Calendrier de l’avent : Jour 7, un rêve à la fois

(Cet article fait partie de la série « Calendrier de l’Avent », pour retrouver les explications et l’article du Jour 1, c’est par ici)

Bon, ok, j’écris des articles à rallonge et pas toujours très drôles pour l’instant. Je sais. En même temps, l’année fut moyennement hilarante, ceci explique peut-être cela.

Néanmoins, j’ai fait une petite promesse à une amie (Marina, si tu passes par là !) d’écrire des articles « feel good » ou, comme elle les tague si bien, #spreadlove. Il y en aura dans ma série de ce mois (et en janvier aussi, New York, c’est un endroit « feel good » pour moi, justement !)… Mais pourquoi attendre plus longtemps ? En voici un !

Là, je suis en train de me faire un best of des musiques Disney (oui, je n’écoute pas Disney en général, mais mon neveu et ma nièce sont venus passer un peu de temps à la maison et je les voyais mal écouter la playlist du petit de l’Homme… Même si ma nièce est complètement folle de son cousin, je doute que ses 5 ans à elle se voient réjouis par le goûts musicaux de ses 13 ans à lui) et dans ce best-of, il y a une chanson qui me rappelle des moments délirants entre potes (oui, il y a moyen de délirer sur « La chanson de la pluie » entre potes, croyez-moi sur parole) et c’est avec ce fond musical que je vais vous raconter un rêve réalisé.

On a tous des rêves un peu « carte postale ». Du genre qu’on se dit qu’on aimerait bien faire, mais qu’on ne fera peut-être jamais (et je ne vous parle pas de regarder « Bambi » en chantant clap-clip-clap-petite-pluie-d’avril bourrés, là).
Je me suis mis comme but (oui, on a les buts qu’on peut dans la vie) d’en réaliser quelques-uns. Tous, je sais d’emblée que ce ne sera pas possible, mais j’ai fait une short list !

Et dans cette liste, il y avait « nager dans une cascade, en vrai »… Oui, j’avais prévenu, on a les rêves qu’on peut !
Ce n’est pas un rêve de grandeur, ni un rêve complètement inaccessible non plus, mais quand même, dans mon coin de pays, les cascades fabuleuses ne sont pas légion… (le premier ou la première qui me sort la cascade de Coo se prend un voyage à Renipont-plage pour pouvoir comparer avec une plage de sable blanc et eau bleue, ça fait un peu pareil).

J’ai été la chercher au Costa Rica, ma cascade, quand même.
Et ce n’était pas gagné d’avance.
Le Costa Rica, l’été, c’est la saison des pluies (et encore plus l’année où j’y étais, qui voyait une temps incroyablement humide d’un côté du pays et une vraie sécheresse de l’autre côté) et quand il y pleut, il y pleut. Rien à voir avec le crachin belge (depui, d’ailleurs, j’ai arrêté de m’en plaindre !).

Bref, on était au Costa Rica depuis une semaine, le petit de l’Homme, l’Homme et moi, et, si on avait parcouru de magnifiques contrées, vu des paysages extraordinaires et rencontré des gens adorables (best voyage ever)… nous l’avions fait sous une pluie battante quasi ininterrompue. Nos affaires étaient trempées et rien ne séchait nulle part (sauf sous le sèche-cheveux dont j’ai usé et abusé). C’est moi qui avait établi le trajet de notre voyage (location de voiture et hôtels compris, j’ai dû être agent de voyage dans une autre vie, ça m’éclate) et j’indiquais à l’Homme les étapes de chaque jour.
Et là, au milieu des montagnes, dans un lodge écologique absolument génial (on y reviendra dans un autre article) mais à nouveau sous une pluie battante, j’ai craqué. Mon planning prévoyait des visites dans la jungle aux alentours, mais rien que l’idée de se balader une enième fois sous la pluie et dans des vêtements encore humides démotivait les troupes.
A part rester coincés dans le lodge (génial, je le répète, et ouvert sur la nature donc nous n’y étions pas vraiment « coincés ») et squatter la petite piscine de la serre intérieure d’eau chauffée à l’énergie solaire (oui, même sous la pluie, ils ont encore de l’énergie solaire, on est au Costa Rica, quand même), il n’y avait pas grand chose à faire.

J’ai pris mon guide dans une main et mon énergie dans l’autre et été demander à la réception si la « cascade que je vois ici » (minuscule photo à l’appui) était loin du lodge.
« Non, pas tellement. Elle est de l’autre côté de la chaîne de volcans et, d’ailleurs, une fois cette chaîne passée, vous n’aurez que du soleil » me suis-je entendu répondre.
Vendu.
Nous devions encore visiter un peu la région le lendemain matin avant de passer cette fameuse chaîne de volcans et nous rendre sur la côte pacifique de pays.J’ai proposé à l’Homme qu’on ne visite plus rien du tout et qu’on fonce à la cascade. Il n’a pas eu la moindre hésitation, il était prêt à signer pour tout. Je lui aurais dît qu’on allait visiter une expo sur la culture du riz en Amérique Latine, il aurait signé sans sourciller. Tout, sauf la pluie.

On a donc pris la route, dans le 4×4 de location.
Alors oui, le 4×4, ça fait très Parisien (ou conducteur du Brabant Wallon, pour les Belges) complexé, je l’admets. Mais au Costa Rica, cette voiture a une vraie utilité (autre que faire peur à son voisin ou aux piétons qui essayent de traverser en dehors des clous). Sans 4×4, point de salut. Question de survie. Et même avec le 4×4, on a cru parfois ne pas s’en sortir.
(et c’est dans ces moments-là qu’on relativise la mauvaise qualité des autoroutes belges, hein…)

Bref, on a avancé vers les volcans. On a traversé la chaîne.
Et là, pile là, pile après la chaîne de montagnes… plus une goutte de pluie. Mais plus de paysages verts non plus !
Un décor aride, sec, fait de sable et de brins éparts qui tentent de survivre.
Radical, le changement.

Bon, le Costa Rica n’est pas réputé pour ses routes en bon état… ni pour ses adresses faciles à trouver. TOUT s’y mérite !
Nous avions rentré les coordonnées géographiques de la cascade dans le GPS. Nous allions donc dans la bonne direction, au début, c’était plutôt facile.
Mais à un moment, il a fallu quitter la route.
On a évidemment raté la sortie.
On a repris la sortie.
Engagés dans un chemin poussiéreux et quasi inaccessible, on s’est demandé 20 fois si c’était bien par là.
Le guide touristique indiquait « cascade fréquentée par des locaux, ne vous attendez pas à un lieu touristique ».
Nan, pour le coup, on n’a pas été déçus.
Le tourisme de masse avait dû oublier l’affaire.
Nous sommes arrivés devant une aubette, perdue sous des arbres desséchés.
Avec une jeune fille dedans.
L’Homme a ouvert de grands yeux.
C’était l’entrée du « parking ».
On a payé, on a continué le chemin cabossé et on s’est garé entre deux arbres, aux côté d’un mini bus qui a dû connaître deux guerres et d’un autre 4×4. Ils étaient nos seuls voisins de parking.

« Bon, elle est où, ta cascade ? »

J’ai évité de répondre à l’Homme que ce n’était pas MA cascade et que, de toute évidence, je n’avais jamais fréquenté l’endroit plus que lui.
Des personnes (celles du mini bus ?) remontaient d’une pente-chemin escarpée en papotant.

« Par là, j’imagine »

On a entamé la descente, un peu casse-gueule.
Je le répète, au Costa Rica, tout se mérite.

Mais une fois en bas…

La vache…

Une jolie petite plage de sable blanc et fin.
Une énorme cascade à l’eau vert émeraude.
De grands arbres dans lesquels niche une nuée de petits singes de tous âges.

J’ai ouvert la bouche…
Et je l’ai refermée sans un mot.
En me disant que même si je prenais 25.000 photos de l’endroit, aucune, jamais ne lui rendrait justice (d’autant qu’on va être franche, hein, je suis aussi douée en photo qu’en physique quantique).
L’Homme et le petit de l’Homme se sont jetés à l’eau et ont nagé jusqu’à la cascade, pour y grimper sur les rochers et « voir ce qu’il y a derrière » (je vends la mèche : d’autres rochers).
Je suis restée sur la plage, à garder les sacs (les singes sont sympas, mais un peu trop curieux) et à réaliser que le couple plus loin (celui de l’autre 4×4 ?) est canadien. Eux aussi, ils devaient en avoir marre de la pluie… (et ils ont fait confiance au guide)

Par la suite, la plage s’est emplie de quelques Costariciens, venus là avec leur frigo-box pour pique-niquer. Purée, ça a autrement de la gueule qu’un pique-nique au bois, là !

Puis, je me suis décidée à me jeter à l’eau..

cascade2

Et en nageant dans l’eau émeraude, j’ai décidé qu’il fallait que je continue à réaliser mes rêves…

Un rêve à la fois.
Histoire d’en profiter un max…

 

L’article de demain sera en ligne en fin de matinée. D’ici-là, faites vous-mêmes de beaux rêves et, pour citer Brel, n’oubliez pas d’en réaliser quelques-uns…

 

(Les photos qui illustrent cet article ont été prises par le petit de l’Homme (et oui !), elles ne sont pas libres de droit.)