Tout ce que vous avez toujours voulu savoir…

… sur une fille qui se prépare pour partir en soirée sans jamais avoir osé le demander !

Si vous êtes un mec, tapez 1.

Si vous êtes une fille, tapez 2.

1. depuis votre plus tendre enfance, la femme de votre vie (votre mère, votre copine, votre voisine, au choix) a toujours passé des heures dans la salle de bain pour en ressortir pile poil identique à elle-même. Bon, ok, parfois mieux aussi. Ou parfois pire. Et depuis cette époque, vous vous demandez ce qu’elle peut fichtre bien faire pendant tout ce temps et plus le temps avance, plus ce mystère s’épaissit. Pour avoir enfin une réponse (alléluïa, c’est votre jour de chance !!!), allez au point 3…

2. si on vous pose des questions à propos de tout ce qui va suivre, niez en bloc. Farouchement. Il en va de la survie d’un des plus grands mythes féminins sur cette Terre. On inspire-on expire, ok, passez au point 3.

3. le point 3

(ben oui, c’est le titre)

Comme la meilleure démonstration se fait souvent par l’exemple, nous prendrons donc un une femme M., une situation V. et un lieu S.

La femme M. est donc notre objet d’expérimentation pendant toute la durée de l’observation clinique. 36 ans, 1m60 (elle triche, elle fait 1m59,5 mais soit), poids non mentionné (piles de la balance en panne nous rapporte-t-on), brune. La fille de base, quoi. Ajoutons aussi qu’elle est mère. D’un petit de l’Homme qui doit partir passer la nuit en terrain dégagé (ou pour dégager le terrain) chez sa grand-mère.

La situation V. est une situation normale de sortie d’un vendredi soir. Mais nous l’avons corsée un peu et nous avons, pour votre plus grand plaisir, décidé d’envoyer notre cobaye dans deux soirées successives. Tout d’abord, la soirée d’ouverture du Klara Festival où elle est invitée par le Brussels Girl Geek Dinner et ensuite à la soirée RTBF DJ Experience (où elle s’est invitée toute seule comme une grande). La première soirée étant une soirée où elle va aller écouter Gavriel Lipkind (ok, il est beau, mais il joue surtout bien du violoncelle, ce qui ne gâche rien si on vient pour l’écouter en plus de le regarder) en sirotant du champagne avec ses copines au Flagey. La deuxième, une soirée où elle va aller écouter Hugues Dayez (oui, il est pas mal non plus dans son genre mais c’est pas pareil…) mixer de la musique hurlante alors que c’est pas son métier (à Hugues Dayez). Tout en buvant de la bière chaude et en s’égosillant pour parler dans l’oreille de ses copains (et pas de Hugues Dayez, de toute façon, lui, il a un casque et puis, y s’en fout, en fait).

Donc il faudra trouver UNE tenue pour DEUX soirées. Le niveau de complexité de la chose se corse, que ne ferait-on pas pour la science !

Le lieu S est la salle de bain. En ordre (enfin oui, plus ou moins, quoi, on va pas chipoter) au départ et dans un franc et joyeux bordel à l’arrivée (et là, on chipote plus du tout, du tout, du tout).

Temps de départ 17h00.

Temps d’arrivée (théorique) 20h00.

4. Description des événements (alias le point 4, qui vient donc après le point 3, c’est simplissime jusqu’ici)

17h01 M. est dans son divan et réfléchit profondément à la tenue qu’elle va mettre ce soir. Son air préoccupé nous indique que la chose est de la plus haute importance (sa vie en dépend).

17h30 elle change de tactique, elle va réfléchir au contenu du sac de voyage du petit de l’Homme pour ce soir et demain.

17h31 c’est fait. Il va prendre un pyjama, un caleçon, un short et un tee-shirt.

17h32 le pyjama, le caleçon, le short et le tee-shirt sont dans un sac. Le sac est prêt à l’entrée.

17h33 cette première tâche accomplie, elle monte à l’étage pour aller choisir sa propre tenue.

17h34 pour finir, elle a dû oublier de mettre un truc dans le sac.

17h35 elle descend mettre une paire de chaussettes dans le sac.

17h36 elle ouvre sa penderie et réfléchit.

17h37 elle descend mettre les doudous dans le sac.

17h38 elle ferme sa penderie et réfléchit.

17h39 elle ouvre son tiroir et réfléchit.

17h40 elle ferme son tiroir et réfléchit.

17h41 elle demande à l’Homme (en hurlant dans la cage d’escalier) en combien de temps on fait Uccle-Flagey. Il lui hurle en retour qu’elle doit être prête à 19h30. Elle lui lance un délicieux « oh, pas de soucis, je serai prête ! ».

17h50 elle ouvre www.meteo.be sur son Mac. Et découvre qu’il va faire mitigé-mais-pas-si-moche-en-fait.

17h55 elle relit le sms de sa copine qui lui dit qu’elle, elle va mettre sa nouvelle petite robe « et toi? » Heu.

18h00 elle descend ouvrir la porte à sa belle-mère. Qui est pile à l’heure. Et constate qu’elle ne pourra donc pas utiliser le retard de sa belle-mère comme potentielle excuse pour son retard à elle.

18h30 après avoir discuté de tonnes de trucs importants et urgents avec sa belle-mère (qui ne pouvaient pas être remis à demain, non, non), dit 15 fois au revoir au petit de l’Homme, fait 10.000 bisous et 456.782 câlins, elle ferme la porte et se dit qu’elle va aller prendre une douche.

18h31 se rend compte qu’elle n’a toujours rien à mettre.

18h32 est le nez dans sa penderie qu’elle vide sur son lit avec une agilité et une vitesse surprenantes.

18h34 se dit qu’elle mettrait bien ce petit top noir serrant qui lui fait une poitrine de vamp.

18h35 réalise que le petit top doit être partout sauf dans la penderie.

18h36 vide donc consciencieusement ses tiroirs. Toujours sur le lit.

18h45 trouve le petit top, en boule, au fond du 4ème tiroir. Pousse un cri qu’un animal venu du fin fond des âges n’aurait pas renié. C’est beau, la victoire de l’humain sur le textile.

18h46 constate que le petit top ne se repasse pas (ben oui c’est mis « ne pas repasser » sur l’étiquette, ndlr), maudit H&M et ses tissus pas pratiques et prie pour que ça « déchiffonne » miraculeusement d’ici 20h00 (ça aussi, c’est H&M).

18h47 réalise qu’il est 18h47.

18h48 décide qu’une robe serait, en fait, du plus bel effet. Se jette sur sa penderie.

18h49 elle est vide, la penderie, faut se jeter sur le lit, rappel.

18h50 essaye deux robes rouges, une robe grise, et une noire aussi. Ha et la bleue en plus.

19h06 cherche son jeans.

19h10 a trouvé son jeans, empoigné son top et fonce vers la douche.

19h12 est sous sa douche et se dit que 30 minutes pour faire Uccle-Flagey, c’est vachement surestimé. En 20 minutes, on y est facile.

19h14 même en 15 minutes, en fait.

19h25 sort de sa douche, entièrement épilée, même le maillot. Surtout le maillot. Et se réjouit de ce sens inné des priorités qu’elle développe depuis l’enfance.

19h30 l’Homme passe une tête dans la salle de bain et lui demande si elle est prête . « Ben non, enfin ! » Il soupire. Elle lui crie qu’il la stresse.

19h33 prie pour que ses copines ne lui en veuillent pas d’attendre dans le froid. Se réconforte en se disant qu’elles rentreront, voyons.

19h34 agrémente le top chiffonné d’une petite veste tout-à-fait-à-la-mode en imitation peau de léopard. Sauf que c’est du léopard gris. Ça doit être du léopard qui a vieilli.

19h35 en fait, c’est moche, le léopard gris. Et c’est plus à la mode du tout.

19h36 cherche son gloss payé un pont en parfumerie. Et tombe sur les 45 gloss qu’elle a reçu cet été avec ses magazines féminins préférés.

19h37 se jure de renouveler à vie son abonnement au Elle, au Flair, au Gaël, au Femmes d’Aujourd’hui et au Lou. Tiens, et à Santé Magazine aussi, ça peut pas faire de mal.

19h39 sursaute car, là, l’Homme a l’air stressé d’un coup.

19h39 glisse ses pieds dans ses chaussures compensées, en se disant qu’elle a pas le temps de chercher les autres et que dans 2 heures, même pas, elle se maudira.

19h40 passe devant le miroir de l’entrée en se disant que le style « Marquise de Merteuil » pour le haut mixé avec du « Peggy la Cochonne » pour le bas, c’est pas si commun.

19h41 est dans la voiture et aimerait beaucoup pleurer à gros bouillons en hurlant que sa soirée est fichue, qu’elle n’a rien à se mettre, qu’elle est moche et grosse, que « Peggy Merteuil » en vieux léopard, c’est relou, qu’elle voudrait être au fond de son lit et qu’en plus, elle n’aime même pas le violoncelle ni la bière chaude. Mais se retient. L’Homme comprendrait pas.

Croyez-le ou non, elle sera au Flagey à 20h00.

Et elle passera une excellente soirée.

Et se dira que, purée, définitivement, non, ces chaussures ne sont pas confortables.

Bien, maintenant que nous avons pu décortiquer cette scène, que pouvons-nous tirer comme conclusions à cette observation ?

  • qu’il aura fallu 1h12 (dont 2 minutes utiles) pour trouver une tenue adéquate pour M. contre 1 minute pour trouver deux tenues pour le petit de l’Homme.
  • que pour s’habiller, une femme réfléchit beaucoup.
  • que la femme reviendra toujours à sa tenue de confort (améliorée si nécessaire)
  • et que le léopard gris, pour finir, ça le fait.

Constatations vitales. Importantes. Scientifiques. Et sérieuses.

Maintenant, on espère que l’Homme lira cet article. Et que d’autres hommes aussi.

Comme ça, la prochaine fois, on pourra toutes, joyeusement, foutre notre maquillage en l’air en fondant en sanglots hystériques dans la voiture. Et, ce, en étant totalement et complètement rassurées : notre homme nous comprend !