Et tu pars où, là ?

A chaque fois que je vais quelque part, cette question sort à un moment ou à un autre :

Et tu pars où, là ?

(La deuxième phrase étant « Tu veux boire quelque chose ? On a prévu du Champagne ne t’inquiète pas ! »)
(Tant qu’à être un stéréotype sur pattes, autant en être un chic, hein)

C’est, je pense, la chose que les gens retiennent le plus de moi : je suis toujours partie.
Ce qui, pourtant, à côté de certains et certaines, est une réputation largement usurpée.
Mais je bouge néanmoins pas mal, oui.

J’ai toujours aimé cela.
Enfant et ado, je ne rêvais que de voyages et de découvertes.
Je ne sais pas d’où cela me vient.
Ma mère me dit souvent que j’ai dû hériter cela de ma grand-mère paternelle qui, dès qu’elle a eu la liberté de le faire, s’est mise à visiter les 4 coins de la planète.
De fait, elle nous ramenait toujours plein de souvenirs à mon frère, mes cousins et moi. J’ai une collection de poupées du monde entier (même ado, elle m’en ramenait encore) alors que je n’ai jamais fait de collection de ma vie. J’ai aussi eu des couverts de toutes les compagnies d’aviation qu’elle a prises. Et à cette époque, les couverts étaient de vrais couverts pour la plupart, ça nous a donc fait une dinette très originale pour jouer entre cousins.
Quand elle n’était pas en voyage, ma grand-mère s’occupait énormément de ses petits-enfants (j’ai grandi à quasi temps plein chez elle de ma naissance à mes 5 ans, mes cousins y ont passé toute leur enfance aussi, bref, quand je dis « énormément » le mot est en-deça de la réalité), nous avons du coup eu droit à tous les compte-rendus de ses voyages. Par le menu, photos nombreuses à l’appui. J’écoutais poliment mais je garde aujourd’hui une réelle envie de fuir dès que quelqu’un propose de me montrer ses photos de voyage. J’ai longtemps fait une allergie poussée aux soirées diapo. J’imagine que les longs récits de ma grand-mère ont laissé de graves séquelles.
Mais n’empêche, ma mère a peut-être raison, j’ai probablement hérité de son goût pour les voyages et les découvertes.

Et enfant et ado, c’est clair, à mon goût, je ne voyageais pas assez (même si j’avais un père qui, lui, s’était mis en tête de vivre toujours plus loin et que nous devions donc rejoindre à Paris ou à Bordeaux). Mes vacances étaient somme toute très conventionnelles, à l’image de celles de la majorité des petits Belges, faites de plage de mer du nord, de courses de cuistax, de Luna Parks, de gaufres de Bruxelles et de châteaux de sable-plus-grand-que-celui-du-voisin. J’en garde des souvenirs émus, même si mitigés. La mer du nord comme dernier terrain vague, ça ne me convenait plus trop passé un certain âge.
Du coup, dès que j’ai pu, j’ai été prendre l’air ailleurs. Avec des copains, puis avec mon amoureux.
Et je n’ai plus jamais arrêté.
Résultat, à 21 ans, je me souviens même que ma meilleure amie venait faire mes valise avec moi, histoire de me « voir au moins entre deux avions » (retour du ski, avant mon départ pour l’Espagne, que j’enchaînais ensuite avec un voyage au Texas… Une année chargée).
Je me disais qu’il fallait que je bouge le plus possible tant que j’étais jeune (et étudiante), qui sait ce que me réservait l’avenir avec un boulot coincé dans un bureau ?

Mais même adulte, je n’ai pas arrêté.
J’ai découvert qu’on pouvait adapter son boulot à ses envies de voyage (merci le statut de freelance), qu’on n’était pas obligé de travailler dans un bureau (merci internet et les réseaux sociaux), qu’il ne fallait jamais arrêter de chercher ce qui nous convient le mieux au niveau boulot (de toute façon, je n’ai pas eu trop le choix, il y a des boulots pour lesquelles je ne suis pas faite, inutile de m’acharner à faire de la plongée sous-marine alors que je suis un moineau !).

Le résultat est là : je bouge beaucoup.
Et le petit de l’Homme a donc lui aussi beaucoup bougé dès sa naissance.
Il a visité la majorité des capitales européennes.
Il a appris à surfer sur les eaux de l’Océan Pacifique.
Il a plus de souvenirs de jeux avec ses parents sur les plages de Miami que sur celles de son propre pays.
Et il va aller se balader pour la 5ème fois à NYC.

N’empêche, heureusement qu’il a une grand-mère. Elle, chaque année, elle l’emmène en vacances avec ses cousins à la mer du Nord.
Il ne raterait cela pour rien au monde.
Car, tout comme ma grand-mère me donnait envie d’aller me balader sous d’autres latitudes, la sienne lui donne le goût des gaufres, du cuistax et des châteaux de sable.

Et moi, quand on me demande « Et tu pars où, là ? », ça me permet de continuer à répondre « loin ».
Cela me permettra aussi de vous en parler à l’avenir un peu plus sur ce blog (la série des New York Diaries avait pas mal plu donc cela me pousse à réitérer l’expérience). Mon blog n’est certes pas un blog de voyage (et j’admire ceux et celles qui en tiennent un !), mais cela fait partie de ma vie, partie de ce que les gens retiennent de moi, donc… on en parlera !
(J’ai déjà parlé de Cuba ici, pour rappel, et je mets souvent en photo d’illustration des photos du Costa Rica dont je vous parlerai un jour aussi)

En attendant, bonne semaine, les gens !

PS : la photo qui illustre cet article a été faite par l’Homme, elle n’est donc pas libre de droits.