Calendrier de l’avent : Jour 4, où l’on parle de la pire peur de ma vie

(Cet article fait partie de la série « Calendrier de l’Avent », pour retrouver les explications et l’article du Jour 1, c’est par ici)

Aveu.
Je suis bordélique.
Pas parce que j’aime le désordre ou que je me sens bien dans un endroit désordonné, mais simplement parce que… je ne vois pas le désordre. J’ai cette facilité à me mettre dans une bulle qui me coupe des réalités du quotidien et c’est HYPER efficace contre le désordre. A défaut de le ranger, je lui nie toute existence et le tour est joué.
(En général, on attribue cette faculté aux hommes, voici donc encore un bon contre-exemple qui prouve que genrer les comportements est une vraie connerie : je ne suis pas un homme et j’adopte plus que régulièrement ce comportement.)

Mais pourquoi se mettre dans une bulle et nier la réalité alors que l’affronter serait le meilleur moyen pour que le problème n’existe plus ? me direz-vous.

Parce que, à mes yeux, souvent, le problème n’est pas un souci « facilement » réglable.

Quand je me mets à ranger (ce qui m’arrive quand même, hein), je le fais à fond. Je ne suis encore jamais arrivée à ranger « vite-vite » juste le principal et à me dire que cela sera bien comme cela. J’ai cette tare depuis ma plus petite enfance, si je fais les choses (et ce, dans tous les domaines de ma vie), je les fais méticuleusement et à fond sinon… je ne les fais pas.
L’enfer.

Car si on applique cette règle au rangement, ça peut vite devenir ingérable.

Ranger des vêtements implique qu’ils soient TOUS lavés, triés, pliés et rangés à des places bien précises.
Ranger des livres implique qu’ils soient tous triés, classés, et par auteur, et par catégorie, et par collection, et par d’autres critères que je m’impose avec un masochisme certain.

Le reste à l’avenant.

On comprendra aisément que cette manière de voir le rangement est désespérante avant même toute tentative d’essai de ranger quoi que ce soit. On sait que cela sera long, interminable même et qu’il faut prévoir 4 jours pour arriver au bout de la tâche.
Donc, on ne l’entreprend pas.
Masochiste peut-être, mais jusqu’à un certain point seulement.
Et on se met dans une bulle, qui efface tout problème.

Notez, si je vivais seule, la chose ne poserait justement aucun problème. Je nierais mon désordre jusqu’au jour du rangement dernier. Qui arriverait tôt ou tard, mon système ne fonctionnant qu’un temps, plus ou moins long selon mon envie de changement.

Mais je ne vis pas seule. Et je n’ai jamais vécu seule.
C’est en soi plutôt une bonne nouvelle, mais en fait, ce l’est moyennement pour les personnes qui ont dû (et doivent encore) vivre avec moi (si elles passent par ici, elles doivent d’ailleurs bien se marrer, ahum).
Ma mère pétait régulièrement une durite quand elle passait un nez dans ma chambre (à noter, là, j’avais un bon paratonnerre : la chambre de mon frère était mille fois pire… Si la foudre tombait, c’était chez lui d’abord. Ouf.).
Et puis j’ai emménagé avec l’Homme. Qui lui (mais je le savais, je n’ai pas épousé un chat dans un sac) était plutôt du genre maniaco-maniaque. Du genre à repasser derrière moi pour remettre en pile les DEUX revues disposées sur la table de sa chambre d’étudiant, que j’avais eu le malheur de déranger.
(Bon, ado, sa chambre était un vrai bordel. Mais ça, c’était ado. Comme quoi, un homme, ça change, encore une idée reçue qui vole en éclat !)
Emménager avec moi fut une vraie souffrance pour l’Homme. Pas parce que je râle ou tire la gueule, mais parce que je ne vois pas le désordre.
Alors, désordre, relativisons. Quand je vois le désordre chez d’autres amis, les dégâts chez moi sont quand même plus limités. Quand Sophie nous parle d’une pièce de la honte (et de sa victoire sur les éléments, je vous en conseille la lecture !), je me dis que j’ai encore de la marge. Ma chambre a longtemps été la pièce la plus en désordre de la maison, mais cela se résumait à un (énorme, quand même) tas de linge dans un coin. Pas une pièce entière. Je suis donc une petit joueuse face à certains. N’empêche quand vous vivez avec quelqu’un dont l’idéal de vie est l’appartement entièrement dépouillé dans lequel on ne retrouverait aucun bibelot, trois livres et un matelas par terre (j’exagère à peine, les 6 mois où l’Homme a vécu seul en appartement, c’est à cela que le sien ressemblait), avoir une maison surchargée de fringues, de bibelots et de livres équivaut à vivre dans un bordel intégral.

Donc il a fallu prendre le taureau par les cornes.

Chuis taureau (oui, oui), et j’aime pas DU TOUT qu’on me chipote les cornes.
Alors imaginez mon humeur à l’idée qu’on les empoigne…

Et pourtant il a bien fallu que je bouge.
Que je trouve des solutions.

Comme Sophie l’explique dans son article, j’ai moi aussi mis en place certaines techniques pour me permettre d’y arriver.
Mais à l’inverse de Sophie, j’ai oublié l’idée de « ranger pour ranger ». J’y arrive pas, ça fait 43 ans que je le sais, il faut donc que je trouve une autre solution.
Ma solution à moi est de… réaménager les pièces.
Ma chambre est en désordre ? Hé ben, on a qu’à la refaire ! La repeindre, changer les meubles, toussa.
Ok, ok, la solution est un peu (c’est un euphémisme) chère…
Donc parfois, ledit changement est purement symbolique.
Chuis pas Rothschild.

Pour la chambre, la solution ne fut pas symbolique, notez. Nos armoires (Ikea, mon amour) se décomposaient (et risquaient à tout moment de nous tomber sur la tronche), il en fallait des nouvelles. On a choisi de faire construire des placards (mais je ne vous donnerai pas le nom de la société qui l’a fait car cela a été une vraie catastrophe, ils ont mis plus de 6 mois à nous les achever, ces placards, je ne peux décemment pas vous recommander un truc foireux.).
Et pour mettre les vêtements dans lesdits placards, il a bien fallu que je trie.
Et tant qu’on y était à refaire la chambre, l’Homme s’est dit qu’il repeindrait bien les murs, dont acte.
Et qu’il poncerait et teindrait bien le parquet aussi, dont acte encore.
La chambre est magnifique. Un vrai bonheur.
Quand l’Homme s’y met, il se fiche pas de ma tête.

Mais pour y arriver il a fallu que je planifie les choses… pour que ma peur d’affronter une tâche qui me semble insurmontable ne m’immobilise pas.

A savoir :

– déterminer une date de fin (ici, c’était simple, c’était la date où ils allaient venir construire les placards)

– diviser l’ensemble des choses à faire (trop ? On divise encore, jusqu’à ce que cela paraisse faisable, étape par étape, petit à petit).

– répartir les choses à faire par jour dans le calendrier familial, L’ECRIRE et S’Y TENIR.

– mettre toute la famille à contribution (le petit de l’Homme itou, hop).

– Ne pas prévoir un planning qui dure 20 ans (parce que, là, on a juste envie de se barrer aux Caraïbes et ne plus rien faire du tout)

– trouver des raisons de ranger (retrouver des fringues qui sont chouettes, en virer d’autres, en acheter -UN PEU- des nouvelles…)

Et le rangement et le réaménagement de la chambre, qui me semblaient un peu être l’ascension de l’Everest par… ben par toutes les faces, en fait, vu que je n’ai aucune compétence d’alpiniste, sont devenus une réalité.

MIRACLE

Du coup, vu qu’un miracle ne suffit pas (et que l’Homme aime battre le fer tant qu’il est chaud, et le fer, ici, en l’occurrence, c’est sa femme), on a remis le couvert avec le bureau.
Sauf que cette fois-ci, budget oblige, on va pas faire construire des placards sur mesure (ça serait hyyyyyyper joli, je n’en doute pas, mais j’attends de gagner au Lotto d’abord, ou alors si vous voulez faire un p’tit don… Ben quoi ?), on se contentera de réutiliser les bibliothèques Ikea qu’on a déjà et d’acheter un bureau pour y caser le petit de l’Homme qui, pour l’instant, squatte celui de sa mère. MAIS on va tout disposer autrement. Et du coup, ça sera pareil, mais plus pareil, vous comprenez ?
Du coup, je suis ok pour ranger et trier les livres.
J’ai trouvé ma carotte.
Et tout doit être fait pour les fêtes, j’ai trouvé ma date butoir.

Donc, voilà, vous savez maintenant à quoi j’ai passé une partie de mon dimanche après-midi (vie glamour, bonjouuuur), je vais avoir un beauuuuu bureau et, en plus, j’ai participé au thème du jour du #31bloggingdays

Elle est pas belle, la vie ?

Allez, demain matin, retour à une activité normale, je vous posterai un article qui traite d’un sujet de fond. C’est pas tous les jours dimanche, hein.

PS : non, je ne vous montrerai pas de photo de mon chez moi, autant j’adore quand les autres postent des photos de leur déco, autant je ne vois pas du tout à quoi ça sert que je vous montre mon intérieur.
PS du PS : en plus du bureau, la chambre du petit de l’Homme y est passée aussi, la salle de bain va profiter d’un coup de frais (elle a été refaite en 2014) et en 2017, on termine la cage d’escalier et on entame les salon-salle à manger-cuisine.
Et après, je compte m’exiler sur une île déserte où il n’y aura plus ni pièce, ni déco.
Qui m’aime me suive !