New York diaries : Jour 1, Brooklyn

(Cet article fait partie d’une série de 9 articles qui relatent mon dernier voyage à New York avant mes 40 ans. J’en profite pour me remémorer mes précédents voyages dans cette ville et faire certains parallèles, mon premier voyage datant d’il y a tout pile 21 ans)

Je pense que je n’ai encore jamais rencontré quelqu’un que New York laisse indifférent. Pourtant, il n’y a rien de plus commun que de dire « j’aime New York, cette ville est géniale ». C’est bateau, plat et attendu. Bien sûr que New York est une ville emballante. Son potentiel touristique est hallucinant. Sa séduction sans contestation possible.
Mais si on s’éloigne de ces lieux communs, si on creuse un peu, on se rend compte que le New York qu’un individu a vu ne correspond pas du tout au New York qu’un autre a découvert. Comme si cette ville avait autant de visages et de formes qu’il y a d’êtres humains sur cette planète. Et c’est là que la chose devient intéressante. C’est là, en approfondissant cette idée, qu’on comprend en quoi New York est une ville qui plait et touche chacun intensément. On se rend compte que clamer « j’aime New York » ne veut pas dire la même chose d’un individu à un autre. Et que donc, il n’y a rien de moins bateau que de s’écrier qu’on trouve cette ville absolument géniale. Ce n’est pas New York en soi qui est géniale, c’est la manière donc chacun et chacune la perçoit. Et c’est là toute la magie de cette ville.

C’est ce que j’ai pu à nouveau expérimenter cette fois-ci. J’ai connu New York adolescente, puis étudiante, entre amies, avec mon amoureux, en tant que toute jeune maman, en famille… Et pendant ces nombreux voyages, j’ai non seulement pu constater que les gens qui m’accompagnaient découvraient un autre New York que celui que je percevais… mais que ma vision de cette ville changeait également en fonction de mon âge, de mes expériences, de mes attentes et de mon avancée sur le chemin de la vie.
Et non seulement, ma vision évoluait, mais la ville elle-même bougeait, changeait, se transformait. Ce qui n’était pas imaginable en 1992 l’est souvent devenu aujourd’hui. Ce qui était envisageable en 1992 ne l’est parfois plus du tout de nos jours.
Quand on me dit « j’ai été à New York », je demande toujours « quand ? » car cette ville bouge et change tellement vite que tous ce qu’on peut avoir vu et pensé une année n’a plus de raison d’être 3 ans après.

New York est donc géniale à 3 niveaux ou sur 3 axes :
– parce qu’elle est tellement diverse que chacun y trouve et y vit sa propre expérience
– parce qu’en fonction des gens avec qui on s’y trouve, elle a encore une couleur et une saveur différente
– parce qu’elle même évolue à une vitesse ahurissante

Et cette visite-ci n’échappe pas à la règle. Ma dernière visite à New York remonte à novembre 2010, deux ans et demi donc. Et la ville n’a pas failli à son axe numéro 3 : elle a évolué. Et vite.
Qui plus est, je découvre cette ville sous un angle nouveau. J’y suis certes en famille avec l’Homme et le petit de l’Homme (pour eux non plus, ce voyage n’est pas du tout le premier voyage, c’est d’ailleurs déjà le troisième pour le petit de l’Homme), mais j’y suis surtout avec ma maman. Pour ma mère, c’est une première. Pour moi, quelque part, aussi. New York en tant que fille de ma mère. Avec son regard à elle, ses découvertes et envies à elle aussi. Sa vision de la vie et de la ville. Et sa manière de l’aborder.

Au bout de la rue, Manhattan scintille...
Au bout de la rue, Manhattan scintille…

En débarquant dans l’appartement que nous louons cette fois à Ridgewood, un quartier calme et reculé de Brooklyn aux abords du Queens, je vois tout avec des yeux neufs. Au loin, Manhattan scintille ; il suffit d’aller au bout de notre rue pour, à la fois, faire les courses dans le supermarché du coin et, au même moment, voir le ciel rougir autour de l’Empire State Building. Le quartier n’est pas touristique. L’école d’en face bruit des cris d’enfants pendant les récréations. Pourtant, même si on est loin de l’effervescence de Manhattan, on se sent en plein centre de la ville.

Et je me rends compte qu’on peut ajouter une quatrième dimension à cette ville, un quatrième axe : selon le quartier où l’on se trouve, la ville aura un cachet particulier, une odeur saisissante, nous fera vivre une expérience différente.

J’ai posé ma valise. Je suis fatiguée mais je ne le sens pas.
Le quartier est calme et serein.

J’aime me dire que je suis arrivée…
Je suis à bon port.

(Pour la suite, rendez-vous sur New York Diaries, jour 2)

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