A toi qui termines l’école primaire…

Voici 7 ans et demi que j’ai ouvert ce blog… Et le premier texte qui y était posté parlait déjà de lui.

Du petit de l’Homme.

Il fêtait son 4ème anniversaire à l’époque. Il entamait sa deuxième année à l’école maternelle. La route scolaire venait de s’ouvrir à lui et elle nous paraissait à nous, l’Homme et moi, devoir durer des siècles.

Nous avions choisi une école à pédagogie alternative, choix que nous n’avons, en définitive, pas regretté, même si, face au caractère du petit, la route ne fut pas toujours facile (mais qui a dit qu’être parents, c’était un truc easy-cheesy, hein ?).

Pendant toutes ces années de joie, d’adaptation, de soleil, de mises au point, de fou-rire, de craquage et de sérénité (aucune mention n’est inutile), nous avons vu un petit bonhomme passer de l’état de bébé à celui de « pré-ado ».

Sans perdre son sourire lumineux.
Ni son regard malicieux.
Sans perdre non plus sa merveilleuse capacité à faire des bêtises.
(Note de l’auteur sur le dernier point : à mon grand dam, ahem)

De l’enfant qui alignait ses petites voitures soigneusement sur son tapis de jeu en chantonnant au garçon qui joue à Minecraft avec ses copains en ligne sur Skype et qui les quitte soudainement en leur disant « désolé, les gars, je vous quitte, je dois aller apprendre à ma petite copine à utiliser ses chaussures à roulettes ».

9 ans se sont presque écoulés depuis son entrée à l’école (pour les Français qui passent dans le coin : en Belgique, l’école maternelle dure 3 ans et l’école primaire, 6 ans).

Et ce matin, comme pendant ces presque 9 ans, je le regarde avancer sur le chemin de l’école…

Il y a 9 ans, je le devançais, en essayant de calquer mon rythme et mon pas sur les siens, portant son petit cartable.

Aujourd’hui, il me devance, cartable sur le dos, poussant sa trottinette, se retournant parfois pour m’attendre, impatient.

Il me scrute et je vois dans son regard à la fois l’inquiétude de quitter ce monde de l’enfance où il est si bien et l’impatience d’embrasser ce monde de l’adolescence qu’il brûle de connaître.

Les dernières semaines, les derniers jours…

Mais qui de lui ou de moi est vraiment le plus éberlué par la rapidité du temps qui passe ?
Qui se souvient avec le plus d’acuité du premier pas dans la cours de récré ?
Du premier cartable acheté ?

De cette course vers les copains (me demandez pas comment ça se fait, mais le petit de l’Homme a toujours a-do-ré l’école, fils indigne) quand on le conduisait le matin, de ce petit signe à la fenêtre pour nous dire au revoir (ha, quand même !), de ce « attends, encore un peu » quand on venait le rechercher ?

Qui se dit que le temps l’a pris en traitre et a filé plus vite qu’il n’aurait dû ?

Lui ?
Ou moi ?

Hier, il rentrait à l’école primaire.
Dans un mois, il en sort.

« T’as vu la liste de cahiers qu’il va falloir pour ma nouvelle école ? C’est super long ! »
« C’est normal, tu rentres en secondaire, mon chéri. Tu vas passer à la vitesse supérieure, quand même. »
« Et dans le règlement, ils disent qu’on peut pas avoir de téléphone, mais je pourrai quand même en avoir un, hein ? Pour en dehors de l’école ! »

Il passe tout au crible, analyse tout, m’embarque dans son enthousiasme.

« Tu as demandé au directeur s’il y avait un club d’échecs ? On peut en créer un ? »

Dans un mois, je ne l’accompagnerai plus sur le chemin de l’école, mais il pourra rêver de créer un club d’échecs.
Soyons franche : il gagne au change.

Moi, je ne sais pas.

A moins que je ne me mette aux échecs…
… Pourquoi pas ?

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