Avoir 50 moins un an, résistance et réalisme (et photo putaclick)

(Ce texte est écrit devant un reportage sur la propagande en Russie, autant vous dire qu’il ne va pas transpirer l’hilarité)
(Mais en même temps, avons-nous vraiment envie d’hilarité ?)

Ceux qui me connaissent savent que plus jeune (adolescente et jeune adulte), je faisais une réelle fixation : tout savoir, tout connaître sur la seconde guerre mondiale.
On va l’avouer, c’est assez commun, voir banal, comme intérêt.
Mais dans mon cas, ça virait quand même légèrement à l’obsession.
Et je ne sais pas trop d’où cette idée me venait. De mon roman scout préféré de l’époque ? D’un récit raconté par mon grand oncle, qui s’était retrouvé bombardé sur la route de l’exil ? Du journal d’Anne Franck, que j’avais lu deux fois à 11 ans (j’étais responsable de la bibliothèque de la classe, j’avais donc un accès sans limite aux livres que je voulais lire et relire) ?
Un peu tout cela à la fois, j’imagine.
J’ai donc grandi avec l’histoire de cette période dans la tête.
Un brin nostalgique quand j’étais ado (oui, d’une époque que je n’ai pas connue, c’est plutôt con et naïf, mais cette période et la petite histoire me semblait romantiques et héroïques à souhait), puis de plus en plus interpellée par la grande histoire et par la complexité cachée derrière une très apparente simplicité qu’on s’ingéniait à nous faire étudier dans tous les cours d’histoire, quitte à nous faire tous croire qu’on aurait été, dans un bel ensemble, de vrais résistants de la première heure.
Et je pense que bon nombre de gens de ma génération étaient et sont toujours persuadés qu’à la place de leurs grands-parents, ils auraient été résistants.
(et pour preuve, certains, ces derniers temps, ont été jusqu’à se prendre pour tels, d’ailleurs) Lire la suite