FORWARD

(Pour info, cet article aurait dû sortir au lendemain de la ré-élection d’Obama, mais pour cause de désaffection de ma part, il a été un peu retardé… Ceci dit, vous n’y échapperez pas pour autant, bande de veinards !)

REWIND

C’était il y a 4 ans. Sans doute l’une des (si pas LA) période les plus noires de ma vie. Celle où, plongée en haute mer, j’ai solidement navigué à vue. Avec plus ou moins de bonheur(s). L’Homme de ma vie naviguait de son côté et cela me semblait surréaliste…

Je ne sais pas si j’ai tiré des bons souvenirs de cette période, mais une chose est certaine, j’en ai plus appris sur moi-même (moi, ma gueule, mes défauts) que les 35 années précédentes réunies. C’est déjà ça de pris, me direz-vous.

C’était il y a 4 ans. La crise venait d’éclater (exploser serait plus juste), on était tous incrédules (« Ha, ha, ha, la bonne blague… Bon, on part où en vacances cet été ? ») et prêts à en découdre avec les difficultés si jamais elles se présentaient.

C’était il y a 4 ans. Obama venait d’être élu. Plongée dans l’allégresse générale, je me raccrochais à mes amies, à leur énergie, à leur présence, à leur amour et à leur équilibre.

Elles étaient devenues mon phare dans la nuit. Et Obama incarnait solidement leur message : « Demain, Marie, je te jure, ça ira mieux ».

C’était il y a 4 ans, devant CNN, je pleurais de rire (si, si, y’a moyen de pleurer de rire devant CNN, faut juste le bon nombre de flûtes de champagne et de feintes débiles pour ça).

PLAY

C’est aujourd’hui. Maintenant. Ce soir.

Ce soir où Obama a été réélu.

Ce soir où, toujours avec mes amies, les mêmes amies, j’avance en rang serré.

Je suis revenue de la haute mer. J’ai retrouvé une plage, du sable et, avec un peu d’imagination même, des cocotiers.

Obama est réélu. Et je suis avec une amie sous un plaid tout chaud devant CNN.

« Dis, c’est moi ou c’est nettement moins drôle, les résultats sur CNN cette année ? »

« C’est toi, ma chérie, cela n’a jamais été drôle, tu as juste nettement moins bu… »

(note to self : ne pas oublier de se bourrer la gueule dans 4 ans quel que soit le résultat des élections, les cartes de couleurs sont nettement plus drôles quand je suis bourrée)

L’euphorie est passée ; la crise, pas.

Autour de moi l’amour est en crise, la tolérance est en crise, l’économie est en crise, l’emploi est en crise, l’humour est en crise…

J’ai retrouvé pied, mais d’autres l’ont solidement perdu…

Et parfois je me surprends à boire la tasse par procuration…

FORWARD

« La crise c’est le moment où l’on quitte l’ancien système et où l’on n’a pas encore intégré le nouveau »

On quitte tous les anciens systèmes. Tous. Ou du moins, on devrait.

J’ai navigué loin, l’ancien système, je ne le vois même plus à l’horizon.

Plus besoin de regarder derrière, rien ne me rattache.

On n’a pas le choix, on va continuer à naviguer, île ou pas île.

Obama est certes réélu, mais il ne fera pas de miracles.

Et quels sont les canots qui nous aideront à ne pas couler, me direz-vous ?

Je ne sais pas pour vous, mais moi, un juste regard réaliste me permet de répondre avec assurance.

Il y a 4 ans, c’était l’amitié.

Aujourd’hui, c’est l’amitié.

Dans 4 ans, ce sera l’amitié.

Celle juste, vraie, sincère et intègre.

FORWARD.

MOVE FORWARD.

La crise, quelle qu’elle soit, elle fait pas le poids.

Si vous avez des gens qui croient en vous et qui vous poussent vers l’avant, avec amour et respect, vous intègrerez ce nouveau système plus facilement que vous ne le pensez.

Et je me dis que c’est peut-être bien pour ça que les Américains ont revoté pour Obama…

 

2 Commentaires

  • Salut 1973. Ici 1964. Il y a 2 minutes, inconnue. Depuis 2 secondes, petite entrevue sur ta vie via ton blog. Twitter m’a dit que j’aimerais peut-être te suivre. Il a eu raison. J’ai suivi, puis cliqué et me voilà dans tes textes. La crise. Oui, peut-être. Et si c’était notre manière subjective et erronée de voir les choses? Et si on regardait les chiffres: http://www.ted.com/talks/hans_rosling_shows_the_best_stats_you_ve_ever_seen.html

    Quant aux difficultés de la vie… Oui, c’est parfois dur. Non, Souvent. Mais je pense que c’est parce qu’on a des attentes en décalage complet avec la réalité. Non, on n’aime pas qu’une seule personne. Non, l’homme/la femme de sa vie n’existe pas vraiment. Non, on n’aime pas pour toujours. Dans la majorité des cas, en tous cas. Il y a toujours des exceptions, comme ceux qui vivent jusque 120 ans. Mais si on s’attend à cela, on est forcément déçu. Si on s’attend à moins, à beaucoup moins, alors on n’a que de bonnes surprises. Simple, simpliste. Mais tellement efficace.

    J’ai eu un cancer à 43 ans et mon fils à 10 ans. Les deux diagnostics dans les 3 mois. Pas cool? Disons inhabituel. Il y a laissé sa jambe (http://pierre.keunen.net). Est-ce triste ou dur ou dommage? Bof. Il est en vie. Je suis en vie. Je trouve cela génial. Et Obama aussi. Et ton blog aussi. Et toi aussi. Et tout ce qui nous arrive peut être vu comme cela.

    Bises

  • @Vincent

    Wouaw… Merci pour ta réponse…

    Et justement, c’est exactement ce que j’essaye de faire. Focaliser sur le positif, sur ce qu’on peut apprendre des choses, sur le sens qu’elles nous apportent (même si tout ne fait pas toujours sens au premier abord, hein), sur ce qu’on peut en tirer de positif pour avancer…
    Mais ce n’est pas toujours compris, ça.
    Ca fait très « bisounours » cette manère de voir/d’être dans notre société aujourd’hui.
    Mais je t’avoue, te lire me fait me dire que j’ai pas franchement tort.
    Alors… merci à toi aussi 😉

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