18 ans, majeur et vacciné

(C’est marrant comme mon titre, qui fait référence à une expression utilisée depuis des décennies à tout bout de champ pour, je cite, « insister sur l’aspect adulte d’une personne, le côté responsable de ses actes, particulièrement dans une situation qui pourrait être périlleuse et réclame une décision personnelle mûrement réfléchie » résonne étrangement à notre époque)

Louni,

Quand j’ai écrit le premier texte de ce blog pour fêter tes 4 ans, jamais je n’aurais imaginé qu’un jour je serais encore là, 14 ans plus tard, à écrire pour célébrer ton entrée dans la vie « adulte ».
Pas que je n’imaginais pas que tu deviendrais adulte un jour (je le désirais de toutes mes tripes), mais il faut bien avouer que cela me semblait incroyablement lointain, dans quelques centaines d’années au bas mot, voire un ou deux millénaires… bref, dans longtemps, quoi.

Hé bien, nous y sommes : longtemps, c’est maintenant.
(C’est fou comme ça file, les millénaires)

Il y a 18 ans, je n’avais pas écrit de texte.
Bon, j’avais une excuse assez valable : j’étais occupée à te mettre au monde. Tu avoueras que c’est moyennement pratique comme situation pour pondre un truc un peu correct (enfin, quand je parle de « truc », je veux dire un texte, je te pondais toi, et je te rassure, tu es plus que correct).
Mais je me suis rattrapée un an après et j’ai écrit ton premier texte d’anniversaire (premier d’une longue série, vu que je suis toujours occupée 18 ans après, hein). Ledit texte devenu par la suite la dernière scène de ma pièce de théâtre, mise en scène par Fred.
J’ai réalisé avec son départ que je ne t’avais jamais fait lire ce texte.
Alors, avant de continuer plus loin et d’évoquer l’homme de 18 ans que tu es devenu, je tenais à te faire lire ce que j’ai ressenti et vécu à ta naissance et lors de ton premier anniversaire, donc, voici le texte en question :

Il y a un an, à cette heure, j’avais des contractions, mais je ne m’affolais pas, des contractions, j’en avais plein depuis deux mois.
Et puis, en pleine nuit, on s’est quand même décidé à partir.
Le temps de prendre chacun notre douche, de finir la valise (je ne croyais pas en l’imminence d’un tremblement de terre ) et finalement, on fermait la porte de la maison sur notre vie à deux…
Peu de temps après, j’entrai en salle d’accouchement et j’eus cette conversation, surréaliste, avec une sage-femme :
Elle : « c’est encore assez rapide pour un deuxième ! »
Moi : « D’autant que c’est mon premier… »
Elle : « Ha ! Et bien, pour le second, il ne faudra pas traîner où vous accoucherez dans la voiture ! »
Moi : « On va d’abord faire le premier si vous le permettez… »

Et c’est ainsi que toi, mon amour, dans la pénombre et sous les yeux émus de l’Homme, tu as déboulé dans notre vie.

Je n’ai pas arrêté de te regarder ce soir. Petit garçon d’un an, sociable, charmeur, pétillant, quémandant un sourire, un biscuit, une attention…
Et pourtant, il en a fallu du temps pour qu’on s’adapte l’un à l’autre, pour qu’on s’apprivoise !!! Tu as tout chamboulé dans ma vie, te fichant bien de la personne que j’étais avant toi. Tu m’as ouvert une autre voie, une autre vie…

Les débuts furent difficiles. J’avais des certitudes à perdre et toi, tu en avais à gagner. On a grandi ensemble. Et en ce jour, nous avons tous les deux un an.
Je ne suis pas nostalgique de cette année car elle ne fut pas simple…

Mais maintenant, j’ai juste envie d’aller de l’avant et de découvrir encore et toujours le petit être auquel j’ai donné la vie. De le suivre et de le voir s’épanouir, devenir petit garçon, puis homme…
Aller de l’avant… rester femme et être mère.
Louni, mon amour, mon grand, mon tout.
Vas-y, tu peux avancer, foncer vers la vie, je suis là, je ne lâcherai pas ta main.

Louni, 18 ans après, je pourrais écrire exactement le même texte pour te décrire.
Ok, tu quémandes peut-être moins de sourires et d’attentions (enfin si, à ton amoureuse, mais plus à ta mère, ouf !), tu préfères les lasagnes aux biscuits, mais sinon, tu es pareil, tout pareil.
Sociable, charmeur, pétillant.
Et j’ajouterais lumineux, réfléchi, responsable et généreux.

Je pourrais aussi garder le « tu as tout chamboulé dans ma vie, te fichant bien de la personne que j’étais avant toi. ».
Cette personne qui ne voulait pas d’un enfant, qui se demandait bien comment on pouvait s’occuper de ce genre de machin-là et qui se disait qu’elle ne serait jamais capable d’en élever un (je rappelle que je ne parvenais même pas à garder en vie un lapin nain, alors tu penses, un petit humain…).
Mais comme me l’ont déclaré mes collègues hier : »Il a 18 ans et il est en vie ? BRAVO ! Sérieux, on considère que tu peux déjà être très fière de toi ! » (oui, mes collègues sont mères, ça se sent, non ?)
Voilà. On va dire que j’ai maîtrisé cette partie du jeu.
(ou que tu as eu plus de bol que le lapin nain, c’est selon)

Mais quand je te regarde, je me dis que j’ai peut-être aussi maitrisé le niveau supérieur.
Je me demandais quel homme tu deviendrais, je ne me pose plus la question.
L’homme est devant moi.
Et il sait ce qu’il veut, il sait où il va.
Bulldozer d’optimisme, collectionneur d’ondes positives.
Dévoreur de vie, engrangeur de projets.
De l’énergie et de la lumière à revendre.

En juin passé, tu as dû choisir ton orientation universitaire (je vais devoir écrire ce mot encore un paquet de fois pour réaliser… université, université, université… Depuis quand les bébés vont-ils à l’université ?), j’avais une idée bien précise de ce que tu devais faire. Tu en avais une également, tout aussi précise, mais qui n’était en rien identique à la mienne. Elle se tenait, tu t’y es tenu. Sans dévier, sans hésiter.
« Il ne t’a pas écoutée, Marie ? Magnifique ! Il trace sa route, c’est une très bonne chose. »
Faut avouer, tes résultats te donnent mille fois raisons.

« Dis, comment tu vas m’appeler, maintenant, sur ton blog ? J’aimais bien le petit de l’Homme, mais bon… Et je ne suis plus trop ado. »
« Tu voudrais quoi ? »
« Je suis quoi, maintenant ? »
« Un étudiant ? »
« Va pour l’étudiant »

Voilà, ton nouveau surnom est intronisé.
Tu peux vivre le prochain niveau de ta vie.
Je te promets de tout mon coeur, de toute mon âme, d’être là pour l’écrire.

Continue de tracer, mon étudiant.
Heureux 18 ans.

Marie, le 11 décembre 2021

PS : cet article a été écrit avec une bande son, je vous propose de l’écouter ici : Quand je marche
PS du PS : aucun lapin nain n’a été maltraité lors de l’écriture de ce texte.




 

Je te le promets

(Pour les personnes qui suivent ce blog depuis ses débuts, il y a quelque chose à préciser : la personne à laquelle je vais rendre hommage ici est celle à qui vous devez la belle aventure à l’origine de cet espace.
Pour celles qui débarquent, foncez lire cet article : A générale merdique)

Il y a un peu plus de 13 ans, j’écrivais :
« Je voudrais juste remercier ma locomotive, mon chocolat en concentré, mon co-auteur, mon porteur de projet, mon accoucheur, mon metteur en scène, mon réalisateur, mon coach moral et physique… Fred.
Y’a pas des tonnes de choses à dire sinon que tu es quelqu’un de rare. Dur à suivre, parfois. Mais énergisant et grisant, toujours.
On y est. Notre bébé est né. »

Alors, notre « bébé », ne vous y méprenez pas, c’était une pièce de théâtre.
Basée sur une naissance aussi, celle de mon vrai bébé, celle-là.
Un moment fondateur. Un vrai deuxième accouchement.
Et à mes côtés, celui qui, du jour de notre rencontre et pendant plus de 20 ans, n’a jamais arrêté de croire en moi, sans relâche, sans doute, sans jugement…

Frédéric Gibilaro s’est barré de cette Terre (je suis désolée, je ne vous écrirai pas « mourir », d’abord parce que vous comprendrez vite que ce n’est pas complètement vrai, et puis parce que j’y arrive pas, voilà) ce mardi 30 novembre.

Le choc, la douleur, l’hébétement…
J’ai dû relire le message envoyé par ton homme, ton amour, 20 fois, Fred. 20 fois avant de comprendre ces mots alignés qui dansaient devant mes yeux et qui n’avaient aucun sens.
J’ai dû m’entendre redire l’impossible au téléphone.
J’ai dû serrer ton amour à toi dans mes bras, sans pouvoir te serrer toi contre moi… pour enfin réaliser.

Tu t’es blotti, endormi, et tu ne t’es plus réveillé.
Et tous les gens qui te connaissent et qui t’aiment ont de ce moment-là commencé à cauchemarder.

Mais qu’est-ce qui t’a pris ???
Mais d’où t’étais mortel, toi, d’abord ?
Mais d’où t’allais te barrer et nous laisser désemparés ?

Je vais pas te mentir, le choc est énorme.
Il nous a été, à tous, difficile de réaliser.
Que toi, boule de vie et d’énergie, tu puisses, comme ça, sans préavis, nous laisser sans tes câlins, tes conseils, tes regards bourrés d’amour et tes blagues à la con.
Le vide est immense, la douleur aussi.

Mais tu sais quoi ?
De cette situation incompréhensible sont nées de belles choses, des choses à ton image.
D’abord, sache que le premier mot qui nous vient en tête, à l’ado et à moi, quand on pense à toi, c’est « énergie », mais pour un paquet de gens, ce mot, c’est « bienveillance ».
Oui, Frédéric (je dis Frédéric, parce que, bon, tu vas finir par m’engueuler de t’appeler « Fred » tout le long de ce texte, car tu veux pas qu’on t’appelles Fred, tu t’appelles Frédéric et on doit t’appeler Frédéric… D’accord, Fred), le nombre de gens qui retiennent ta bienveillance, tu serais scotché. Si tu pouvais jeter juste un petit coup d’oeil par ici, juste pour voir… la multitude de gens que tu as touchés et dont tu as transformé la vie… c’est à en rester soufflé.
On dit qu’on mesure la grandeur d’une vie aux traces qu’elle laisse sur cette Terre quand elle s’en va.
Tu étais immense, Fred, sache-le.
Et cette immensité est là, elle reste, elle ne se perd pas.
Elle se voit, elle se sent, au delà des larmes, dans nos sourires, dans nos embrassades, dans nos fou-rires…
Elle s’exprime dans nos blagues, nos jeux de mots (on va pas te mentir à nouveau, on t’arrive pas à la cheville, question blague pourrie, tu restes indétrônable)…
Elle s’immisce dans nos câlins, dans nos caresses…
Et elle se love dans les projets qui, déjà, naissent, pour toi, par toi…

Tu as passé ta vie à vouloir devenir la meilleure version de toi…
Ce faisant, tu as entraîné tous ceux autour de toi à faire de même.
Sans forcer, sans obliger, avec patience, foi et tendresse.
Tu n’étais pas parfait (et tant mieux, c’est chiant, les gens parfaits), mais je dois te l’avouer, tu étais un magnifique être humain.
De ces êtres humains qui se préoccupent des autres, qui les tirent vers le haut, qui répandent énergie, chaleur et vraie bienveillance.

J’aurais préféré te dire ça de vive voix, j’aurais dû te dire ça de vive voix…
Mais voilà, je dois accepter que j’ai raté ce coche-là.
Et me promettre, te promettre, que je ne raterai pas le suivant.

Tu te souviens quand tu es parti à Los Angeles ?
Tu nous avais fait promettre de prendre soin de ton homme, ton amour, resté ici, on avait promis et tenu parole.
Un peu trop bien tenu parole, peut-être.
Et tu t’étais énervé… « Et moi, qui s’occupe de moi, en fait, là » ?

Alors, on te le promet encore, on va s’occuper de ton amour, notre ami, et je sais que tu le sais, tu n’en doutes pas.
Mais là, aujourd’hui, on te promet, je te promets…
On va s’occuper de toi.
iPulcini vivra.
Ta chaleur restera.
Et moi, je te jure que je vais m’atteler à devenir une meilleure version de moi-même.

Le choc est passé, ça va aller, on va y arriver.
On est blottis dans ta chaleur et ta tendresse.
On garde précieusement ton énergie et ton regard.
On se sait gavés de ton amour.

Et de belles choses sont nées ou à venir et elles seront aussi magnifiques et immenses que toi.
On te le promet.
Je te le promets.

A toujours, mon Fred.

Avoir 48 ans, l’âge auquel mon père est mort (Bon anniversaire, Marie)

Happy Birthday to me !

(Ok, j’admets, le titre de cet article est moyennement marrant.
Mais en même temps, la période ne prête pas à une hilarité débridée, donc vous allez faire avec.)

Oui, j’ai 48 ans aujourd’hui.
Oui, mon père est mort au même âge.
Et je me souviens comme si c’était hier m’être dit, en pleine cérémonie funéraire, qu’un jour, je serais plus vieille que lui (on remarquera que j’étais quand même pas mal optimiste à l’époque, pour le coup, je croyais en l’avenir !).

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17 ans, et tout sauf une victime

(La photo de couverture de cet article a été très compliquée à choisir et n’est pas celle que le petit, devenu l’ado, de l’Homme aurait choisie et qui se retrouve un peu plus bas. Mais j’ai opté pour une qu’il a lui-même prise, car elle représente non seulement un de ses talents, mais également ce qu’il est au moment même où j’écris cet article, la veille de ses 17 ans)

Quelle drôle d’époque pour t’écrire un texte d’anniversaire.
Tu viens de descendre nous dire que c’est ta dernière nuit de mec de 16 ans parce que ta meilleure amie vient de te le rappeler (spéciale dédicace à celle qui se reconnaitra).
Quelle drôle d’époque pour entamer ses 17 ans.
A ton âge, ton père tombait amoureux de moi (oui, je sais, c’est pas ton rêve, mais je te signale qu’on ne choisit pas l’âge auquel on rencontre la personne qui fera un long chemin avec vous, si un jour on la rencontre) et la vie semblait vachement plus simple.
Pourtant, dans le fond, nos envies et questionnements étaient exactement les mêmes que les tiens. Mais, oui, nos moyens de les envisager et de les réaliser étaient clairement très différents des tiens actuellement.

Pourtant, non, je ne hurlerai pas avec tous ces adultes que tu es une pauvre victime de la situation.
Non, Lou, tu n’es pas une victime. Lire la suite

47 ans, résistance et confinement

« Moi, si j’avais vécu pendant la guerre, j’aurais été résistant, clairement »

Cette phrase, j’ai dû l’entendre au bas mot 25.000 fois en 47 ans d’existence.
Surtout ado.
Période où un paquet de personnes autour de moi pensaient mordicus qu’elles auraient été un grandiose mélange de de Gaulle et de Jean Moulin en 42. En mieux.

Et ça me faisait ricaner à l’époque.
Ca me fait toujours autant ricaner aujourd’hui, notez.

En rhéto (classe de terminale pour les potes français égarés par ici), j’ai été choisie, comme plusieurs autres élèves de mon école, pour participer à une émission TV qui célébrait les 50 ans de la résistance.
Nous avions passé une sélection, dû montrer notre connaissance et notre intérêt du sujet et, ensuite, proposer la question que nous voulions poser aux résistant(e)s qui allaient être sur le plateau. Je ne me souviens plus du tout de la question que j’avais soumise, mais j’ai été choisie. Et je me suis donc retrouvée sur un plateau TV, en gros, à poser ma question à des personnes qui avaient fait montre d’un courage et d’une abnégation dont je me savais totalement et absolument incapable. Et plus j’écoutais leurs témoignages, plus ma conviction se renforçait. Lire la suite

16 ans, tu me scotches

« P’paaaaa, m’maaaaaan, vous relisez mon CV ? »

Oui, ça y est. On en est là. A relire ton CV.
L’Homme et moi sommes un peu assommés par l’idée.
Notre bébé tout-rose-qui-n’aime-pas-les-siestes rédige son CV.

On va t’avouer, on a eu besoin d’un verre de vin. Lire la suite

Nous sommes les suivants sur la liste

C’est la réflexion qui m’est venue à l’esprit en apprenant la mort de Jean-Pierre Marielle, il y a quelques jours.
Non que j’étais une grande fan (j’ai grandi sans télé, je n’ai vu que très peu de ses films), mais il faisait partie de cette génération « adulte », ceux qui servaient de repères quand j’étais enfant et ado. Et cela le rendait, à l’instar de bien d’autres décédés ces dernières années également, immortel.

Et en fait, ni lui, ni les autres ne l’étaient, immortels.

Je suis très bien placée pour savoir que tout peut s’arrêter demain (vivre vieux et en bonne santé n’est pas toujours une activité populaire dans ma famille) et que nous ne sommes en rien immortels (quel que soit notre âge d’ailleurs), voir la génération au dessus de la mienne partir petit à petit a quelque chose de différent. Pas d’accident tragique, pas de sale surprise, mais une longue marche vers une fin inéluctable. Lire la suite

Tes 15 ans à l’aube d’un monde nouveau

« Dis, on a causé politique avec des copains à l’école, je peux te poser 2-3 questions ? »

C’est marrant, quand tu es né, j’ai flippé (ma race, hein, pour être franche) en me demandant comment j’allais affronter ton adolescence. J’avais déjà du mal à gérer tes premières semaines et je me disais que ce n’était qu’une petite mise en bouche : ça allait être clairement l’enfer quand tu aurais 15 ans.
Et j’avais une vision de l’enfer bien précise : me retrouver face à une sorte d’être humain complètement révolté, ingérable, hors limite et sous hormones. Un truc cool, quoi. Je pense que j’étais d’ailleurs intimement persuadée que JK Rowling, quand elle a écrit Harry Potter, avait un ado de 15 piges en tête en inventant Voldemort. Idem pour Saroumane dans le Seigneur des Anneaux, le gars, je suis encore certaine aujourd’hui qu’il est un ado qui n’a pas vieilli. OB-LI-GE.

Bref, je m’étais préparée à tout. A tout, sauf à toi. Lire la suite

45 ans, des mots et des sensations

Bon, installez-vous bien.
Prenez un verre de vin (quelle que soit l’heure, si, si, j’insiste).

Celles et ceux qui connaissent les livres « Le sel de la vie » et « Au gré des jours » de Françoise Héritier, vous allez vite comprendre le format de ce texte-bilan de cette année.
Pour ceux qui ne connaissent pas, vous avez raté quelque chose. Foncez les acheter (mais après avoir lu ce texte, évidemment !), vous ne le regretterez pas.

45 ans…
Et juste cette dernière année…

S’étirer dans des draps blancs immaculés qui sentent bon, savoir qu’on ne doit pas les quitter et s’y enfoncer au plus profond avec des frissons de joie. Regarder les bourgeons de l’arbre d’en face éclore en se réchauffant les mains à sa tasse de café. Allumer la radio et se mettre à danser, nue, dans la salle de bain. Prendre une gorgée de vin rouge et sentir sa bouche s’emplir d’odeurs et goûts. Ouvrir les volets et voir au loin la mer qui scintille et l’eau bleue de la piscine à ses pieds. Se coller à son amie qui dit « Viens, on prend un selfie ». Lire la suite