Ca fait longtemps que je voulais aborder le sujet… Enfin, longtemps, certainement depuis le concept 35 où le sujet « divorce » fut ZE sujet incontournable de la soirée.
Heu ben oui, de fait, j’ai quand même 4 copines qui ont divorcé (de leur plein gré ou pas) depuis début janvier 2008, hein. Un rythme assez soutenu quand on y pense. Une nouvelle tendance. Oubliez la mode des crocs cet été, divorcez, vous serez nettement plus fashion !
A côté de cela, ma petite cousine, mon bébé Elo se mariait. M’en suis toujours pas remise, d’ailleurs. Depuis quand les petites filles se marient-elles ? Oui, pour jouer, ok, mais ici, ça avait quand même l’air vachement pour du vrai. Comment ça, elle a 26 ans ? Naaaaaaaaaaaaan ! C’est pas possible ! On a dû se tromper en comptant…
Enfin, bref, tout cela pour dire que ce sujet m’interpelle.
Et encore plus quand Cousin Baudouin vous en fiche un billet pour expliquer que, pfiou, de son côté aussi, c’est Hiroshima-Nagasaki au pays du couple béat.
Alors, voilà, je m’interroge.
Pourquoi, quand j’avais le doux âge d’Elo, tout le monde se mariait (ou presque, il reste des irréductibles tout de même), quelques années plus tard, tout le monde pondait des lardons (enfin, tout le monde de sexe féminin, s’entend) et, là, la trentaine bien entamée, tout le monde se sépare allègrement (enfin, c’est une vue de l’esprit, dans mon entourage, tout le monde n’est pas si allègre que ça…).
Mes copines et moi nous sommes en plein dans cette réflexion. L’amour, le mariage, le quotidien, l’attirance, la séduction, le jeux, la passion, la sécurité,… On veut toutes tout cela, tout de suite. Forcément, y’a conflit d’intérêts. Rajoutez à cela que le gars doit avoir de l’humour, un corps pas trop mal fichu, de belles dents, pas fumer, de la conversation, être tendre, prendre soin de lui mais pas trop, être passionné mais pas collant, sentir bon,… (purée, on est rudes quand on y pense…) et vous pouvez appeler Tom car c’est Mission Impossible.
Evidemment, on pare forcément Brad, Georges, Albator ou Geoffrey de Peyrac (spéciale dédicace Valou) de toutes ces qualités. Oui, oui, on sait, on a tout faux. Ces 4 là n’existent que dans nos fantasmes. Mais y sont vachement bien, nos fantasmes. Chauds. Tendres. Doux. Romantiques. Et torrides.
Alors, paf, le cher et tendre qui partage nos jours/nuits nous paraît tout d’un coup bien fade. Il a servi à la reproduction (même plutôt avec brio, reconnaissons-le), il se sert d’un machin-chose Black§Decker sans perdre deux doigts à chaque fois, il jongle avec les horaires de crèche/école/cours de danse/cours de foot (aucune mention n’est inutile), avec le boulot qui lui prend un peu de temps, avec les courses où il ramène 15 paquets de mouchoirs et pas une seule boîte de coton-tiges,… mais cela ne nous semble en aucun cas exaltant. Brad se casse au Tibet pour vivre une aventure intérieure, Georges boit du café à vous donner un orgasme rien qu’en regardant la tasse, Albator se la pète avec sa cicatrice (même pas mal) et Geoffrey, ben Geoffrey, Angélique en est folle, doit bien y avoir une raison. Eux, ce sont des mecs, des vrais. Avouez, y’a pas photo.
Non, sérieusement, maintenant, nous en sommes toutes à 10, 12, voire plus, années de mariage/concubinage/cohabitation. Nous sommes toutes très lucide et savons très bien qu’au bout d’autant d’années nous trouverions l’haleine de café de Georges irrespirable, l’air inspiré de Brad digne d’un Golden Retriever, la cicatrice d’Albator absolument hideuse et Geoffrey trop ridé et passionnant à bailler.
Ce n’est pas l’homme, le problème, c’est le temps.
C’est aussi le temps qui nous apporte son lot de tentations, de cafards, d’interrogations, de remises en question, d’évolution… Des milliers d’épreuves pour un couple.
Comment y résister ? Comment aller au-delà ? En a-t-on l’envie, l’énergie, l’amour ?
Comment finalement ressembler à ces couples (de plus en plus rares) qui ont tout surpassé ?
Petite fille, quand je croisais l’un de ces couples, je me disais que leur force, leur amour venait d’une vie sans faille, sans doute, sans faux-pas…
Maintenant, grande fille que je suis, je sais tout ce qui se cache derrière, tous les combats, les rages, les larmes, les éclats, les blessures… Un couple « sans histoire », cela n’existe pas… Et j’en suis d’autant plus admirative. Il en faut du courage et de l’abnégation pour arriver à cela. Il en faut de l’amour et de la confiance en soi pour se dire qu’on y arrivera.
Toutes ces réflexions entre copines ont inspiré un joli texte à mon amie Cath, un texte tendre et vrai, je vous le livre in extenso:
« … je pense aux couples de petits vieux qu’on voit dans le journal local …
« Mariette et Gustave Dupont fêtent leurs 60 ans de mariage en compagnie du Bourgmestre MR »
Mariette et Gustave, vous aussi vous vous êtes engueulés ? Vous aussi vous avez eu des phases où vous vous demandiez qui était ce colocataire à vos côtés qui vous agaaaaaaaaaace à laisser traîner ses chaussettes tous les soirs à côté du lit ? Vous aussi vous vous êtes demandé si vous l’aimiez encore ? Vous aussi vous vous êtes dit que ça valait la peine de vous battre pour le redécouvrir ? Vous aussi vous avez pleuré ? Vous aussi vous avez ri, fait des projets ? Vous aussi vous vous êtes regardés en souriant quand vous voyiez vos enfants rire ensemble ? Vous aussi vous vous êtes retrouvés, saoûlés, agacés, aimés, cotoyés, éloignés, retrouvés encore, et encore, et encore ?
Mariette et Gustave, c’est pas facile, la vie de couple, hein ?
Mariette et Gustave, vous venez d’une époque où on divorçait peu, mais quand même, BRAVO.
Bravo d’être encore aussi souriants de la bouche et du regard, sur la photo du journal…
Bravo de vous tenir par la main…
Bravo d’être à mes yeux l’illustration vivante de la chanson de Brel « les vieux amants », que j’aimerais tant pouvoir représenter moi même un jour…
Bravo de me faire venir les larmes aux yeux de vous croiser dans la rue, vous soutenant l’un l’autre avec mille prévenances, mille rituels du genre on s’arrête à 11h23 aux 6 colonnes pour l’apéro et commander 12 huîtres…. »
Ben oui, comment ils ont fait, Mariette et Gustave ? Hein ? Le pire, c’est qu’ils sont bien incapables de le dire. Ou alors ce qu’ils disent n’est pas transcendantal, ni transcendant.
Alors moi, je me dit que, si ça tombe, Mariette et Gustave… ils ont juste cru en eux d’abord, avant de croire en l’autre. Su ce qu’ils voulaient. Et gardé le cap. Et ils l’ont fait tous les deux.
Le reste n’est qu’histoire…
Message à Elo: fonce, ma chérie. Et crois en toi.
la redécouverte ? je suis sceptique… j’avoue que je suis dans cette phase-là et que j’ai vraiment du mal.
J’en ai la larme à l’oeil 😉
Marrant, y’a que les mecs qui répondent en commentaire, les filles se contentent de mails… 😉
@Mateusz: on est plusieurs à en être là, mon grand…
C’est aussi, a mon avis, parce que Mariette et Gustave ont su continuer à apprécier le petit rituel de la douzaine d’huitres au 6 colonnes (si j’ai tout bien compris, moi la petite provinciale), plutot que de se turlupiner la tete tous les jours pour savoir où ils allaient aller.
Moi, je trouve que la routine, c’est sain. J’adore ca (dans une certaine mesure), la routine.
Vero
c’est où qu’on trouve un tatooeur d’accord pour m’écire « Mariette et Gustave forever » sur la fesse droite????
Très beau texte, tout est là, yapluka…..
Mariette et Gustave, c’est copyright Cath hein, les filles 😉
Très beau comme texte. Est-ce le début d’une prochaine pièce ???
J’ai 35 ans le 28 prochain, c’est grave docteur???
Si tu trouves une recette contre ce fameux temps qui use, abime et finit par detruire, let me know….
@JF ai pas trouvé, malheureusement… Mais je cherche encore et toujours, chuis têtue et accrochée comme fille…
(non, non, 35, c’est pas grave du tout, c’est même plutôt sympa, je te jure ! :-))
Moi, même si je ne connais pas Valou, je suis d’accord avec elle. Dans mon enfance, Geoffrey de Peyrac, c’était autre chose que Brad, Georges ou Tom. Et il avait même la cicatrice d’Albator. Ultra sexy, viril, fidèle et riche.