Voir A-Ha puis mourir…

L’effet « années 80  » sur les trentenaires (bon, ok, les trentenaires approchant dangereusement de la quarantaine surtout, voire même ceux qui y sont de plein pied, dans les 40 piges) ne cesse de m’épater.

L’explication de cette attraction fatale pour une musique décidément d’un goût très sûr coule forcément de source : faites un rapide calcul, tous ces braves gens (moi y compris) étaient ado pendant les 80’s. Donc se déhancher sur du Madonna, draguer sur du Duran-Duran, emballer sur du Depeche Mode et conclure sur la musique de Top Gun (Berlin, « Take my breath away », pour ceux qu’Alzheimer guetterait déjà) fait partie de leur histoire la plus intime. D’un moment clé de leur vie, s’il en est : celui où l’on se construit, où l’on se forge une identité, où l’on choisit un chemin de vie (qu’on ne suivra pas forcément, voire pas du tout d’ailleurs) et où l’on découvre le sexe, aussi, accessoirement (mais là, je dévie du sujet). Lire la suite

Fichue nostalgie !

Je pense que cette année 2009, j’aurais pas pu faire plus fort.

Non, sérieux, y’aurait pas eu moyen.

De fait, je pense avoir fait, en gros, tous les concerts de  mes années lycées. 

Mouais, tous.

Depeche Mode au Stade de France, sous un soleil radieux (Daaaaaaaaaave, pour citer une phrase d’auteur d’une copine qui se reconnaîtra: « Lui, il me demande l’heure, j’me couche ! ») et pile au pied de la scène (ce qui, avec mon mètre 60 les bras tendus n’était pas la meilleure des idées, mais soit).

Madonna à Werchter (un beau show, oui, mais ça reste un show. Et un très beau play-back aussi, la vache).

Mylène Farmer au Stade Roi Baudouin (et les copines qui ont fait du charme au vigile, hop, on s’est toutes retrouvées dans les tribunes VIP, très bon souvenir, ça, madame ! Comme quoi, 3 jolies blondes, on peut hurler que c’est injuste mais ça marchera toujours mieux que 3 gars ventripotents sentant la bière) qui pleure toujours aussi bien (j’ai l’impression qu’elle ne fait que ça depuis son premier concert en 89, date où j’étais déjà dans la salle).

Indochine à Forest National (Wouaw. Seul concert où le gars il peut rester sur scène sans piper un mot, la salle, elle chante pour lui !) et des images fortes en tête.

Je pensais franchement avoir fait le tour. Sérieux. (enfin, moins Michael Jackson, lui, c’est plus possible)

C’était sans compter Véro: « dis, tu sais quoi, y’a A-ha qui passe à Forest National ! J’te prends une place ??!! »

….

Doit être écrit: « compilation années 80  » sur ma fesse droite. Et tout le monde l’a bien vu, visiblement.

Mais ne résistant pas à l’appel de Morten (je fais remarquer au passage que, tout beau qu’il soit en 85, je n’en étais absolument pas amoureuse, c’était le chouchou de ma cousine et je le lui ai gentiment laissé), j’ai dit oui à Véro (si le lien entre Morten et Véro ne vous apparaît pas encore clairement, relisez le paragraphe 4 lignes plus haut, merci).

Et me voilà réécoutant l’intégrale de A-ha en boucle.

Surtout celle-ci:

Je l’écoutais déjà en boucle en 1987 (pour les chagrins d’amour, c’est nickel, essayez, si vous ne vous jetez pas par la fenêtre avant la fin des 3 premières minutes, c’est vraiment que vous allez vous en remettre !) et voilà, je parviens encore à l’écouter en boucle en 2010. On peut en déduire que cette chanson continue à me parler à travers les âges (ou que mon mauvais goût est incurable, c’est une autre option). Pourtant j’aime pas la moto.

Donc, sur ma lancée  de « tentons de déprimer vraiment », je me propose aussi d’écouter « Crying in the rain » et « Hunting High and Low ». Y’a pas à dire, c’était quand même une bande de joyeux lurons, A-Ha.

Notez que dans mon trip nostalgie, je pourrais aussi me booker le prochain concert de Dorothée. Des fois que RécréA2 me manque. Et ça tombe bien, elle revient en 2010 à l’Olympia, Dorothée ! 

Ca a de la gueule, nan ? Je vois déjà un paquet de trentenaires/quarantenaires entamer en coeur « ouh, la menteu-se, elle est amoureu-se ». Enfoncés, A-Ha. Aux oubliettes, Madonna. Has-been, Mylène !

On peut déjà savourer son nouveau tube, à Dorothée:

Si vous avez tenu jusqu’au bout de ce grand moment de rimes riches et d’une orchestration que Rémy Bricka lui-même ne renierait pas (sauf qu’il fait mieux à lui tout seul), vous êtes mûrs pour le trip Olympia.

Mais je ne vous accompagnerai pas. Il est des limites dans la nostalgie à ne pas franchir.

Limites qui, pour finir, vous prouvent que… la vie devant vous, elle va certainement être aussi bien, si pas mieux en fait que celle qui se trouve derrière !!!

Nô, en boucle…

J’ai d’abord connu Zoltan…

Il est venu me voir à Etats d’âme, en me présentant son amoureuse…

On s’est revus, de soirées, en soirées…

Puis un jour, il m’a dit que Sad, sa chérie à lui, elle chantait…

Et que, même, elle faisait un p’tit concert avec son groupe. J’ai été. J’ai écouté. Et j’ai aimé. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup.

Alors quand Zoltan m’a dit que Sad et son groupe allaient sortir leur premier album (auto-produit) et qu’ils allaient le présenter dans un petit café bruxellois, j’ai sauté sur l’occasion…

C’était samedi. J’avais briefé le petit de l’Homme (qui ne rêve que d’aller à un « vrai » concert, de grand, d’adulte, il enrage de n’avoir pu nous accompagner voir Depeche Mode au Stade de France, le monstre), lui avait dit que ok, il pouvait venir, mais qu’il devait être sage, lui avait fait écouter la jolie musique de Nô sur leur page myspace, lui avait dit que si cela devenait trop long, on partirait avant la fin, bref… un enfant averti en valant deux, il était averti pour toute une colonie de gamins, le pauvre !

Mais arrivés sur place, l’Homme et moi nous rendant compte que l’endroit est très enfumé (c’est un euphémisme), nous hésitons à y rester avec le petit de l’Homme…

Le concert étant retardé d’une heure, on embarque les copains et notre féru de concerts en herbe au café Belga tout proche (et où la cigarette est interdite) en promettant de revenir une heure plus tard…

Ce que nous ferons. Mais l’endroit est plus enfumé encore. Et les critiques fusent « je n’emmènerais pas mes enfants ici, moi »…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère. L’Homme et moi, nous nous regardons, le petit de l’Homme supplie pour rester « je vais être sage, vous savez ! », c’est pas une question d’être sage ou pas, petit bonhomme…

Il fonce à l’avant, je le rattrape « ok, on reste une chanson », il a déjà filé, le sourire aux lèvres…

Il se met au premier rang, debout devant la petite scène, et dévore des yeux le synthé, la guitare électrique, le micro, les gens…

Sad commence à chanter, il ne bouge plus, il écoute de tout son saoul…

La première chanson est finie, obéissant, il fait un bisou à Zoltan, qui est à côté de lui, et revient vers nous…

Allez-y, traitez-moi de mauvaise mère, mais depuis samedi soir, blotti dans le divan, j’ai un petit bonhomme de 5 ans et demi qui met l’album « Take #1 » de Nô et qui écoute de toutes ses oreilles. Pas ma faute à moi si cet enfant a bon goût en musique !!!

Nos excuses auprès de Sad et de tout le groupe de n’être pas restés, ce n’est que partie remise, on reviendra en décembre, promis…

Et en attendant, on écoute, blottis tous les deux dans le divan, Nô… en boucle…