Cessez de pleurer, amis de droite !

Oui, là, j’avoue, j’ai eu de solides fous rires ces deux derniers jours devant le catastrophisme paniqué de certains.

La merveille que sont les réseaux sociaux m’a fait découvrir la future série à succès du moment, elle s’appelle « La France est perdue ! » (déjà sur vos écrans)

La première fois que j’ai lu cette assertion, j’ai été étonnée.

La deuxième fois, je n’ai pu empêcher un mouvement d’agacement devant une telle dramatisation.

La troisième fois, j’ai éclaté de rire, cela devenait un running gag.

Ca me rappelle les mêmes assertions il y a 5 ans. La France courrait à la catastrophe si on élisait Sarkozy. Il a été élu, et bien, je vais vous sortir un scoop : la France est toujours là.

Du coup, permettez-moi de vous sortir le scoop du futur : dans 5 ans, la France sera encore et toujours là ! Wé, vous l’aurez lu ici en premier !

Alors inutile de vous précipiter vers les frontières (j’adresse d’ailleurs ce message aux Français voulant s’exiler à Uccle : on est désolés, là, on affiche complet, vous comprenez, on ne peut pas accueillir tout le monde, hein, et nos centres d’accueil pour étrangers sont pleins), la France ne changera pas fondamentalement. Non. Il va peut-être bien y avoir deux-trois petites réformes comme des emplâtres sur une jambe de bois, mais pas de quoi fouetter un chat, ni faire frémir un Français.

Parce que vous savez quoi ?

Si on avait vraiment voulu sauver l’économie française (comme l’économie ailleurs en Europe, d’ailleurs), c’est pas un Hollande ni même un Sarkozy qu’il aurait fallu élire. Non, l’un comme l’autre n’aurait rien pu changer.

Pour avoir une économie qui roule, faire un joli pied de nez aux sales prédictions d’avenir et de la bourse, il aurait fallu avoir le courage de l’Islande.

Ce pays, en faillite il y a encore quelques temps, a dit merde au FMI, a dit merde aux agences de notations, n’a pas voulu « sauver les banques » à tout prix, a consulté sa population, lui a donné la possibilité de réécrire sa constitution et a pris des mesures qui ont fait hurler de peur le monde entier.

Ce pays, aujourd’hui, est un des pays les plus prospères du continent européen. En 2012, sa croissance sera le triple de la croissance européenne. Bien loin de la croissance de la France.

Ils ont pris le risque, ils ont gagné. Ils ont tout raflé.

Et ça, aucun des programmes présentés aux élections françaises ne le permettra jamais. Ni à gauche, ni à droite.

Alors, on arrête de se la jouer pathétique digne d’un mauvais feuilleton sur France3, on se calme et on respire.

On essuie ses larmes, on évite de se faire un ulcère pour rien et on se reprend un verre de Bourgogne.

Les choses ne changeront pas fondamentalement.

Mais par contre, pour ceux qui veulent vraiment aller vivre dans un pays en pleine croissance et prospère économiquement… það er gott að hafa ykkur !

(ben quoi, l’islandais, c’est sympa comme langue… Non ?)

7 Commentaires

  • Vive l’Islande! J’y suis déjà allé deux fois et je rêve d’y retourner. On a eu mal pour eux quand la crise les a percuté, et maintenant on est heureux qu’ils aient osé tout bousculer. Bless bless, comme on dit là-bas! 😉

  • Fred le rabat-joie

    Euh… si je peux me permettre de relativiser légèrement.
    Il est vrai que l’Islande a des chiffres de croissance plus prometteurs pour 2012 que d’autres, la croissance dépend de deux choses: l’activité économique et la base.
    Selon Eurostat, entre 2007 et 2011, la Belgique a connu une croissance de PIB de près de 10% sur 4 ans.
    L’Islande a connu une décroissance de 32%. En faisant 1% de plus par an, l’Islande aurait besoin de 42 ans pour rattraper les 4 dernières années de perte (et en 42 ans beaucoup de choses peuvent se passer)
    Ces chiffres étant à prix courant, l’inflation a un très grand rôle.
    Toujours selon Eurostat, en pouvoir d’achat, entre 2007 et 2010, le Belge a gagné 0,3%, l’Islandais a perdu 10%…
    Et j’arrête ici l’analyse économique qui n’a rien de scientifique et qui a juste pour seul message de dire qu’il est dangereux de regarder un chiffre hors de son contexte et de tirer des conclusions hâtives (même si je fais partie de ceux qui ne voient pas pourquoi ils doivent payer pour les c.. de Fortis et Dexia)
    Pour ceux qui ont l’envie de s’éclater et de pousser l’analyse plus loin:
    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/national_accounts/data/main_tables

  • luc

    Merci à Marie pour attirer notre attention sur l’Islande –on n’en parle pas assez– et à Fred pour ses chiffres (j’allais moi-même demander où tu avais vu, Marie, que l’Etat islandais avait dit merde au FMI, vu que, si j’ai bien compris, les prêts du FMI ont été déterminants pour relever le pays). Dorénavant, je ferai plus gaffe à tous les articles sur l’Islande.

  • @ Davanlo : je confirme : elle a des amis français ET de droite!

    Bien vu Marie, rien ne changera fondamentalement… Notre pays est de toute façon un pays où il faut toujours composer : ce n’est après tout qu’une fois de plus!

  • Ø

    Que je sache, l’Islande ne fait ni partie de l’UE ni n’a l’€ comme monnaie, peuvent décider seuls sans attendre l’accord de 26 autres pays…

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