Accouchement difficile

Il est pas original, mon titre ?

Coup de barre, de stress, de blues, de calcaire… Enfin, coup tout, quoi…

Pourtant, sur scène, ça commence à prendre. J’en ai enfilé depuis presque un mois des répétitions merdiques, des prises de tête, des crises de larmes, des crises d’angoisses, des crises d’insomnies… Oh oui.

Et, pourtant, c’est maintenant, maintenant que je suis sur des rails, qu’il me faut assurer, qu’il faut aller en profondeur, maintenant que je dois m’amuser sur scène pour que les autres, ceux dans la salle, s’amusent aussi… maintenant que je me rends compte de la montagne que j’ai sous le nez.

L’horreur.

Pourquoi me suis-je lancée dans cette aventure ???!!!!!!!!!!

Je lutte contre mes démons, mes difficultés, mes mauvais penchants. J’ai l’impression que je ne fais que ça: lutter. Et j’en ai marre du combat.

Pourtant… là, en un mois, j’ai pris 20 ans dans les dents. Non, pas physiquement, que tout le monde se rassure, mais dans la tête. J’ai l’impression que je combats tellement de choses, que, un par un, je dénoue tellement de fils emmêlés, que je secoue tellement de vieux démons…

Je sais que je ne vous donne pas toutes les armes pour comprendre mais, là, voilà, j’ai envie de le sortir, de le hurler… Il y aura un avant et un après cette pièce. Pas forcément sur la scène, non. Pas forcément dans le monde du spectacle non plus d’ailleurs. Mais dans ma tête, dans mon corps, dans ma vie, oui !!!!!
J’ai vraiment l’impression qu’il y a quelque chose de mis en marche en moi et que je ne peux pas l’arrêter, une sorte de grosse machine qui va tout écraser sur son passage… Il y aura la Marie d’avant et la Marie d’après. Indépendamment du destin de la pièce en elle-même.

Ca m’épuise et ça me booste à la fois.

Car, en même temps, je sais que

1) je n’ai pas le choix.

2) ce sera positif.

Je suis à un stade de ma vie où…

soit je saute
soit je crève.

Ok, je saute.

Maintenant, le saut va durer une heure. Vous serez là. Les gens que j’aime le plus au monde seront là.
Je ne sais pas encore comment je vais faire pour ne pas m’écrabouiller au sol (non, vraiment pas, vu que, là, je n’arrive pas à tenir la distance sur toute l’heure, il y a encore des tas de trucs que je merde, et en grand !).

Mais néanmoins, je sens au fin fond de moi que, pour la première fois de ma vie, il y a un truc qui me pousse à hurler:

JE NE VAIS PAS M’ECRABOUILLER.

Maintenant, il ne me reste plus qu’à trouver le moyen de décoller…

3 Commentaires

  • Coucou Marie…

    Je suis pas une pro, suis pas dans le métier, hein, loin de là…
    Je l’ai connu de l’autre côté le métier d’avec le père d’Hugo et franchement chapeau les gens qui peuvent, moi, je peux pas…
    Mais à te lire, j’ai juste un mot qui me vient, comme ça tout de suite, c’est trac…

    Je crois Marie que tu souffres au plus profond de tes entrailles de trac. Non…? Et à plus forte raison que tu es en plein accouchement, ça fait deux fois plus mal ça hein dis 😉

    Alors tout ça + 1 coup de fatigue + un coup de doute + un coup de gueule + un p’tit soucis d’intendance + un p’tit grain de sable qui vient coincer là où il ne devrait pas + une sensation de « je ne serai jamais à la hauteur! »… bein voilà… p-être que ça nous donne un billet comme tu viens de nous écrire… et puis c’est bien comme ça 😉

    Nous viendrons te voir sur scène avec quelques données en plus sur cet accouchement justement, et ton bébé au final, tu le trouveras d’autant plus beau, d’autant plus magnifique, d’autant plus tout!
    Et ton amour pour lui, n’en sera que grandit!

    Nous sommes avec toi Marie.
    Courage, accroche toi!

  • C’est souvent en enfantant d’une création qu’on réalise que… il y a une jumelle qui était bien cachée et qui bouleverse tout les projets.

    Mais tu vois juste en disant que c’est pour le mieux. ‘faut juste bien, s’accrocher pour traverser les turbulences!

    Et puis, c’est normal de douter. Dieu, s’il existait, serait bien le seul à ne pas se poser de questions!

  • Val

    Pour chaque période, pour chaque instant même, il y a un avant et un après, on n’est jamais le même qu’à l’instant qui précède. Mais c’est vrai qu’il y a des instants plus intenses que d’autres qui rendent le contraste avant/après plus soutenu.

    Nourris-toi de cette intensité !

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