment la conception que j’ai de vacances réussies, on va enchaîner les activités sur place. Rencontrer des blogueurs en est une, visiter pour la 400.000ème fois la Cité des Enfants en est une autre. Haut les coeurs !

Bref, revenons-en à mes deux blogueuses et leur tag (le même, de tag).

Ensuite donc, pour vous vous donner la liste des petits mots auxquels je dois réagir. Ils sont au nombre de 7, lançons-nous !

  • Signe particulier

J’en ai un. Un vrai. Physique. Mais les gens qui l’ont vu sont assez rares sur la planète (enfin, y sont pas 10.000, quoi, donc sur plus de 6 milliards, ça fait rare !). Et donc on va garder ce côté rare, yep ! Ces messieurs s’en voudraient que je les rende d’un coup moins rares… Hé, hé.

  • Trait de caractère

Pffiouuuu, sont nombreux. Et variés et divers !

Mais je vais reprendre un mot qui est revenu beaucoup (mais alors, beaucoup, hein) dans la bouche des gens qui me connaissent, dans celle de ceux qui me rencontrent, celle de ceux qui me décrivent… et ce mot c’est… pétillant.

J’avoue, j’en suis parfois assez étonnée. Ok, j’ai un côté léger et déconneur, j’admets et assume la chose sans problème. Mais pétillant, c’est bien plus que cela. Ca donne un côté aérien et festif. Et c’est très flatteur.

(mais au fait, oui, festif, ok, j’admets aussi… ahum…)

  • Mauvais souvenir

Beuuuuuh, qu’il est moche ce point ! Allez, cassons l’ambiance, des mauvais souvenirs, j’en ai des tonnes et le pire de tous, c’est l’annonce de la mort de mon père . Je vous en rajoute une couche ou tout le monde a compris qu’on va passer au point suivant ??!!

  • Souvenir d’enfance

Comme tout le monde, idem, j’en ai des tonnes. Car en plus, j’ai une excellente mémoire. Un peu trop excellente, parfois. Mon plus vieux souvenir remonte à l’année de mes deux ans. N’en profitez pas pour me susurrer suavement que oui, oui, vraiment, ça date, merci.

Puisqu’on est dans le thème « Paris », je vais relater l’un de mes premiers souvenirs de cette ville. J’avais 5 ans, ma mère et moi avions rejoint mon père qui vivait et travaillait à Paris (oui, je passe ma vie à rejoindre les hommes de ma vie qui se cassent à Paris: une malédiction, ça s’appelle). Nous avions été au restaurant à trois et nous rentrions à l’appartement de mon père. Mes parents marchaient derrière moi en papotant, je gambadais en prenant pas mal d’avance. Jusqu’à tomber en arrêt, pile, interdite, devant un homme étendu de tout son long sur le trottoir. Il avait un pull de marin et son visage était couvert par du carton. Une vision surréaliste pour une petite fille qui n’avait jamais vu de SDF (Bruxelles était une ville où l’on n’en voyait pas à l’époque). Je me souviens de chaque détail, de ce pull, du carton partout. Et de ma totale incompréhension de ce monde dans lequel je vivais. Des millions de questions qui se sont enchaînées dans ma tête. J’ai traversé la rue, continué à marcher sur le trottoir d’en face et retraversé la rue un peu plus loin. Pour attendre calmement mes parents qui, eux, avaient continué sur le même trottoir, en toute logique.

J’ai dû assommer mes parents de questions par la suite. Ils y ont certainement répondu le mieux possible. Mais de tout cela, je ne me souviens pas. Je ne me souviens que du pull marin et du carton. Et de ma première rencontre avec la précarité.

  • Un défaut

Ha, ha, ha ! Dans le genre « je vais aller piocher dans une liste longue comme un jour sans pain », on se pose, là ! 

Ceci dit, oui, des défauts, j’en ai. Mais j’ai clairement au moins autant de qualités. Donc je dois avoir une longue liste de qualités aussi, si on y pense !

Bon, on va quand même piocher un défaut : la procrastination

Je passe ma vie à remettre au lendemain tout ce que je dois faire. Il me faut des engueulades, des coups, des menaces pour que je m’y mette (j’exagère à peine, sincèrement). Je prends alors une tête de martyr, j’ai mal au ventre, envie de m’enfuir et je pleure toutes les larmes de mon corps. Et puis je m’y mets.

C’est sympa comme programme, hein ! Dire qu’il y a des gens qui évitent le stress. Moi, je me le crée. Ca m’occupe.

  • Un film « bonne mine »

Alors, là… !

Aucun. J’ai des bouquins « bonne mine » et « madeleine de Proust » mais pas de film. J’avais pas la télé quand j’étais petite.

Ceci dit, il y a une réplique, une seule, dans le cinéma français qui me fait pleurer de rire à chaque fois. C’est limite pathologique et ça m’inquiète presque. Mais c’est plus fort que moi, je me marre chaque fois que je vois ladite scène. Et en plus, grâce à Hélène (si elle passe ici, elle se reconnaîtra), j’ai découvert que la scène en question est sur dailymotion. Je ne résiste donc pas à vous la mettre. Et je ne la regarderai pas, j’ai pas envie que le petit de l’Homme se demande pourquoi sa mère se bidonne avec un air de vache sous ecstasy.

Le Corniaud

(Trop tard, j’ai regardé… Y’a pas la suite mais je l’ai en tête « Qu’est-ce que je vais devenir, moi, maintenant ? » « Un piéton ». Haaaaa, j’vais pas m’en remettre !!!)

  • Ma meilleure amie

Purée, j’arrête pas d’en parler, de mes amies, sur ce blog. Et que des meilleures, hein. Mais bon, la « plus meilleure », elle s’appelle Laurence (j’en parle ici), je la connais depuis des décennies. On faisait faire l’amour à Ken et Barbie ensemble.

Petites, on s’est jurées qu’on serait chacune témoin au mariage de l’autre et marraine du premier enfant de l’autre. On a tenu parole 15 ans après. Elle était ma témoin. Et elle est la marraine du petit de l’Homme. Et sa dernière phrase en date est: « ok, tu as des merdes, mais on va les prendre une à une et on va les retourner pour en voir le positif. Allez, on commence ! »

Alors, elle est-y pas géniale, ma copine ?

Enfin, ce tag me permet de vous faire découvrir d’autres femmes en dehors des deux qui m’ont taguées, de femmes aux univers, aux styles si différents.

A tout seigneur, tout honneur, je tague Ganaëlle (passque c’est mon amie, pour ses délires, sa joie de vie, son enthousiasme mais aussi son sérieux, son opiniâtreté et sa fragilité) et Mélissa (pour sa finesse, sa sensibilité, son écoute et sa clairvoyance et… en souvenir de notre excellent voyage à Tallinn !!!).

Je tague aussi Madame Kevin pour son blog et ses réflexions qui font tellement écho aux miennes et Pause Chocolat pour sa manière de décrire les choses du quotidien en provoquant de solides fou-rire. 

Je tague enfin des blogueuses à découvrir ou re-découvrir car il y a de très chouettes nanas derrière: VanessaInWonderland, Laura qui fait du bruit et Melody-on-the-cake !

Des femmes à lire, à relire et… à aimer !

Joyeux Noël, Germain !

Oui, je sais, à cette heure, en ce jour, je devrais être soit en train de batifoler (qui plus est, on l’a dit et redit sur twitter, c’est la Journée Mondiale de l’Orgasme), soit en train de vous écrire un post splendide-magnifique-touchant-vrai-interrogateur-prenant sur mes 7 ans de mariage avec l’Homme (oui, oui, nous nous sommes mariés un 21 décembre 2002, pour fêter, déjà, nos 10 ans d’amouuuuuuur à l’époque)…

Mais de batifolage, point.

Deux raisons à cela:

  1. les Thalys ont peur de la neige. On a beau faire, ils n’aiment pas ça. Ils n’aiment pas le gel non plus. Beurk. C’est froid, ça glisse, on peut les comprendre mais ça n’arrange pas grand monde. Résultat: sont tous en retard, les Thalys. Au mieux de 50 minutes. Au pire, ben… Au pire, quoi… Et avec l’Homme coincé dans l’un de ces trains capricieux, chuis pas prête de fêter mon annif de mariage, ni la Journée de l’Orgasme, moi. Saleté de train, va !
  2.  j’ai une gastro. Ami du glamour, bonjour. On remarquera néanmoins ma féroce volonté de ne pas faire comme tout le monde. J’aurais pu rater le boulot pour cause de neige ou de gel ou encore pour cause de grippe A. Même pas. Trop has been. Trop 2009. La gastro, c’est la maladie de demain, les amis ! Une bonne épidémie, rien de tel ! En attendant, j’ai pris de l’avance, la gastro, je la teste pour vous ! On dit merci qui ?!

Bref, pour la fiesta jusqu’au bout de la nuit, on repassera… Et pour l’article sur mes 7 ans de réflexion avec l’Homme, on attendra demain.

Car aujourd’hui, j’ai reçu un cadeau de Noël. Youhouhou ! Taguée par Zoltan, le cadeau vient de Sony Music. Ils ont du goût chez Sony. Ils ont fait une looooongue liste savoureuse de titres d’albums plus emballants les uns que les autres, et demandé aux blogueurs via Florence de choisir une victime un ami et de lui offrir chaque fois un album de la liste. Une chaîne de Noël est née…

J’ai donc été choisie, après Vinch qui avait lui-même tagué Zoltan, pour recevoir un album d’Alicia Keys. Ca tombe bien, j’avais pas de cadeau pour l’Homme et elle est plutôt mignonne… Pour des noces de laine (ben oui, 7 ans de mariage, ce sont des noces de laine, faut se mettre à jour, les gars !), ça va lui tenir chaud !

Bon, maintenant, à moi de choisir mon ami-préféré-favori-adoré-chouchouté-qui-mérite-un-splendide-cadeau-de-Noël.

J’ai choisi Germain alias Francbelge !

Et dans la liste, je le répète, somptueuse, de Sony (jugez du peu):

  • Alicia Keys – The Element of Freedom
  • Britney Spears – The Singles Collection
  • Foo Fighters – Greatest Hits
  • Ke$ha – Animal
  • Leona Lewis – Echo
  • Christophe Willem – Caféine
  • Pascal Obispo – Welcome to the Magic World of Captain Samouraï Flower
  • Susan Boyle – I Dreamed A Dream
  • Whitney Houston – I Look To You
  • Shakira – She Wolf

J’ai choisi… Tadaaaaaaaaaam… 

Susan Boyle !

Pourquoi ? 

Parce que Germain est un esthète. Il aime les belles choses. Wé, quand je dis « belle chose », je ne parle pas de Susan, hein, je parle de sa voix. Germain aime la musique, la belle musique, la grande musique. Susan est la femme pour lui ! Il va pouvoir l’écouter en boucle, en savourant chaque accord. Grand veinard !

Non, Germain, ne me remercie pas, je te sais touché d’avance, ça va donc être à toi de choisir ta victime ton ami pour la vie dont tu feras briller les yeux d’un plaisir incommensurable en lui offrant LE CD dont il/elle rêve depuis plusieurs semaines déjà (prenons Lukasz qui rêve de C. Willem, par exemple…). Quel beau rôle nous jouons là, n’est-il pas ?

Je profite aussi de ce post pour souhaiter d’heureuses noces de laine à Damien également. Oui, oui, nous nous sommes mariés le même jour, la même année, mais pas ensemble. Ce sont des choses qui arrivent… !

Encore merci à mon papa Noël Zoltan, pour finir, aujourd’hui, il m’a donné  une vraie occasion… d’orgasme « bloguique » ! Pour finir, ils n’ont pas dit comment on devait l’avoir, l’orgasme, nan ???!!!